tell me we both matter, don't we ? (hugo)

Ces derniers mois ont été à la fois revigorants et plein de doutes mais surtout de découvertes. Des découvertes concernant l'Espagne mais pas seulement, des découvertes à propos de toi-même et de la personne que tu es mais que tu espères devenir, avant tout. Ces deux dernières années ont été chaotiques point de vue sentimental. Autant sur le plan professionnel, tout a fonctionné du tonnerre, autant dans ta vie amoureuse, cela a été un enchainement de déception, de tristesse, de hauts et de bas. Mais de manière générale, tu finis toujours par revenir au point de départ : seule. Heureusement, tu as Zoé dans ta vie qui comble à peu près tous les manques d'affection que tu peux éprouver. Elle te comble, de bien des façons. Néanmoins, elle ne pourra jamais reboucher ce trou béant dans ton coeur que tu éprouves depuis que celui-ci a été partagé entre deux hommes que tu as fini par perdre, eux aussi. Tu auras laissé beaucoup de plumes à travers tes relations amoureuses, toi qui t'étais pourtant jurée, par le passé, ne jamais tomber amoureuse. Ne jamais te laisser atteindre par un homme. Ou une femme. Perdue dans tes pensées, assise dans cette salle d'attente où l'attente, justement, est interminable, ton regard se porte inconsciemment vers un homme qui a fait partie de ta vie - et de tes nuits - durant ces dernières semaines, ces derniers mois. « Hugo. » Murmures-tu machinalement sans être certaine qu'il puisse t'entendre d'où il se trouve. Tu ignorais qu'il était de retour à Bowen, il ne te l'a pas dit. M'enfin, tu ne lui as pas vraiment expliqué les raisons de ton départ non plus. Un donné pour un rendu, sans doute. « Hey... Hugo. » Dis-tu finalement un peu plus fort pour qu'il t'entende, prenant le chemin de sa direction. Tu n'es pas certaine de l'état d'esprit dans lequel il se trouve alors tu y vas à tâtons, toujours un peu sur la réserve.

Au cours des derniers six ou sept mois, tu t’étais éclipsé en Espagne. T’en pouvais plus de voir les paysages qui te faisaient incessamment penser à Sara, à vous deux, à votre vie. Tu te disais que tu allais changer ton mode de vie, tes habitudes. La réalité a fait les choses autrement, mais en Espagne, tu t’étais gâté avec des jus d’oranges fraîchement pressées, avec un croissant que tu dégustais le matin. T’en offrais même à Freja et Zoé quand tu les avais à tes côtés dans la matinée. Avec Freja, c’était tellement simple en Espagne. Les deux, vous aviez vos peines respectives et vous vous compreniez dans ça. Son départ brusque t’avait surpris, pas de lettre, pas de mot… Elle était juste partie. Puis, t’étais retourné à Bowen, à ta vraie vie, plus de jus d’oranges fraichement pressées, plus de croissants. Tu retrouvais ton café, tes urgences, ta vie bref. Avec une infirmière, tu parcourais les couloirs en discutant de cas de patients, des rendez-vous de la journée. Tu entendais finalement une voix familière. « Hey… Hugo. » Pas celle de Ruby, parce qu’elle t’aurait appelé Docteur Gogo pour te faire chier. Ce n’était pas non plus celle de Charlie, parce que clairement, elle serait agrippée à ton cou comme un singe, en ce moment. C’est pas non plus Emilia, elle est plus calme, plus posée. Tu freinais sec. « Freja? » que tu demandes, un peu surpris. Partagé entre la joie et le questionnement – et un petit peu de colère, quand même – tu t’approchais d’elle pour la serrer dans tes bras. « Comment vas-tu? Comment va Zoé? » que tu lui demandes. « Elise, tu peux reporter à plus tard mon prochain rendez-vous s’te plait? » que tu demandais à ton infirmière de garde. Tu savais qu’il s’agissait d’un suivi de résultats avec un patient hospitalisé dont la vie n’était pas en danger, t’étais donc loin d’être stressé. « On peut prendre un café? » Que tu suggères. Tu espérais secrètement qu’elle ne t’annonce pas qu’elle était enceinte, ça serait la catastrophe la plus totale.

