| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| in softest air, a stutter steers the heart away from the bane (romy) | |
| | Auteur | Message |
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4136 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: in softest air, a stutter steers the heart away from the bane (romy) Lun 24 Mai 2021 - 3:42 | |
| Une bouteille de vin à la main, Woody cogna à la porte de la maison d’un de ses amis d’adolescence, avec qui il avait plus ou moins gardé contact en fait, mais qui invitait toute la bande à chaque année juste pour le plaisir de se montrer qui avait le mieux réussi d’entre eux tous. En tout cas, c’était comme ça que Woody entrevoyait ces interminables soirées-là. Sans doute les aurait-il appréciées, lui aussi, s’il avait pu se pavaner devant tout le monde avec ses réussites et sa vie parfaite. Ce n’était malheureusement pas le cas. Pourquoi continuait-il à y aller, alors, me demanderez-vous ? Parce que pas tout le monde encore, de cet entourage-là, n’était au courant pour la maladie de Woody. Ses amis du lycée le voyaient encore comme Woody le tombeur, Woody le champion de vélo de montagne, Woody le roi du bal. Jusqu’à tout récemment il avait plutôt bien conservé sa réputation, en devenant même Mister Bowen à un moment. Malheureusement, dans les dernières années, son déclin autant physique que de popularité s’était fait sentir. Il venait à ces soirées-là pour ne pas donner raison à tout le monde. Pour ne pas perdre la face davantage. Son ami et hôte pour la soirée, Matthias, ouvrit enfin la porte pour laisser Woody rentrer après une grande accolade. « Hey, content de te voir aussi ! » Lâcha le trentenaire, d’une voix pas assez convaincante maintenant qu’il s’entendait en écho dans sa mémoire. Le jeune homme avait laissé sa canne chez lui pour la soirée, même s’il en avait souvent besoin surtout lorsqu’il se faisait plus tard, en fin de soirée, et que son grand corps malade et fatigué ne voulait plus répondre présent. Arriver ici avec une canne, c’aurait été de diriger l’attention complètement sur lui. Woody avait beau la traîner avec lui depuis plusieurs mois maintenant, en permanence, il avait eu la rare chance que ça ne fasse pas trop parler. Ça ne semblait pas s’être ébruité à Bowen. Ou alors, les gens avaient eu du respect, ce qui n’était pas gagné d’avance dans cette ville. Après avoir salué quelques personnes, le physiothérapeute chercha du regard des visages un peu mieux tolérables, genre Léo, mais il ne le trouva pas. Son regard se posa plutôt sur Romy, qui de son côté générait en lui des émotions confuses et éparses. Il esquissa un sourire tout aussi fuyant que son regard, et il s’éclipsa vers la table à dîner en espérant se trouver la place parfaite où on l’oublierait rapidement. __________________________
‾ ‾ ‾ ‾ ‾ ‾ ‾ ‾ ‾ ‾ ‾ ‾ ‾If we'd go again all the way from the start, I would try to change things that killed our love. Your pride has built a wall, so strong that I can't get through. Is there really no chance to start once again ? I'm still loving you ... ☾☾ |
| | | Invité | Sujet: Re: in softest air, a stutter steers the heart away from the bane (romy) Mer 2 Juin 2021 - 0:09 | |
| Cette année, Romy n'avait pas pu échapper au traditionnel repas de Matthias, l'un de ses amis d'adolescence. L'année précédente, elle avait utilisé Arthur comme excuse, lâchant que son fils était malade et qu'elle ne pouvait pas le laisser tout seul. Mais Arthur grandissait et il ne pouvait plus vraiment servir d'excuses à Romy qui, cette fois, fut obligée d'accepter. Elle arriva, à l'heure pour une fois, une bouteille de gin pour Matthias et quelques bonbons pour ses enfants qui joueront sûrement avec les autres enfants de leur bande d'amis. C'était là que l'on voyait qu'ils vieillissaient. Ils devenaient tous parents de jeunes enfants. Romy, elle, avait fait les choses à l'envers. Elle avait eu son enfant alors qu'elle sortait à peine de l'adolescence. Elle n'avait donc plus à avoir sans cesse un œil sur son fils pour voir s'il ne faisait pas de bêtises. Maintenant, ses bêtises, il les faisait dans le dos de sa mère ! Discutant avec la femme de Matthias et saluant ceux qui arrivaient petit à petit, la blonde se figea en voyant le dernier arrivé. Woody. Leurs regards se croisèrent, des sourires timides, voire gênés, apparurent sur le bout de leurs lèvres puis ils trouvèrent vite le moyen de détourner leur attention. Elle ne savait même plus la dernière fois qu'elle lui avait parlé. L'éloignement avait été brutal. Brutal, mais nécessaire. L'un et l'autre se tiraient vers le fond, à une période de leur vie où tout était remis en question. Mais le voir ce soir lui rappela à quel point il lui manquait. Ecoutant distraitement la femme de Matthias, Romy suivit du regard Woody qui se dirigea vers la table, seul. La jeune femme se tourna vers l'hôtesse, hochant la tête à ses mots, esquissant un sourire quand cette dernière dut la quitter pour préparer l'apéritif. C'était le moment ou jamais. Avec sa bière en main, qui n'était plus si fraîche puisqu'elle était arrivée parmi les premières, Romy se dirigea vers l'endroit où se trouvait Woody. Elle tira une chaise sur laquelle elle s'installa. Elle évitait son regard, ses yeux verts portés sur leur groupe d'amis qui riait, souriait, papotait. « Toi aussi, tu n'as pas pu échapper au repas ? Tu paries sur quoi ? Une promotion pour l'un d'entre eux ? Un bébé ? Une maison achetée ? » Elle jeta un regard vers Woody, un sourire légèrement amusé : « Je parie sur le bébé pour Matthias. Sa femme a l'air d'avoir un petit ventre arrondi. » Ce n'était peut-être pas la meilleure façon d'engager la conversation mais c'était la plus facile pour elle. |
