Il n'y a pas de honte à demander de l'aide à son enfant. (+) Hestia

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Il n'y a pas de honte à demander de l'aide à son enfant.

J’étais installé dans mon bureau en train de travailler sur un projet pour un client. Cela faisait des heures que je travaillais dessus et je commençais clairement à en avoir marre. J’aimais mon métier, je l’avais choisi et je ne regrettais pas mon choix, mais parfois j’avais envie de tout envoyer valser, de tout laisser tomber et de me reconvertir totalement dans autre chose. Mais pour faire quoi ? Je n’en savais rien. Puis j’aimais beaucoup trop mon travail pour en changer. Simplement parfois il fallait que je prenne un peu de recul pour essayer de voir ou comprendre ce qui n’allait pas dans ce que j’avais fait. Seulement, aujourd’hui je n’arrivais à rien. J’étais face à un problème. J’avais beau retourner le tout dans tous les sens, je ne parvenais pas à obtenir ce que je voulais et c’était assez frustrant. Laissant tout en plan, je décidais d’aller me changer un peu les idées. Pour cela, j’allais grignoter un petit quelque chose à la cuisine et me servais un café par la même occasion, histoire de reprendre des forces et d’avoir un regain d’énergie pour les heures à venir car j’avais encore beaucoup à faire si je voulais rendre mon projet à mon client dans les temps, même si j’avais encore un peu de marge, j’aimais quand tout était bouclé suffisamment à l’avance, j’étais comme ça.

Après une petite pause, revenant face à mon problème, je ne parvenais toujours pas à trouver de solution. Au bout de quelques minutes de réflexion, je songeais clairement à demander de l’aide à ma fille Hestia. Elle était douée dans tout ça, bien plus que moi, et peut-être qu’elle saurait me débloquer afin que je puisse continuer. C’était quand même un comble que moi, architecte de trente-six ans, je sois « contraint » de demander de l’aide à ma fille de dix-huit ans qui en connaissait bien plus que moi sur beaucoup de sujets. J’avais peur de la déranger, mais au pire des cas elle me dirait qu’elle avait autre chose à faire et je retournerais seul face à mon problème. Je frappais doucement à la porte de sa chambre, en espérant qu’elle ne dormait pas ou bien qu’elle avait ses appareils et qu’elle m’entendrait frapper. Je patientais à la porte attendant une réaction, j’aviserais au bout de quelques secondes si toutefois je n’avais pas de réponse.

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Dernièrement, Hestia passait son temps dans sa chambre. Depuis que sa mère avait été mise au courant par rapport à ses appareils, elle ne voulait pas trop que ça devienne la grosse discussion du jour, elle ne savait même pas si son père était au courant du fait que sa fille avait trop attendu avant de dire que ses appareils lui faisaient un mal de crâne. Ses parents parlaient tous les deux la langue des signes, chose totalement normale d’un sens, leur enfant aîné était atteint d’une surdité partielle et les médecins avaient prévu que celle-ci soit totale dans les années à venir. D’un sens, la petite jeune femme avait de la chance, malgré qu’elle ait perdu l’usage d’une de ses oreilles, l’autre était encore fonctionnelle, enfin beaucoup moins plus qu’elle devait utiliser plus d’énergie et son tympan commençait à en prendre un coup à force. C’était pour ça qu’elle avait des appareils. Elle était jeune, et elle avait peut-être des chances de dire non à tout ce que les autres médecins avaient dit. D’un sens, elle était sourde, mais elle était aussi surdouée. Elle en avait ramené de nouvelles choses dans la vie des jeunes parents, elle avait quand même sauté rapidement 3 classes en tout, elle avait fini le lycée à 15 ans quand même, assez difficile de laisser partir la petite première à l’université alors qu’elle n’était pas encore majeur ! Maintenant, du haut de ses 18 ans, Hestia était une jeune femme accomplie, elle faisait tout ce qu’elle faisait sans une audition parfaite et avec le cerveau en béton qu’elle avait !

