Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
— Odeur si agréable de toutes ces viennoiseries qui cuisent délicatement dans le four, à l’arrière du comptoir. Cela ne manque jamais de mettre l’eau à la bouche d’Ary, jeune apprenti boulanger qui a débarqué il y a quelques semaines dans l’établissement de La Mi Do Ré. Subtil jeu de mots qu’il a fallu lui expliquer, lui qui ne parle pas un seul mot de Français. Sourire étiré sur son visage, il a enfilé son tablier par-dessus ses vêtements et ses mains commencent à s’agiter sous les tâches qu’on lui a confié. Ary sait aujourd’hui faire cuire des douceurs, les servir aux clients (dont il commence à reconnaître les habitués petit à petit) et mettre la vitrine en place selon les indications qu’il a pu noter dans son bloc-notes toujours coincé dans la poche de son pantalon. Il ignore si cela est une vocation ou davantage une curiosité gourmande, mais il vient toujours avec plaisir travailler dans cette boulangerie. Ary voit tous les efforts que ses parents adoptifs font pour lui, alors il a aussi envie d’y mettre du sien et de leur montrer qu’il sait se débrouiller comme un grand désormais. Les dix-huit pétales que composent son jeune âge font souvent sourire les clients ou son employeur, mais Ary n’a pas peur des défis. Naviguant derrière le comptoir, il sert plusieurs clients qui sont arrivés en même temps. Un enfant l’interpelle et Ary n’hésite pas à lui confier la baguette de pain après avoir demandé l’autorisation à la maman du petit garçon. Être au contact des gens a permis au coréen de prendre en confiance dans ce pays qu’il a rejoint voilà quatre années maintenant. Il peut progresser chaque jour dans la langue anglaise, bien qu’il lui arrive parfois de se tromper ou de tenter d’expliquer quelque chose en coréen. Ce n’est pas aisé, mais il ne se décourage pas facilement. Un peu plus tard dans la matinée, instant plus calme qu’une heure ou deux auparavant, Ary est en train de s’affairer à ranger les baguettes qui viennent tout juste de sortir du four. Il y a enfourné une tournée de viennoiseries et la cloche de l’entrée sonne au même moment. « J’arrive tout de suite ! » Hâte de terminer de classer les pains, Ary espère être assez rapide en rejoignant le comptoir. « Bienvenue à La Mi Do Ré, que puis-je vous servir aujourd’hui ? » Politesse et rigueur de mise, Ary adresse un délicat sourire en lissant son tablier face à son nouveau client.
Se réapproprier la ville de son enfance se révèle bien plus ardu qu'il ne l'avait imaginé. Bowen s'est transformée en quinze ans, les gens aussi. Pas de nature mélancolique, Theodore ne rejette pas tous ces changements. Il aspire à s'adapter, à apprivoiser les nouveaux noms de rues, à découvrir les nouveaux lieux, parfois il regrette certains magasins ou retrouve certains endroits qui lui avaient semblé merveilleux lorsqu'il était enfant et qui désormais lui semblent sans grand intérêt. Theo ignore s'il trouvera sa place dans ce nouveau Bowen. Arriver dans une nouvelle agglomération ne l'a jamais dérangé, il a toujours su s'accommoder, apprendre vite. Pour Bowen, c'est différent. Les souvenirs se mêlent à la nouveauté, les gens lui en veulent d'être parti aussi longtemps, ne se souviennent plus ou au contraire sont de grands fans. Il n'est habitué quasiment qu'aux admirateurs à Las Vegas. Il doit également apprendre à mener une vie davantage lambda et anonyme, n'ayant pas la moindre idée de ce que sera son avenir. Il vit en suspens, pour sa fille… Une enfant qu'il n'a jamais connu, qui a grandi sans lui à son insu. Si elle décidait que c'était trop tard, alors il repartira.
La Mi Do Ré fait partie des nouveaux commerces pour Theodore. Lui qui a eut la chance de vivre une partie de sa vie en Europe, la pâtisserie française demeure un glorieux souvenir pour son estomac. Alors c'est devenu une de ses adresses favorites lorsqu'il se souvient qu'il doit s'alimenter. Teddy oublie bien plus la nourriture qu'en temps normal. Hanté par ses problèmes qu'il refuse de voir, son corps tente de lui signaler que quelque chose cloche, mais il refuse d'écouter, de prendre en considération le détraquement progressif de son mental.