Ce n'est pas étonnant qu'Hugo ait été surpris par ton départ précipité. Tu ne savais pas réellement quoi lui dire ni comment interpréter ce qui était en train de se passer, dans ta tête et dans ton coeur. Depuis qu'un premier homme est entré dans ton coeur, celui-ci semble plus fébrile, plus vulnérable à s'attacher aux autres. C'est comme si une porte s'était ouverte. Bien sûr, le premier restera toujours le premier quoi que tu fasses, quoi que tu ressentes pour un.e autre. Il est celui qui a mis un terme à des années de souffrance et de solitude, ça ne s'oublie pas. Néanmoins, après Daniella, tu pensais mettre un certain temps avant de t'attacher à nouveau. Tu n'es pas amoureuse d'Hugo mais tu as senti votre relation évoluer au fil des semaines et ça t'a fait peur. Tu ne te sentais pas prête pour affronter cela, pas en Espagne, pas aujourd'hui. Malgré tout, le médecin a le droit d'avoir des explications après tout ce qu'il t'a apporté durant ces dernières semaines. « On va bien, je suis là pour un contrôle. » Expliques-tu pour éviter qu'il s'inquiète trop. Avec ta fausse couche et les problèmes gynécologiques découverts, tu as des contrôles plus que nécessaires et plus réguliers que la plupart des femmes. Tu regardes ta montre lorsque le jeune homme te demande si vous pouvez prendre un café puis hoches la tête. « J'ai de l'avance, j'ai environ trente minutes devant moi. » Dis-tu avec un léger sourire. Prenant la direction de la cafétéria, vous vous installez à une table après avoir commandé deux cafés. « Je te dois des explications... D'abord, je suis désolée d'être partie comme une voleuse. Ce n'était pas juste pour toi et Zoé n'a pas compris. Elle n'arrête pas de te réclamer depuis. » Dis-tu en riant légèrement.

Freja t’avait fait du bien pendant quelques semaines en Espagne. Elle t’avait appris que la vie pouvait être légère, simple et belle même. De ton côté, tu t’étais attachée, oui. Tu l’avais pris un peu comme une protégée de qui tu prendrais soin en respectant ses besoins. Puis, elle s’était éclipsée sans dire un mot, du jour au lendemain. T’avais pas compris sur le coup parce que ce que vous aviez, c’était bien à ton œil à toi. Tu ne pouvais pas te permettre de t’attacher. Freja t’admet finalement qu’elles vont bien, toutes les deux et qu’elle, elle était là pour un contrôle, tu hoches la tête. « C’est parfait, on a le temps. » Que tu confies en allant vers la cafétéria trouver chacun un café. Puis, elle commençait. Des explications? Tu fronçais les sourcils. « C’est pas grave, tout ce que j’espérais c’était que vous alliez bien toutes deux. » que tu confies à la brune. « Ça me rassure pour la petite tornade, par contre. » Tu esquisses un sourire. « Elle me manque aussi pour être honnête avec toi. » Tu pardonnais facilement, Hugo. T’étais pas rancunier et après ce que vous aviez vécu Freja et toi, tu ne pouvais pas lui en vouloir. « T’as eu peur de quoi, Freja? » Que tu lui demandes finalement en la regardant droit dans les yeux. Parce que ce devait être la peur, sinon elle te l’aurait dit… « Vous étiez les bienvenues dans la maison de ma famille et si c'était les finances, j'aurais pu t'aider, tu sais. »

