We're not who we used to be |ft Anna

C’était hier que tu avais fais la découverte de ton ex à Bowen. Owen avait été ton premier petit ami, ton premier amour, ta première fois enfin ton premier tout quoi. A l’âge de 16 ans, tu le voyais comme l’homme idéal et tu pensais finir tes jours avec lui. Mais le destin avait fait que non, et que son départ d’Angleterre définitif avait terminé votre histoire. Tu ne lui en avais pas voulu. A vrai dire, vous étiez les seuls ex à être encore amis et à vous parler sans vous battre. Tu n’avais pas de rancoeur envers le brun, tu voulais juste qu’il soit heureux et qu’il vive sa vie comme il l’entend. C’était le principal à tes yeux. Lorsqu’il t’avait envoyé un message la veille, ça t’avait fait plaisir. Et c’est pourquoi vous vous retrouviez ce soir, sur ton lieu de travail. Malheureusement, tu n’avais pas pu être de repos ce soir. Mais l’anglais avait accepté de venir te voir au Hendrix, alors que tu savais pertinemment que ce n’était pas du tout son style d’endroit. Il faisait un effort pour toi, et tu appréciais beaucoup le geste. Tu le remarquais entre mille lorsqu’il franchis la porte du bar. Un sourire s’affichait sur ton visage alors que tu étais entrain de servir deux pintes pour deux mecs au bar. « Salut, Owen ! » dis-tu avec un grand sourire à ton interlocuteur. Tu allais emmener les deux verres aux gars qui attendaient leurs consommations avant de retourner ton attention vers l’anglais. « Ça peut s’arranger » dis-tu en posant ton torchon sur le bar. Tu faisais le tour pour le retrouver de l’autre côté, alors qu’il était accoudé au bar. Et tu le pris dans tes bras. Ça faisait longtemps, vraiment longtemps, mais ça faisait du bien. T’avais un bout de chez toi ici, un repère. Malgré tes 6 ans à Bowen, tu ne te sentais pas encore vraiment chez toi. « Je suis trop contente de te voir » dis-tu en repassant derrière le bar.

Cette accolade te faisait du bien. C’est comme si tu retrouvais une part de ton pays autour de tes bras. Owen incarnait ton adolescence, ta jeunesse et ton insouciance. Et surtout c’était ton premier amour. Et c’était celui avec qui tu n’avais jamais voulu couper les ponts. Sans lui, tu aurais été perdu. Mais le temps à fait les choses et vous aviez perdu contact au fil des années. Tu n’avais même pas pensé à le contacter lorsque tu as mis les pieds en ville. Il s’installa sur le siège en face du comptoir et tu prenais un instant pour le regarder. Bordel que ça faisait du bien de l’avoir en face de toi ! Même s’il n’y avait plus d’attirance entre vous, il y avait toujours cette amitié profonde qui vous reliez. « Et pourtant, je suis bien là ! » dis-tu dans un léger rire. Mais c’est vrai que tu aurai pu choisir un millier de villes dans le monde à la place de Bowen. Mais finalement, c’est cette ville où tu avais posé tes bagages il y a 6 ans. « J’ai… j’ai appris des choses sur ma famille et je me suis engueulé avec mes parents » dis-tu dans un souffle. Il n’était pas au courant, il ne savait pas. « Ça parait bête de dire ça mais j’me suis barré parce que je pouvais plus les voir en peinture… Ah et j’ai changé de nom aussi » dis-tu simplement, un petit sourire triste sur le visage. En effet, Owen ne te connaissait que sous le nom d’Anna Brodie et depuis que tu étais en Australie, tu avais fais quelques changements à ce niveau, en ajoutant ton nom de naissance qui est Kovaleski.

Avec Owen devant toi, c’est comme si ton coeur prenait une grande bouffée d’air frais. Certes, il était ton premier amour, mais c’était aussi un de tes plus précieux ami à l’époque. Et pourquoi ça changerait ? Vous étiez toujours les mêmes et surtout, vous vous étiez séparés en restant en bon termes tous les deux. Tu expliquais alors au jeune anglais pourquoi tu étais ici et surtout pourquoi tu t’étais engueulé aussi fort avec tes parents. « C’est bien vrai… même moi j’en reviens pas de m’être autant fâché avec eux » dis-tu en haussant les épaules. Vous étiez tous les deux des petits enfant bien sage, à l’époque. Alors s’engueuler avec papa et maman, ça semblait surréaliste. « T’es le seul homme avec qui j’aurai pu me marier » dis-tu dans un rire. Non, tu penses que tu te mariera pas mais bon, il ne faut jamais dire jamais. « Bah, tu sais que j’étais adoptée » commenças-tu avec une certitude. « J’ai appris que mon adoption avait été illégale » ajoutas-tu en posant ton torchon sur le comptoir du bar. Tu prenais une respiration avant de reprendre. « Je suis née sous le nom d’Anastasia Kovaleski, à Novossibirsk en Russie. Et en plus de ça, j’ai une soeur jumelle que je n’ai pas encore rencontré et dont je ne connais pas l’identité » dis-tu en te pinçant la lèvre inférieure. C’était toujours difficile de raconter ce genre de choses. Et tu en avais toujours gros sur le coeur.

Owen était le seul gars avec qui tu aurai pu te marier, c’était certain. Il était aussi le seul garçon avec qui tu avais eu une relation durable dans le temps. Et avec qui ça avait été beau. Même si tu persistes à dire que c’est de l’histoire ancienne, elle reste quand même dans un coin de ta tête, cette relation avec l’anglais. Vous aviez été proche, il avait vécu ta première fois, ton premier baiser, ton premier tout. « La femme que tu vas épouser un jour sera tellement chanceuse » dis-tu en lui faisant un clin d’oeil. Mais tu ne savais pas à quel point ça te faisait du mal de dire cette phrase. Tu confiais alors au jeune homme la sombre histoire qui t’avait fait quitté Bowen il y a quelques années. Cette adoption illégale en Russie, où tu avais été arraché à ta famille pour de l’argent. Et le pompom, tu avais une soeur jumelle. Cette histoire sortait presque d’un vieux film nul d’action. Mais pourtant c’était la vérité. « C’est possible, oui. Ils nous ont acheté à notre famille et on est sorti du pays avec des faux papiers » soufflas-tu au jeune homme. Cette histoire te faisait encore beaucoup de mal. Owen avait lui aussi du mal à assimiler les choses. Il connaissait bien ta famille, il avait été très proche de tes parents et c’est surement pour ça qu’il trouvait ça choquant. Tu posais ton torchon sur le comptoir avant de répondre à la dernière question de l’anglais. « Ils ont jamais réussi à avoir un enfant et les procédures d’adoption duraient des années et des années. Ils ont choisi la facilité et ne m’ont rien dis » dis-tu simplement avant de reprendre. « Je suis russe et j’ai une soeur. C’est dingue, hein ? Ne t’en fais pas, j’ai mis 4 ans avant de réaliser moi aussi alors je te laisse tout le temps que tu veux » dis-tu avec un léger rire. Tu perdais tes yeux dans les siens, et tu lui posais à ton tour une question. « Parles-moi un peu de ta vie à Bowen, j’espère pour toi que c’est plus joyeux » dis-tu avec un sourire en coin.