En chemin il s'arrête pour observer l'affiche du délirium, son nom y figure, si ce n'était pas la scène d'un ami, si ce n'était pas sa ville, il vivrait probablement mal le fait d'être ainsi rétrogradé. Le côté intimiste de Bowen l'effraie plus qu'il ne veut bien l'admettre, il espace au maximum les dates pour oublier les visages qui lui font face chaque soir.
" Bonjour à vous aussi. " Répond-il à ce vendeur qu'll n'a encore jamais vu, le vendeur semble jeune et son accent asiatique est charmant. " Un pain s'il vous plait. " Le mot rêvé. Theodore va rendre visite à sa mère, avec elle il sait qu'il se sent bien. Ils sont particulièrement fusionnels ces deux là et ils ont quinze années de ragots à rattraper ! Il était loin de se douter que le pain qu'on allait lui proposer pour la femme la plus importante de sa vie, de son univers, allait être un véritable boulet de charbon.
Il n'avait qu'à préciser la cuisson lui aussi !
(c) AMIANTE
Dernière édition par Theodore Kelly le Mer 28 Juil 2021 - 19:32, édité 1 fois
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Sujet: Re: (theodore) it smells different Mer 28 Juil 2021 - 9:28
— Les prunelles papillonnent, à droite, à gauche, observant chaque chose qui est dans les vitrines. L’endroit est assez spacieux, très agréable d’y entrer et d’obtenir un sourire en même temps qu’une délicieuse baguette de pain ou viennoiserie en tout genre. Ary se sent à l’aise dans cet établissement depuis ces quelques derniers jours, appréciant découvrir les ficelles du métier dans lequel il s’est lancé – par pure gourmandise, tout d’abord. Il sait néanmoins qu’il n’a même pas encore pu se régaler de tous les mets divins qui s’affichent devant lui du matin au soir, et il espère bien y remédier assez rapidement. Perdu dans ses songes, quand il entend la clochette de la porte d’entrée retentir, il en oublie des pains dans le four, se hâtant de le refermer pour servir le nouveau client qu’il salue avec joie. « Je vous apporte ça tout de suite ! » Hochement de la tête avant que le jeune homme ne se retourne pour se diriger vers les paniers des pains… et de s’apercevoir qu’il n’y en a effectivement plus. Son visage se redresse aussitôt vers celui du client, croisant son regard tandis qu’il ouvre de grands yeux ronds. Aussitôt, son cœur se met à tambouriner plus fort sous sa poitrine et l’odeur forte qui émane du four lui indique bel et bien son erreur. « Oh, non, non, non… » Et de nombreux mots de réprimandes envers lui-même émane de ses lèvres dans sa langue coréenne natale. Ary se précipite devant l’immense four, coupe directement la cuisson, manque de se brûler la main dans un premier temps en oubliant les gants de protection, puis ouvre la bouche béante et fumante de l’appareil. Un nuage de brûlé fait tousser l’apprenti boulanger qui se recule de quelques mètres, les larmes aux yeux de cette soudaine fumée en plein visage. « J-je suis désolé monsieur, je ne vais pas pouvoir vous servir de pain… » Il essuie son front à l’aide de son avant-bras, se barbouillant de suif alors qu’il tient entre ses mains un véritable morceau de charbon noir. Il se mord la lèvre, véritablement ennuyé de cette erreur qu’il vient de faire et, surtout, de ne pas pouvoir assurer la demande du client. Tête basse, il se courbe légèrement devant lui par-dessus le comptoir, politesse d’excuse conservée de son pays d’origine. Ary se sent honteux de cet incident qui, il espère, ne devrait pas lui causer trop d’ennuis par la suite. « Est-ce que… est-ce que je peux vous proposer autre chose ? Enfin, je veux dire, je vous l’offrirais bien sûr ! Je ne suis pas là depuis longtemps. » Ses joues s’empourprent et il préfère se taire là, conservant toujours cette miche de pain carbonisée entre ses mains gantées, se raccrochant presque à elle comme à une bouée de sauvetage.
C’est comme un cocon olfactif ici, une bulle de gourmandise où l’on peut pêcher autant qu’on le veut, que ce serait même un crime de ne pas céder. N’acheter que du pain, avec toutes ces merveilles qui font les yeux doux par delà la vitrine. Teddy se demande s’il ne devrait pas emporter quelque chose de plus pour sa mère, il sait qu’elle ne manque de rien, mais il a toujours aimé la gâter, comme elle l’a toujours fait avec lui. Theodore, le tout petit dernier, bichonné pour qu’il oublie le malheur, qu’il ne souffre pas trop de l’absence de son père, de ce vide laissé dans sa vie après sa mort. Trop petit pour être traité en adulte, pour que son deuil soit reconnu, pour que l’on parle avec lui de ses émotions au lieu de le couvrir de cadeaux ; cependant trop grand pour ne pas comprendre ce qu’il s’est passé. Sept ans, le pire âge de tous les temps et pourtant, il est passé à travers tout ça, il a survécu et même si aujourd’hui il doit vivre avec cette incapacité à véritablement se lier socialement avec autrui, il estime bien s’en tirer, il estime n’avoir aucun problème.