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4136 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: in softest air, a stutter steers the heart away from the bane (romy) Lun 7 Juin 2021 - 2:17 | |
| En se rendant vers la table où les couverts les attendaient tous, une fois les retrouvailles passées, Woody passa à côté des enfants qui jouaient ensemble dans la salle de jeux. Quelques adultes jetaient un coup d’œil de temps en temps pour s’assurer que les plus grands ne malmenaient pas les plus petits. Woody sentit son cœur se serrer en réalisant qu’en plus d’être le plus malade de la bande, il était aussi celui qui n’avait aucune raison d’être épanoui dans les autres sphères de sa vie. Certes, il avait une clinique de physiothérapie de laquelle il était le co-propriétaire, mais pour combien de temps encore ? Il ne pourrait pas pratiquer éternellement, pas dans sa condition. Au mieux, il pourrait continuer à administrer la clinique pendant que sa partenaire continuait à traiter les patients. Il vivrait sa passion à travers elle. Tout comme il vivait son envie de fonder une famille à travers les familles de ses amis. Sauf que dans ce cas-ci ça le perturbait profondément, ça lui faisait mal. Woody ne serait jamais père. Il ne savait même pas si Charlie le réalisait, ça. Qu’une vie de famille heureuse et unie, ce ne serait pas vraiment possible. Pas selon Woody. Le trentenaire regrettait déjà d’être venu ici. Il ne se sentait pas à sa place. Il ne se sentait plus à sa place où que ce soit. Un groupe de quatre anciens amis alla s’asseoir au bout de la table, saluant au passage Woody sans engager davantage la conversation. Tant mieux. Il n’avait pas vraiment envie de faire semblant, au fond. Il fut surpris de voir Romy tirer la chaise à côté de là où il se tenait debout, la main posée sur le dossier, à se demander si lui aussi se tirait une chaise ou bien s’il se tirait plutôt d’ici. Il décida de s’asseoir à côté d’elle. Ils étaient partis à la dérive, tous les deux, mais de tous les gens présents ce soir Romy était la seule à le voir tel qu’il était. La seule avec qui il n’avait pas besoin de se cacher, pas besoin de faire semblant. Malgré la distance installée entre eux, ça lui semblait le pari le plus confortable. Dieu sait pourtant qu’ils avaient été inconfortables, il y avait de cela quelques années. Ils s’étaient propulsés vers le bas, vers le fond du gouffre. C’était un miracle que l’un comme l’autre ait réussi à s’en sortir. « Je croyais qu’il ne fallait plus, de nos jours, supposer quoi que ce soit à propos des ventres arrondis. » Il esquissa un sourire en tournant le regard vers Romy. Ça lui faisait tellement de bien qu’elle lui tende une main invisible. Ils s’étaient autrefois tirés vers le bas mais ce soir, elle le sauvait. « Mais peu importe la nouvelle j’espère que ce sera assez gros pour que je puisse m’éclipser ni vu ni connu pendant les félicitations. » C’était toujours ça, ces dîners. Un ami ou un des couples avait une grande annonce à faire et réunissait tout ce beau monde pour célébrer. Ni Woody ni Romy n’avaient un jour convoqué une telle assemblée. __________________________
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| | | Invité | Sujet: Re: in softest air, a stutter steers the heart away from the bane (romy) Lun 14 Juin 2021 - 22:22 | |
| Ils faisaient tâche, Romy et Woody. Alors que leurs amis étaient en couple, jeunes parents, épanouis, heureux au point de sourire à s'en décrocher la mâchoire, eux étaient là, dans leur coin, à subir toutes ces conversations sur les petits, sur l'entreprise qui marchait bien, sur le voyage de noces qui s'était fraîchement terminé. C'était à croire qu'ils avaient eu leur moment de gloire, ces deux-là. Lui à l'époque où il faisait du vélo, où tout le monde le regardait, le soutenait, fasciné. Elle, c'était quand elle avait eu son ventre rond, sa bague au doigt, son tendre mari devant les caméras. Puis tout s'était écroulé, pour l'un comme pour l'autre et ils se trouvaient là, comme deux aigris. Sans doute préférait-elle qu'ils aient ce comportement plutôt que celui qu'ils avaient eu quelques temps plus tôt. Ils étaient devenus incontrôlables, cherchant sans cesse le truc qui les pousserait à creuser encore plus leur trou. Ils s'étaient arrêtés à temps, juste à temps. Mais ce soir, il était celui qui avait de suite attiré son regard. Le regardant de loin, d'abord, Romy ne put s'empêcher de se lever et de le rejoindre afin de prendre place à ses côtés. Même s'ils ne s'étaient pas parlés depuis longtemps – si longtemps – il était sûrement son meilleur allié ce soir. Elle ne trouva pas mieux comme accroche que ses soupçons de grossesse pour la femme de Matthias. La répartie de Woody la fit sourire. Elle tourna la tête vers lui, soutenant son regard, haussant les épaules. « Bon ok... j'ai vu les vitamines de grossesse dans la cuisine. » avoua-t-elle, en gardant son sourire en coin, tournant un instant la tête pour observer leurs amis. Les paroles qu'il eut ensuite la poussèrent à hocher doucement la tête, partageant pleinement son avis. Elle était venue ici uniquement dans le but de faire acte de présence. « Ah toi aussi, tu te demandes ce que tu fais là ? » demanda-t-elle en le regardant de nouveau. « Plus les années passent et moins je me sens à ma place. C'est parce qu'on vieillit ou c'est juste parce qu'on aspire à autre chose ? » |