Quand elle ne portait pas ses appareils et qu’elle était dans sa chambre, elle avait réussi à créer un petit système pour qu’elle soit quand même au courant quand on entrait dans sa chambre ou quand on toquait à sa porte. C’était ce système qui l’avait aidé souvent, surtout avec son petit frère qui ne comprenait pas toujours que sa grande sœur ne puisse pas entendre comme le petit garçon qu’il était. Elle était concentrée sur un bouquin quand elle comprit qu’on venait de frapper à sa porte, levant doucement la tête pour regarder vers la porte, c’était une bonne chose d’avoir mis son bureau en face de la porte, en face d’elle surtout. Elle se leva alors avant d’aller ouvrir la porte pour tomber nez à nez avec son père qu’elle croyait pris par un projet important.

« Coucou papa. Désolé, j’ai pas mes appareils, je sais pas si maman t’a dit pour ceux que j’ai, ils commencent à me faire mal au crâne donc j’ai bientôt rendez-vous pour en avoir d’autre. Tu as besoin de quelque chose ? »

Même si elle pouvait dire tout ça à voix haute, elle préférait quand même le signer, histoire de ne pas se tromper dans sa prononciation sans le savoir.

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Il n'y a pas de honte à demander de l'aide à son enfant.

feat. @hestia belloua :coeur:

Bien que je n’étais pas aussi douée que Gabriella pour la langue des signes, je ne m’en sortais pas trop mal. Disons que je parvenais plus facilement à comprendre qu’à m’exprimer réellement. Je faisais de mon mieux, ma fille le méritait bien, mais quand c’était trop dur pour moi, je ne savais pas faire autrement que de parler. Je savais qu’elle avait cette capacité à lire sur les lèvres alors si je perdais patience parfois, elle saurait tout de même me comprendre. Je n’avais pas attendu longtemps à la porte avant que cette dernière ne s’ouvre devant moi. Puisqu’elle avait ouvert et ne m’avait pas dit d’entrer, j’en concluais alors qu’elle ne devait pas avoir ses appareils, ce qu’elle me confirmait rapidement. Je m’en voulais un peu de ne pas avoir songé qu’elle aurait pu ne pas avoir ses appareils du fait que ces derniers la faisaient souffrir. Elle en avait parlé à Gabriella qui me l’avait dit ensuite. J’esquissais un petit sourire quelque peu gêné, évidemment je le savais mais simplement je n’y avais pas songé un instant. Je hochais doucement la tête. « Je sais ma chérie. » J’avais prévenu que j’étais sur un dossier important et que ça risquait de me prendre un petit moment et que si c’était possible j’aimerais ne pas être dérangé. Mais évidemment, si quiconque de ma petite famille avait besoin de moi, le travail passait en second plan, ça avait toujours été le cas et ça ne changerait jamais. Elle me demanda ensuite si j’avais besoin de quelque chose, elle se doutait donc que je n’étais pas venu frapper à sa porte par hasard. Je devais avouer que cela me gênait un peu que de solliciter ma fille quand je bloquais sur certain point dans mon travail, parce qu’elle n’avait pas que ça à faire et que je devais me débrouiller seul, mais elle m’avait toujours assuré que ça ne la dérangeait pas. Elle était très intelligente et talentueuse, rien ne lui résistait, pas même ce petit problème que je tentais de résoudre depuis des heures durant… « Tu me connais trop bien ! » lui répondis-je en lâchant un petit rire. « J’ai un petit soucis avec mon dossier, je me disais que peut-être tu aurais une solution ? » Je m’en voulais de ne pas toujours signer avec elle mais malgré que c’était la façon la plus simple d’échanger avec Hestia, ce n’était pas ce avec quoi j’étais le plus à l’aise. « Tu as quelques minutes à m’accorder ? » Toutefois, j’essayais de prendre sur moi et d’utiliser la langue des signes le plus possible même si ce n’était pas toujours franchement naturel pour moi. Malgré sa surdité, je ne voyais pas du tout ma fille comme ayant un handicap alors j’avais parfois du mal à m’y faire.

