time goes by so fast (daniella)

Incroyable mais vrai, après des mois et des mois à parler d'une sortie au Chiki Boom entre collègues, le jour j est enfin arrivé. Cela a été la croix et la bannière pour trouver une date qui arrange tout le monde mais vous êtes parvenus à tomber d'accord pour cette après-midi. Certains de tes collègues sont de garde mais peuvent tout de même être présents tant qu'une intervention ne se présente pas. Il n'y a plus qu'à croiser les doigts pour que personne ne foute le feu à sa maison. Quoi qu'il en soit, cela fait maintenant une bonne heure que vous patinez, enchainant les concours ridicules et par conséquent, les chutes. Une bonne barre de rire qui fait du bien au moral et qui renforce les liens. L'un de tes collègues, John, propose d'aller s'asseoir un instant pour prendre un verre et vous reposer un petit peu. Evidemment tout le monde accepte et c'est comme ça que vous vous retrouvez à une table, en train de boire une bière, pour la plupart. Alors que vous discutez, ton regard dévie sur la salle et plus précisément la piste centrale où tournoient, encore et encore, les gens. Là-bas, ton regard est attiré par une incroyable blonde que tu connais par coeur mais que tu n'as plus vu depuis des années maintenant. Inconsciemment, un sourire se dessine sur tes lèvres alors que les souvenirs affluent dans ton esprit. Incapable de renoncer, tu termines ta bière d'une traite et t'excuses auprès de tes collègues. Ils te traitent de lâcheur mais ont l'habitude avec toi. Ni une ni deux, tu retournes sur la piste dans l'idée de rejoindre cette blonde et de renouer avec ton passé. « Dan ? » Demandes-tu en arrivant à sa hauteur, un large sourire aux lèvres. Seulement, lorsqu'elle se retourne et t'aperçoit, ce n'est pas vraiment un sourire que tu découvres sur ses lèvres. C'est plutôt une certaine rancune ou quelque chose dans ce genre-là. « Il me semblait bien que c'était toi, ça me fait plaisir de te revoir. » Ajoutes-tu pour entamer la conversation. Tu te doutes bien que la jeune femme doit avoir pas mal de choses à te reprocher mais tu espères, malgré tout, qu'elle te laissera une chance de t'expliquer et de te rattraper.

Ce soir, j’avais décidé de passer la soirée au Chiki Boom avec quelques amies. Certaines étaient déprimées et avaient besoin de se changer les idées. J’avais donc proposé de passer la soirée là-bas, car soyons honnêtes, quoi de mieux que cet endroit pour oublier ses peines et s’amuser un peu ! Les patins aux pieds, j’essaye tant bien que mal de tenir debout. A première vue, j’avais peut-être l’air habile, mais ce n’était qu’une impression. Je n’étais déjà pas très doué et stable en basket alors sur des roulettes… c’était compliqué. Au bout de 15 min et d’une ou deux bières, j’arrive enfin à ne plus me tenir au bord et à m’élancer sur la piste. On pouvait dire ce qu’on voulait, l’alcool aidait vachement à atténuer la peur de tomber. Un vrai remède.
Perdu dans mes pensées et surtout concentré comme jamais sur mes pieds, j’entends un homme prononcer mon prénom à quelques centimètres de moi. Cette voix… rien qu’à l’entendre, j’en avais des frissons. Je me retourne persuadé que ça ne pouvait pas être ça, que ça ne pouvait pas être lui et reste sans voix quand je le vois, posté là, devant moi, avec son sourire si légendaire. « Rosebury ? » Je le regarde surprise puis complètement perturbée par cette rencontre, perd l’équilibre et glisse à moitié sur lui. -Ah ben bravo Ortiz ! Ca fait même pas une minute et t’es déjà dans ses bras.- Gênée et limite énervée contre moi-même, je me redresse aussi vite que possible et me dirige vers le bord pour me tenir à la rambarde et éviter une deuxième affiche. « Je… désolée. J’ai du mal à garder l’équilibre » Je souris poliment puis lève les yeux vers les siens toujours sous le « choc ». Je ne savais pas du tout quoi dire ni quoi faire, mais il fallait très vite que je trouve. « Comment tu vas ? » Basique, mais au moins, je ne restais pas la bouche ouverte à le regarder comme une débile.