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4136 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: in softest air, a stutter steers the heart away from the bane (romy) Sam 26 Juin 2021 - 21:55 | |
| Après ses suppositions sur la grossesse de la femme de Matthias, Romy admit qu’elle avait vu les vitamines de grossesse dans la cuisine. Woody hocha la tête de manière exagérée, un coup bref, basculant sa tête de l’arrière vers l’avant. « Aaaaah, je vois. » Il esquissa un sourire, ravi d’avoir pris Romy à son propre piège, elle qui pensait lui faire croire qu’elle aurait deviné le tout grâce à des pouvoirs secrets partagés entre femmes ou un truc du genre. Le physiothérapeute ajouta ensuite que si c’était la grande nouvelle de la soirée, il espérait que ce soit assez gros pour qu’il puisse s’éclipser ni vu ni connu pendant que tout le monde se réjouissait. Il cachait bien mal son malaise de se retrouver ici. Il fut assez rassuré de constater que Romy se sentait exactement comme lui. Pas à sa place. « Je me le demande à chaque année, en fait, pas toi ? » Lança-t-il avec une pointe d’humour, un humour triste et las. Woody en avait assez, de faire semblant, et à chaque année il se demandait si le moment n’était pas venu de couper le cordon, de tourner la page sur ses années d’adolescence. Malheureusement, de laisser ça au passé, c’était d’accepter qu’il était complètement ailleurs désormais et que cette partie-là de lui avait complètement disparue. C’était probablement le cas. Ça lui faisait juste trop de peine de l’admettre. Ses années de gloire, de popularité et de bonheur, elles étaient derrière lui. Il ne retrouverait jamais un statut du genre, un mode de vie comme celui-là. Et il savait ce que c’était que d’essayer à tout prix de renouer avec l’ancien lui. Il avait essayé, quelques années auparavant, avec nulle autre que Romy d’ailleurs. Ils avaient failli y laisser leur peau, même s’ils n’en avaient jamais pleinement pris conscience. La question de la blonde le laissa perplexe. Il réfléchit, un moment, cachant ses pensées derrière un long soupir. Il finit par hausser les épaules. « Je ne saurais même pas dire à quoi j’aspire, en tout cas, si c’est ce qui se passe. » Il regarda autour d’eux. Tout le monde avait l’air de savoir ce qu’ils faisaient ici. Tout le monde avait l’air à l’aise. Sauf eux. « Mais quand je les regarde, c’est vrai que je me sens vieux. » Il tourna la tête vers Romy. « Toi, pourquoi tu vieillirais plus vite qu’eux ? » Pour lui, la réponse était claire et évidente, et son amie d’enfance la connaissait déjà aussi. __________________________
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| | | Invité | Sujet: Re: in softest air, a stutter steers the heart away from the bane (romy) Lun 18 Oct 2021 - 17:36 | |
| Elle ne pouvait pas lui mentir, à Woody. Alors, plutôt que d'inventer un quelconque radar à grossesse, elle lui souffla juste qu'elle avait vu les vitamines de grossesse dans la cuisine, un léger sourire complice sur le bout des lèvres. Cette nouvelle allait secouer le groupe. Mais pour Woody et Romy, cela serait l'occasion de s'éclipser doucement. Ils avaient le même ressenti, concernant cette soirée. L'un et l'autre ne se sentaient plus à leur place, leurs années d'adolescence étant désormais bien trop loin, leur vie actuelle étant bien loin de l’insouciance de leurs jeunes années. Peut-être avaient-ils vieilli trop vite... Romy posa un regard sur Woody quand ce dernier lui confia ne pas savoir ce à quoi il aspirait. Cette phrase était terrible quand on l'entendait mais Romy le comprenait. Elle aussi avançait sans réel projet, hormis celui de voir Arthur grandir et devenir un homme. Mais en tant que femme, elle n'était plus rien. Elle avançait en se perdant dans son quotidien routinier, se cachant derrière son boulot qui lui prenait tout son temps. L'un et l'autre avaient justement essayé de s'extirper de la monotonie de leurs vies et ils savaient très bien que cela les avaient menés droit dans le mur. Un voile de tristesse passa sur son visage quand il affirma se sentir vieux, en comparaison à leur groupe. « Je te comprends. » Et quand il lui retourna la question, Romy détourna le regard, observant leurs amis si heureux. Elle laissa un silence s'installer avant de répondre : « Parce que tout ce qu'ils ont, là, actuellement, moi je l'ai déjà eu, il y a bien longtemps. Le mariage, le bébé, je les ai eu alors que je devenais à peine une jeune femme. J'ai dû prendre le train un peu trop vite... » Maintenant, elle était au bout du train, à la traîne. « Maintenant que tout le monde commence à avoir ses responsabilités d'adulte, je me demande 'et moi ? Qu'est-ce que je fais maintenant ?' Mon fils commence à grandir. Je suis divorcée depuis mes trente ans. C'est comme si j'avais pris un sacré stop dans ma vie. » Finalement, ils avaient le même problème, Woody et Romy. C'était surtout la solitude qui les malmenait. « Tu crois qu'on peut trouver de quoi rebondir ? Je veux dire, sans excès bien sûr. On sait tous les deux ce qui a failli se passer quand on a voulu retrouver nos jeunes années... » Désolée pour le retard, Eli |
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4136 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: in softest air, a stutter steers the heart away from the bane (romy) Dim 24 Oct 2021 - 3:39 | |
