Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
MESSAGE : 1270 ICI DEPUIS : 19/11/2020 COMPTES : endre valtersen / erin mansfield CRÉDITS : angie
STATUT : célibataire
Feuille de personnage ∞ mes liens: ⇢ à propos de moi : Leo. Rarement la même coupe de cheveux. Pas bien épaisse, une anorexie qui n'est jamais vraiment partie. Un penchant pour le sang du Christ. Christ qu'elle porte autour du cou tous les jours sans exceptions, comme pour s'octroyer la protection d'un dieu enquel elle ne croit pas. Sauf quand la nuit a été longue, que les verres furent remplis et qu'elle prie à s'en arracher la peau, qu'elle prie pour ressentir quelque chose, pour savoir quoi faire, pour être autre chose qu'une mort-vivante dans un monde de damnés. Pas hyper stable ni saine donc. Mais quelqu'un de gentil, sans violence apparente, plutôt approchable. Un sourire éclatant et une démarche gracieuse. Un équilibre parfait. Un sablier vide.
Sujet: de l'eau dans le gaz (marcus) Jeu 1 Avr 2021 - 20:45
Il fallait être indulgent avec Leo. La soirée d’hier avait été mouvementée. Marcus était rentré plus tôt (privilège de patron), et Leo avait géré une grande partie du vendredi soir, qui est évidemment parmi un des soirs le plus occupés. Et honnêtement, elle avait fait du bon travail. Elle avait séparé une baston, tendu des mouchoirs à une jeune fille qui venait de se faire larguer, enfin bref. Le bar s'était fait de sacrées recettes, et Leo de bons pourboires. Elle était fière d’elle, et surtout, elle avait passé une bonne soirée. Il y avait évidemment anguille sous roche. Une énorme anguille. Cette anguille avait été un groupe de rugbymen qui avaient passé la soirée au bar. Plutôt bon signe donc, ils dépensaient généralement sans compter. Plus mauvais signe, la petite blonde derrière le bar était donc le centre de l’attention. Et évidemment, ils voulaient tous payer un shot à la barman. Boire au travail était interdit, mais Leo avait franchi ce stade il y a bien des mois. Elle se demandait toujours si Marcus n’avait pas remarqué. Evidemment c’était faux, il était bien trop perspicace pour ça. Mais pour l’instant, il l’avait laissé faire. Tant qu’elle gérait le boulot, ça allait non ? De retour à vendredi soir. Elle avait enchaîné shot sur shot – qui était elle pour refuser ? pour une fois que ce n’était pas elle qui piquait dans les bouteilles, c’était rentable non ? – et cela tout au long de la soirée. Et à deux heures du matin, après avoir forcé les sportifs dehors à coups de balais (gentiment bien évidemment), elle s’était rendue compte qu’elle tenait à peine debout. Leo jeta un œil à l’état du bar. Elle avait remis les chaises en place, mais c’était à peu près tout. Le sol était poisseux, et une ribambelle de pintes vides recouvraient le bar. Elle soupira. Son corps était lourd, et elle voyait double. Impossible de faire quoi que ce soit à part aller dormir. Ils ouvraient le bar à 10 heures du matin, et Marcus arrivait toujours un peu vers 9 heures pour préparer à l’ouverture. Leo, quant à elle, ne devait pas travailler avant l’après-midi. Pas grave, se dit-elle, je me lèverais en avance pour nettoyer. Ça va piquer, mais il faut bien. Son interrogation fut interrompue par… des rayons de soleil ? Elle se leva en panique, la bouche pâteuse et les yeux à moitié fermés. Et merde… 9h30. Elle enfila un t-shirt et un jean dans la pile de linge sale, et courut récupérer son portefeuille et ses clefs de voiture. Elle arriva au Elm Street recouverte de transpiration et essoufflée, et maudissant son putain de téléphone qui s'était éteint pendant la nuit. Elle lança une petite prière. Avec un peu de chance, Marcus n’était pas encore là. On peut toujours espérer non ? Il était tellement ponctuel que ça en était maladif. Elle posa la main sur la poignée, les yeux fermés. La porte était ouverte. En pensant à la dérouillée qu’elle allait se prendre, elle hésita à quitter Bowen pour toujours. Le Tibet semblait une option plus viable. Elle prit une grande inspiration et entra, tentant le tout pour le tout. « Bonjour boss ! Quelle belle matinée pas vrai ? »
MESSAGE : 2482 ICI DEPUIS : 12/01/2016 COMPTES : Léo, Asher, Charlize & Sara CRÉDITS : @Nuit Parisienne
STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme
Sujet: Re: de l'eau dans le gaz (marcus) Sam 3 Avr 2021 - 7:42
La veille au soir, Marcus avait abusé, il avait forcé sur la bouteille et sorti un excellent rhum vieilli de son placard spécial pour le déguster avec un client qu'il aimait bien. Ils avaient refait le monde et la bouteille était descendue plus que de raison. Alors clairement, quand son réveil avait sonné le lendemain matin, ça piquait sévèrement. Mais il avait tenu sa journée en essayant de ne pas le montrer, sauf qu'arrivé dix-sept heure il ne tenait plus, la gueule de bois s'était transformée en migraine qui tapait trop fort dans son crâne et il avait jeté l'éponge. Privilège de boss, comme Leo disait, il l'avait laissé finir seule. Pas cool, c'était un vendredi, l'un des plus gros soirs de la semaine, mais le suivant serait pire, le samedi il fallait être en forme, pas le choix pour assumer les fêtards du week-end. Alors autant rentrer, il avait prétexté un retard dans sa comptabilité, foutaise, elle le savait, elle connaissait son côté maniaque sur la paperasse. Mais elle avait eu la gentillesse de ne pas broncher. De sa fenêtre qui faisait face au Elm, Marcus aurait pu voir le ballet incessant de clients qui étaient entrés et sorti ce soir là, surtout toute la fine équipe de rugbyman qui avaient fait irruption pour la troisième mi-temps, pourtant à ce moment là il était dans les bras de morphée depuis quelques heures déjà. Samedi matin, reposé, en bien meilleure forme, le commerçant était arrivé dans son antre comme une fleur, le sourire au lèvres, prêt à attaquer une nouvelle journée. Il déchanta vite en découvrant son bar sans dessus dessous. Il ferma les yeux, il était bientôt neuf heure, pas le temps de se poser de questions, il lança rapidement une tournée de pintes dans le lave vaisselle, passa un coup de balai sur le sol collant, puis la serpillière, à grand coup d'eau et de grognements mécontents. Il terminait au fond de la salle quand Leo débarqua, la voix un peu trop joyeuse pour être honnête. O'Brian tourna la tête vers elle, il la détailla rapidement puis retourna à sa tâche. T'as une sale gueule Leo. Il l'avait déjà fait, ce coup là, à son patron. Quand il était jeune, il avait pris la mauvaise habitude de ne pas refuser les verres quand il était avec de bons clients, il tenait plutôt bien l'alcool, il ne se méfiait pas. Mais une ou deux fois c'était allé trop loin et il avait fini raide sur le comptoir, on avait dû le ramener dans son appartement où il s'était étalé sur son lit, autant dire que ce n'était pas glorieux. Depuis il avait appris, il buvait toujours, souvent trop, mais il maîtrisait plus. Il était au moins capable de nettoyer son bar avant d'aller s'écrouler dans son lit ! Rentre chez, toi ça te fera quelques heures de sommeil en plus. Et change toi, tu pues la clope ! Il ne la loupait pas, de toute façon c'était toujours comme ça entre eux, ils se parlaient franchement. Évidemment il était en colère, Marcus, il avait fait confiance et elle avait tout laissé en plan. Mais ce n'était pas une mauvaise fille, Leo, sa rogne passerait vite.
