[DONE] L'aventure est au coin de la rue... ⊱ PANDORE

Si rencart signifiait mettre encore une barrière entre elle et lui, on pouvait oublier l’idée ! Il ne ferait pas long feu à se tenir sagement longtemps à côté de la journaliste, impossible. Lui demander cet effort de faire les choses biens, sans perdre une étape, était déjà une grande chose à accomplir. Alors oublions les petits détails (a) Déjà qu’il se retenait assez de ne pas lui sauter dessus sous le coup de l’émotion, de la proximité entre eux, on ne va pas trop lui en demander au garçon tout de même. « Ouais, c'est vrai. Bon, alors on peut écrire notre propre règlement. » Il sourit en hochant doucement la tête, ses yeux vaquant sur le visage de la jeune femme. Il sentit ses doigts et les siens s’entrelacer, et la regarda faire pensif. Alors qu’il apprenait qu’il n’y avait pas de reportage au final, qu’il n’existait pas, ce n’était au fond pas une grande perte, mais la plus grande question était surtout pourquoi tout ce cinéma alors ? « Disons que c'était le "rencart-test", si tu veux. » Il haussa les sourcils quelque peu surpris par sa réponse. Un rencart-test ? En fait, quoiqu’elle dise à ce moment-là, il aurait été surpris ; mais il prit soin de prendre une mine exagérément outrée par ce qu’il venait d’apprendre. Elle riait, et voir que l’ambiance s’était détendue lui arracha naturellement un sourire, et il attendait la suite de ses explications. « Enfin, en fait, c'est surtout que je voulais passer la soirée avec toi et que j'avais besoin d'une excuse. » Là il se mit à rire doucement, puisque cela lui rapellait quelqu’un de bien familier… euh oui, lui. Lui aussi qui voulait passer un moment avec elle et quoi qu’il puisse dire, il ne pouvait pas nier que son idée lui avait sauvé la mise. « Alors tu as décidé d’organiser un rencard sans que je ne sois au courant ? » dixit celui qui prenait déjà cette sortie comme une sorte de rencart. Mais peut être qu’à ce moment-là, elle n’était pas oblige de le savoir … (a) Et préférait la taquiner dessus avant d’être lui-même démasqué. C’est vrai quoi ! Il aurait aussi pu ne pas être à la hauteur, d’ailleurs l’avait-il seulement été ? Et puis le prochain sera-t-il meilleur ? une chose après l’autre Emrys… « Et alors… il était comment ce rencard-test ? » il se mordit doucement, plissant légèrement les yeux comme pour parer une éventuelle mauvaise nouvelle. Bon sang, comme il pouvait être moins sûr de lui tout à coup. Lui qui se fichait de pas mal de chose se retrouvait à en prendre en compte énormément subitement. Pas le temps de s’adapter, il fallait qu’il soit au taquet et très vite.

Alors comme ça ils venaient de passer leur premier rencart. Il s’était en effet préparer comme tel, même s’il lui avait fallu à plusieurs reprises se remémorer qu’il ne s’agissait que d’un simple reportage et qu’il n’était là que pour l’accompagner et l’y aider. Combien de fois lui avait-il fallu se remettre à la place par une petite voix de la sagesse pour qu’il cesse de penser à une toute petite possibilité d’autre chose avec la journaliste. Au final, il avait bien fait. Son regard capturé par celui de Pandore, il s’y noierait presque dedans si elle n’avait pas pris la parole. « Ben ouais, fallait bien voir quelle impression tu allais me donner en dehors du boulot sans être au courant de quoi que ce soit.. » L’air espiègle qui va avec, il s’était définitivement épris de son côté malicieux. Et s’il avait fallu qu’il soit viré pour avoir eu la chance de le découvrir, qu’il en soit ainsi ! Il ne regrettait pas finalement. Bon maintenant, c’est vrai qu’il appréhendait cette fameuse impression qu’elle avait eu de ce rencart-test. Non il ne savait pas ce que ça signifiait, mais il espérait quand même qu’ils avaient tous les deux la même notion de ce qu’est un rencard. Parce que si lui avait apprécié, il n’était pas dit qu’il en était autant pour elle. Un sourire, quelque peu crispé, dissimulant mal son appréhension et son impatience se dessinait sur ses lèvres. « Hmm... comment dire.. Pas comme je l'imaginais, disons. » Pas comme elle l’imaginait ? Okay. Là elle jouait avec ses nerfs. Il en était conscient et ça marchait. Tu n’avais pas dit que tu aimais son côté espiègle ? Mais quand bien même elle pouvait plaisanter, tant qu’il n’entendrait pas mot pour mot ce qu’elle pensait, il ne serait pas tranquille. Il soupira doucement en se mordant les lèvres, lorsqu’elle fit face à lui. Il ne la lâchait pas du regard, à l’affut des moindre faits et gestes. Il sentit la chaleur d’une main dans sa nuque, qui avait eu le don de lui faire tout oublier un instant, et Pandore qui s’était rapprochée, frôlant ses lèvres comme insaisissables. Il était juste bien. Mieux que bien même. « Terriblement mieux encore... » Il n’avait pas eu le temps de se rendre compte et de réagir que les douces lèvres de la françaises s’étaient emparés des siennes, et automatiquement, il en fit de même. Laissant toutes ses pensées de côtés pour un moment béni comme celui-là. Instinctivement, il lachait sa main pour la glisser sur sa joue. Il décolla ses lèvres un instant, gardant presque la même proximité, le regard plongé dans celui de la jeune femme, un sourire taquin aux lèvres, il murmura « Et tu disais quoi déjà … pas avant le rencart ? »