| Si la nouvelle de la grossesse de la femme de Matthias allait provoquer une onde de chocs chez la bande d'amis de lycée, elle n'aurait pas le même effet sur Woody et Romy. Ces deux-là ne se laissaient plus surprendre par quoi que ce soit, en fait. Ils étaient tellement las que même les réjouissances de base ne semblaient pas se rendre jusqu'à leurs coeurs. Ils n'avaient qu'une envie : c'était de déguerpir au plus vite. C'était con, ils n'étaient là que depuis dix minutes à tout casser. Pourquoi être venus ? Pourquoi s'entêter ? Romy était bien la seule à laquelle il avait un peu envie de s'accrocher. Les autres, ils pouvaient bien tous disparaître de sa vie, ce serait même un poids de moins sur ses épaules. Woody n'en pouvait plus des mensonges et des faux-semblants. Il n'appartenait plus à cette vie-là. Il confia à Romy se sentir si vieux, lorsqu'il les regardait aller. Sa maladie ne frappait jamais aussi fort que lorsqu'il se retrouvait avec ces fantômes du passé. Il renvoya la question de la vieillesse à Romy, mais il aurait dû s'en douter, de sa réponse, il n'aurait même pas dû poser la question. La vie que leurs amis paradaient devant eux, Romy l'avait déjà vécue, en accéléré. Elle avait eu tout ça mais bien avant, dans un condensé qui lui avait coûté ses jeunes années d'adulte. « Right. » Il se sentait bien imbécile. La blonde renchérit en parlant de son fils qui grandissait, de son divorce, de ce signe d'arrêt qui s'érigeait devant elle désormais, à la mi-trentaine. « Au moins, t'as tout ça. T'as Arthur. On a le même âge et j'ai l'impression que j'aurai rien laissé derrière moi. À part bien des bêtises de jeunesse ... et d'un peu moins jeunes aussi. » Il esquissa un faible sourire, pour ne pas trop alourdir l'ambiance même s'ils l'avaient quand même pas mal déjà plombées, pour eux deux du moins. À la question de Romy à propos de rebondir, Woody eut une étincelle de génie qui traversa la pénombre de son regard. Un sourire malicieux se dessina sur ses lèvres, on aurait dit qu'il avait vingt ans malgré ses traits tirés. « Tant qu'à venir ici et se mentir à nous-mêmes, aussi bien mentir en grand à tout le monde, non ? » Il se pencha un peu plus vers Romy. « Et si toi et moi on était sur le point de se marier, parce que bébé numéro un est en route ? Je veux à tout pris voir la tête de la femme de Matthias quand on lui volera la vedette avec nos grandes nouvelles. » Woody n'avait jamais été un grand acteur mais rien que pour le plaisir de tout chambouler dans cette petite soirée bien trop prévisible, il allait faire l'effort. __________________________
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| | | Invité | Sujet: Re: in softest air, a stutter steers the heart away from the bane (romy) Jeu 28 Oct 2021 - 16:53 | |
| Ils avaient un don particulier pour se plomber le moral, Woody et Romy. Ils étaient loin, les deux ados insouciants, qui faisaient tourner tout le monde en bourrique. Il était peut-être là, le problème. Ils n'avaient jamais vraiment tourné la page de ces années-là. Woody était malade. Sans doute se rappelait-il avec nostalgie ces années durant lesquelles il était le Woody fougueux, populaire et tant aimé. Pour Romy, c'était le symbole d'une autre époque, d'années d'inconscience où elle se contrefichait des règles, où elle se sentait tant entourée. Aujourd'hui, elle n'avait plus rien. Enfin, si, elle avait Arthur. Et Woody le lui rappela. Elle regarda son ami, tentant de dissimuler son émotion en entendant ses mots qui sonnaient comme des regrets. "Je n'aime pas quand tu parles comme ça." murmura-t-elle. ça lui rappelait sa maladie, les douleurs qu'il vivait au quotidien. "T'as encore le temps et la possibilité de laisser quelque chose derrière toi." Elle avait presque envie de lui dire bouge-toi, mais sans doute se prendrait-elle le revers dans la figure. "Et de toute façon, même quand on aura 80 balais, que je serai prête à pousser mon dernier souffle, je te rappellerai tout ce que tu as laissé derrière toi. Parce que moi, tu m'auras marqué." Il ne s'en rendait pas compte, Woody, mais il avait aidé Romy à sortir de sa coquille, elle qui avait toujours été couvée par ses parents et ses frères. Pour suivre Woody et Léo, elle avait dû montrer qu'elle en avait, aussi, dans le ventre. D'ailleurs, un sentiment de nostalgie s'empara d'elle quand, après avoir plombé l'ambiance, elle retrouva avec joie l'étrange sourire sur les lèvres de Woody. Elle connaissait ce sourire. C'était celui qu'il avait quand il avait une idée dans la tête. Elle le regarda avec curiosité quand il parla de mentir, se penchant vers lui pour écouter son plan. Très vite, les lèvres de Romy s'étirèrent. "T'es un gamin, Rutkowski." Combien de fois avait-elle répété cette phrase ?! Trop de fois. Mais... "... Mais tu es un génie. Je te suis." Elle but une gorgée de sa bière, s'arrêtant dans son geste et regardant la bouteille. "Je vais passer pour la future mère qui boit de l'alcool. Merci pour la réputation." Elle rit et posa sa bouteille sur la table, observant Matthias qui cherchait à rassembler le monde. Elle posa un regard malicieux sur Woody alors qu'elle se releva, se tournant vers son ami. "Je crois que c'est le signal. Tu es prêt à m'épouser ?" demanda-t-elle, amusée. "Je te laisse l'honneur d'annoncer la merveilleuse nouvelle. Sors ton plus beau jeu d'acteur." Pour apporter encore plus de crédibilité, elle s'amusa à poser sa main sur son ventre qu'elle gonfla, telle la grande actrice qu'elle a toujours rêvé d'être. |