__________________________
smile like you mean it
Looking back at sunsets on the East side. We lost track of the time
Leo Buchanan
MESSAGE : 1270 ICI DEPUIS : 19/11/2020 COMPTES : endre valtersen / erin mansfield CRÉDITS : angie
STATUT : célibataire
Feuille de personnage ∞ mes liens: ⇢ à propos de moi : Leo. Rarement la même coupe de cheveux. Pas bien épaisse, une anorexie qui n'est jamais vraiment partie. Un penchant pour le sang du Christ. Christ qu'elle porte autour du cou tous les jours sans exceptions, comme pour s'octroyer la protection d'un dieu enquel elle ne croit pas. Sauf quand la nuit a été longue, que les verres furent remplis et qu'elle prie à s'en arracher la peau, qu'elle prie pour ressentir quelque chose, pour savoir quoi faire, pour être autre chose qu'une mort-vivante dans un monde de damnés. Pas hyper stable ni saine donc. Mais quelqu'un de gentil, sans violence apparente, plutôt approchable. Un sourire éclatant et une démarche gracieuse. Un équilibre parfait. Un sablier vide.
Sujet: Re: de l'eau dans le gaz (marcus) Lun 12 Avr 2021 - 15:38
Leo grogna face à la lumière du soleil australien. Elle avait envie de s’enfermer dans un bunker, loin du bruit et de quelconque source de lumière. Chaque matin, c’était les mêmes promesses. Pas d’alcool cette semaine, promis je fais une pause. Cette semaine, ça sera nettoyage de printemps, lessive, une séance de sport et un bon décrassage. Et chaque soirée c’était la même, la flemme d’être sociable naturellement, la bonne humeur des clients, et on dit pas non à une bière, ni à deux. Et le lendemain c’était pâteuse, t-shirt taché, et douche froide. Et le regard parfois noir, parfois amusé de Marcus. "Merci ça va très bien j’ai passé une super nuit. Et toi très cher ?" C’était un peu leur manière à eux de dire qu’ils s’apprécient. "J'adore tes cheveux aujourd'hui, tu leur a fait un truc ?" Des vacheries, car les mots doux n'étaient pas forcement leur point fort. Le bar n'avait plus du tout la même allure que la veille au soir. Tout était nickel, prêt à accueillir un jour de plus les clients. L’odeur de bois était un peu sa seconde maison. C’était toujours mieux que l’odeur de vide de son appartement. "C’est mort. Maintenant que je suis réveillée autant rester là." Elle avait toujours eu le sommeil léger. L’alcool était d’ailleurs la seule chose qui aidait un peu. Un coup de vent, le moindre bruit, la moindre lumière la réveillait. Et une fois qu’elle était levée, impossible de faire la sieste. Puis elle se sentait mal de son bordel d’hier soir, et puis tant pis elle allait pouvoir donner un coup de main. "Ecoute je suis désolée. Ça arrivera plus." Mensonge, mensonge, mensonge. Elle faisait beaucoup de merde, mais pour l’instant avait toujours réussi à rattraper ses conneries. Elle ne savait pas si c’était de la chance, ou si elle jouait juste dangereusement avec la ligne. "Si tu veux je bosse la matinée, comme ça c’est bon. Echange de bons procédés ?" Il allait surement accepter. Ou l’engueuler. Elle avait l'habitude qu'il soit fâché de temps en temps contre elle, même si il était bien trop gentil pour ce qu'elle méritait vraiment. La seule chose qui l'importait à ce moment même, c'était de ne pas perdre sa confiance. Elle renifla son t-shirt d’un air inquisiteur. Il n’avait pas tort. Mais elle avait la flemme de rentrer chez elle. "Y’a pas un vieux t-shirt de rechange dans l’arrière-salle ?" Elle avait abandonné depuis longtemps l’idée d’avoir l’air présentable. Ses cheveux et son sourire faisaient généralement l’affaire. Elle appelait ça un style ‘savamment débraillé’. Prise de pitié à la mine déconfite de Marcus, elle sourit. "Je te fais couler un café en passant ?" Qu’il dise oui ou non, elle, elle en avait désespérément besoin. "Avec un peu de Bailey’s dedans ?" fit-elle avec un air innocent. Elle aurait pas dit non. "Trop tôt ?" dit elle en se demandant si sa blague allait passer. A la tête de Marcus, pas sûr. "Trop tôt." Elle se dirigea vers la cafetière sans même attendre sa réponse.
__________________________
jack of all trades, master of none
Marcus O'Brian
MESSAGE : 2482 ICI DEPUIS : 12/01/2016 COMPTES : Léo, Asher, Charlize & Sara CRÉDITS : @Nuit Parisienne
STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme
Sujet: Re: de l'eau dans le gaz (marcus) Sam 24 Avr 2021 - 21:10
La journée promettait d'être belle, malgré les années, Marcus était toujours heureux de se lever pour ouvrir son bar, pour le faire briller avant les premiers clients, réceptionner une commande, vérifier les stocks, c'était son plaisir de prendre soin de son antre. Et dire qu'il aurait pu rester enfermé dans un labo toute sa carrière, il aurait été tellement malheureux. En règle générale il était donc épanoui dans son job, mais ce matin il enrageait face au bordel laissé par Leo. Et quand la gamine pointa le bout de son nez, fraîche comme une fleur fanée, il rit jaune à ses réflexions. Qu'est ce que j'vais faire de toi ? T'as même pas encore désaoulé ! Il termina son coup de serpillière et la rangea dans la réserve. Quand il revint, Leo était toujours plantée au milieu de la salle, se confondant en excuses et promesses qu'elle ne tiendrait pas. Il lui lança un regard noir sans répondre. Je m'en fou des heures que tu fais, t'en fais déjà assez. Il fouilla dans sa poche alors qu'elle se reniflait sans aucune classe. Puis en ressorti les clés de son appartement. Passes chez moi, douche-toi et fouilles, tu trouveras bien un truc qui ira, de toute façon on n'est pas dans le sexy avec toi. Petite pique, même s'il il se foutait royalement de son apparence, à Leo, du moment qu'elle soit présentable. En fait il aimait son style androgyne, ça allait parfaitement avec le personnage. Mais ce matin il n'était pas tellement d'humeur à lui faire des compliments, il ne fallait pas pousser. Marcus ouvrit la porte d'entrée pour aérer le pub et faire circuler la fraîcheur matinale. Newton en profita pour se faufiler dans l'ouverture en miaulant puis grimpa sur le bar, ronronnant déjà en se dirigeant vers Leo qui s'affairait à la machine à café. Le commerçant soupira en regardant son travail, son bar avait retrouvé une allure présentable. Il pouvait s'asseoir sur un des tabourets hauts, prendre cinq minutes, échangeant sa place, pour une fois, il avait le temps, la journée était jeune, puis il ne disait jamais non à un café. Il posa les clés sur le bar, face à la jeune femme qui lui glissait une tasse devant lui, elle se doucherait plus tard, ils avaient des choses à se dire. Écoute Leo, faut arrêter tes conneries maintenant, ça ne va pas pouvoir durer des années comme ça. Il avait l'impression de revenir quelques années plus tôt, quand c'était son patron qui l'avait recadré.