Tu ne pensais pas qu'après ta rupture avec Daniella, quelqu'un pourrait t'apporter autant en si peu de temps. Cette rencontre avec Hugo a été tout à fait imprévue et c'est encore plus fou quand on pense qu'après ce voyage, vous pouviez vous retrouver à Bowen, tous les deux. Comme tu dis toujours, le destin fait bien les choses. Aujourd'hui, même si tu ne sais pas où tu en es vis-à-vis de lui, tu es heureuse de pouvoir le compter dans ta vie. « Oui on va bien, rassure-toi. Me concernant, je vais même beaucoup mieux grâce à toi. » Souffles-tu avec un sourire sincère. « Il faudra que tu viennes à la maison, un de ces jours, pour lui faire un coucou alors. » S'ils se manquent tous les deux, c'est qu'il est temps de se revoir. En même temps, Zoé a été habituée à le voir quasiment tous les jours durant plusieurs semaines. Autant dire que ne plus avoir sa présence quotidienne a dû la rendre triste. Quelque part, tu t'en veux de lui avoir fait vivre ça mais tu savais que ce n'était pas définitif, qu'ils allaient se revoir d'une façon ou d'une autre. Relevant les yeux vers Hugo, tu souris en entendant sa question. Décidément, il te connait déjà trop bien. « Comment tu fais ? » Demandes-tu d'abord en riant. « Non, ne t'en fais pas, je gagne très bien ma vie. L'argent n'a rien avoir là-dedans... » Ajoutes-tu en gardant ton café entre tes mains, le regard rivé sur celui-ci. Tu cherches tes mots parce que tu ne veux pas le mettre mal à l'aise ou lui faire peur. Ou pire, le faire fuir. Ce n'est pas simple car toi-même tu n'es pas certaine de ce que tu ressens pour Hugo. « J'ai eu peur de ce que je commençais à ressentir en ta présence. » Expliques-tu en jetant un coup d'oeil furtif en direction du médecin.

Elle allait beaucoup mieux grâce à toi. « Et pour une fois, ce n’est pas grâce à mes talents de médecin. » que tu dis en riant. « Je suis content que tu ailles mieux, Freja, vraiment. » que tu lui confies ouvertement. Toi aussi, tu allais mieux. T’avais encore des nuits où tu ne dormais pas, mais ça, Freja devait s’en douter. « Évidemment, ce sera avec plaisir. » que tu confies concernant Zoé. Elle était adorable, l’enfant. Énergique, débordante d’énergie même, mais les enfants tu les aimais comme ça. C’était un signe de bonne santé, au final. « Comment je fais quoi? » Que tu demandes avec un fin sourire pour la forcer à admettre que tu la connaissais bien. Ça et puis, toi, tu connaissais l’humain. Elle gagnait très bien sa vie, rien à voir avec l’argent. « J’ai creusé, Freja et je sais toujours pas pourquoi t’es partie aussi subitement. Et d’habitude, j’suis pas trop con. » T’es honnête. T’es pas l’plus brillant, mais d’habitude, avec ta logique, tu t’en sors pas trop mal… Comme tu l’avais deviné avec la peur. « Alors explique-moi. » Puis, elle t’explique et t’arrives à comprendre. Tu comprends trop, t’aurais aimé mieux comprendre. Tu échappes un : « Oh. » maladroit, tu rougis. C’est flatteur, vraiment. Parce que Freja, c’est the whole package… Elle est intelligente, elle est belle, elle gagne bien sa vie, elle est sexy, elle est maman, elle faisait bien certaines choses dans un lit – ou ailleurs – auxquelles tu t’empêchais de penser à ce moment précis. T’aurais voulu l’embrasser, lui dire que tu l’aimais toi aussi, mais tu ne pouvais pas. T’étais tordu de l’intérieur, la gorge nouée. Parce que tu ne l’aimais pas comme ça… Tu avais passé du bon temps avec elle. Puis, tu réfléchis un peu, laissant le silence s’installer. « Je crois que c’est normal avec ce qu’on a vécu. C’était intense, c’était merveilleux et surtout, c’était simple. C’était une romance magique dans un lieu enchanteur. C’était exactement ce qu’on avait tous les deux besoins au moment opportun. » T’aurais voulu lui dire que c’était du contexte qu’elle était amoureuse, pas de toi. « On a partagé des trucs ensemble, beaucoup de choses qu’on considérerait révéler à personne d’autre. » Que tu expliques calmement. « J’espère que tu ne m’en veux pas trop. » que tu lui dis, maladroitement.