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4136 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: in softest air, a stutter steers the heart away from the bane (romy) Sam 30 Oct 2021 - 22:36 | |
| Ils avaient tous les deux vieillis à travers un chemin qu’ils n’avaient pas prévu emprunter. À l’adolescence, ils avaient tracé, dans leurs têtes, des pas vers une vie toute construite, toute rêvée. Ils s’étaient fait des plans et des promesses, certaines entre amis et certaines à titre personnel, dans le secret de leurs pensées. Plus de dix ans plus tard, force était d’admettre que ni Romy ni Woody ne menaient la vie qu’ils avaient souhaitée. Les rêves s’étaient envolés, éparpillés dans le temps qui passe cruellement en arrachant même les plus beaux projets d’un être. Romy avait grandi trop vite avec le mariage et l’enfant, se retrouvant à trente-quatre ans avec le sentiment d’être à la dérive, perdue dans ce qu’elle était en tant que femme. Woody, à peu près au même, avait l’impression de ne même plus être un homme. De n’être qu’une version effacée de lui-même, d’être l’ombre de ce qu’il avait un jour été. Tant qu’à y être, il aurait préféré qu’on l’oublie, plutôt que de donner l’impression d’être un fantôme dans cette pièce où étaient réunis tous les vieilles connaissances qu’ils auraient préféré laisser au passé. « On se fait vieux, Lloyd, faut pas se voiler la face. Et avec … mon état … » Ajouta-t-il à voix plus basse. « … J’me fais pas de fausses histoires. Je sais qu’il se fait tard pour une famille. » Et puis, même s’il avait Charlie avec qui il pouvait peut-être entrevoir un avenir, il savait que c’était trop tôt pour en parler et que plus tard, eh bien il serait réellement trop tard. Romy répliqua par la suite que de toute façon, quand ils seraient vieux - et en maison de retraités sûrement - elle lui rappellerait sur son lit de mort qu’il avait marqué bien des gens sur son chemin, qu’il laissait un héritage même si ce ne serait sans doute pas celui auquel il songeait actuellement. Il rit. « J’ai bien hâte d’entendre ça. » Même si Woody doutait se rendre jusqu’à 80 balais. La sclérose en plaques n’était peut-être pas mortelle mais tout autour l’était. Son état allait s’aggraver avec le temps et viendrait un moment où se battre serait trop lourd, trop difficile. Ce soir cependant, Woody n’avait pas envie de s’apitoyer sur son sort plus longtemps. C’est pourquoi, un éclair d’amusement dans le regard, il proposa à son amie d’adolescence de mentir, mentir sur toute la ligne, pour une fois. Voler la vedette des hôtes de la soirée, quoi de plus drôle ? Elle le qualifia de gamin … puis de génie. Il rit. « T’es aussi gamine que moi, Romy. Ça a toujours été le cas. » Elle les suivait dans toutes leurs conneries, Léo et lui. Et souvent, bien plus souvent qu’il ne voulait l’admettre, c’est elle qui les entraînait. « Oh, t’en fais pas, ils avaient déjà bien assez de matériel pour parler dans ton dos. Un truc de plus ou de moins. » Il ne disait pas cela avec méchanceté, pas envers Romy du moins. Matthias rassembla tout le monde au salon. La blonde se leva la première, suivie de Rutkowski. « J’attends ce moment depuis qu’on est gosses ... » Il rigola. Il est vrai qu’à un moment, il avait eu le béguin pour Romy, mais ce n’était jamais allé bien loin. Le trentenaire attrapa la main libre de son amie, l’autre caressant son ventre faussement gonflé. Ils s’avancèrent vers le petit rassemblement. « Ça tombe bien qu’on se réunisse tous avant le repas comme ça, ici. Romy et moi on a une grande nouvelle et même si on voulait attendre au dessert, je crois qu’on ne pourra pas se retenir plus longtemps ... » Il regarda amoureusement Romy, en bon acteur qu’il était actuellement, puis posa son regard à tour de rôle sur leurs anciens potes. « On va se marier dans trois mois. Juste avant que le ventre de Romy soit trop gros pour rentrer dans sa robe de mariée. » Il rit légèrement, guettant la réaction des autres, mais surtout celles de Matthias et de son épouse.
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| | | Invité | Sujet: Re: in softest air, a stutter steers the heart away from the bane (romy) Mar 16 Nov 2021 - 18:27 | |
| L'adolescence était si belle, elle laissait croire que tout était possible, que n'importe quel projet était réalisable. Mais la réalité et les responsabilités d'adulte arrivaient et mettaient de côté toute la fraîcheur de leur quinze ans. Romy était une bonne mère. Elle avait été une bonne épouse. Elle était une super enseignante. Et elle était une amie loyale. Mais en tant que femme, elle n'était plus rien. Elle se dénigrait, se méfiait de la gente masculine et s'oubliait totalement. Elle avait énormément perdu lors de son divorce et ne savait plus vraiment où était sa place désormais. Pour Woody, c'était pareil. Il ne se voyait plus comme un homme. Il laissait sa maladie le caractériser désormais et mettre en doute les projets qu'il avait autrefois. Ce que Romy n'acceptait pas. Peut-être se voilait-elle face, peut-être qu'elle s'aveuglait et qu'elle refusait de voir son ami malade. Il y avait de cela, oui. Mais elle avait aussi l'espoir en elle. Et elle était prête à avoir de l'espoir pour deux. « Là, tu as quelqu'un qui pourrait te montrer que ce n'est pas trop tard. » Romy connaissait Charlie par le biais d'Alba. Et elle trouvait que c'était une personne formidable pour Woody. La blonde gardait l'espoir de voir un mini-Woody trottiner d'ici un an ou deux. Il avait le droit à son bonheur. Il avait le droit de construire sa famille, lui aussi. Et Romy était prête à