C'est assez incroyable, quand on y pense, cette rencontre fortuite. Depuis que votre "histoire" s'est terminée, vous ne vous êtes plus revus et pourtant, Bowen n'est pas une énorme ville alors les occasions auraient pu se présenter. A croire que vous ne fréquentiez pas les mêmes endroits auparavant. Aujourd'hui, en tout cas, le destin semble avoir décidé de vous remettre sur la route de l'autre ce qui n'est pas pour te déplaire. Tu as toujours eu ce petit goût amer par rapport à votre relation. Ce petit goût d'inachevé et de manque d'explications. « C'est mo... » Tu n'as pas le temps de terminer ta phrase que Daniella perd l'équilibre et manque de t'emporter avec elle dans une chute mémorable. Heureusement, tu parviens à rester sur tes deux pieds, la soutenant comme tu le peux. Rapidement, la blonde rejoint le bord de la piste pour se stabiliser. Tu en fais de même, prenant appui sur les rambardes en bois. « C'est la première fois que tu chausses des patins ? » Demandes-tu en souriant du coin des lèvres. « Ou alors c'est moi qui te fais cet effet... » Plaisantes-tu en riant. « Je vais bien. Très bien même. Et toi ? Tu te fais une sortie en solitaire ou tu es avec quelqu'un ? » Tu préfères t'assurer de ne pas la retenir ou la voler à quelqu'un d'autres. Si c'est le cas, tu lui proposeras de se revoir à un autre moment afin de renouer contact après tant d'années. Tu ne gardes que de bons souvenirs de votre relation et tu ne sais vraiment pas pourquoi tu as tiré un trait sur celle-ci aussi rapidement. Il est pourtant évident que Daniella est une jeune femme incroyable.

Il n’y avait que moi pour tomber devant le gars qui m’avait largué sans trop d’explication il y a quatre ans. J’aurais pu être classe et ne pas lui montrer que le revoir me faisait quelque chose, mais non… pile-poil dans ses bras. Je pense que je ne pouvais pas faire pire mais bon, après 26 ans d’existence, j’avais fini par m’y habituer. Arrivée au bord, je décide de m’y coller pour éviter un autre drame. « Même pas. Je pense que c’est ça le pire » Et oui, j’avais beau venir ici de temps en temps, c’était toujours trop espacé dans le temps que pour garder la technique. Du coup, à chaque fois, je devais tout recommencer. « Ne rêve pas trop, Rosebury » Même si c’était le cas, je ne l’aurais jamais avoué. J’étais beaucoup trop fière pour ça et ça lui aurait fait trop plaisir de me l’entendre dire. Il me demande ensuite comment je vais et j’hésite quelques secondes à répondre. Est-ce que je voulais vraiment faire la conversation avec lui ? Après tout, il n’avait pas été si causant avec moi la dernière fois. Bon ok, c’était il y a longtemps et il y avait peut-être prescription… Je décide donc d’être sympa et de lui répondre. « Ca va aussi. Je suis venue avec quelques amies. Elles sont parties au bar se chercher un truc à boire. Et toi ? » Je jetta un rapide coup d'oeil autour de nous pour voir si quelqu’un me tuait du regard, mais à part mes amies qui me faisaient des signes débiles au loin, il n’y avait rien d’inhabituel.