__________________________
smile like you mean it
Looking back at sunsets on the East side. We lost track of the time
Leo Buchanan
MESSAGE : 1270 ICI DEPUIS : 19/11/2020 COMPTES : endre valtersen / erin mansfield CRÉDITS : angie
STATUT : célibataire
Feuille de personnage ∞ mes liens: ⇢ à propos de moi : Leo. Rarement la même coupe de cheveux. Pas bien épaisse, une anorexie qui n'est jamais vraiment partie. Un penchant pour le sang du Christ. Christ qu'elle porte autour du cou tous les jours sans exceptions, comme pour s'octroyer la protection d'un dieu enquel elle ne croit pas. Sauf quand la nuit a été longue, que les verres furent remplis et qu'elle prie à s'en arracher la peau, qu'elle prie pour ressentir quelque chose, pour savoir quoi faire, pour être autre chose qu'une mort-vivante dans un monde de damnés. Pas hyper stable ni saine donc. Mais quelqu'un de gentil, sans violence apparente, plutôt approchable. Un sourire éclatant et une démarche gracieuse. Un équilibre parfait. Un sablier vide.
Sujet: Re: de l'eau dans le gaz (marcus) Mar 4 Mai 2021 - 14:29
Malgré son état déplorable, elle était contente d’être là. Le Elm Street était familier, avec une odeur rassurante, et elle s’y sentait bien plus à sa place que n’importe où ailleurs. Elle devrait y planquer un sac de sport avec quelques fringues, au cas où elle se retrouvait dans ce genre d’était à nouveau. Ce qui était plus que probable. Elle ne pouvait s’empêcher de se sentir un peu mal. Le Elm Street était la prunelle des yeux de Marcus. Elle se promit dès lors que malgré ses bêtises, elle ne laisserait jamais le bar couler, quoi qu’il arrive. Quitte à distribuer des prospectus dans tout Bowen en plein cagnard. « Mais si je jure ! Regarde ! » fit-elle en passant son bras sous sa jambe levée pour toucher le bout de son nez. Ce qui était une mauvaise idée, vu qu’elle manqua de s’étaler par terre. « Bon ok, l’équilibre c’est pas encore ça, mais je te promet que ma tête est parfaitement claire. » Mais quelle menteuse. Elle était pas tellement du genre à mentir dans la vie de tous les jours. Son addiction était la seule chose qui tordait la langue. Elle se mentait à elle-même et aux autres. High-functioning alcoholic, on lui avait dit un jour. Elle avait ri noir, et n’avait jamais répondu. « Sans moi tu t’en sortirais pas avoue. » dit-elle avec un sourire, tentant de l’amadouer un minimum. Ça n’allait sûrement pas marcher mais c’était la seule chose qu’elle trouvait. Et puis surtout, ça changeait le sujet de la conversation. « T’inquiètes, je repasserais chez moi après l’ouverture. Je reviendrais fraîche comme un gardon. » Et avec trois bières dans le sang, détail qu’elle omit volontairement. Mentir par omission n’était pas vraiment mentir non ? « Excuse moi, on n’a pas tous le charme de la chevelure poivre et sel. » fit-elle avec un clin d’œil. Marcus était loin d’être vieux, mais ça l’amusait de la faire passer pour un papy alors qu’il n’était que dix ans son aîné. « C’est quand la dernière fois que tu t’es rasé ? » Elle passa un élastique dans ses cheveux et s’affaira à polir le bar un peu. L’air frais australien pénétra dans le bar et rafraichit son visage. Elle devrait arrêter de s’enfermer si souvent, mais elle était plutôt du genre coup de soleil que bronzage. Dommage pour une australienne pur jus. « Tu vois, lui il m’aime. » fit-elle en gratouillant affectueusement le cou de Newton. « Tu lui dit rien à lui quand il met de la fourrure partout. C’est du favoritisme hein ? » dit-elle en s’adressant au chat, puis en souriant à Marcus. Une fois le café préparé et la pression détendue un peu, elle posa les coudes sur le bar face à Marcus. Si il y avait quelque chose qu’elle craignait plus que les enguelades, c’était les conversations à cœur ouvert. Non pas parce que ça l’ennuyait, mais parce qu’elle ne pouvait pas mentir à Marcus quand il était face à elle. Pourquoi elle s’attachait au gens aussi. Ça aurait été bien plus facile si il était juste un boss chiant, elle aurait bien plus de facilités à faire comme si de rien n’était. Mais quand elle voyait dans ses yeux qu’il était vraiment inquiet, sa résolution s’écroula. Elle soupira d’un air triste. « Tu vas pas me dire que t’a pas eu une phase comme ça quand t’étais un peu plus jeune. » Elle évitait le sujet. Elle connaissait vaguement son histoire, mais n’avait pas tant de détails sur le pourquoi du comment il était devenu l’homme qu’il était aujourd’hui. « On est tous les deux portés sur la bouteille, ça fait partie du métier. » Elle ne savait plus lequel des deux elle essayait de convaincre. « Je sais que j’ai l’air d’être bordélique, mais je retombe toujours sur mes pieds. T’as pas à te faire de mouron. » Elle espérait vraiment qu’il lâche le sujet. « Comment ça se passe avec ton ex ? Je l’ai vue en ville quelque fois. » Elle ne connaissait pas Elle, mais n’était pas sa plus grande fan. Elle ne savait pas si Marcus comptait la pardonne, et à vrai dire, ce n’était pas ses affaires. Mais elle n’aimait pas les âmes brisées. La sienne, elle pouvait gérer, mais celui des autres, c’était plus dur. Surtout pour l’homme qui lui avait sauvé la vie.