lui marteler tout ça tant qu'elle en aura la force, jusqu'à son dernier souffle, s'il le fallait ! « Rendez-vous dans 50 ans, alors. » lâcha-t-elle avec un léger sourire qui atténuait la lourde atmosphère qu'ils venaient d'imposer. Woody, aussi, semblait partant pour détourner la conversation. La lueur malicieuse dans ses yeux intrigua Romy, toute ouïe quand il exposa son idée. Une idée qui la poussa à le qualifier de gamin, avant de se reprendre le revers dans la figure. « N'importe quoi, j'étais la plus mature d'entre vous. » rétorqua-t-elle, sourire sur le bout des lèvres qui laissait entrevoir que c'était tout le contraire. Oui, Romy les avait suivi à chaque fois et aujourd'hui, elle comptait le suivre de nouveau. Simuler une grossesse était une idée de génie. L'idée parfaite pour mettre le bazar... et pour fuir au plus vite. Posant sa bouteille de bière qui ferait jaser, elle regarda Woody, perplexe quand il lui confia que les autres membres du groupe avaient déjà suffisamment à dire sur elle. « Dis que je suis une débauchée, tant que tu y es ! » C'était probablement l'inverse. Sans doute ses 'amis' se moquaient de la vie sans action de la jolie blonde. Soit... Cela lui donnait encore plus l'envie de les tromper. Quand Matthias réunit tout le monde, Romy taquina Woody en lui demandant s'il était prêt à l'épouser. Sa réponse la fit rire et la poussa à rétorquer : « Ah toi aussi ?! J'avoue qu'une fois que mon cœur a cessé de palpiter pour Léo, tu avais pris toute la place. J'avais 15 ans, un appareil dentaire, les cheveux roses et j'étais amoureuse de Woody Rutkowski. » Ah les hormones d'adolescente... Main dans la main, les deux faux tourtereaux firent un pas en avant et très vite, Woody sortit son plus beau jeu d'acteur. Romy dut prendre sur elle pour ne pas rire et laisser transparaître une forte émotion qui rendrait leur nouvelle crédible. « Annonce la nouvelle. » dit-elle avec une fausse excitation. Et quand il annonça leur mariage et évoqua son ventre qui serait trop gros pour rentrer dans la robe, elle entendit des 'tu es enceinte ?! ', suivis d'exclamation de joie et de sourires heureux. « Oui, je suis enceinte de trois mois. Je crois que dans tous les cas, c'est fichu, il faudra que je refasse faire ma robe. » Elle rit et en fit des caisses en regardant Woody avec douceur, en regardant ensuite ses amis heureuse comme jamais, en serrant dans ses bras ceux qui venaient les féliciter. En revanche, Matthias et son épouse s'étaient complètement décomposés. L'expression sur leur visage était hilarante. Matthias tenta de rattraper le coup et s'adressa à Woody et Romy : « ça, pour une nouvelle, c'est une sacrée nouvelle ! Mais vous savez quoi ? Je crois que votre petit aura un copain ou une copine ! » Evidemment, la nouvelle créa une nouvelle vague de joie et de félicitations envers Matthias et son épouse. Mais c'était à demi-teinte. Apprendre que Woody et Romy étaient en couple, prêts à se marier et à avoir un enfant faisaient bien plus parler. Profitant d'un instant durant lequel l'attention était portée sur l'autre couple, Romy souffla : « Pour notre rupture, je t'autoriserai à dire que j'étais complètement psycho-rigide et que j'étais trop sur ton dos. Mais pas de tromperie ! » Elle jeta un regard vers Woody et se mit à rire, avant de reprendre : « Je ne te savais pas si bon acteur. J'ai presque failli croire qu'on allait se marier ! » |
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4136 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: in softest air, a stutter steers the heart away from the bane (romy) Sam 27 Nov 2021 - 16:33 | |
| Contrairement à Romy, Woody n’avait même pas réussi à être un bon conjoint, à être un ami loyal, pas plus qu’il avait réussi à être un homme respectable. Il n’y avait sans doute qu’au sein de sa profession qu’il avait eu un certain succès, mais ce ne serait qu’une étoile filante dans l’histoire de sa vie. Woody ne pourrait pas être physiothérapeute éternellement, il le savait depuis un moment, ça. Viendrait un temps où il serait sur les assurances-invalidité, parce qu’il ne pourrait plus rien faire, ou presque. Viendrait un temps où il passerait le flambeau à quelqu’un d’autre, bien trop tôt, pour rester à l’écart de la seule chose qu’il avait réussi à bâtir dans sa vie. Le reste de ce qu’il aurait pu construire s’il avait été un peu moins con, un peu moins borné, il le regardait s’étioler devant ses yeux à mesure que le temps passait. Romy ne semblait pas du même avis. Il esquissa un sourire quand elle fit référence à Charlie sans pour autant parler d’elle directement. Il savait qu’elles se connaissaient, il y avait Alba, également, que Woody apprenait à connaître à travers les paroles rapportées de Charlie. « C’est pas parce qu’elle, elle est jeune et pleine de vie, que ça déteindra sur moi. Ça fonctionne pas comme ça. » Défaitiste pour toujours et à jamais. Romy, de son côté, lui insufflait l’espoir, elle voulait tant qu’il arrive à la fin de ses jours avec un regard bienveillant sur sa vie. Elle le lui rappellerait, dans cinquante ans. Cinquante ans, Woody en frissonna. « Encore autant d’années devant nous, uh ? Pfff, faut vraiment couper le cordon ici, j’tiendrai pas pour encore cinquante réunions de fausse nostalgie. » Lâcha-t-il finalement avec humour pour se détourner de la lourdeur des pensées qui l’assaillaient. Cinquante années, c’était bien trop, il avait déjà eu bien du mal à se lever à tous les matins des dernières années. Il ne se rendrait pas jusque-là.