« Tu as bien plus de talents que tu ne l'imagines. » Dis-tu avec un petit sourire au coin des lèvres. Ce sous-entendu n'en est pas seulement un. Oui, Hugo a quelques bons talents au lit mais il est surtout doué pour écouter et pour aider. C'est ce qu'il a fait durant ces dernières semaines en Espagne et c'est, sans conteste, ce qui t'a aidé à aller de l'avant après ta rupture. « Comment tu fais pour savoir ce qui cloche chez moi ? » Demandes-tu en riant. Même s'il ne sait pas exactement ce qu'il se passe dans ta tête, le médecin perçoit, sans difficultés, que quelque chose t'effraie. Ou t'effrayait, au choix. Tu finis par lui expliquer, ne sachant pas très bien quels mots utiliser. Tu ne veux pas qu'il se fasse de fausses idées ou qu'il se sente mal à l'aise. Malheureusement, c'est sans aucun doute ce qu'il va se passer. Ses mots te font sourire mais te laissent un étrange goût en bouche. Comme si tu étais en train de te prendre un râteau alors que tu n'as absolument rien demandé à Hugo et que tu ne sais même pas ce que tu ressens, dans le fond. Oui, il te plait et il pourrait te plaire davantage. Mais, non, tu n'es pas amoureuse du médecin. « C'est ça, c'est exactement ce dont on avait besoin. » Souffles-tu. « T'en vouloir ? » Tu fronces les sourcils, ne comprenant pas bien pourquoi tu lui en voudrais. « Au contraire, Hugo, tu as dit exactement ce que je pensais. Je ne suis pas en train de te déclarer ma flamme, je t'explique juste ce qu'il s'est passé. En Espagne, je me suis sentie un peu trop proche de toi à un moment et j'ai eu peur que cela se transforme en sentiments amoureux. Je ne suis pas prête pour une nouvelle relation et je ne voulais pas risquer d'être blessée ou de te blesser. Alors j'ai préféré prendre un peu de distance. C'était idyllique, comme tu dis. Tout était réuni pour qu'on se rapproche. » Il faut croire que tu as été prise au jeu mais aujourd'hui, à Bowen, tu sais que les choses sont forcément différentes.

Tu esquisses un sourire à entendre Freja dire que tu as plus de talents que ce que t’imagines. Quelque part, ça te donnait un peu plus confiance en toi. Tu pensais tout de même pas être au niveau d’Avery ou de Charlie, mais ça t’aidait dans ton estime de toi. Lorsqu’elle te demande comment tu fais pour savoir ce qui cloche chez elle, tu pouffes de rire. « T’es facile à lire, Freja. » Que tu lui dis alors simplement. Tu savais écouter, t’en connaissais sur les gens et pour le reste, il fallait simplement être présent et desceller le reste. « Exact. » que tu dis lorsqu’elle confirme que c’était ce dont vous aviez tous les deux besoins. La brune t’explique qu’elle ne te déclare pas sa flamme et quelque part, ça apaise ton anxiété et ton besoin de plaire à tout prix. « C’est parfait comme ça, tu sais. » Tu hoches la tête lorsqu’elle t’explique qu’elle préférait prendre un peu de distance et elle mettait le doigt sur le bon mot : idyllique. « C’est ça. Et ton retour, ça se passe pas trop mal? » que tu lui demandes, un brin curieux tout de même. Parce qu’elle était partie rapidement d’Espagne, était-elle aussi partie rapidement de Bowen? Tu ne la connaissais pas vraiment à l’époque si ce n’était que son nom avait été dit par Concho back then.

Facile à lire ? Quelque part, ça te blesse un peu d'entendre ça. Tu as toujours pensé être une énigme pour les autres avec cette grosse carapace qui t'entoure la plupart du temps. Mais il est vrai qu'avec Hugo, les choses ont été différentes. Avec lui, tu t'es assez rapidement ouverte et confiée parce que tu te sentais en confiance et comprise. « J'sais pas comment je dois le prendre. » Finis-tu par dire, un léger sourire au coin des lèvres malgré tout. « Oui, c'est parfait comme ça. Ce qui se passe en Espagne reste en Espagne, c'est ça ? » Demandes-tu d'un ton plus léger en riant, pour détendre l'atmosphère et pour clôturer ce sujet qui semble mettre le jeune médecin assez mal à l'aise. Enfin, un peu moins maintenant que les choses sont dites et rétablies. Concernant ton retour, tu n'es pas certaine de ce qu'il faut dire. Tout est complètement fou, ta vie tourne à mille à l'heure et il se passe tellement de choses que tu ne sais par où commencer. Tu as l'impression que les gens de ton entourage ont fait un bon dans le temps tellement il s'est passé des choses incroyables durant ton absence. Qui fut courte, finalement, ce qui rend la situation encore plus folle. « On va dire que ça va. Au travail, j'ai mille-et-unes choses à faire, c'est dingue. Mais ça fait aussi du bien de retrouver ma maison, mes affaires, mes repères, mon chien. » Expliques-tu avant de porter ton café à tes lèvres, l'espace d'une seconde. « Parfois, néanmoins, j'ai encore l'impression d'être un peu décalée de la réalité... C'est bizarre. » Vous étiez tellement dans votre bulle, avec Hugo, que tu as du mal à revenir à ton quotidien, parfois. « Et toi ? Pas trop crevé par la reprise du travail ? » Tu ne peux imaginer à quel point être médecin doit être fatigant et doit demander une énergie folle.

