| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| you don't have to say what you did (emilius) | |
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Invité | Sujet: you don't have to say what you did (emilius) Jeu 07 Oct 2021, 01:01 | |
| Il y avait moins de soixante-douze heures comptées sur l'horloge depuis l'arrivée d'Emily à Bowen. Soixante-douze heures qu'elle ne s'était pas réellement assise. À peine arrivée, à peine ses sacs posés chez Alba, la raison de sa venue à Bowen l'avait tenue bien occupée. Un mandat, trente jours. Il n'y avait pas une minute à perdre. Emily ne comptait pas décevoir son employeur. Si on lui avait donné un délai serré, c'était parce qu'elle avait su prouver, avec les années, qu'elle était en mesure d'y arriver. En même temps, mis à part le boulot, la vie d'Emily n'était pas tellement remplie. Encore moins depuis qu'elle était de retour dans l'équipe des célibataires. Son travail prenait, par dépit, tout son temps.
Ce soir, les choses n'avançaient pas comme elle le voulait. Elle n'arrivait pas aux résultats escomptés dans ses tests sur les eaux, les échantillons étant soit trop faibles ou seulement de mauvaise qualité. Tous les tests qu'elle y apportait ne résultaient à rien. Et il était trop tard pour les recommencer, toute cette procédure allait devoir attendre au lendemain. Un long soupire s'extirpa de ses lèvres alors qu'Emily passait ses mains contre son visage après avoir déposé ses lunettes de protection sur le bord du plan de travail. Elle accrocha ensuite sa veste avant de s'exiler vers la maison. Du moins, c'est ce qu'elle s'était dit. Une bonne nuit de sommeil avant de repartir sur une nouvelle journée d'analyse. Mais sur la route vers la demeure d'Alba, elle se laissa emporter par l'ambiance d'un jeudi soir à Bowen, des terrasses des bars animées. Tout à coup, un verre de gin tonic lui ou quoi que ce soit d'autre lui faisait envie.
Elle choisit entre les différents bars de la ville, sans vraiment le connaître. Il fallait bien dire que la blonde ne connaissait pas grand-chose de Bowen, excepté ce que son amie lui avait raconté. En ce qui concernant les bars, les endroits à visiter et tout ça, elle était encore tout à fait novice. Et le resterait sans doute. Trente jours, son mandat ne durait que trente jours. Le Elm Street, bar qu'elle choisit à l'aveuglette, était assez plein. Ça lui prit d'ailleurs quelques essais de main levée pour commander son premier verre. Le barman, un brun dont les mèches de cheveux rebelles volaient sur son front, finit par lui servir un verre. On voyait dans ses yeux qu'il était désolé du temps d'attente, Emily lui sourit en guise de pardon. Et elle disparut dans la foule, se trouvant un endroit où discuter avec des locaux pour en apprendre plus sur cette ville qu'elle ne connaissait pas.
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Marcus O'Brian MESSAGE : 2521 ICI DEPUIS : 12/01/2016 COMPTES : Léo, Asher, Charlize & Sara CRÉDITS : @soeurs d'armes
STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme | Sujet: Re: you don't have to say what you did (emilius) Jeu 07 Oct 2021, 23:06 | |
| Ce n'était pas la soirée, pas du tout ! Tout allait de travers, ça avait commencé par un coup de téléphone de Leo qui était malade, elle ne pouvait pas venir. Marcus lui avait dit d'aller voir le médecin et de se reposer, il n'avait rien ajouté, pourtant il espérait que ce n'était pas une énième gueule de bois monumentale, il la connaissait, elle n'était jamais malade, par contre elle buvait trop et parfois il la sentait au bord du gouffre, de plus en plus même. Il s'était dit qu'il passerait la voir en fermant le bar, peu importe l'heure, pour s'assurer qu'elle n'allait pas trop mal, au fond, elle l'inquiétait