Tout ce qu'on veut, c'est être à la maison ı Maximilian

La journée au travail t'as parue longue, atrocement longue. Et pourtant, tu n'as pas fais grand chose. Peut-être car d'ici un mois et demi, tu vas donner naissance à deux enfants et que ton ventre est aussi rond qu'un ballon de baudruche prêt à exploser à n'importe quel moment. Chaque effort te semble énorme en ce moment. Il serait temps que tu te reposes et que tu profites pleinement des semaines à venir, et c'est d'ailleurs ce que tu as prévu puisque tu vas entamer ton congé maternité. Il était temps, sans aucun doute. D'autant plus que le repos ne sera pas vraiment au programme lorsque les jumeaux seront là. C'est maintenant qu'il faut en profiter. Lorsque tu rentres chez toi, tu poses donc ton sac à main dans l'entrée avant d'aller te poser dans le canapé. Ton dos te fais un mal de chien et tes chevilles ne te supportent même plus. Alors que tu pensais être seule, tu te rends rapidement que ce n'est pas le cas puisque ton regard se pose sur l'un des hommes de ta vie, ton fils. Ah, bonjour mon chéri. Je ne t'avais pas entendu. Lui dis-tu avec le sourire afin de le saluer. Rien de plus habituel finalement, surtout que vous vous voyez tous les jours. J'espère que ça a été ta journée ? Comme d'habitude, tu te demandes ce qu'il a pu faire, étant un brin curieuse à son sujet. Le fait qu'il grandisse ne veut en aucun cas dire que tu t'y intéresses moins. Jamais, au grand jamais. Je te préviens d'avance, ce soir, on commande. J'ai pas le courage de cuisiner. Ce n'est pas seulement que tu n'as pas la foi, mais aussi car l'idée de rester debout le temps de préparer le repas te semble bien difficile à réaliser. Sauf que tu ne souhaites pas l'inquiéter pour autant. Vu le stade de ta grossesse, c'est probablement normal Ça ira mieux demain, penses-tu simplement. Surtout que ta journée sera bien moins éreintante demain. Alors que tu ressens une contraction, tu ne peux t'empêcher de grimacer un peu. Pour l'instant, rien d'inquiétant mais tu espères que ça va continuer ainsi. Le risque qu'ils arrivent plus tôt reste important et tu en as bien conscience. Intérieurement, tu pries pour qu'il s'agisse d'une fausse alerte.

D'ici environ six semaines, il est probable que tu tiendras déjà tes enfants dans les bras. Ou du moins, ça ne sera plus bien long. Le temps a filé à une vitesse folle, bien plus que tu ne pouvais l'imaginer d'ailleurs. Tu as l'impression d'avoir appris ta grossesse hier alors qu'en réalité, tu es bien plus proche de l'accouchement que de ce fameux moment où cette nouvelle vous est tombée dessus, ce moment où tu étais loin d'imaginer la suite des événements. Durant ces prochaines semaines, tu as donc envie de profiter un peu de tes proches, mais aussi de pouvoir penser un peu à toi. Te reposer va être primordial puisque ce n'est pas avec la naissance jumeaux que tu auras cette occasion. Aujourd'hui a été ta dernière journée, ou plutôt, demi journée. Tu en as profité afin de terminer quelques paperasses importantes qui ne pouvaient pas attendre. Même si ça t'as paru long, ça te fait aussi assez étrange de savoir que, demain matin, tu ne seras pas obligée de te lever pour aller au bureau. Tes habitudes sont bien ancrées depuis des années et, tout bouleverser comme ça, ça te fais plutôt étrange. Mais tu es certaine que tu t'y habitueras non sans difficultés.