L’idée de génie qui lui traversa l’esprit effaça également tout le mal que ses réflexions lui infligeaient actuellement. Sans plus attendre, après un rire hilare et peu convaincu par les paroles de Romy qui affirmait avoir été la plus mature de leur bande d’amis, Woody posa lui aussi sa bière, prêt à rentrer dans son rôle de futur papa et de futur mari. « Mais non, pas débauchée … c’est eux qui trouveront toujours des raisons de se dire qu’ils sont meilleurs que nous. » L’étaient-ils ? Peut-être. Peut-être pas. Woody n’en avait pas grand-chose à faire de leur bonheur, en toute honnêteté. Ils s’avancèrent vers le petit groupe puisque Matthias avait demandé à ce que tous les amis de lycée se réunissent. À voix basse, Romy et Woody continuaient d’échanger, complices. Au moins, ça allait dans le sens de leur petit jeu d’acteur. « Tu voulais juste faire comme tout le monde. » Dit-il avec un sourire à propos du fait qu’elle avait été amoureuse de Woody Rutkowksi. « Sauf pour les cheveux roses. Ça, ça … c’était vraiment juste toi. » La taquina-t-il. Après le feu vert de Romy, Woody vola le spotlight à Matthias et annonça leur mariage et la grossesse de Romy. Pour une surprise, c’en fut toute une ! Personne ne s’attendait à ça. Woody regardait sa fausse future épouse avec un sourire étincelant, surtout parce qu’il était amusé de sa manière si naturelle de renchérir. Il échangea des poignées de main avec d’anciens amis qu’il n’avait plus l’impression de connaître, feignant de partager tout ce bonheur avec eux. Ne se laissant pas abattre, Matthias profita de l’ouverture pour annoncer sa propre nouvelle, que Romy et Woody avaient déjà captée. Le mouvement se dirigea momentanément vers Matthias et son épouse, ce qui laissa le temps aux deux amis d’enfance de se consulter. « J’ai déjà assez donné dans la tromperie, j’vais essayer d’aider ma cause un peu cette fois. » Il rit, même si ça n’avait rien de bien drôle. « Et t’auras le droit de dire que si t’étais toujours sur mon dos, c’était parce que je ne me souciais pas de toi et que je pensais qu’à moi. » C’était plutôt proche de la réalité, de toute façon, tout le monde accepterait cette raison-là sans trop la questionner. « Et toi donc ! Pendant un moment j’me suis dit fuck, elle est tellement heureuse, elle pense que c’est vrai tout ça. Comment j’m’en serais sorti ? » Il sourit. Cette soirée était finalement bien plus divertissante que prévu. __________________________
‾ ‾ ‾ ‾ ‾ ‾ ‾ ‾ ‾ ‾ ‾ ‾ ‾If we'd go again all the way from the start, I would try to change things that killed our love. Your pride has built a wall, so strong that I can't get through. Is there really no chance to start once again ? I'm still loving you ... ☾☾ |
| | | Invité | Sujet: Re: in softest air, a stutter steers the heart away from the bane (romy) Ven 4 Fév 2022 - 15:11 | |
| Ils n'avaient que la trentaine, mais au travers de leurs mots, ils prenaient trente ans de plus. Il fallait dire que Woody et Romy avaient tout vécu en accéléré, lui par sa maladie, elle par sa situation familiale précoce. Mais contrairement à lui, il y avait encore la flamme de l'espoir qui brillait en elle. Encore plus quand cela concernait Woody. Peut-être qu'elle se voilait la face, qu'elle refusait la terrible vérité, mais il était hors de question qu'elle participe à la descente aux enfers de son ami. Il était malade, ça, oui, elle le savait, mais elle refusait de le voir sombrer. Et elle nourrissait beaucoup d'espoir en la relation entre Charlie et Woody. La blonde leva les yeux au ciel quand Woody remit en question ses mots. « T'es jeune, Woody ! Peut-être que ça ne fonctionne pas comme ça, oui, mais ça aide à avancer, à se projeter. » Et il était là, le problème. Woody n'avançait plus. Il ne se projetait plus, contrairement à Romy qui extrapolait avec ses cinquante plus tard. « Un point pour toi . » admit-elle cependant en se disant que cinquante ans de réunions avec leur ancienne bande d'amis seraient un vrai calvaire.
Fort heureusement, les pensées noires furent éclipsées par l'idée de génie de Woody. Faire croire à leurs amis qu'ils étaient de futurs jeunes parents et futurs mariés était mythique ! Si elle avait su, elle n'aurait pas descendu cette bière bien fraîche. Mais comme elle le disait, cela participerait encore plus aux ragots. Cela les placerait tous bien au-dessus de Romy et Woody. « Tu crois qu'ils sont meilleurs que nous ? » demanda-t-elle avec sérieux. Elle haussa les épaules, elle-même étant incapable de répondre à une telle question. Ils n'avaient simplement plus les mêmes parcours de vie, se disait-elle. Mais ces questionnements furent éclipsés par l'intervention de Matthias qui lançait le signal, par les remous du groupe qui se demandait probablement ce qui allait être annoncé. Romy lança un regard amusé vers Woody quand, après les confidences de la blonde sur le crush qu'elle lui portait à l'adolescence, il la mit dans le même sac que toutes les autres. « Oh excuse-moi, Monsieur j'avais-tous-les-regards-des-filles-posés-sur-moi ! » Mais c'était vrai qu'il avait du succès, Woody. Romy, elle, était plus discrète. Sauf la fois où elle s'était ramenée avec ses cheveux roses. « Au moins il y a quelque chose qui m'a démarquée des autres. » dit-elle avec malice. Mais il était temps de retrouver son sérieux. En moins de cinq secondes, Woody avait volé la vedette à Matthias. Les regards, d'abord surpris, se remplirent ensuite de joie et les félicitations fusèrent de toute part. Romy ne savait plus où donner de la tête, échangeant des sourires, des 'merci' chaleureux, des regards complices avec son faux futur mari. Mais Matthias