__________________________
jack of all trades, master of none
Marcus O'Brian
MESSAGE : 2482 ICI DEPUIS : 12/01/2016 COMPTES : Léo, Asher, Charlize & Sara CRÉDITS : @Nuit Parisienne
STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme
Sujet: Re: de l'eau dans le gaz (marcus) Mer 12 Mai 2021 - 22:34
Le Elm c’était son bébé, même si, techniquement, ce vieux bout de comptoir était né bien avant lui et en avait vu bien d’autres avant que Marcus vienne y traîner ses premières baskets. Mais depuis qu’il y avait été embauché en job étudiant et d’autant plus maintenant qu’il en était propriétaire, ce lieu était sacré, c’était son sanctuaire, son antre. Il l’aimait comme le gamin qu’il n’aurait jamais, il le bichonnait, il voulait qu’il garde son âme. Ce n’était pas un lieu de débauche, pas le simple zinc où les poivrots de la ville venaient se mettre à l’envers, c’était un lieu de vie, convivial et chaleureux, du moins c’était ainsi qu’il le voyait et surement aussi pour ça qu’il ne désemplissait jamais. Aussi, surtout, parce qu’il était propre ! Jamais O’Brian ne ratait une ouverture, juste pour s’assurer que tout était en ordre, non pas qu’il n’ait pas confiance en Leo… quoique… Mais surtout parce que c’était son rituel, quitte à ce qu’il reparte juste après si besoin, mais il était toujours là, matinal et ce qui était fou c’est que la magie des lieux opérait toujours, malgré plus de quinze ans qu’il y travaillait. Il regarda la gamine manquer de s’étaler sur le sol après sa piètre démonstration, léger rictus, presque un sourire, il se déridait enfin. Ouais, laisse-moi douter un peu, tu veux ? Et elle continuait, entêtée qu’elle était, presque insolente, insupportable, comme tous les jours, c’était exactement pour ça qu’il l’avait engagée, parce qu’elle avait du répondant et au fond il adorait ça. Sans toi j’aurais bien moins de soucis ! Peut-être, mais qu’est-ce qu’il s’ennuierait ! A priori elle n'avait aucunement l'intention de se changer pour l'instant et en plus elle en mettait une couche en brassant de l'air avec son chiffon sur le bar déjà propre. Merci de m'aider mais c'était hier que ça m'aurait arrangé. Il râlait, elle attaquait sur son physique, il ne pouvait rien dire, il l'avait fait en premier. Un vrai jeu de tennis ce matin. Marcus passa sur les cheveux, elle exagérait, des cheveux blancs il n'en avait qu'un ou deux par-ci par-là. Pourquoi tu veux que j'me rase ? Il n'avait personne à qui plaire. Et puis on lui avait dit que ça lui donnait du charme, ces poils au menton, ça l'arrangeait, ça lui faisait moins de travail le matin. Il ne traverse pas le bar en titubant, lui. Newton vint frôler son propriétaire pour quémander une caresse de plus et Marc ne se fit pas prier, il l’aimait, ce chat, cette bête était bien l’être vivant de qui il était le plus proche depuis quelques années, même si, en y pensant, c’était triste à mourir. La chamaillerie prit un ton plus sérieux dès lors qu'ils furent installés avec leurs cafés face à eux. Léo fuyait à chaque fois que son boss essayait d'aborder le sujet mais ce matin elle ne pouvait pas partir, il la prenait entre quatre yeux, c'était son rôle. Et plus que ça, ça lui tenait à cœur qu'elle ne vrille pas totalement, il l'aimait, à sa façon, sa Leo, il tenait à elle. C'est exactement parce que j'ai eu ce genre de phase que je me sens le droit de te mettre en garde. Il grondait déjà dans sa barbe trop longue au goût de la jeune femme. Il ne voulait pas la sermonner, ça ne servirait à rien de la braquer, il n’était pas son père ni une éventuelle figure de grand frère pour elle, leur relation ne se rapprochait pas de ça, mais il se voyait bien comme son mentor, ça lui allait bien mieux comme terme. Y a boire quelques verres histoire de passer un bon moment et se démonter la tête au point de ne pas être capable de fermer le bar correctement Leo. J’en ai fait des conneries moi aussi, on m’a ramené saoul dans mon lit plus d’une fois, sans compter celles où j’ai juste dormi sur l’une des banquettes. Mais putain, c’est pas les meilleurs souvenirs et je ne te le souhaite pas. Moi aussi j’ai l’impression que je maîtrise, jusqu’à ce que j’me réveille sans savoir comment j’me suis couché. Ose-moi me dire que ça ne t’arrive jamais, j’te croirais pas. Le changement de sujet de la blonde lui fit ouvrir de grands yeu de merlan frit avant qu’il ne baisse la tête pour boire une gorgée de café. Change pas de sujet ! De toute façon y a rien à dire… C’est pas mon ex, c’est ma femme. C’était un peu là tout le problème, comment tourner la page alors qu’ils étaient encore liés, à la vie, à la mort.
__________________________
smile like you mean it
Looking back at sunsets on the East side. We lost track of the time
Leo Buchanan
MESSAGE : 1270 ICI DEPUIS : 19/11/2020 COMPTES : endre valtersen / erin mansfield CRÉDITS : angie
STATUT : célibataire
Feuille de personnage ∞ mes liens: ⇢ à propos de moi : Leo. Rarement la même coupe de cheveux. Pas bien épaisse, une anorexie qui n'est jamais vraiment partie. Un penchant pour le sang du Christ. Christ qu'elle porte autour du cou tous les jours sans exceptions, comme pour s'octroyer la protection d'un dieu enquel elle ne croit pas. Sauf quand la nuit a été longue, que les verres furent remplis et qu'elle prie à s'en arracher la peau, qu'elle prie pour ressentir quelque chose, pour savoir quoi faire, pour être autre chose qu'une mort-vivante dans un monde de damnés. Pas hyper stable ni saine donc. Mais quelqu'un de gentil, sans violence apparente, plutôt approchable. Un sourire éclatant et une démarche gracieuse. Un équilibre parfait. Un sablier vide.
Sujet: Re: de l'eau dans le gaz (marcus) Ven 21 Mai 2021 - 23:24
Le bar semblait bizarrement vide le matin, et étonnement c'était presque le moment où Leo l'aimait le plus. Certes il y avait un charme différent à chaque type de soirées : les soirées calme de semaines où les amoureux se retrouvent autour d'un cocktail et discutent de tout et de rien. Les soirées bordéliques des enterrements de vie de jeunes filles, ou même les midis calmes où les gens des bureaux s'arrêtent boire un café (ou une pinte pour les plus déprimés)(ou les plus motivés selon Leo). Ce matin, c'était doux, légèrement solennel, et le calme apaisant du vide. Et surtout, c'était propre, grâce au travail de Marcus (et pas grâce à Leo). Un certain Marcus qui la regardait, l'air de dire : arrête de foutre de ma gueule andouille. "Le doute, le doute, c'est l'arme des perdants ça." fit Leo avec un sourire. Ironique de la part d'une nana qui doutait de tout, tout le temps. L'important, c'était que Marcus se remette à sourire. Et même si elle pouvait prétendre que c'était uniquement pour qu'elle s'en tire sans problèmes, ce serait mentir de dire qu'elle n'appréciait le voir un peu plus heureux. C'était tous les deux des gens complexes, prêts à sourire devant les clients et leur proches, mais parfois un peu durs à approcher. Une sorte de pack de loups. Des loups qui servent des cocktails, mais des loups tout de même. Chaque rire de Marcus la faisait se sentir moins misérable. Quand on sait pas se rendre heureux soi-même, autant rendre heureux les autres. "Moins de soucis ? Sans moi ?" fit-elle l'air faussement outrée. "Tu bosserais 100 heures par semaines ? C'est presque autant que ce que je bosse moi !" Elle tira la langue. Il faudrait d'ailleurs qu'elle remette le sujet de l'augmentation sur la table tiens. "Tu serais complètement aliéné en plus. T'as jamais lu Marx ?" Encore elle et ses bêtises. Comme si elle avait lu Marx : Leo ne se souvenait même pas de la dernière fois qu'elle