Lorsque tu rentres enfin chez toi, ton premier réflexe ne se fait pas attendre puisque tu laisses ton sac à main dans l'entrée avant d'aller te poser dans le canapé. Ne serait-ce que pour essayer de décompresser, de relâcher la pression accumulée tout au long de la journée. Heureusement pour toi, c'était la dernière avant un petit moment. Ton fils ne tarde pas à te rejoindre, ses lèvres s'écrasant contre ta joue afin d'embrasser ta joue. Ce geste t'arrache un sourire, ça a toujours eu le don de te réchauffer le coeur tant ça te fait plaisir. Il a beau grandir, vous restez très proches tous les deux. La proximité avec tes enfants a toujours été quelque chose de capital à tes yeux. Ah bon ? Il ne s'est rien passé ? Bon, en soi, ce sont des choses qui arrivent mais sait-on jamais. C'était long mais ça va... C'était la dernière journée, je suis officiellement en congé maternité maintenant. Visiblement, ce n'était pas le seul geste qu'il pouvait avoir en réserve pour toi puisqu'il t'annonce qu'il s'est occupé du repas. Un ange tombé du ciel cet enfant, et dire que tu es sa mère... Il est merveilleux. Ça me fait plaisir, j'ai déjà hâte de goûter à ce que tu nous as concocté. Je suis certaine que ça va être délicieux. Et je l'avoue, tu ne pouvais pas mieux tomber... Comme il l'avait plutôt bien anticipé, tu es éreintée. Ta grimace n'est pas passé inaperçue aux yeux de ton fils qui se demande si tout vas bien. Ne voulant pas lui mentir, tu optes donc pour la seule option envisageable : la vérité. J'ai eu une contraction. Je ne pense pas que ce soit alertant pour autant. Tu vas juste devoir faire attention. Si ça se reproduit trop fréquemment, là, tu airas une raison de t'inquiéter. Cependant, tu oses espérer que ça ne sera pas nécessaire.

Avoir deux autres enfants n'étais pas au programme pour la simple et bonne raison que, vu ton âge, tu pensais que ce n'était pas vraiment quelque chose qui serait possible. Et c'est un deuil que tu avais fais il y a de nombreuses années maintenant, ne pensant quand même pas rencontrer un homme avec qui tu aurais envie d'agrandir la famille. D'un côté, ayant avorté peu après avoir quitté ton mari, tu te disais que tu allais certainement te manger le revers de la médaille à un moment donné, comme si tu avais un mauvais karma. La vie est parfois faites de surprises puisque finalement, tu es tombée enceinte par accident. Cette nouvelle a su te réjouir ainsi que ton mari à qui tu vas offrir deux beaux enfants. Tayron va pouvoir élever ses enfants à tes côtés comme il aurait dû le faire pour sa première, même s'il n'a malheureusement pas eu cette chance. Mais évidemment, ce n'est pas parce que la famille s'agrandit que tu en aimeras moins tes enfants. A tes yeux, l'amour n'est pas quelque chose qui se divise. C'est plutôt quelque chose qui se multiplie et qui s'agrandit en même temps que la famille.

Si ton fils ne semblait, au premier abord, ne rien avoir à raconter au sujet de sa journée de cours, il ne tarde pas à se montrer rapidement plus bavard. En effet, il te parle donc de cette rencontre qu'il a pu faire. Mais ce qu'il te dit ne te plait pas pour autant, ce n'est pas dans cette mentalité que tu l'as élevé. Déjà, tu sais très bien qu'on ne règle pas ses problèmes en criant. Ça ne donne jamais envie d'écouter ce que l'autre veut dire. Ensuite, j'espère que tu t'es excusée auprès de cette fille quand même ? Tu ferais mieux de réfléchir à quelque chose pour te faire pardonner auprès d'elle. Ce n'est pas parce que tu es douce et gentille que tu ne peux pas lui faire part de ton ressenti, de ton point de vue à ce sujet. Ton fils a fait le con mais il a tout intérêt à trouver un moyen de réellement s'excuser auprès d'elle. Oh, parce que tu penses que ton beau-père me laisseras faire ? How sweet. Tu es un brin naif mon chéri. Mais ce n'est pas faute de te connaître merveilleusement bien. Tu as souvent du mal à tenir en place tant tu ressembles plus à une pile électrique qu'à autre chose. Mais tu ne souhaites pas non plus que ces deux anges naissent trop tôt non plus. On ne va rien commander, on mangera ce que tu as préparé. Je n'ai aucun doute concernant le fait que ça doit être délicieux. Lui dis-tu avec douceur et sincérité. Tu ne doutes pas de ses talents à suivre une recette. Surtout que l'attention est touchante. Ton fils est vraiment très adorable avec toi et tu ne peux qu'en être reconnaissante. L'accouchement ne devrait pas être pour ce soir, mais les contractions, elles, restent douloureuse mais probablement normales pour ce stade de la grossesse de toute façon. Pour l'instant, tu évites de trop t'en inquiéter. Merci mon chéri. Installes-toi un peu près de ta mère, non? Ce n'est pas comme si tu risquais de beaucoup bouger dans les minutes qui vont suivre, le mieux étant de pouvoir te reposer un peu. La journée ayant été longue, ça n'a pas dû aider. Tu prends le cocktail qu'il t'a servi avant d'en boire une gorgée. Ça fait un bien fou.