cette gamine. Et puis évidemment c'était ce soir là que le tout Bowen avait choisi pour se presser dans ces murs, le Elm ne désemplissait pas, il ne savait plus où donner de la tête. On était jeudi soir, c'était plutôt logique, mais ça faisait un moment que O'Brian n'avait pas passé une nuit à courir de cette façon, sans compter son fut de bière qui avait fait des siennes, deux verres qu'il avait cassé en essayant d'aller plus vite que la musique et les clients qui s'impatientaient devant le comptoir. Néanmoins il fallait admettre que le barman adorait ça, l'agitation, la foule dans son bar, les vapeurs d'alcool dans la moiteur de la nuit. Dans ces moments-là il se sentait vivant et ça se voyait, il gardait le sourire en toutes circonstances, il avait toujours un petit mot pour les habitués et aussi les nouveaux alors malgré l'attente et les quelques réflexions, tout finissait par passer dans un éclat de rire. Il voulait que son bar soit à son image accueillant et agréable, c'était plutôt réussi. Quand cette blonde inconnue débarqua au milieu de la foule, il ne la remarqua pas tout de suite, elle était noyée dans la masse. Pourtant lorsque leurs regards se croisèrent il sentit un courant électrique le traverser. Une seconde, rien de plus, le temps de lui servir son gin avec un sourire contrit, désolé pour l'attente et elle disparut au fond du bar sans se retourner, brisant ce premier contact si particulier. Le reste de la nuit s'enchaîna comme elle avait commencé et ce ne fut que deux heures plus tard, à vue d'œil, que le Elm commença à se vider. Ne restaient que quelques petits groupes discrets. Il remarqua la blonde de tout à l'heure qui sortait des toilettes et commençait à se diriger vers le fond de la salle, il l'apostropha alors, son torchon sur l'épaule, sa mèche rebelle dans les yeux. Vos amis sont parti fumer dehors, je crois. Il espérait qu'ils ne l'avaient pas simplement lâchée sans rien dire, ça ne se faisait pas. En se retournant elle braqua à nouveau son regard azur sur lui et il se sentit un peu con face à cette femme qui dégageait ce quelque chose d'intimidant. Lui qui était pourtant rarement impressionné, il en perdait son verbe et se contentait d'un sourire en coin un peu niais.
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| | | Invité | Sujet: Re: you don't have to say what you did (emilius) Ven 08 Oct 2021, 03:25 | |
| Dans l'inconnu résidait la curiosité d'Emily qui avait réussi à s'intégrer à un groupe de gens. Des hommes et des femmes plus âgés qu'elle, certains mariés, d'autres dans des situations relationnelles complexes qui demanderaient sans doute plus qu'une discussion autour d'un verre pour tout bien saisir leur particularité. Emily, elle n'avait pas tout ce temps, celui qui lui permettrait d'approfondir les discussions. Alors elle écoutait, souriait, s'intéressait, posait des questions et profitait de la chaleur du Elm Street qu'elle ne connaissait pas du tout, ni de nom ni de réputation. Elle ne manquerait pas de dire à Alba qu'elle ne lui avait pas parlé de cet endroit plus tôt, d'ailleurs, dès qu'elle rentrerait à la maison.
Entourée de toutes ces personnes chaleureuses, on aurait pu croire qu'elle ne se sentait ni home sick ni seule. Et pourtant.. Pourtant. Elle écoutait, sourire aux lèvres, mais quelque part cette soirée lui rappelait qu'elle était, pour les trente prochains jours, toute seule. Il y avait Alba et son petit Jonah, évidemment, mais tous les deux avaient aussi leur petite vie et il ne fallait pas perdre de vue qu'Emily n'avait pas, non plus, le loisir d'être à Bowen en vacances. Elle avait un but précis avant de retourner vers Brisbane reprendre le cours de sa vie, où, finalement, elle se sentait tout aussi seule.