Tu laisses s'échapper un léger rire lorsque Daniella affirme que ce n'est pas sa première fois sur des patins à roulettes et que c'est sans doute cela le pire. « Alors tu ne pratiques pas assez, il faut venir ici plus souvent. » Réponds-tu avec un sourire au coin des lèvres. Tu ne lances pas cela comme une invitation pour que vous passiez plus de temps ensemble au Chiki Boom. Même si, parfois, tu conserves des airs de séducteur, tu es trop fidèle à Nevaeh pour faire quoi que ce soit avec une autre. « Je ne rêve pas, je sais qu'il en faut plus pour déboussoler une femme comme toi. » Dis-tu tout à fait honnêtement. Daniella reste une femme de caractère malgré tout et tu y as fait face plus d'une fois. Même si, majoritairement, tous les moments que vous avez passés ensemble ont été sans prise de tête. Même votre "rupture" quand on y pense. Tu n'as pas vraiment laissé le choix à la blonde, tu es parti comme un voleur, mais elle aurait pu faire une esclandre, cela aurait été justifié. Ce n'était pas correct de ta part de partir sans explications et tu le sais. Et surtout, ça ne te ressemble pas. « Et toi, tu ne bois rien ? » Demandes-tu en arquant un sourcil, curieux. « Je suis là avec des collègues, ils sont au bar, à une table. Ne te retourne pas parce qu'ils sont certainement en train de nous regarder. » Ajoutes-tu en riant. Les connaissant, ce ne serait pas étonnant. Finalement, tu décides de mettre les pieds dans le plat en présentant tes excuses à l'espagnole. « Je tiens à m'excuser pour la façon dont j'ai mis un terme à... ce qu'il se passait entre nous. Ce n'était pas correct... » Difficile de mettre des mots sur ce que vous étiez, cependant. Cela a toujours été assez flou et vous n'avez jamais vraiment abordé le sujet, ni l'un, ni l'autre.

« Je ne suis pas sûr que ça arrange mon problème d’équilibre, mais je vais y penser » Pas que j’étais contre l’idée, mais ça devait être bizarre de venir ici en sachant patiner. Il me sort ensuite une phrase à la Juliann et je ne peux m’empêcher de lever les yeux au ciel. Il n’avait clairement pas changé. Toujours aussi beau parleur et charmeur. Même s’il était vraiment doué la dedans, je n’allais pas me laisser attendrir aussi facilement. Du moins, pas tout de suite « Non. Je viens de finir ma bière et si je ne veux pas me casser une dent, vaut mieux que je m’arrête là. » Il me dit ensuite qu’il est venu avec des collègues et me conseille même de ne pas me retourner. « Tu sais que maintenant que tu m’as dit ça, je n’ai qu’une seule envie, c’est de regarder n’est-ce pas ? » Je n’y pouvais rien, c’était plus fort que moi. Dès qu’on me disait de regarder discrètement ou de ne pas regarder du tout, mais tête tournait d’un coup et faisait tout le contraire. Bon ici, j’allais quand même faire un effort, mais ce n’était vraiment pas facile. Je le vois ensuite prendre un air un peu plus sérieux et aborder le sujet qui fâche « C’est un peu tard tu ne crois pas ? » Je les avais attendues ses excuses et ses explications, mais là, je ne sais pas, j’avais l’impression que ça ne servait plus à grand-chose. Après, je ne voulais pas paraître désagréable. Ca ne devait pas être facile pour lui non plus et puis bon, je n’allais pas faire la gueule éternellement « Je ne vais clairement pas te contredire la dessus, mais… t’en fais pas. C’est oublié » Je lui souris tendrement, tout en espérant avoir été convaincante. Les minies expressions de mon visage ne collaient pas toujours à mes paroles et je ne voulais clairement pas qu’il pense que je disais ça juste pour me débarrasser de lui. Je le pensais vraiment et au fond j’étais contente qu'on ait abordé le sujet