Puis il y a cette odeur qui surgit, bien moins agréable… Une odeur de brulé qui vient couvrir sournoisement tous les autres arômes. Theo n’avait pas vraiment prêté attention à la réaction de l’asiatique quand celui-ci était allé cherché de pain, occupé à regardé les vitrines, il percute qu’en voyant cet épais nuage de fumée qui pourrait sans aucun doute finir par déclencher l’alarme à incendie.
Le magicien se pince les lèvres, l’envie de rire est présente face à ce “gamin” le visage couvert de suif et ce charbon qui était censé être du pain qu’il tenait dans la main. Cependant, il est aussi contrarié, parce qu’il s’est engagé à rapporter du pain de cette boulangerie, bien qu’il sache s’adapter, il y a certains critères de perfections auxquels il ne sait pas vraiment déroger. “ C’est que… J’avais une demande bien précise. “ Il n’a pas envie de blâmer le débutant, on fait tous des erreurs, même si là… Faire brûler une fournée de pains, ça ne semble pas rien. Teddy peine à masquer sa frustration, parce qu’il n’a aucun moyen à son niveau de remédier à la situation, il est dépendant de ce type qui vraisemblablement ne dispose d’aucune autre solution que de lui “offrir quelque chose” en dépit de son salaire que le magicien devine maigre.
Il n’en revient pas de ce qu’il est sur le point de dire, mais ses paroles ont été plus rapides que sa pensée logique “ Y ‘a pas moyen d’en refaire, j’veux dire… J’vous aide au pire... “ Un Theodore Kelly en cuisine, y’a pas que le pain qui va cramer aujourd’hui à ce rythme ! Parfois il aurait envie de se mettre des claques, parfois… “ C’était stupide… J’vais… J’vais juste partir. “ Il a annoncé ça avec contrariété affirmée, envers lui-même, mais en fixant le jeune, on pourrait croire que c’est après l’apprenti qu’il en a !
(c) AMIANTE
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Sujet: Re: (theodore) it smells different Mar 17 Aoû 2021 - 17:54
— Oui, La Mi Do Ré est vraiment un endroit agréable dans lequel le jeune homme Williams se sent bien chaque jour. Il a craqué pour ces délicieuses pâtisseries dans la vitrine, pour l’odeur si plaisante des viennoiseries et du pain sortis du four, pour la décoration à la fois moderne et vintage, pour toute cette ambiance tellement agréable. Sauf qu’aujourd’hui, visiblement, il s’est levé avec deux mains gauches. Sa gêne est incroyable et il ne sait plus où se mettre face au client qu’il est en train de décevoir. Ary a beaucoup de mal avec ces sentiments disons plus « négatifs ». Il ne sait pas bien gérer les conflits, il ne sait pas comment faire pour ne jamais décevoir. Et là, s’agissant de sa formation, la tension est palpable et s’il ne se retenait pas de pleurer, il s’effondrerait derrière la caisse enregistreuse. Heureusement, même s’il est brûlé, le pain qu’il tient entre ses bras lui permet de conserver sa hauteur. « Je ne voulais pas… J’ai oublié… Je suis tellement désolé, monsieur. » Il serre si fort le morceau carbonisé qu’il sent quelques morceaux s’effriter et tomber au sol à ses pieds. Essaie de réfléchir, Ary. Qu’est-ce que tu peux bien faire ? Le client voulait absolument ce pain, cet unique pain, et il refuse autre chose ; à l’évidence, cela se comprend. L’apprenti se mord les lèvres, peine à croiser le regard de l’homme qui s’agace certainement de sa maladresse, de son côté innocent, empoté – ou un peu tout cela à la fois. Mais quand il lui dit qu’il peut peut-être en refaire un, qu’il serait même prêt à l’aider dans cet ouvrage, les prunelles de l’asiatique se redressent aussitôt vers son interlocuteur. Une lueur nouvelle a pris place sur son visage, résolution certaine de mener à bien ce pour quoi cet homme est entré dans cette boulangerie plutôt que dans une autre. Ary hoche la tête avec efficacité, se tourne pour jeter le pain brûlé, se débarrasse de ses gants et lisse son tablier. « Ne partez pas, s’il-vous-plaît ! » Sa voix résonne dans la