avait ouvert un livre. Elle se sentait tout de même un petit mal quand elle repensait à ses conneries de la veille, et il était temps d'assumer. "Ouais. Désolée. J'avoue que j'ai merdé, et pas qu'un peu." Marcus devrait lui faire répéter cette phrase et l'enregistrer. Les excuses étaient rares de la part de Leo, et encore plus quand elles étaient sincères. Newton retourna se blottir contre son juste propriétaire et elle n'essaya pas de le retenir. Ingrat. "Pauvre homme. T'as encore l'âge pour BBT non ? Mais bon, j'ai envie de te dire j'ai pas de barbe et pas de mec non plus. Pense juste au pauvre Newton qui doit subir tes bisous piquants à longueur de journée." Eux deux face à un café, la discussion changeait très vite d'ambiance. Leo tait plus à l'aise autour d'une bière, mais elle savait que si elle en sortait une Marcus allait lui filer un coup de balais. "Hé ho je titube pas ! Je... je navigue c'est tout. C'est pas moi qui tangue c'est la Terre qui tourne à la base." Et même si Marcus riait toujours à ses conneries, elle savait qu'il en avait quelque chose à foutre. Leo, elle était pas habituée, elle connaissait pas grand monde qui en avait quelque chose à foutre d'elle et avait grand chose à foutre de grand monde. C'est pour ça qu'elle rejetait toujours l'affection de Marcus (enfin, affection, les vacheries qu'il s'envoyaient au quotidien). Elle essayait vraiment de lui montrer qu'elle tenait à lui et de se débarrasser de cette saleté de distance qu'elle mettait entre elle et le reste du monde en permanence. Mais cela finissait toujours pas se manifester dans des blagues à deux balles et des heures sup'. Les conseils de Marcus étaient toujours avisés, mais jamais les bienvenus. Elle jeta la tête en arrière et soupira. Non pas comme un ado énervée, mais comme l'adulte qu'elle était (ou qu'elle essayait d'être), une adulte qui se rendait que malgré les apparences, elle ne gérait absolument rien de sa propre vie. "Je vois ce que tu veux dire. Mais je te jure que ça arrive pas si souvent que ça." Elle n'allait pas dire la vérité de suite quand même. "Oui, ça pique la tête, les matins sont pas toujours agréables, mais je ferais un peu plus gaffe maintenant. C'est comme ça que je fonctionne, pas autrement de toute façon. Donne moi une bonne semaine et je te retrouverais mon rythme. Tu sais que je sais le faire." Et c'était vrai. Mais jusqu'à quand. "Je change pas le sujet ? Pourquoi y'a que moi qu'a le droit à un interrogatoire oh." Elle sirota son café, surprise à la fermeté de Marcus. "Tu sais que je suis pas la championne des questions maritales. Tu m'as jamais véritablement expliqué la situation en plus." Elle se leva un peu et attrapa sa tasse de café. "Jte file une clope et tu m'expliques ?"
__________________________
jack of all trades, master of none
Marcus O'Brian
MESSAGE : 2482 ICI DEPUIS : 12/01/2016 COMPTES : Léo, Asher, Charlize & Sara CRÉDITS : @Nuit Parisienne
STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme
Sujet: Re: de l'eau dans le gaz (marcus) Dim 30 Mai 2021 - 23:47
Il pourrait s’offrir des grasses matinées, il pourrait profiter de son statut de boss pour laisser sa salariée faire tout le sale boulot, il en avait connu, Marcus, des patrons comme ça. Mais il n’en avait pas envie, il aimait être là, il aimait prendre son café en contemplant son bar vide, calme, c’était une ambiance tellement différente de celle du soir et son effervescence. Et il savait à quel point Leo était comme lui, même si, visiblement, c’était bien plus difficile pour elle de se lever. Tu es philosophe quand t’as la gueule de bois ? Je tâcherais de m’en souvenir. Il restait moqueur, même si la colère des débuts se dissipait petit à petit, il n’arrivait jamais à lui en vouloir longtemps. Sûrement parce qu’ils se ressemblaient beaucoup tous les deux, mais ça, Marcus n’était pas convaincu que ce soit positif, surtout pour la jeune femme. Il failli s’étouffer à sa réflexion suivante, elle exagérait tout de même, elle en faisait des tonnes, mais au lieu de l’étriper il préféra rire à ses bêtises. Je ne suis pas sûr que venir décuver derrière le bar à neuf heure du mat’ ce soit considérer comme du travail Leo ! Il y avait évidemment les nombreuses heures dans le bar, mais Marcus ne comptait pas toutes les autres, le temps passé avec ses fournisseurs, les heures à s’arracher les cheveux avec la compta, tout ce qui ne se voyait pas mais qui était primordial pour faire tourner son commerce. Il n’en parlait jamais, il ne s’en plaignait pas, il savait à quoi s’attendre en achetant le Elm. Il ne prenait jamais de vacances, à quoi bon ? Il n’avait nulle part d’autre où aller. Ce bout de comptoir c’était définitivement toute sa vie. Non, je suis plus Proust, à la rigueur. Elle allait lui faire croire qu’elle lisait en plus ? Attends, pardon ? Qu’est ce que tu viens de dire là ? Tu peux répéter, juste pour être sûr ? Il la taquinait, parce que ce n’était pas son genre, à Leo, de s’excuser, généralement elle s’en sortait avec une courbette et il passait l’éponge. Sauf qu’à force il voyait bien qu’il y avait un problème. Le BB quoi ? Ouais c’est évident que tu n’es pas le meilleur exemple qu’il soit. Mais Newton ne se plaint pas alors ma barbe, j’la garde. Et son compagnon à poils vient se frotter à lui comme pour confirmer ses dires, petite victoire personnelle. C’était bien vrai, il était bon public, Marcus. Et la répartie de sa collègue le surprenait toujours même après une année à la supporter. Alors oui, il rit à sa réflexion, qui n’était pas dénuée de sens non plus. Sauf qu’il repris vite son sérieux pour lui faire gentiment la morale. Il n’était pas son père, ou une quelconque figure de sagesse pour cette fille. Mais il en était passé par là lui aussi et il savait de quoi il parlait. Peut-être que ça aurait pu l’aider, à l’époque, que quelqu’un lui tende la main ainsi. Il écouta ses excuses, ses promesses de se remettre dans le droit chemin. Il n’y croyait qu’à moitié, mais qu’est-ce qu’il pouvait faire de plus, il n’allait pas surveiller sa consommation d’alcool tous les soirs non plus. Et puis il y avait certes, les verres qu’elle buvait ici, mais il ne voyait pas les autres, une fois qu’elle avait rendu son tablier. Il soupira. J’te fais confiance. Puis tu sais, tu ne le fais pas pour moi, tu le fais pour toi surtout. C’est ta santé que tu fous en l’air et à un moment j’peux pas te prendre par la main pour te mettre sur la bonne voie, c’est à toi de te prendre en main, comme une grande. Déjà elle changeait de sujet et il sut qu’ils n’en reparleraient pas, pas pour aujourd’hui du moins. J’pense pas qu’il y ait grand-chose à expliquer en fait. Mais elle ne l’entendait pas de cette oreille et elle l’invitait déjà à lui en dire plus. Nouveau soupire de la part du barbu alors qu'il avalait sa dernière gorgée de café. J’essaye de réduire la clope, merde ! Mais, fort de sa grande volonté, il la suivit sans trop se faire prier. Ils sortirent sur la rue, la luminosité extérieure était toujours plus importante, Marcus plissa des yeux en attrapant la cigarette que Leo lui tendait. C’est pas bien compliqué, vraiment. On a vécu quatre ans ensemble avec Elle, on s’est marié discrètement, sur la plage. Et puis quelques mois après elle est partie sans rien dire, du jour au lendemain, sans que je sache pourquoi. Fin de l’histoire. Et c’était bien la triste vérité. Parce qu’il n’y avait rien d’exceptionnel dans leur idylle, ils avaient formé un couple des plus simples et des plus sains, du moins selon Marcus, seul le départ soudain de la blonde faisait tâche dans leur histoire.