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langue des signes

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Elle était bonne pour s’adapter à la situation et à la condition de chacun. D’un côté sa mère était très bonne dans la langue des signes, elle avait réussi à acquérir cette connaissance de la langue très rapidement pour pouvoir s’adapter à elle. Et d’un autre côté, grâce à son père, Hestia savait lire sur les lèvres de manière parfaite. Son père n’était peut-être pas le meilleur dans la langue des signes, sa patience pouvait être un vilain défaut, mais il savait prendre le temps nécessaire pour se faire comprendre de sa fille quand il n’arrivait pas à signer pour qu’elle puisse lire ses lèvres et comprendre parfaitement ses paroles. C’était la même chose avec Hayden, ce n’était qu’un enfant qui ne pouvait pas parfaitement parler la langue des signes et il savait qu’il devait parler calmement avec Hestia quand elle n’avait pas ses appareils. « Je sais ma chérie. », elle se mit doucement à sourire devant son père après lui avoir dit pour ses appareils, même si elle savait très bien qu’il devait être au courant, c’était son père après tout ! Elle savait très bien que son père n’était pas du genre à venir surtout quand il avait un grand travail à faire et qu’il l’avait annoncé en début de journée pour qu’il ne soit pas déranger. Et puis les membres de la famille savaient aussi qu’il ne fallait pas déranger Hestia quand elle était dans sa chambre, le plus souvent la tête dans les bouquins. Enfin, là, elle avait surtout la tête dans les nuages. « Tu me connais trop bien ! », elle se mit doucement à rire en comprenant ce qu’il venait de dire, elle pouvait entendre le rire de son père de son oreille qui ne présentait pas de surdité profonde. « J’ai un petit soucis avec mon dossier, je me disais que peut-être tu aurais une solution ? », son père avait besoin d’elle pour son travail ? Elle lui avait toujours dit qu’elle ne se sentait pas gêner s’il venait à elle pour qu’elle l’aide. « Tu as quelques minutes à m’accorder ? »

« Bien sûr que je vais venir t’aider papa, je vais quand même pas te laisser t’arracher les cheveux jusqu’à en devenir chauve, maman ferait une crise cardiaque si c’était le cas ! »

Bien qu’elle pouvait être du genre à grogner quand ses parents étaient sur elle trop souvent à son goût, elle restait toujours la première née des Belloua, la petite fille à ses parents. Alors, quand elle ferma la porte de sa chambre derrière elle, elle attrapa le bras de son père avant de la regarder.

« Mission sauvetage de papa en détresse ! »

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Il n'y a pas de honte à demander de l'aide à son enfant.

feat. @hestia belloua :coeur:

J’étais absolument fier de ma fille Hestia et de tout ce qu’elle avait pu accomplir jusqu’à aujourd’hui, et ce malgré ce handicap, cette surdité depuis sa plus tendre enfance. Il était certain que ça n’avait pas toujours été simple et que malgré sa force de caractère, comme tout le monde, elle avait eu des coups de mou mais elle était toujours parvenue à reprendre le dessus. Honnêtement, je ne savais pas comment elle faisait pour parvenir aussi bien à s’adapter à tout le monde, alors que ce serait plutôt l’inverse qui devrait se produire. Evidemment qu’elle n’avait pas le choix que de vivre avec ce handicap, mais je ne savais vraiment pas comment je ferais à sa place. J’étais tellement épaté par ce que cette jeune femme de dix-huit ans avait pu faire depuis sa naissance. J’avais beaucoup appris grâce à elle, et notamment que le handicap, même s’il nous rendait différent, n’était pas un fléau. Et si ce n’était pas toujours facile de vivre avec, nous vivions toutefois dans un monde où beaucoup de choses existaient pour rendre les handicaps moins handicapants. Bien que je n’étais pas aussi doué qu’Hestia et Gabriella dans la langue des signes, je me débrouillais plutôt pas trop mal quand même. Evidemment qu’il faudrait encore que je fasse des efforts pour être plus à l’aise en langue des signes, déjà pour Hestia, et aussi parce que je ne doutais pas que ça puisse être vraiment utile au quotidien. Même par mon métier, ce serait un plus pour moi que de maîtriser totalement cette langue si j’étais confronté à des clients sourds et muets. Sur un point, Hestia et moi étions un peu pareils, disons que lorsque l’on travaillait, on aimait pouvoir le faire tranquillement sans être dérangés afin de pouvoir nous concentrer à fond sur ce que l’on faisait. Mais évidemment il nous arrivait de faire des exceptions quand c’était nécessaire. Bien sûr que je me sentais un peu mal de l’avoir dérangée alors qu’elle était tranquillement dans sa chambre à s’occuper tandis que je savais pertinemment qu’il ne fallait pas la déranger dans ces moments-là. Mais ma fille était géniale, je me doutais qu’elle ne m’en voudrait pas. D’autant plus que je venais la déranger parce qu’elle était la seule à pouvoir me sortir de ce pétrin dans lequel j’étais avec ce dossier sur lequel je travaillais depuis le début de la journée et sur lequel je bloquais. Je ne pu m’empêcher d’éclater de rire à ce que venait de me dire Hestia en langue des signes. Même s’il n’y avait pas l’intonation de la parole, elle avait dit ça avec l’intonation dans les gestes et ça avait tout autant d’impact. « C’est pas faux. On va éviter le carnage ! » répondis-je simplement une fois le petit fou rire passé. Hestia pouvait sûrement penser que nous étions parfois un peu trop sur son dos avec Gabriella mais c’était simplement parce que c’était notre bébé qui avait tellement grandit, on voulait simplement la protéger de tout ce qui pourrait lui faire du mal, et sans doute que parfois on avait du mal à accepter qu’elle ait grandit si vite. Notre bébé n’en était plus un, c’était une jeune femme désormais. Je souris alors que ma fille m’attrapait le bras après avoir fermé la porte de sa chambre pour m’accompagner jusqu’à mon bureau. « Merci. Heureusement que tu es là. » Nous arrivions rapidement à mon bureau et je prenais alors ce sur quoi je bloquais depuis un moment et lui tendais le tout. J’espérais vraiment qu’elle pourrait m’aider, mais au fond de moi je n’en doutais pas une seconde, plus d’une fois elle m’avait sorti de la galère alors je ne voyais pas de raison que ça ne soit pas le cas aujourd’hui. « Je t’en prie, dis moi que tu as la solution ! » J’étais presque suppliant la regardant avec un air de chien battu. Elle était mon seul espoir, mais mon plus grand aussi.

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« C’est pas faux. On va éviter le carnage ! », elle s’était mise doucement à rire en entendant les paroles de son père quand elle avait commencé à lui dire qu’il finirait avec aucun cheveu sur la tête s’il continuait à faire marcher celle-ci à plein régime. De toute manière, Hestia était là, elle avait un cerveau beaucoup plus développé que les autres, pourquoi elle ne pouvait pas juste lui servir histoire qu’il ne soit pas trop bloqué sur quelque chose qui avait l’air d’être compliqué quand elle lisait sur les lèvres de son père mais aussi sur son expression du visage qui lui faisait comprendre que c’était une vraie guerre sur ses plans. Elle était grande à présent, et même si elle était du genre à vouloir rester dans son coin parfois comme toute jeune femme de son âge, elle était quand même là pour sa famille, c’était quand même quelque chose d’important dans ce genre de circonstance. « Merci. Heureusement que tu es là. »

« Ne me remercie pas, c’est normal d’un sens, j’ai un cerveau pas comme les autres, autant que je l’utilise pour autre chose que les expériences ou même les recherches que je fais pour les études, et surtout si ça peut t’aider, autant que ça serve. »

Elle le suivit jusqu’à son bureau, là où le champ de bataille des maths était en train de se dérouler pour son pauvre petit papa. Quand il lui avait montré le problème, elle n’avait pas mis longtemps à trouver la solution, son père s’était trompé mais d’une chose insignifiante qui pouvait tout changer dans ce qu’il avait commencé à faire. « Je t’en prie, dis moi que tu as la solution ! », heureusement qu’il avait fait tout ça au crayon de mine, elle n’avait pas perdu de temps en attrapant une gomme et le fameux crayon pour résoudre ce petit problème et soulager son père qui en avait grandement besoin. Et voilà, la solution était là et elle était toute fière.

« Tu t’étais trompée dans un chiffre, juste quelque chose de tout petit, j’ai tout résolu donc maintenant je pense que tu seras tranquille pour le reste ! Qu’est-ce que c’est ? »

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