Force de caractère principale chez la blonde, capacité de faire omission des sentiments négatifs pour ne montrer qu'une carapace de femme forte et résiliente, la soirée avait été douce, remplie de rires par moments et d'une liste, sur son téléphone, d'endroits à visiter à Bowen si le temps le lui permettait. Mais la soirée tirait à sa fin. Ces locaux ne comptaient pas passer toute la nuit au Elm Street. Quelques-uns les avaient d'ailleurs déjà abandonnés alors que les autres étaient sur leur départ, sans doute. Emily en profita pour faire un tour aux toilettes, contournant le bar à son retour qui n'était, il fallait dire, pas convaincu qu'il serait réellement un retour. Et comme de fait, ils n'étaient plus. Enfin, selon le barman, ils étaient sortis fumer. Mais Emily secouait la tête. « Je pense que la soirée est terminée », confiait-elle en souriant à l'homme. Son sourire s'adoucit davantage alors que celui qui tenait le bar devenait plus discret. « Vous avez l'air d'avoir chaud », fit-elle remarquer en pointant cette mèche toujours rebelle logée sur le front de l'homme. « C'est toujours comme ça, ici? », demandait la blonde, trahissant visiblement son tourisme temporaire. Emily lâcha un petit rire nerveux, avec surprise. Le brun, imposant, ne semblait incapable de détourner le regard de ses yeux bleus. « Vous fermez bientôt? C'est le last call, vous me mettez à la porte? », gloussa-t-elle.
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Marcus O'Brian MESSAGE : 2521 ICI DEPUIS : 12/01/2016 COMPTES : Léo, Asher, Charlize & Sara CRÉDITS : @soeurs d'armes
STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme | Sujet: Re: you don't have to say what you did (emilius) Ven 08 Oct 2021, 22:06 | |
| Le Elm Street avait ses habitués, selon les jours et les horaire, les fidèles du matin, qui venaient prendre un café, dire deux mots avant de partir au travail, c'était des moments calmes où Marcus pouvait vaquer à d'autres occupations, comme vérifier son stock ou appeler des fournisseurs en même temps, tout en étant disponible pour ses clients. Il y avait les habitués du midi qui prenaient leur bière bien fraîche avec un sandwich acheté à côté, ceux-là étaient souvent pressés, préoccupés, ils n'avaient pas forcément l'envie ou le temps de discuter avec le barman. L'après-midi c'était plus calme, il arrivait même parfois qu'il n'y ait aucun client durant quelques heures. Alors O'Brian en profitait pour faire sa comptabilité ou bien se balader dans le quartier, aller voir les commerçants alentour, Eve par exemple, il était bien connu, depuis le temps, et apprécié par ses collègues. Et puis il y avait les soirées, l'agitation, la nuit, la foule des noctambules qui se heurtaient les uns aux autres, c'était ce que Marcus préférait, il vibrait pour cette ambiance là. Il se sentait bien parmi ces autres dont la plupart lui étaient connus, de près ou de loin. Pour beaucoup il n'était que le patron du Elm, le mec sympa qui concoctait de bons cocktails, qui proposait des bières de qualité ou même qui avait une oreille attentive, bienveillante. Pour lui, ses clients étaient essentiels, ils animaient sa vie, certains étaient devenus des amis, à l'image de Thomas, qui lui avait déballé des déboires sentimentaux au tout début. Il ne vivait que pour son bar il le savait, si ses amis voulaient le voir, il fallait venir le trouver au pub. Et pour être honnête ça lui allait bien comme ça, parce que derrière ses airs d'homme accessible et cool, se cachait un vrai timide, pas forcément sûr de lui, presque introverti, mais ça ne se voyait pas, quand il s'affairait derrière son comptoir. Comme si le costume de barman lui donnait des supers pouvoirs et qu'ils disparaissaient une fois le masque tombé. Avec les femmes c'était un peu pareil, au Elm il n'était capable de complimenter, de charmer, presque, mais dans la vie de tous les jours il était nulle en séduction, ça tombait bien, il ne cherchait pas à plaire ou à avoir une relation amoureuse. La femme de sa vie s'était barrée, mais elle restait la femme de sa vie. Et aujourd'hui ils essayaient de se reconstruire, ensemble, depuis le retour de la blonde. Des jolies filles, il en croisait tous les jours, O’Brian, en vérité elles étaient belles à regarder, il fallait l’admettre, mais ça ne lui faisait pas grand chose de plus, la plupart du temps. Il n’était pas totalement dénué de désirs non plus et depuis neuf ans qu’il était séparé de Elle, il avait connu quelques aventures, pourtant rien qui lui fasse perdre pieds et ce n’était pas ce qu’il voulait, de toute façon. Il lâcha un petit rire à la réflexion de l’inconnue. J’ai l’impression d’avoir couru un marathon. Qu’il répondit en dégageant machinalement ses cheveux sur le côté, c’était un tique et surtout peine perdue puisque la mèche revenait inlassablement se loger devant ses yeux, comme pour mieux cacher son regard gris bleu énigmatique. Il avait raison, elle était nouvelle en ville, ou bien de passage, du moins c’était sa première fois au Elm. C’est souvent comme ça, oui. Je ne vais pas m’en plaindre ! Mais habituellement j’ai une employée pour m’aider. Ça lui rappelait qu’il devait aller voir Leo pour prendre de ses nouvelles. Discrètement il regarda son téléphone, si elle n’avait pas envoyé de message, aucun signe. Il releva la tête et un nouveau sourire en coin se dessina, illuminant son visage avenant. Je ne me permettrais pas. J’vous offre un verre ? Pour me faire pardonner l’attente du début de soirée ! C’était plus par courtoisie qu’autre chose. Et puis le ton amusé que la blonde avait employé laissait comprendre qu’elle n’était peut-être pas pressée de partir. Gin tonic ?