A force de vouloir taquiner et charrier, il avait toujours cette appréhension où il se retrouverait avec le revers de la médaille. On ne pouvait pas toujours tomber sur des personnes réceptives à cent pour cent. Et on lui aurait poser la question sur ce qui en était pour Pandore il y a quelque mois, il l’aurait surement mis dans cette catégorie-là, quand bien même il se doutait qu’elle devait forcément cacher une facette plus tendre, il ne s’attendait pas à ça. Elle lui tira la langue, et il tira doucement sur son haut pour l’attirer vers lui. Quoique plus proche qu’ils ne l’étaient déjà à ce moment-là, c’était un peu compliqué… « Oublie ce que j'ai dis, ça n'a aucune importance. » Ca il l’avait bien compris. Elle avait une façon bien à elle de lui faire passer le message qui n’était pas pour lui déplaire. Il prenait consicence peut à peu qu’avec ça, elle pouvait avoir n’importe qui… pourvu qu’il ne se laisse pas avoir à tout les coups, bien que jusque maintenant, c’était loin d’être gagné.« Alors il nous faut quand même un rencart ? Où, quand ? » Excellente question, qui le laissa bien perplexe pendant un bon moment. Où ? N’importe où ferait l’affaire… quoiqu’un lieu cosy, au chaud serait bien… mais ce n’était pas le plus important. Quand ? Le plus tôt possible. Loin de lui l’idée de vouloir se montrer pressant, c’est que sa patience n’a jamais été très grande. Il s’humecta les lèvres, détournant son regard un instant pour réfléchir. Il savait bien qu’il aurait dû y penser avant de sortir quelque chose. Bon alors quoi ? Qu’est-ce qu’on fait pendant un rencard ? Après tout ce qu’il avait traversé, vécu ou même vu, il devait bien y avoir ne serait-ce qu’une information sur ce que prévoyait un rencart quand même ! Réfléchis, réfléchis « Pour ce qui est de quand … tu es libre demain soir ? » Il haussa doucement les épaules l’air de rien, se pinçant les lèvres pour empêcher que son rire spontané ne vienne perturber le sérieux de sa proposition. Il secoua frénétiquement la tête avant de sourire « Je ne saurai attendre plus longtemps. » oui, il pouvait bien l’avouer, maintenant qu’il avait touché la possibilité de croire à vivre quelque chose avec elle, sa patience était mise à rude épreuve. Il voulait bien se retenir parfois, mais il ne pouvait pas réussir à tous les coups. « On peut se faire un resto ? » l’idée lui arracha une petite grimace, mais plus gêné et mal à l’aise qu’autre chose. « Ou bien il y a la cuisine de Sawyer … » fit-il un petit sourire en coin.