Peu importe l'âge de ton fils, tu ne cessera jamais de le reprendre lorsque tu estimes qu'il n'a pas eu un comportement adéquat selon toi. Et c'est le cas avec cette jeune fille dont il te parle, c'est d'ailleurs pour ça que tu n'as pas tardé à réagir. À tes yeux, tes enfants restent tes petits bébés, et il est parfois bien difficile de les voir grandir. Même s'ils ont dépassés la vingtaine et que sa soeur a déjà pris son envol, ils resteront toujours tes adorables enfants et, à tes yeux, ils auront probablement toujours six ans. Surtout Maximilian qui, lui, n'a pas encore quitté le cocon familial et, intérieurement, tu pries pour que ça n'arrive pas trop tôt à ton goût. Tu as encore envie de profiter de lui et de sa présence aussi longtemps qu'il te sera donné de le faire. Et ce, même si, en ce moment précis, tu lui passes un savon. Petit, certes, mais un savon quand même. Je comprends que ça aies pu te braquer mais crier n'aide pas à te faire comprendre pour autant. Expliques lui les choses calmement la prochaine fois, d'accord. Enfin, elle a accepté ta proposition ? T'oses-tu à lui demander ensuite, curieuse d'en savoir plus. Ton fils te connait trop bien puisqu'il est déjà persuadé que tu vas chercher un peu d'action dans les semaines à venir. Il faut admettre que tu n'es pas du genre à apprécier ne rien faire. C'est même très compliqué pour toi mais avec la grossesse, il le faut. De plus, tu n'es pas certaine que ton mari te laisses faire tout et n'importe quoi. Vu ton énorme ventre, la première chose dont tu as besoin, c'est de repos. Pas de chercher de l'action en participant à une émission quelconque ou autre chose. Il me semble que tu en parles beaucoup ces derniers temps ! Déjà la dernière fois, tu insinuais que je pourrais participer à une émission de cuisine... J'espère sincèrement que tu n'es pas en train d'imaginer un plan foireux ? Et Tayron va probablement préférer que je me repose pour l'instant. Dis-tu en espérant calmer l'imagination débordante de ton fils jusqu'à la fin de ta grossesse. Après ? Tu ne sais pas encore quelles excuses tu devras lui sortir afin de calmer son imagination débordante, mais tu vas certainement devoir te renouveler. Paraître à la télé ? Non, certainement pas. Tu n'as rien à y faire et, de plus, tu dois avouer être timide. Ça te foutrais la pétoche. Crois en toi, tu veux ? Ça va être bon. Visiblement, tu es plus optimiste que lui à ce sujet alors que tu n'y as même pas encore goûté. Face à ce sourire moqueur, toi, tu réponds au premier degré. Bien évidemment ! Forcément qu'il t'as manqué tant que ça. A ton tour, tu bois un verre, ta main libre venant se poser contre son épaule. Cependant, tu n'es pas certaine de comprendre ces derniers mots. Pourquoi dit-il ça ? Qu'est-ce qui va te manquer exactement ? Tu sais, on aura toujours du temps à passer rien que tous les deux. Ça ne changera rien entre nous. Ton coeur est suffisamment grand pour tous les aimer, et tu auras toujours du temps pour chacun de tes enfants.