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| | | Invité | Sujet: Re: you don't have to say what you did (emilius) Sam 09 Oct 2021, 05:34 | |
| Ça devait être bien d'être derrière le bar, de voir les clients et l'ambiance d'un tout autre oeil. Dans une autre vie, celle où Emily n'aurait pas choisi un train de vie aussi scientifique, peut-être aurait-elle apprécié être celle qui servait les verres devant des clients animés. Faire la discussion, sourire, s'intéresser aux autres, elle connaissait plutôt ça. Et elle le faisait avec facilité. Mais ce n'était pas tout, la blonde en convenait bien. Il fallait aussi savoir servir. Et ça, ce n'était pas sa tasse de thé. Plus jeune, alors qu'elle étudiait à la fac, elle avait été embauchée dans un petit resto de son quartier pour combler quelques quarts et se faire un peu d'argent. On racontait qu'elle avait battu le record du nombre d'heures travaillées, elle qui avait accroché son tablier à peine deux autres après avoir commencé. Si Emily avait bonne mémoire pour les technicalités des composantes chimiques, elle mélangeait les commandes et n'arrivait pas à retenir les numéros de table. Néanmoins, elle regardait l'homme avec admiration. Il semblait heureux, il lui donnait l'impression que c'était tout simple de faire ce qu'il faisait alors qu'en réalité c'était tout un boulot et il lui donnait presque envie de plaquer son contrat de trente jours pour venir tenir le bar, elle aussi. Mais on avait bien dit presque.
Il était charmant, ses mèches rebelles lui donnaient un air ténébreux et rebelle à la fois. Et quand il rit à son tour à la remarque de l'océanographe, elle se sentit automatiquement comme si elle était à la maison. Comme si elle le connaissait depuis toujours. Et pourtant, elle ne connaissait rien de lui, pas même son nom. « C'était le sprint final », ajoutait la blonde, le regardant replacer ses mèches qui ne tenaient pas en place. Look négligé, sourire mystérieux, cet homme l'intriguait bien plus qu'elle ne l'aurait cru en début de soirée, quand il courait pour servir toutes les commandes et s'assurer que tous étaient satisfaits. L'homme lui confirma alors que l'ambiance n'était pas exceptionnelle, que c'était assez usuel pour la maison. Emily hochait la tête en souriant. « Je prends note alors », affirmait-elle, se disant qu'elle repasserait bien un autre soir de son mois à Bowen. Seule ou avec Alba, si elle pouvait faire garder Jonah par son père une soirée et qu'elles puissent passer une soirée entre filles, ça pourrait être sympa. Et s'il n'était pas le seul employé, la prochaine fois, peut-être qu'elles auraient la tentation de prendre plus qu'un verre, de laisser les cocktails couler dans leur sang pour une soirée de folie comme elles en avait déjà souvent passé. D'ailleurs, ce soir, Emily avait été sage. Le réveil serait déjà dur, demain matin, lorsque les coups des sept heures moins quart sonneraient au cadran et qu'elle devrait prendre route vers l'écocentre. C'est pourquoi elle était sur son départ. Enfin, c'était ce qu'elle avait prévu. Mais l'homme derrière le bar, lui, avait d'autres plans. Il proposa un verre pour se racheter du temps d'attente, ce à quoi la blonde gloussa. Évidemment, elle ne lui en avait pas tenu rigueur. Tout de même taquine, elle saisit la perche. « Il était temps », fit-elle, sans doute un peu plus enjôleuse qu'elle l'aurait voulu. Et quand elle s'en rendit compte, elle qui n'avait pas trop cette habitude, elle s'empressa d'ajouter : « Vous saviez que le gin tonic est une invention des pirates? », fit-elle avait tout son sérieux. « Ils s'étaient rendu compte que c'était pas mal plus saint de boire cette concoction plutôt que l'eau souillée à bord. Puis, il paraît qu'il s'agit d'un super remède contre le scorbut. Mais, si vous voulez mon avis, j'en commande que parce que je suis un peu banale et ennuyeuse », fit-elle en haussant les épaules avant de rire. « Surprenez-moi donc », lui demanda-t-elle finalement, posant ses coudes contre le bar. « Emily », lâcha-t-elle. « Et j'espère que vous m'accompagnerez. »