__________________________
smile like you mean it
Looking back at sunsets on the East side. We lost track of the time
Leo Buchanan
MESSAGE : 1270 ICI DEPUIS : 19/11/2020 COMPTES : endre valtersen / erin mansfield CRÉDITS : angie
STATUT : célibataire
Feuille de personnage ∞ mes liens: ⇢ à propos de moi : Leo. Rarement la même coupe de cheveux. Pas bien épaisse, une anorexie qui n'est jamais vraiment partie. Un penchant pour le sang du Christ. Christ qu'elle porte autour du cou tous les jours sans exceptions, comme pour s'octroyer la protection d'un dieu enquel elle ne croit pas. Sauf quand la nuit a été longue, que les verres furent remplis et qu'elle prie à s'en arracher la peau, qu'elle prie pour ressentir quelque chose, pour savoir quoi faire, pour être autre chose qu'une mort-vivante dans un monde de damnés. Pas hyper stable ni saine donc. Mais quelqu'un de gentil, sans violence apparente, plutôt approchable. Un sourire éclatant et une démarche gracieuse. Un équilibre parfait. Un sablier vide.
Sujet: Re: de l'eau dans le gaz (marcus) Mar 17 Aoû 2021 - 14:47
"Tu sais quoi ? On dirait pas comme ça mais de temps en temps je réfléchis." fit Leo avec un léger clin d'oeil. Et si cette phrase n'était recouverte de couches et de couches d'ironie, elle pourrait être presque vraie. Elle réfléchissait beaucoup Leo, même si elle ne faisait presque rien. Elle réfléchissait quand elle passait la serpillère, elle réfléchissait quand elle tirait les bières, elle réfléchissait quand elle souriait et elle réfléchissait quand elle pleurait. Elle réfléchissait à essayer d'aimer la vie, sans jamais, jamais, y parvenir. Faire semblant d'être conne était bien plus simple. "Au moins je suis là non ? Avoue que tu t'ennuierais sans moi." Elle disait sûrement ça plus pour elle que pour lui. Les services seule pouvaient être bien long. Et malgré leurs différences et leurs frittages, pouvoir déconner avec quelqu'un pendant qu'on secouait un shaker rendait la vie bien plus légère. Il y avait une atmosphère de familiarité qu'elle aimait beaucoup dans ce bar. Ce n'était pas exactement comme rentrer à la maison, cela restait un lieu étranger, un lieu où on s'échappe. Mais pour autant, c'était un lieu où tombaient les masques. Les gens venaient comme ils étaient, pour le meilleur et pour le pire. On ne s'y sentait rarement jugé. Sauf quand Marcus se mit à lui citer des auteurs obscurs dont elle n'avait foutrement jamais entendu parler. "Ok, je jette l'éponge. Tu gagnes. Je serais bien plus éduquée si la lutte des classes avait réussi tu vois ? Ecole et université gratuite pour tous." T'y serais pas allée de toute façon. C'est pas une mère neurasthénique et un père mort qui t'auraient poussé vers l'amour de la littérature. "Tu sais quoi. Je suis une nouvelle personne désormais." scanda Leo avec un grand sourire. "Désolée Marcus d'être une employée de merde." fit-elle avec une révérence. "Désolée la tireuse à bière pour toutes les fois où je me suis énervée contre toi. Désolée petit plancher pour toutes les bouteilles que j'ai renversées. Et désolée au bar tout entier pour avoir dû être témoin de la débauche de Leo Buchanan." Elle fit mine de s'essuyer le front. "Pfiou. Ca fait du bien. Pourquoi aller à l'église ?" Elle espérait secrètement que ça allait suffire, que Marcus allait rire et lâcher le sujet définitivement. Ils pouvaient pas parler d'autre chose non ? Du rugby ? T'y connais que dalle au rugby ferme la. La vie amoureuse de Marcus était bien plus fun à disséquer. "Bowen Bow Tie ? L'appli de rencontre ? T'es sérieux ?" Ca ne l'étonnait même pas. Marcus avait son monde à lui-même, et ne semblait pas se préoccuper des déboires amoureux du reste de la ville. C'était quelque chose qu'elle appréciait fondamentalement chez lui. Cette omniprésence toujours discrète. Une omniprésence dont le regard inquiet la faisait légèrement trembler. "Ecoute, je sais que t'as raison. Je sais pas si tu te sens pareil mais c'est comme si... les gens l'avaient facile tu vois ? Je sais pas. Je tiens le coup en attendant que ça se calme je crois." 25 ans qu'elle tenait le coup. A peine. Elle savait pertinemment que Marcus en avait chié. Et c'était sûrement pour ça qu'elle s'attendait d'une certaine indulgence de sa part. Mais ce qu'elle n'était pas assez mature pour comprendre, c'était que avoir ses propres problèmes n'était pas toujours une raison valide pour avoir à supporter ceux des autres. Ce qui allait peut-être les aider à supporter tout ça cependant, c'était une cigarette et l'air encore frais des matinées australiennes, qui n'allait pas durer. "Tu me disais quoi déjà ? C'est ma santé que je fous en l'air ?" fit elle en riant lorsqu'elle et son patron avalèrent leur première bouffée libératrice. Elle écouta Marcus d'un œil attentif. "C'est pas ma définition de pas bien compliqué." Elle leva un sourcil. "C'est pour ça que tu te noies dans le travail ?" Elle savait qu'il allait lui répondre que non, que le Elm était le projet de sa vie, et en soit ce n'était pas un mensonge. Mais il n'allait pas lui faire croire que les journées de 9h à 2h du matin ne cachaient pas quelque chose d'autre. "Si ça peut te rassurer, des questions qui n'auront jamais de réponses, j'en ai aussi. Je vais rien t'apprendre si ce n'est que t'es pas seul." fit-elle avec une grande expiration. "Je sais pas si c'est mieux de jamais les revoir ou de les voir réapparaître du jour au lendemain." Un peu de cendre se déposa sur sa main et Leo crissa des dents. C'est pas ton psy Leo, lâche le. Alors elle repris une latte, et pour une fois, ferma sa gueule.