Ah, si son équilibre est plutôt mauvais, cela risque en effet d'être plus compliqué que ça. En ce qui te concerne, à force de pratiquer le parkour, tu as acquis une certaine stabilité et flexibilité. Tu n'as donc aucun problème pour patiner à travers la piste. Néanmoins, tu vois bien que Daniella préfère rester là pour se tenir à la rambarde. « Ce serait dommage d'entacher ton sourire. » Dis-tu en hochant la tête. Tu as toujours aimé le sourire de Daniella, tu ne vas pas t'en cacher. Il y a des tas d'autres choses que tu aimais chez elle, à l'époque. Aujourd'hui, quatre ans plus tard, tu ne sais pas dans quelle mesure elle a changé. Malgré tout, une personne ne change pas du tout au tout en quelques années à peine. Si ? « Alors attends... » Tu marques une pause pour t'assurer que tes collègues ne regardent plus dans votre direction puis lui fais un signe de tête. « Tu peux regarder maintenant. Tu vois la table tout à gauche là-bas ? La table de six personnes ? Ce sont eux. » Expliques-tu sans les montrer du doigt pour autant. « Est-ce que ta curiosité est satisfaite ? » Demandes-tu en riant pour la taquiner. Après quelques minutes de conversation légère, tu décides de mettre les pieds dans le plat en abordant un sujet qui fâche : votre "rupture". Tu dois des explications à la blonde et des excuses, pour commencer. Néanmoins, Daniella affirme qu'il est sans doute trop tard. Elle n'a pas totalement tort mais tu es plutôt du genre à penser "mieux vaut tard que jamais". Tu soupires en te passant une main dans les cheveux. « Je sais qu'elles arrivent tardivement, ces excuses. Je ne savais pas comment te recontacter pour m'excuser... » Expliques-tu bien que ça ne justifie pas ce silence radio et ton comportement. Heureusement, l'espagnole reprend avec plus de douceur, t'assurant que tout est oublié. « Sérieusement ? » Demandes-tu, un peu étonné mais agréablement surpris.

Il me demande d’attendre quelques secondes puis me donne le go pour me retourner et satisfaire ma fameuse curiosité. Au loin, j’aperçois un petit groupe d’hommes et je dois l’avouer, si c’était lui, le groupe de 6 dont il me parlait, il avait l’air bien accompagné. Je zieute quelques secondes, histoire de faire plaisir à mes yeux puis lui fais un énorme sourire « Plus que satisfaite ! Merci beaucoup pour ce petit cadeau » On en vient ensuite au sujet qui fâche, et même si tout ça date, je ne peux m’empêcher de lui envoyer une petite pique. Mon égo en avait pris un coup et mon petit cœur aussi. Il est vrai qu’on avait jamais mis de mot sur notre relation et qu’en soit… on faisait un peu ce qui nous chantait, mais j’étais attachée à lui et le perdre comme ça, sans raison, sans explication et bien ça m’avait blessé. « Tu pouvais tout simplement passer à l’appart ou encore mieux, répondre à mes appels… » Le pire la dedans, c’est que s’il avait fait les choses bien, on aurait peut-être pu rester amis. Bon ok, peut-être pas tout de suite, mais au fil du temps, je suis sûr que ça aurait pu marcher. Je lui dis ensuite que tout est pardonné et je le vois surpris. « Oui sérieusement. Je ne vais pas t’en vouloir éternellement. Enfin, je pourrais, mais c’est fatiguant » Je souris puis lui donne un petit coup d’épaule « Puis ça me fait plaisir de te revoir et je n'ai pas envie de gâcher ce moment en faisant la gueule »