n'en resta pas là, tentant à son tour d'attirer les regards sur lui et son couple. Bien sûr, la joie fut de mise mais l'annonce du couple Woody/Romy surpassait tout. Profitant d'un moment de répit, Romy fit le point sur leur future rupture. « Woody... » lâcha-t-elle d'un ton réprobateur, alors que celui-ci parlait de se racheter en matière de tromperie. Entre Léo et Woody, Romy était servie. « La fiancée délaissée ? Ouais, ça me plaît bien ! » S'ils voulaient jouer leur plaisanterie jusqu'au bout, il fallait qu'ils se mettent d'accord sur les raisons de la rupture. Par contre, elle n'ajouta rien sur le destin de leur faux bébé, sachant ce qu'il s'était passé dans la vie de Woody avec la fausse couche de Freja. Ils passaient un bon moment, il était donc inutile de remuer le couteau dans la plaie. Elle préféra vanter les talents d'acteur de son ami. Compliments qu'il lui retourna, à un tel point qu'il avait cru que Romy pensait que toute cette histoire était vraie. « Oui... comment tu t'en serais sorti ? Parce que.... peut-être que j'aurais aimé que ce soit vrai... » dit-elle d'une petite voix, détournant le regard, gêné. Elle laissa l'instant flotter quelques secondes, avant qu'un sourire ne s'affiche sur le bout de ses lèvres. « Je t'ai eu, hein ?! » demanda-t-elle, en haussant les sourcils, malicieuse. |
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4136 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: in softest air, a stutter steers the heart away from the bane (romy) Dim 13 Fév 2022 - 17:35 | |
| Jeune, Woody n’avait plus l’impression de l’être, pas de sa perspective, pas lorsqu’on considérait l’évolution de sa maladie. Il était jeune lorsqu’il avait en bas de vingt-cinq ans mais depuis qu’il avait passé ce cap, le trentenaire savait que ses jours en santé étaient comptés. On n’est pas vieux, à trente années et des poussières, lorsqu’on peut s’attendre à être encore actif à sa retraite. On l’est, vieux, lorsqu’on sait qu’à cinquante ans sans doute, c’est le fauteuil plutôt que la canne qui nous attend, et que la retraite aura été précoce. Est-ce que le fait d’être avec Charlie, une femme pétillante et joviale, l’aidait à retrouver espoir, à avancer, à se projeter malgré tout ? Il hésitait, en pensées. « J’préférerais quand même que le temps s’arrête pour que je puisse encore un peu profiter de mes belles années avec elle. » Déclara-t-il. Non, Woody ne se projetait plus, puisqu’à chaque fois qu’il osait, c’était l’angoisse qui le submergeait. À ce moment-là, sans doute l’aîné des Rutkowski déciderait-il de partir selon ses propres termes. Ça ne ferait pas l’affaire de tous. Ses décisions égoïstes ne plaisaient jamais à qui que ce soit d’autre que lui. Dans tous les cas, peu importe à quel moment Woody allait tirer sa révérence, il fallait fermer le rideau sur ce groupe d’amis dès maintenant. Romy sembla d’accord avec lui. « J’suis plutôt pas mal entraîné pour couper les ponts, mais là, ça en fait beaucoup d’un coup. » Il passa un à un les visages autour d’eux. Il avait eu de si beaux souvenirs avec ces gens-là. Il avait la triste impression que les années sombres éclipsaient toute cette lumière d’avant.
Pris d’un regain de malice, Woody avait proposé ce mensonge des plus surprenants, mais qui allait certainement égayer leur soirée. Romy Lloyd, enceinte de Woody Rutkowski, et fiancé à lui en plus ! Pas juste un égarement, mais un réel engagement. « En tout cas, c’est ce qu’ils veulent laisser paraître. On n’a peut-être juste plus la force de mentir aussi bien qu’eux. » Conclut le trentenaire. Il suffisait de s’attarder aux regards de Woody et de Romy pour comprendre que la vie avait laissé des marques indélébiles. Les autres se foutaient du fond de teint sur l’âme et ça passait encore. Matthias était d’ailleurs prêt à en rajouter une couche, de cache-chagrin, en rassemblant tout le monde pour annoncer la grossesse de sa femme que Romy et Woody avaient déjà devinée. « Hé, j’y étais pour rien, moi ! C’est pas ma faute si toutes les filles sont inévitablement attirées par les sportifs. J’avais rien demandé. » Mais il s’en était délecté, ça paraissait par son sourire fier de cette époque révolue. « Pour t’être démarquée, tu t’étais démarquée … Tu sais que ton nom a été sur toutes les lèvres, cette semaine-là ? » Et en bien. Romy penserait peut-être le contraire, mais non, dans les vestiaires tout le monde clamait haut et fort que Romy Lloyd était carrément canon avec ses cheveux roses. Bref, les faux tourtereaux volèrent la vedette au réel couple heureux de la place, sans scrupule. Les félicitations fusèrent et ils se perdirent dans ces confettis auxquels ils n’avaient pas droit. Matthias voulut d’ailleurs en rattraper quelques-uns au passage, les restants de joie flottant dans les airs pour sa nouvelle à lui qu’il annonça avec un peu moins d’entrain que prévu sans doute. Romy et Woody accueillirent cependant ce moment loin des regards. « Deal, alors, même pas mariés on a déjà trouvé la cause de notre divorce. Les astres n’étaient pas alignés pour nous, Lloyd. » Plaisanta Woody d’un ton léger. Ça lui faisait du bien, cette fantaisie, cette parenthèse imaginaire dans cette vie bien trop lourde pour lui. Il éclata de rire au second piège lancé par son amie d’enfance. « T’aurais eu tellement d’années et d’opportunités pour m’avouer ça avant … c’aurait été surprenant que t’attendes aussi longtemps. » Mais de quelles opportunités parlait-il, lui ? Y avait-il eu des moments où la porte aurait été entrouverte pour eux ? Il laissa le suspens planer. __________________________
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