__________________________
jack of all trades, master of none
Marcus O'Brian
MESSAGE : 2482 ICI DEPUIS : 12/01/2016 COMPTES : Léo, Asher, Charlize & Sara CRÉDITS : @Nuit Parisienne
STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme
Sujet: Re: de l'eau dans le gaz (marcus) Lun 20 Sep 2021 - 9:43
Nouveau haussement de sourcils. Non, on ne dirait pas en effet ! Il poussait, évidemment que réfléchissait, si Marcus avait choisi cette fille pour l’aider c’était qu’il savait qu’elle en avait dans la tête. Il ne lui demandait pas d’être un petit génie, regardez-le, ça ne servait pas à grand-chose derrière un bar, il demandait juste qu’elle ait un minimum de jugeotte et ça, il savait que Leo en était dotée. Même si, parfois, elle faisait des conneries, disons que c’était les privilèges de l’âge, elle était jeune, elle avait droit à son quota d’erreurs. C’est peut-être toi qui t’ennuies sans moi finalement. Autant retourner la situation à son avantage à lui, de toute façon, ce matin Leo ne l’avait pas, même si elle essayait de lui tenir tête. Il sourit en voyant qu’il l’avait perdue en route en citant Proust. Quelque part elle avait raison, tout le monde devrai avoir droit à la même éducation, lui ne venait pourtant pas d’une classe bien aisée, au contraire, mais il avait eu la chance que ses professeurs décèlent ses capacités très tôt et se battent pour qu’il suive une voie prestigieuse… et pour quoi ? Toujours la même finalité, terminer sa vie à servir des bières et des cafés, là où ses connaissances ne servaient pas. Il ne donnerait néanmoins sa place à personne d’autre et laissait volontiers celle qui l’attendait dans un labo, cette vie il l’avait choisie et il l’aimait tous les jours. Il croisa les bras sur son torse en souriant dans sa fameuse barbe, alors que Leo jouait la tragédienne. Puis il finit par applaudir en sifflant. Bravo ! Bravo, quel talent ! On y croirait presque… Il savait, qu’elle en faisait des tonnes, il savait pourquoi, mais il n’en dit pas plus, un jour elle changerait, un jour elle s’assagirait, il le fallait, si elle voulait tenir la longueur, mais ça il ne pouvait pas l’y pousser, alors autant entrer dans son jeu. Tu veux dire que Bowen a son appli de rencontre ? Enfin c’était peut-être le cas partout, il n’y connaissait rien. Il n’en avait jamais entendu parler, même Thomas n’avait jamais évoqué le sujet avec lui. Il passait pour un vrai vieux pas dans le coup, là, face à Buchanan, mais il s’en foutait pas mal. Enfin j’vois pas ce que j’en ferais de toute façon… Qu’il ajouta, de mauvaise foi. Son regard sur elle, parfois moqueur, parfois plus moralisateur, se fit un peu plus dur alors qu’il tentait une toute dernière fois de lui prodiguer quelques conseils avisés, sans grande conviction. Il pensait qu’elle s’en sortirait encore par une pirouette, Leo, la reine du oui oui qui voulait dire ferme-là, j’en ai rien à faire. Il la connaissait à force, peut-être d’ailleurs qu’à son âge il aurait été pareil face au vieux singe qui se voulait sage. Et pourtant elle le fit mentir, étrangement docile, elle se laissait même aller à une confession du bout des lèvres, mais elle donna un peu, tout espoir n’était donc pas vain. Il se contenta pourtant de hocher la tête, il ne fallait pas aller trop loin, c’était déjà ben suffisant. Il sourit alors qu’elle le rabrouait gentiment, effectivement, sa santé à lui il n’en avait rien à faire, il buvait trop, mangeait mal, ou peu, ou pas, selon le temps qu’il s’accordait, il fumait depuis qu’il était ado, au début c’était pour se donner un genre, comme les copains, parce que lui c’était le gentil de la bande et que ça lui donnait l’impression de faire plus dur avec une clope au bec. Foutaises, c’était une cochonnerie dont il se passerait bien. Et en même temps ça l’aidait des fois à calmer ses angoisses, surtout à l’époque où Elle était partie, depuis, de toute façon, plus rien n’avait d’importance, alors il cramait la vie par les deux bouts et fumait plus que de raison, puisqu’il était seul, personne ne s’inquiétait pour lui et cette vie qu’il brûlait. Moi je donne des conseils, de bons conseils même, mais j’ai jamais dit que j’étais un exemple ! Il accepta donc la cigarette et de lui parler un peu de lui par la même occasion, juste un peu. Il fixa un point invisible en écoutant la réponse de la blonde, il semblait absorbé par des réflexions complexes, en vérité il ne voyait qu’elle, Elle, celle qui habitait ses pensées depuis des années, son plus gros regret, sa plus grande faiblesse. Non, j’me suis toujours donné totalement, dans tout ce que j’entreprends, ça n’est pas nouveau. Après j’te dis pas que si elle était restée, si on avait eu cette vie de famille, peut-être des gamins, j’en sais rien, peut-être que j’aurais fini par lever le pied… Il se tut un instant alors qu’il tirait à nouveau sur la cigarette. Enfin de toute façon tu veux que je fasse quoi d’autre ? Personne ne m’attend quand je rentre chez moi, alors autant bosser. Quelque part elle avait raison, Leo et au fond il le savait parfaitement. Il sourit à la gamine, il n’était pas seul, il le savait, il l’avait elle, il avait ses amis, il n’était pas seul, non. Mais ça ne replacerait jamais l’absente, celle qu’il attendait toujours bien malgré lui. Il la fixa quelques secondes sans comprendre le sens de sa dernière phrase, puis il baissa les yeux pour ne pas paraitre trop intrusif, se rappelant son œil au beurre noir, la première fois qu’il l’avait vue pousser la porte du Elm. Le mieux c’est de ne pas rester dans le silence. Faut avancer, avec ou sans eux. Encore un beau conseil qu’il n'appliquait pas.
__________________________
smile like you mean it
Looking back at sunsets on the East side. We lost track of the time
Leo Buchanan
MESSAGE : 1270 ICI DEPUIS : 19/11/2020 COMPTES : endre valtersen / erin mansfield CRÉDITS : angie
STATUT : célibataire
Feuille de personnage ∞ mes liens: ⇢ à propos de moi : Leo. Rarement la même coupe de cheveux. Pas bien épaisse, une anorexie qui n'est jamais vraiment partie. Un penchant pour le sang du Christ. Christ qu'elle porte autour du cou tous les jours sans exceptions, comme pour s'octroyer la protection d'un dieu enquel elle ne croit pas. Sauf quand la nuit a été longue, que les verres furent remplis et qu'elle prie à s'en arracher la peau, qu'elle prie pour ressentir quelque chose, pour savoir quoi faire, pour être autre chose qu'une mort-vivante dans un monde de damnés. Pas hyper stable ni saine donc. Mais quelqu'un de gentil, sans violence apparente, plutôt approchable. Un sourire éclatant et une démarche gracieuse. Un équilibre parfait. Un sablier vide.