L'éducation que tu donnes à ton fils a toujours été basée sur la bienveillance et la gentillesse, autant dire que tu es donc assez surprise de la façon dont il a traité cette pauvre jeune fille dont il te parle. Heureusement pour son matricule, il s'est visiblement rattrapé comme il le fallait. Du moins, suffisamment pour qu'elle accepte son invitation et c'est une bonne chose puisqu'il aura donc l'occasion de lui montrer que c'est quelqu'un de bien. Bien. Et tu as intérêt à mieux te comporter avec elle cette fois. Irréprochable sur toute la ligne ! Entendu ? A l'entente des propos de Max, tu commences vraiment à te dire que ton fils te prend pour une imbécile. Il s'imagine vraiment que tu es capable d'avaler de telles excuses ? Quand elles sont plus crédibles, éventuellement mais là c'est tout bonnement impossible ! Mouais. J'en dis surtout que l'idée t'as potentiellement effleuré l'esprit avant de renoncer car tu t'es heurté à un mur. Dis-tu en haussant les épaules, persuadée qu'il ne le fera donc pas puisque tu lui as bien fais comprendre que tu n'étais pas trop partante. Les caméras, les strass et les paillettes, très peu pour toi. Ensuite, tu rebondis sur les propos de ton fils qui avoue que ça allait lui manquer. Ce n'est pas pour cette raison que je n'aurais plus de temps pour toi, même si tu sais te débrouiller. Ce sera une organisation à avoir mais on y arrivera. Je veux toujours passer autant de temps avec toi. Lui dis-tu avec le sourire. Evidemment, il reste ton fils et lui aussi, il a besoin de toi, même s'il est capable de se gérer seul sur un tas d'aspects. Suite à sa question, tu lui réponds avec un hochement de tête, te levant à ton tour dans le seul but de rejoindre la cuisine pour goûter à ce fameux plat qu'il a concocté.

S'il y a un point sur lequel tu as toujours placé toute ton attention, c'est que ton fils puisse différencier le bien du mal et qu'il soit tout l'opposé de son père. Jamais tu n'aurais pu tolérer qu'il sombre dans l'alcoolisme ou qu'il devienne violent avec les femmes. Maximilian est quelqu'un de bien, tout ce que tu souhaitais pour lui. Tu n'as jamais eu d'attentes restrictive à l'égard de tes enfants, ne faisant pas partie de ces mères pour qui c'est "tu deviendras avocat ou médecin sinon rien". Tes enfants ont toujours eu l'opportunité de s'épanouir et d'être soutenu, qu'importe les choix qu'ils ont pu faire. Malheureusement, tout le monde n'est pas comme ton fils et tu réalises bien la chance que tu as d'avoir quelqu'un d'aussi merveilleux que lui comme enfant. Tu es tellement fière de lui, de celui qu'il est devenu. Je n'ai pas encore de preuve serait plus exacte ! Mais te connaissant, je suis certaine à 200% de ce que j'avance. Oui, tu es persuadée qu'il a dû y songer pour autant en parler. Par contre, ce que tu es loin d'imaginer, c'est qu'il n'y a pas seulement songé mais qu'il est allé jusqu'au bout de cette idée folle. En même temps, comment pourrais-tu seulement te dire que oui, c'est une option ? Rien ne te laisse penser de telles choses mais tu n'es pas au bout de tes surprises avec lui. C'est bien le fils de sa mère. Oui, tu peux être du même genre que lui et c'est l'un de vos nombreux points communs. Je me reposerais, promis. Dès qu'on aura tous pris nos marques, ce sera bien plus simple et on trouvera toujours du temps pour nous deux. Que ce soit des petits moments simples ou même une petite sortie, pourquoi pas ? Les possibilités ne manquent pas, c'est un fait. Après ça, tu files donc t'installer afin de goûter à ce fameux plat qu'a pu te préparer ton fils, lui adressant un immense sourire. Merci mon chéri, bon appétit ! Dis-tu avec beaucoup de joie, goûtant ensuite à ce plat qu'il a parfaitement réussi. Tu le trouves délicieux.