Elle ne savait pas comment le prendre. « Pas négativement, en tout cas. » que tu lui répliquais rapidement. Après, entre vous c’était simple. Y’avait pas de mystère, de courses entre vous deux puis c’était de belles vacances. « J’pense qu’on peut convenir pour quelque chose dans le genre. » que tu conviens avec un petit sourire, séduit par cette proposition. Tu écoutes Freja calmement. « Ah le travail! » Que tu souffles avec un petit sourire. « Ouais, le retour en général fait du bien. C’est la routine, la sécurité, ça fait ça à bien des gens. » Toi, par contre… tu savais pas trop si t’étais réellement bien dans cette routine. Tu apprenais à l’apprivoiser à ta façon et avec ta nouvelle solitude. « J’ai envie de te dire que c’est normal de chercher cette envie de dépaysement, cette quête de rêve. » À sa question, tu passes ta main dans tes cheveux. « J’sais pas trop… C’est tellement machinal et habituel… » que tu confies. « Mais pour l’instant, j’suis chez un pote et j’vais devoir me trouver un logement bientôt. » Retour à la réalité.

Tu hoches la tête en souriant lorsqu'Hugo affirme que tu ne dois pas le prendre négativement. Il est vrai que tu t'es beaucoup confiée à lui durant votre escapade espagnole parce que tout était si simple et naturel entre vous. Tu ne t'es jamais sentie jugée par le médecin et il a toujours eu les mots justes pour t'apaiser après ta rupture. Tu espères avoir eu le même effet sur lui après la sienne. « En tout cas si tu es à nouveau en recherche de ce dépaysement et de cette quête de rêve, tu peux me faire signe. Je repars avec toi les yeux fermés. » Pas seulement pour les petits plus mais surtout pour retrouver cette légèreté avec Hugo. Et pour continuer à découvrir le monde à ses côtés. « Tu ne te plais plus dans ton travail ? » Demandes-tu, les sourcils légèrement froncés. « Tu cherches une colocation ou tu veux vivre seul ? » Ta maison est grande, tu lui proposerais bien de venir habiter chez toi mais avec Zoé, ce n'est sûrement pas l'idéal. La vérité c'est que vivre en colocation te manque et que tu as souvent pensé à retourner au 17 sans oser sauter le pas.

T’aurais aimé avoir les mots justes en toutes circonstances, mais ce n’était pas forcément chose facile. Tu pouvais être très cartésien par moment et les émotions n’étaient pas ta tasse de thé, à la base. « C’est gentil, Freja. J’aurais bien envie, mais cette fois, j’ai des responsabilités. » Que tu admets, le corps un peu plus droit en réalisant que vous êtes sur ton lieu de travail. Elle te questionne concernant le boulot. Tu réfléchis concernant ta réponse. « J’ai eu un poste assez intéressant, des avantages intéressants donc j’me plais encore… Mais tu sais ce que c’est le boulot versus les vacances, l’esprit léger… » Tu pouvais pas lui faire un dessin, elle l’avait déjà vécu, elle aussi. « Je rêvasse à mes prochaines vacances, mais j’déteste pas ce que je fais… » Mais tu ne disais pas que tu aimais ça, non plus. Tu soupires. « Mais j’aime mon travail… En fait, j’pense juste que j’ai besoin d’une pause. » que tu tentes d’expliquer maladroitement. « J’suis ouvert à tout. » que tu admets concernant ta situation de résidence. « Idéalement, j’ai envie de rester à Bowen, mais j’sais pas trop… En même temps une colocation serait pesante avec mes quarts de travail de nuit et j’sais pas si je veux imposer ça à quelqu’un. » que tu admets. Tu fais des soirs, des nuits et parfois, t’es même sur appel. En soi, ça te convient à toi mais c’est pas dit qu’un colocataire apprécierait la chose. Tu savais être discret mais ça restait un désavantage.