« Ce petit cadeau ? Carrément ? » Demandes-tu en riant. « Aurais-tu flashé sur l'un ou l'une de mes collègues ? » Cela te ferait bizarre d'apprendre que Daniella vit une histoire avec un ou une collègue. Pas parce que tu l'aimes toujours mais parce que vous avez vécu une histoire tous les deux, malgré que celle-ci n'ait jamais vraiment abouti. Ou n'ait jamais été officialisée. Est-ce que tu serais jaloux ? Tu ne parviens pas vraiment à le dire mais sans doute qu'il s'agirait d'un sentiment sensiblement similaire. « J'me sentais pas légitime et surtout, je ne savais pas quoi te dire. » Réponds-tu alors que vous discutez du passé et de la façon dont les choses se sont terminées entre vous. « J'avais peur d'arriver comme un con en te disant "salut, j'suis tombé amoureux d'un autre alors on ne peut plus continuer". J'trouvais ça injuste pour toi après ce qu'on avait vécu. Mais clairement, ça aurait été mieux que de faire un silence radio. » Tu le comprends maintenant, avec le recul. Mais sur le moment, tu n'as pas pensé à mal. Daniella, elle, a dû te prendre pour le pire des lâches. Par chance, elle n'est pas rancunière et assure qu'elle ne t'en veut plus. Tu te sens soulagé, vraiment. « C'est gentil. Et ça me fait vraiment plaisir de te revoir, moi aussi... C'est clair que te voir sourire c'est bien plus agréable que de voir ta moue boudeuse. » Rétorques-tu avec un sourire amusé aux lèvres. « Tu veux faire un tour ? » Demandes-tu finalement. Malgré qu'elle ne semble pas super à l'aise sur ses patins, tu te dis qu'un tour de piste à discuter peut être vraiment sympa.

« Je n’irais pas jusqu’à dire que j’ai flashé, mais ils ne sont clairement pas désagréables à regarder » Je lance un dernier coup d’œil vers la table puis répond au sourire du grand brun au loin. Bon allez Daniella, reconcentre toi un peu ! Je secoue légèrement la tête puis me retourne vers Juliann qui avait l’air de me regarder bizarrement. « Quoi ? » Je pris un air innocent puis lâche un petit rire nerveux « Je te demandais pas de m’expliquer le tout en long et en large, mais juste un petit - désolé Dani, je suis tombé amoureux de quelqu’un d’autre- ou même un -c’est pas toi, c’est moi- Et crois moi, d’habitude je la déteste cette phrase. Mais elle serait quand même mieux passée que ce que t’as dit. C’est-à-dire, rien. » Je finis par sourire amusée, car au final, toute cette histoire était passée et je préférais mille fois, rattraper le temps perdu avec lui plutôt que de parler de ce qui aurait pu se faire ou non il y a quatre ans. « Arrête. Je sais que tu adores ma moue boudeuse » Je la refais une dernière fois puis regarde la piste un peu inquiète « Ok mais que si tu restes près de moi » Je n’étais toujours pas à l’aise et n’avais clairement pas envie de me retrouver les quatre pattes à l’air. Je me redresse donc sur mes patins puis me lance prudemment sur la piste « Et du coup dis-moi, qu’est-ce que tu deviens ? Toujours pompier d’après ce que j’ai compris. » Les bras à moitié ouverts devant moi, j’avance tout en fixant le sol. C’était très bizarre de parler à quelqu’un en regardant ses pieds, mais c’était juste l’histoire de quelques minutes.