Certains ne pourraient pas comprendre à quel point c’est un grand pas qu’Emrys venait de faire là. Eh oui, il venait de lui donner là probablement l’unique possibilité de pouvoir l’achever ; mais ça il ne le réalisait pas encore. Il était concentré sur cette idée de rencard, qu’il devait assurer… « Bien sûr que je suis libre. » Demain, puisqu’elle semblait être disponible. L’envie de soupirer longuement de soulagement, d’essuyer les gouttes de sueurs qui dégoulinait imaginairement sur son front, … le prenait mais il préférait garder les signes de nervosité pour lui. Il se contenait de souffler un « super. » avec un sourire jusqu’aux oreilles, ne parvenant pas à dissimuler son contentement, voire plus que ça même. Il devait nager dans une telle euphorie que s’il venait à tomber de son petit nuage, il aurait eu bien du mal à se relever ensuite, malgré les obstacles qu’il avait dû affronter dans sa vie. Elle sourit, et il a envie de rire, mais se retient pour garder une certaine crédibilité dans sa réelle proposition de rencard. Après tout, il ne lui en voudrait pas de refuser et de se montrer sceptique vis-à-vis d’un jeune homme aux fourneaux, quoiqu’il pouvait être parfois doué (a) Il lui fallait tout de même quelque bonnes secondes de réflexion avant de se décider.« N'importe quelle cuisine m'irait.. Mais je serais curieuse de goûter la tienne, mon cher Sawyer. » Satisfait de sa confiance, de la tournure des évènements présents, et potentiellement futurs, … tout lui paraissait tellement… parfait. « Tu n’as vraiment pas peur de me laisser seul dans une cuisine ? » fit-il offusqué, mais dur de garder son sérieux bien longtemps cette fois-ci. Ca ne pouvait pas fonctionner à tous les coups. Elle finit par se pencher, récupérant les boissons d’il y a quelques minues plus tôt. Ce passage de la soirée lui était complètement passé à côté de la mémoire. Peu soucieux de savoir s’il s’agissait de son verre ou non, c’était bien là le dernier de ses soucis. Il prit le verre qu’elle lui tendait, se préparant déjà à se qu’elle allait dire ou faire. « Bon alors... à nous ? » Elle dissimulait un petit rire qui lui laissait croire qu’elle n’était pas aussi douée que lui pour ce genre de situation. Quelque chose lui chatouillait dans le ventre. Nous. C’était vraiment nous… enfin eux quoi ! Bon sang, si un jour en débarquant à Bowen il avait su qu’il vivrait de telles aventures aussi… Il leva lentement son verre au niveau de celui de Pandore en murmurant « A nous. » Ca lui faisait tout drôle de l’annoncer à voix haute, mais c’était loin de lui déplaire. Il but une fine gorgée, anticipant la grimace qu’allait lui arracher l’alcool, avant de passer un bras autour de Pandore, sa main libre fouillant doucement ses cheveux blonds.

« Au pire je serais là pour te guider. » La cuisine de Sawyer est faite avec le cœur. à l’instinct quoi. Il n’avait pas l’imagination et la qualification des grands chefs mais il avait eu l’occasion d’en apprendre quelques techniques qu’il avait bien engrainé au cours de son périple qui ne se révélaient pas inutiles pour cette soirée en perspective. Mais à tous les coups, et avec une malchance justement mal tombée, il allait se retrouver bien maladroit et finir aux urgences une énième fois, rendre visite un peu à Jonelle.« Donc demain chez toi... J'dois emmener quelque chose ? » Il s’accorda quelque seconde de réflexion, ce qui n’était pas plus mal pour une fois. Juste assez de temps pour que ses yeux parcourent le visage de Pandore, passant au détecteur le moindre détails, qui le distrayait presque qu’il en oubliait déjà de quoi ils parlaient. « Non, rien en particulier. Juste toi. » Il la serra un peu plus pour souligner ces propos. La peur de voir ce premier rencard virer au fiasco lui mettait une pression dont il aurait pu se passer. Parce qu’ils s’étaient mis d’accord pour ce rencard, et qu’il s’était proposé pour faire la cuisine, il était obligé d’assurer. C’était limite si leur avenir se jouait demain, encore incertain aujourd’hui. Son but était simple ; à la fin de la soirée, il fallait que ce soit plus que clair pour tous les deux qu’ils allaient faire chemin ensemble. Il n'osait pas imaginer être réellement stabilisé avec elle tellement c'était fou, mais il comptait bien faire rentrer définitivement cette idée dans son crâne. Se décollant doucement du dossier du canapé, il rapprocha son visage de celui de la française en lui suggérant seulement un petit « Fais-toi belle, c'est tout. » avant de lui voler un baiser, sachant pertinemment que son conseil était bien obsolète. Ca ne devait pas être bien difficile pour une beauté naturelle, un jeu d’enfant même. « Va peut-être falloir que j’y aille… histoire de penser un peu à... enfin préparer tout ça quoi.. » il riait nerveusement, se moquant un peu de lui-même aussi à ce moment-là. A quel gamin devait-il ressembler ?