Sujet: Re: de l'eau dans le gaz (marcus) Sam 1 Jan 2022 - 22:36
"Bien sûr que oui je m'ennuierais sans toi." fit Leo avec un clin d'œil. Elle n'allait même pas tenter de le nier. Pour une nana aussi seule et bien... elle détestait la solitude. Et malgré ses airs bougons, Marcus était quand même foncièrement divertissant. Peut-être pas autant qu'elle cependant, au vu du show qu'elle venait de mettre en place. Faire la conne, ça, elle savait. Mais celui qui semblait largué (sans mauvais jeu de mots), c'était Marcus, complètement perdu par rapport à la réalité de la jeunesse Bowenienne. "Mais quel boomer j'y crois pas... Bien sûr que oui ! C'est comme Tinder, mais en mieux. Ou en pire. J'en sais rien en fait, j'y fous pas les pieds." Tu devrais d'ailleurs, se dit-elle, incapable de se souvenir de la dernière fois qu'elle avait couché avec quelqu'un. Son vagin devait prendre la poussière. "Euuuh je sais pas ? Rencontrer des gens, bouger un peu quoi. Des trucs que ni toi ni moi ne faisons." Mais sa façade comique avait toujours des fissures, et malgré tout ses efforts, elle ne réussissait pas à se contenir. Les émotions fuyaient de temps en temps, comme le sable qu'on essaye de retenir en serrant le poing. C'était peut-être le regard dur et doux à la fois de Marcus, ou la fatigue, ou la gueule de bois, ou juste... la vie. Vivre sans vraiment vivre. "T'es carrément pas un exemple." fit-elle en lâchant un petit rire, comme le premier rire après avoir pleuré, celui qui essaye de rendre la situation légère à nouveau. Et en écoutant Marcus, elle se rendit compte que c'est détestait, ce qu'elle haïssait foncièrement, ce n'était pas ses grognements ou son implacabilité. C'était le fait qu'elle l'admirait. Elle qui faisait toujours les choses qu'à moitié, toujours un pied de l'autre côté de la porte. Elle qui jamais, une seule fois dans sa vie, avait osé se mouiller. Et face à la vie du barbu, elle ne pouvait se sentir que couarde. "Tu penses que t'en aurais été capable ? Lever le pied je veux dire. Parfois on se persuade que si les choses changeaient, que si les gens changeaient, peut-être qu'on changerait aussi. Je suis pas vraiment sûre que ça soit vraiment le cas. J'arrive pas à savoir ce qui est inné ou ce qui est acquis." Est ce qu'elle avait eu une vie de merde ou bien est-ce qu'elle était destinée à se sentir vide toute sa vie ? Il y avait tellement de choses qu'elle adorerait faire. Rire, véritablement, à en pleurer. Tomber amoureuse. Voire quelque chose qui lui couperait le souffle. Sentir autre chose que l'odeur de l'ébène et du whiskey. Des champs de lavande français, où l'odeur des forêts sibériennes. Quelque chose d'autre. Pas elle. "Ne pas rester dans le silence... C'est l'hôpital qui se fout de la charité. Tu dois aligner 15 mots max à la journée" fit-elle avec un sourire, incapable de continuer à supporter l'épaisseur de la conversation. Il lui aurait fallu un verre. "T'es un chic type tu le sais ça ?" C'est la seule chose qu'elle trouva à dire. Elle n'allait pas non plus vanter ses louanges. Elle était triste, mais pas encore psychotique.
__________________________
jack of all trades, master of none
Marcus O'Brian
MESSAGE : 2482 ICI DEPUIS : 12/01/2016 COMPTES : Léo, Asher, Charlize & Sara CRÉDITS : @Nuit Parisienne
STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme
Sujet: Re: de l'eau dans le gaz (marcus) Mer 26 Jan 2022 - 17:19
Il sourit dans sa barbe, elle adorait se moquer de lui, Marcus était certain qu’au fond elle s’amusait de lui et que ça lui faisait ses journées. Mais tant pis, il était sympa, il acceptait de ne plus être totalement dans le coup. La preuve, il avait loupé l’info concernant le BBT, en même temps ce n’était pas non plus la nouvelle du siècle, des applications de rencontre il y en avait tout un tas et une qui se cantonnait spécifiquement à Bowen ça paraissait presque effrayant, en Islande il existait une application pour être sûr que tu ne sortirais pas avec un membre de ta famille, pour éviter toute consanguinité, mais ici, visiblement, on l’encourageait, le monde marchait sur la tête. Laisse le boomeur à sa place, si j’ai envie de rencontrer une fille je pense que je suis au bon endroit, j’en vois passer tous les jours ! Et il s’était déjà servi de cette technique, les femmes avaient une attirance certaine pour les barmen, il fallait avouer qu’il savait en tirer l’avantage. Et encore, il n’en profitait pas trop, ce n’était pas son genre non plus de draguer tout ce qui bougeait. Tu vois, même toi tu ne t’en sers pas. Pourtant t’es jeune, ça pourrait t’être utile, t’es de la génération écrans après tout. Oui, il l’invitait carrément à aller draguer tout ce qui bouge sur cette appli. Et alors ? J’me bouge, t’en fais pas. Puis tu l’admets c’est pas fait pour nous, ça. Pour eux, deux associables qui cachaient bien leur jeu en valsant autour d’un bar toute la journée. C’était plutôt paradoxal. Il reconnu ce rire, un rire si représentatif, celui plein de douleur et de failles, un rire si triste, qui tentait de cacher cette peine. Leo n’allait pas bien, il le savait, c’était d’ailleurs peut-être ce qui l’avait poussé à l’engager, ce jour où elle avait poussé la porte de son bar, totalement paumée. Il avait besoin de quelqu’un pour l’aider à l’époque, tout seul il ne s’en sortait plus, mais il voulait une personne avec de l’expérience et du sérieux. Tout ce que Leo n’avait pas. Pourtant il lui avait donné sa chance, tendu la main. Il ne se voyait pas comme un sauveur, peut-être même qu’il s’était reconnu en elle, quand elle avait débarquée et que c’était ça qui l’avait fait la prendre elle et pas quelqu’un d’autre. Elle était gauche au début, il avait arrêté de compter le nombre de verres qu’elle avait cassé. Mais ça marchait bien entre eux, ils étaient chacun la béquille de l’autre. Il tira sur sa clope en écoutant ses questions, des questions pour lui, d’autres pour l’univers, des questions importantes auxquelles il n’avait aucune réponse. Je pense qu’on s’adapte comme on peut. Y a beaucoup d’acquis, c’est vrai, mais rien n’est jamais gravé. Je ne sais pas ce que j’aurais fait, qui je serais aujourd’hui, si elle était toujours là. Mais est-ce que c’est important ? Marcus se demandait bien pourquoi cette gamine semblait tellement attachée à le comprendre ? Peut-être qu’elle cherchait un sens à la vie, celle avec un grand V, pas la sienne à lui, sûrement la sienne à elle. Mais Leo ne trouverait pas ses réponses en réglant les problèmes de son boss, elle devait vivre, elle, pour elle. T’es encore jeune, tu sais, t’as toute une vie qui t’attend. Et elle sera sûrement pleine de surprises, pas toujours bonnes, mais au bout du compte c’est toi qui fais tes choix. Il pouffa de rire, elle avait raison, il n’était pas l’homme le plus loquace qui soit, parfois ils passaient une journée entière l’un à côté de l’autre quasiment sans s’adresser un mot, pas parce qu’ils se faisaient la gueule, mais simplement parce qu’ils n’avaient pas besoin de parler. Tu remarqueras donc qu’aujourd’hui je fais un effort surhumain. Attends-toi à ne pas m’entendre durant une semaine ! La conversation redevenait un peu moins lourde, les sujets plombants ce n’était pas le fort de Marcus, ni de Leo. Alors ça leur fit du bien. Ouais je sais, c’est pour ça que je ne t’ai pas encore virée. Il termina sa clope, qu’il écrasa dans le cendrier sur le reborde de fenêtre à côté d’eux. Au travail maintenant. Le temps des confidences étaient passé. Et puis qu'elle était là, autant qu'ils bossent un peu.
__________________________
smile like you mean it
Looking back at sunsets on the East side. We lost track of the time