Ce n'est pas la première fois que vous recevez des compliments, qu'il s'agisse de toi ou de tes collègues, sur votre physique. Tu ne sais pas si c'est l'uniforme ou de savoir que vous êtes pompiers qui émoustillent les femmes mais il est clair que celles-ci sont rarement avares de compliments. Daniella ne fait visiblement pas exception. « Rien rien... » Dis-tu en levant les mains en l'air, en signe d'innocence. « Je te donnerai son numéro si tu veux. » Ajoutes-tu en riant, à moitié sérieux. Si elle le demande, tu le feras, enfin si ton collègue est d'accord. Mais tu ne vas pas le nier, ça te ferait sans aucun doute bizarre d'être l'entremetteur. La blonde a tout de même compté, bien que votre "rupture" se soit assez mal passée. Par ta faute, tu en es totalement conscient. « Oui, tu as raison, c'est ce que j'aurais dû dire. J'ai été con, je ne dis pas le contraire. » Tu as toujours été quelqu'un d'honnête qui sait reconnaitre ses torts et qui sait quand s'excuser. Pour ça, on ne peut pas nier que ça fait partie de tes qualités. Néanmoins, ça aurait pu être insuffisant si Daniella n'était pas passée à autre chose et assez compréhensive. Par chance, elle est prête à tourner la page et vous en arrivez même à plaisanter à propos de sa moue boudeuse. « Adorer c'est un bien grand mot... » La taquines-tu avant de lui proposer de faire un tour de patins. Tu hoches la tête quand l'espagnole te demande de rester près d'elle, peu sûre sur ses roulettes. « Accroche-moi à mon bras si besoin. » Dis-tu en prenant la direction de la piste, vous intercalant entre les gens, dans le bon sens. « Oui je suis toujours pompier et toujours passionné par mon métier. Je me sens chanceux d'avoir trouvé ma vocation. » Expliques-tu en tournant la tête vers elle, malgré que Daniella se concentre totalement sur ses pieds pour éviter de tomber. « Et toi alors ? Tu bosses où maintenant ? » Demandes-tu.

Je venais de croiser le regard d’un beau pompier et Juliann avait l’air de l’avoir remarqué. Bon, c’était un peu gênant, mais ce n’était pas de ma faute si ses collègues ressemblaient à de vrais dieux grecs. Je profite donc quelques secondes de la vue puis rigole quand il me propose le numéro du jeune homme « Non ça ira. Je vais me contenter du petit jeu de regards. Mais merci ! » Pourquoi refuser alors que j’étais seule depuis des mois ? Et bien parce que c’était un peu bizarre. Juliann était mon ex, le gars de la table son collègue et… Oui non. Très peu pour moi. Je préférais éviter à tout le monde ce moment inconfortable. « Bon et bien on est d’accord alors. T’as été con, c’est dommage et c’est oublié » Après tout, on n'allait pas gâcher ces retrouvailles avec 15 000 reproches. J’avais enfin pu lui dire ce que je pensais et voilà… pour moi c’était bon. Je lève les yeux au ciel lorsqu’il remet en question son adoration par ma moue boudeuse puis décide de me lancer sur la piste et de le suivre pour un petit tour. « Ce n'est pas donné à tout le monde de trouver sa vocation. Je suis contente pour toi, même si je me doute que ça ne doit pas être facile tous les jours... » On le savait tous. Même si on adorait notre boulot, ce n’était pas toujours faciles. Surtout en tant que pompier. Ça pouvait être très dur. Physiquement, mais aussi psychologiquement. « Oh un peu partout. Là, je suis serveuse au bar de la plage et en plus de ça, je décore. Je commence à avoir pas mal de contrat, mais pas assez pour vivre que de ça… Mais bon, je ne perds pas espoir. » Alors que je commençais à prendre confiance et à me relaxer un peu sur mes patins, un jeune passe devant moi à toute allure et m’effleure assez pour me déstabiliser et me faire tomber. Ma main n’étant pas très loin du bras de Juliann, j’essaye de m’agripper tant bien que mal pour ne pas tomber, mais n’arrive à rien, mise à part à le griffer méchamment. Les fesses à terre, j’enfouis mon visage dans mes mains et grimace à moitié honteuse. « Je suis vraiment désolée ! Est-ce que ça va ? » Tout en évitant le regard des gens autour de moi, je me relève l’air de rien et m’approche de lui pour regarder son bras « Je t’avais dit que c’était à tes risques et périls ! Ça va, ça ne te fait pas mal ? » .

