she's not only my daughter anymore... (Asher)

Il avait été trop loin, trop vite. C’était lourd toutes ces conversations du quotidien. Toi qui ne pensais qu’au petit nous que tu formais avec le bébé. Mais ce bébé n’avait jamais existé même si tu l’avais appris ce matin… T’avais monté dans la voiture. T’avais fait le trajet en silence. Tes larmes coulaient en silence, elles aussi. Tu l’entendais parler, ça te sortait de ta torpeur. La voiture s’arrêtait, tu demeurais immobile et pourtant, il venait te chercher, il prenait ta main. Il t’accompagnait rapidement dans la maison et tu remarquais le bordel, mais t’étais trop stone pour t’en soucier de toute façon. Doucement, tu finissais par retirer tes vêtements avec l’aide d’Asher. Il entrait dans la douche avant toi et tu t’y rendais quelques secondes plus tard. Tu posais ta tête contre lui et t’attendais. T’attendais que toute l’eau nettoie ce bordel. T’attendais que tout passe. Mais ça ne passait pas, cette peine, cette tristesse. T’étais amorphe, exténuée d’avoir tant pleuré, ton corps ne demandait que du répit. Tu attrapais ton gel douche puis tu parvenais à te laver avec difficulté, sans entrain. Tu restais sous l’eau chaude un bon moment. Puis, tu sortais avec l’aide d’Asher. Tu t’essuyais toute seule. Tu semblais avoir une quantité d’eau infinie sur le corps que tu ne parvenais point à dissiper. Tu te dirigeais vers la chambre à coucher et lentement, tu grimpais sur le lit où tu te couvrais d’un seul drap mince. Tu t’endormais comme une masse. T’étais exténuée. Par tes émotions, par ton corps, par tes larmes. Tu n’en pouvais simplement plus.

Kara ne parlait plus, elle avançait en silence et je suivais pour ne pas la laisser seule. Elle avait pris sa douche avec moi avant d'en sortir et d'aller se réfugier sous son drap pour dormir. Ses yeux étaient fermés lorsque je l'avais rejoins, je n'avais pourtant pris que 5 minutes pour essayer de ranger le bazar que nous avions laissé avant de partir à l'hôpital. Elle m'avait laissé une place, je me calais dans son dos en épousant les courbes de son corps et je posais ma grande main chaude sur son ventre. Ce bébé aurait pu nous rapprocher s'il avait vraiment été là, là il nous brisait. J'avais la brunette dans mes bras, je pouvais sentir son corps bouillant contre le mien, mais j'avais des larmes dans les yeux. Elle dormait, j'avais le droit d'être vulnérable. J'y avais cru, certes ça m'avait surpris, mais ça aurait été tellement génial de partager cette aventure avec elle. J'étais certain que Cali aurait été aux anges. Je me perdais, je gardais le bout de mon nez dans sa crinière brune, j'essayais de remplir mes poumons de son odeur parce que demain je n'aurais surement plus le droit d'être là où j'étais ce soir. Je m'excusais doucement de ne pas avoir réussi à la soulager de cette douleur. Je finis par m'endormir à mon tour, épuisé par cette journée désastreuse à bien des niveaux, mais également celle où j'étais devenu le papa de Cali.

FIN