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Marcus O'Brian MESSAGE : 2521 ICI DEPUIS : 12/01/2016 COMPTES : Léo, Asher, Charlize & Sara CRÉDITS : @soeurs d'armes
STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme | Sujet: Re: you don't have to say what you did (emilius) Sam 09 Oct 2021, 22:55 | |
| Marcus était dans son élément derrière ce bar, ça lui allait parfaitement, tout le monde s'entendait pour le dire, lui le premier, ne se voyait pas ailleurs qu'ici. Et pourtant sa carrière aurait dû être tout autre s'il avait suivi la voie qu'on lui traçait. Aujourd'hui, peu de personnes pouvaient se douter qu'il était ingénieur physique, lui-même en doutait presque, c'était une autre vie, une vie qui ne lui convenait pas. Son quotidien ne tournait quasiment qu'au tour de ce troquet, son appartement, juste en face, ne lui servait qu'à dormir, il ne quittait que rarement Bowen et pour lui, pas question de passer son temps à la plage, il détestait le sable et tous les sports nautiques. Basiquement, il ne trouvait d'intérêt que dans son bar et dans les relations humaines avec ses clients. On lui disait souvent qu'il en faisait trop, qu'il y laisserait sa peau. Et pourquoi pas ? Était-ce une si mauvaise chose ? Il n'avait plus de famille, pas d'enfant, une situation amoureuse encore bancale. Le seul en qui il devait se préoccuper autre que lui c'était Newton, son chat. Il hocha la tête à l'intention de la blonde. J'avoue que je ne suis pas très sportif ! Et surtout pas la course à pied ! Le seul sport qu'il concédait à faire c'était la musculation, pas tant pour sculpter son corps que pour garder une forme physique, il ne voulait pas flancher, son mériter était prenant, intense, il devait toujours être en d'attaque. Néanmoins, au fur et à mesure du temps, il s'était pris au jeu de voir son corps se transformer et se dessiner, sans être musclé à outrance, loin de là. Marcus ce n'était pas le genre d'homme qui faisait trop attention à lui, il n'allait voir le coiffeur que quand ça devenait critique, quand il commençait à recevoir trop de réflexions ! Généralement, le matin il attrapait les premiers vêtements qui venaient dans son armoire, un peu toujours son éternel jean un peu usé et un t-shirt, ou un polo, quand il voulait faire un effort. Il ne passait pas beaucoup de temps à se regarder dans une glace, mais parfois il devrait peut-être le faire un peu plus. Il sourit un peu plus franchement alors que la jeune femme s'approchait du comptoir en le taquinant, presque séductrice. Elle restait. Quelques personnes s'approchaient de la porte et le saluerent en quittant le bar, il leur fit un signe de la tête, bientôt il ne resterait que cette femme et lui, mais c'était déjà comme s'ils étaient dans leur bulle. Les pirates étaient des visionnaires ! Et puis il valait mieux éviter le scorbut, je les comprends. Cette anecdote l'amusait et l'intriguait beaucoup, elle avait de la conversation et au moins un peu de culture, de quoi piquer la curiosité du barman. Il n'y a rien de banal à commander un gin tonic, c'est une valeur sûre, vous arrivez dans un bar inconnu, pas évident de savoir si le barman est bon ou non, s'il vous concoctera un bon cocktail ou un breuvage infâme. Ça montre juste que vous êtes prudente, pas forcément ennuyeuse. Il haussa les épaules, ça lui semblait logique, en fait, avec le temps il savait