boutique tandis qu’il saisit son carnet et un crayon coincé dans la poche de son pantalon. « J’ai de nombreuses recettes inscrites ici, le pain que vous désiriez devrait être assez aisé à recréer… Je l’ai déjà fait, une fois ! » Et il sourit avant de sentir ses joues se teinter de rose encore une fois. C’est si peu, une unique fois, mais qu’importe, Ary a envie de voir la satisfaction chez son client. D’autant que l’heure tourne et que si pour le moment c’est calme, il sait qu’à l’heure du déjeuner de nombreux travailleurs vont affluer. « Venez, par ici, les ingrédients sont à l’arrière. » Il se sent toujours gêné d’embaucher son client pour la réalisation de son pain, seulement puisque c’est lui qui a suggéré cette idée… N’est-ce pas différent ? Il s’agit là comme d’un atelier de cuisine – bien que le jeune homme ignore s’il a réellement le droit de faire cela ou non. « Je m’appelle Ary Williams. Merci beaucoup de m’aider. » Il se courbe légèrement devant l’homme tatoué avant d’étaler les ingrédients sur le plan de travail devant eux et de lui faire signe de se laver les mains.
Theodore hoche doucement la tête face aux excuses du jeune apprenti, franchement c’était nul de sa part de s’acharner sur ce gars-là pour du pain brulé. Cela peut arriver à n’importe qui, même après des années d’expériences. Il se souvient lui aussi d’avoir échoué de nombreuses fois, l’échec c’est ce qui permet de s’améliorer, d’apprendre, de ne plus faire d’erreurs justement… Un jour, ce type sera sans nul doute un excellent boulanger s’il s’en donne la peine. Il a l’air d’avoir le souci de bien faire, alors pourquoi ne le deviendrait-il pas ? À condition de ne pas le décourager complètement pour un pain brulé, n’est-ce pas ?
Il se rend bien compte qu’il a été trop loin pour un simple pain, l’illusionniste décide de mettre un terme à tout cela et de partir. Il y aura sans aucun doute une autre boulangerie, cela fera l’affaire, tout n’est pas obligé d’petre continuellement parfait… Il faut qu’il s’en convainque.
Finalement l’apprenti lui demander de e pas partir, proposant de refaire du pain. Teddy jette un œil à l’horloge, il sait que c’était son idée mais il se rassure à constater qu’il est assez large niveau timing. La vie à Bowen l’ennui et il n’a jamais vraiment cuisiné dans la vie, alors pourquoi pas tenter l’expérience. “ OK, j’arrive. “ Il s’étonne d’être docile, mais il est très doué de ses mains le magicien, certes pour manier les cartes et autres accessoires, mais sa dextérité peut être mise au service d’une autre activité.
Theo fit donc le tour du comptoir pour se faufiler à l’arrière et découvrir l’envers du décors d’une boulangerie ! “ Enchanté, moi c’est Theodore Kel… Juste Theo. “ Pas vraiment certain que spécifier son nom puisse être utile, il n’est pas là pour se vendre et puis s’il foire tout, on pourra ainsi éviter de répandre la nouvelle : Teddy Kelly est un gros nul en cuisine. Un léger sourire s’étire sur ses lèvres alors qu’il vient se placer à ses côtés pour faire un minutieux lavage de mains. “ J’ai pas voulu vous mettre mal à l’aise avec cette histoire de pain. “ Des excuses, enfin ce qui s’en rapproche le plus venant d’un homme qui ne demande quasiment jamais pardon… Il ne cherche cependant pas à se défiler, il aime faire de nouvelles choses, voir les choses sous un autre angle, mieux comprendre, même s’il doute que les pains puissent le passionner bien longtemps, ce sera toujours quelque chose d’inédit pour lui. “ Dites-moi ce que je peux faire pour vous aider, je n’ai pas la prétention d’avoir beaucoup de connaissance en la matière. “ Il pense bien qu’il sera capable de peser de la farine ou remplir à la juste quantité un récipient d’eau, mais dans cette cuisine il n’est que le commis, l’assistant, les petites mains. Il y a bien longtemps qu’il n’a plus assisté qui que ce soit, ce serait dérangeant si cela avait été dans sa propre discipline.