Sans savoir réellement pourquoi, tu sens un léger soulagement quand Daniella refuse le numéro de ton collègue. Tu aurais eu du mal de l'entendre parler d'elle à la caserne ou de la nuit qu'ils auraient passé ensemble. La situation aurait été inconfortable, c'est le cas de le dire, surtout pour toi. Alors tu n'insistes pas, heureux que ce malaise soit derrière vous et que tout semble réglé entre vous deux. Une fois en piste, la blonde t'interroge sur ton métier et tu lui avoues être chanceux d'avoir trouvé ta vocation. Une vocation évidente et toute tracée depuis ton plus jeune âge. Ce n'est pas donné à tout le monde et tu le sais, c'est pourquoi tu savoures chaque moment passé à la caserne et avec tes collègues. « Clairement, ce n'est pas toujours évident. Certaines interventions laissent des marques mais dans la majorité des cas, ça se finit toujours bien. » Et c'est le plus important. Il y a encore quelques marques bien présentes dans ton quotidien mais tu n'es pas forcément prêt à en parler. Et encore moins durant ces retrouvailles, tu n'as pas envie de plomber l'ambiance. « C'est super Danie. La décoration, c'est ce que tu as toujours aimé et voulu non ? Je suis certain que ça va aller de mieux en mieux pour toi. » Dis-tu en te souvenant sans difficultés de la créativité de la jeune femme, à tous les niveaux. Alors que vous discutez, un jeune vous coupe la route et déstabilise totalement la blonde qui se retrouve, en quelques secondes à peine, les fesses à terre. Tu ris en voyant son air gêné. « C'est plutôt à toi qu'il faut poser la question. Comment vont tes fesses ? » Demandes-tu en riant légèrement avant de regarder ton bras, découvrant quelques griffures mais rien de très grave. « Je vais bien. Heureusement que je ne suis pas tombé sur toi, les conséquences auraient été plus désastreuses. » Plaisantes-tu avant d'aider Daniella à se relever. « Tu préfères qu'on aille se poser un peu ? Ou peut-être désires-tu retourner auprès de tes amies... » Et toi auprès de tes collègues. Après tout, vous n'êtes pas venus seuls.

Je ne l’aurais jamais cru, mais faire la paix avec lui, après tout ce temps, avait apaisé ma petite âme. Je me sentais plus légère, plus sereine. Et, au final, j’étais vraiment contente d’être tombée sur lui. On en vient ensuite à parler boulot et même après toutes ces années, il a l’air toujours aussi passionné. « Je me doute…Après vous avez l’air d’être une bonne équipe. Ça doit aider à surmonter les côtés… Moins sympa du boulot » Je souris puis lance un rapide coup d’œil vers la table avec ses collègues. Ils avaient tous une bonne bouille et l'air soudé. Ce qui au fond, me rassurait un peu. Et oui, même après toutes ces années, je continuais à m’inquiéter pour lui. « Oui ! C’est vraiment ce que j’ai envie de faire. C’est pour ça que je ne baisse pas les bras. Même si je t’avoue, que ce n’est pas toujours facile. Je me rappelle que quand je suis partie de la maison, j’avais dit à mon père et à mon frère que le boulot au bar serait temporaire… Quand je vois que ça fait 4 ans que je suis là-bas, je me dis que j’ai peut-être été trop optimiste » Quand je n’avais pas le moral, j’avais du mal à le digérer et j’avais envie de tout laisser tomber mais heureusement pour moi, j’avais rarement le moral à zéro. Alors qu’on arrive en plein milieu de la piste, voilà que je tombe comme une merde et me retrouve les deux fesses à terre. « Sincèrement ? Ça pique » Je me mets à rire puis grimace doucement en me relevant « ça c’est clair ! Je n’aurais clairement pas survécu sous ton poids » Je souris amusée puis regarde les tables au loin « Heu... Comme tu veux. Mes amies ont l’air de bien s’amuser donc si tu ne dois pas retourner auprès de tes collègues tout de suite, je veux bien qu’on aille se poser un peu. Et désinfecter tout ça » Je lui montre mes amies au loin avec une bande de gars puis son bras amoché par ma faute.