if you wanna run away with me, i know a galaxy and i can take you for a ride (lyra)

T’avais donné rendez-vous à Lyra aux jardins de Circé. Ça faisait longtemps que tu n’étais pas allé dans ce salon de thé, alors c’était l’occasion. Et puis, ça faisait surtout longtemps que tu n’avais pas vu ta cousine. Vous partagiez la même famille, du côté de vos mères toutes les deux d’origines russes. C’est bien la seule chose que tu as de russe, ton nom de famille. Ton père aussi avait de lointaines origines de ce même pays. Mais ton pays à toi, c’est la France. Bref. T’avais envie de parler avec ta cousine, prendre de ses nouvelles et puis donner des tiennes. Tu étais dans un merdier total en ce moment, ta vie était un calvaire. Enfin, t’avais juste l’impression que le karma s’acharnait sur toi un peu chaque jour. Tu étais arrivé en premier au salon de thé. Alors tu avais pris une table en terrasse pour profiter du beau temps et de la température qui avait légèrement chuté ces derniers jours. Il faisait meilleur le temps était parfait. Au loin, tu voyais la blonde arrivait et tu te levais de ton siège pour la prendre dans tes bras et la saluer. « Salut, blondie » dis-tu avec un sourire. Petit surnom affectueux, t’en avais une tonne pour elle. En même temps, elle était ta seule famille du côté de ta mère, et tu avais besoin d’être proche de la jeune Svaljek. « Je sais que tu es prise avec tes cours, alors j’suis content que tu sois venu aujourd’hui » dis-tu en remerciant la jeune femme; Vous n’aviez pas le même train de vie parce que vous n’aviez pas le même métier. Toi, tu travaillais pour toi alors tu organisais tes horaires tandis qu’elle donnait des cours alors c’était pas la même chose.

@Lyra Svaljek

La blonde te rejoins rapidement au salon de thé et tu la prenais dans tes bras pour la saluer. Tu aimais beaucoup ta cousine, elle était quelqu’un de vraiment bien. Tu ne lui avais pas proposé d’aller dans un bar parce que c’était toujours un peu compliqué pour toi d’entrer dans une pièce remplie de tentation alors le salon de thé de Circé était une bonne idée. Le doux son de son accent russe te faisait sourire, t’avais l’impression que ça faisait une éternité que tu n’avais pas entendu ce grain de voix. Ça te rappelait ta maman, qui avait elle aussi l’accent russe quand elle parlait français, avant de décéder. « T’es bien trop sympa avec moi, Lyra » dis-tu avec un beau sourire avant de rire légèrement. Tu savais pas vraiment si on méritait ta compagnie en ce moment. Un peu morose, tu avais toujours des questions pleins la tête et surtout des idées noires. Ça se voyait sur ton visage qui était amaigri avec des cernes, que dis-je, des valises sous les yeux. « Ça marche plutôt bien, tu sais. J’ai un contrat avec un magazine et j’vends toujours mes portraits. Mon exposition s’est bien passé, et j’ai eu pas mal de proposition après ça » avouas-tu à ta cousine. C’est vrai que du côté professionnel, tu étais totalement comblé. Tout les photographes de la ville avaient de quoi t’envier. T’étais devenu assez populaire maintenant, ce qui te permettait d’alléger ton emploi du temps vu le salaire que tu te faisais. « Et toi alors, les cours se passent bien ? » demandas-tu à ton tour à la blonde avant que la serveuse ne vienne prendre votre commande.

La famille c’est sacré, et Lyra c’était sacré pour toi. Depuis qu’elle était là, à Bowen, tu essayais de passer le plus de temps possible avec elle. Elle te rappelait ta tante, et ça te rappelait ta mère. Toutes les deux très proches, tu avais encore une part d’elle à travers la famille de la blonde et c’était le baume au coeur dont tu avais besoin de temps à autre. Tu parlais alors à la russe de tes exploits récent, notamment l’exposition dans la galerie d’Alba qui t’avait ouverte pas mal de porte. « C’est vrai, ça t’a plu ? » demandas-tu sincèrement à ta cousine. « J’voulais mettre des photos qu’on avait fait ensemble, mais j’ai pas eu le temps de te demander alors ça sera pour la prochaine… enfin si tu es d’accord » dis-tu à la jeune femme avec un regard plein de sous-entendu. Tu voulais qu’elle fasse partie de la prochaine fois que tu allais exposer quelque part. « J’suis déjà à l’internationale, y’a des photos à moi chez mon père en France ! » dis-tu avec un clin d’oeil avant de rire doucement. Non, tu n’avais pas encore le statut d’artiste international mais tu comptais bien l’avoir un jour. Tu demandais ensuite à ta cousine comment ça se passait le travail pour elle. « J’vois pas de quoi tu parles » dis-tu en levant les yeux au ciel. T’étais fatigué, on dirait un mort vivant même. En plus, il se cachait bien des choses sous les cernes sous tes yeux. Quand elle te demandait si tu prenais quelque chose à manger avec ton thé, tu faisais la moue. « Oui, maman. Et de toute façon si je prenais rien, tu m’aurai forcé à manger quelque chose, j’te connais » dis-tu en tirant la langue.