cerner les gens. Après une seconde d'hésitation, il attrapa un verre à bière et servit un liquide brun surplombé d'une belle mousse ambrée à celle qui s'était finalement présentée. Je ne sais pas si c'est très original, mais j'imagine qu'on aurait pas pensé vous servir une bière. Pourtant celle-ci a des notes intéressantes, elle est forte tout en vous surprenant par sa douceur. Il sourit, on aurait presque dit qu'il allait la décrire comme on parlerait d'un grand vin. Il se servit un verre à son tour. Et puis si je veux pouvoir vous accompagner, avec la fatigue, il vaut mieux que ce soit avec une bière. Les deux pintes face à eux, il leva la sienne. Bienvenue à Bowen Emily. Moi c'est Marcus. Il avala une première gorgée en la regardant, pas forcément séducteur, du moins ce ne serait pas volontaire, plutôt curieux, intrigué, vraiment. Ce n'était donc pas vos amis, tout à l'heure ? Il le comprenait alors, qu'elle avait simplement dû sympathiser avec le groupe, elle semblait facile à aborder et avenante.
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| | | Invité | Sujet: Re: you don't have to say what you did (emilius) Dim 10 Oct 2021, 05:40 | |
| Les yeux de la blonde détaillèrent les bras de l'homme alors qu'il ne se décrivait pas comme un sportif. Elle aurait pu faire une réplique, mais elle se retenue. Quelque chose lui disait de ne pas entrer sur ce terrain-là, un je-ne-sais-quoi. Elle se contenta de sourire, moqueuse, ajoutant un petit « Je vois » amusé en relevant le regard vers ses yeux pour finalement remarqué qu'ils étaient bleus. Emily le regarda un instant, dans les yeux, sans ajouter quoi que ce soit, un sourire un peu con aux lèvres. Bleu, moins bleu que les siens, mais qui semblaient tout de même cacher toute une histoire. Les yeux étaient la plus charmante partie du corps des humains, pensait Emily. Ils avaient cette force parlante de transmettre des informations que les mots ne pouvaient dire. Ils étaient la fenêtre de l'âme. Le reflet de ce qu'on n’osait pas toujours communiquer. Le regard du barman était parsemé de petites rides d'expressions, celles qui voulaient dire qu'ils souriaient souvent. À ses clients, surement, peut-être à une femme. Au fond, Emily ne savait rien de lui, rien de sa vie, et elle s'était surprise tout de même à l'imaginer d'abord seul, typique portrait des gens de bars, puis sans doute en couple, marié peut-être même, avec des enfants et un chien. Le type de vie bien rangée et calme, ce que Bowen lui inspirait. Rien à voir avec elle, encore célibataire à trente-quatre ans, jamais mariée et, sans doute, condamnée à vivre seule puisqu'elle ne savait enfanter. Alors elle faisait ce qu'elle savait faire de mieux : faire la discussion le sourire aux lèvres. « Prudente, vous dites », ajoutait-elle à l'explication de l'homme, le ton toujours taquin. « Vous avez raison, vous devez encore faire vos preuves », soufflait-elle dans l'attente de la surprise qu'elle lui avait demandée pour sortir de la banalité du gin tonic qu'elle lui avait commandé en début de soirée. Petit à petit, le bar s'était vidé sans vraiment qu'elle s'en rende compte, bien trop absorbé par ce début de conversation qu'ils avaient entamé. Mais alors qu'il déposait devant elle une bière ambrée dont le malt laissait un effluve délicieux se guider jusqu'à ses narines, Emily adressa la salle du regard. Plus un client. Et si d'ordinaire elle aurait été prudente et ne serait pas restée seule avec un homme qu'elle ne connaissait pas, quelque chose lui dictait que cette conversation qui venait de naître ne devait pas se terminer, pas comme ça, pas de cette façon. « Vous décrivez la bière ou la demoiselle? », demandait-elle alors en se retournant vers lui tout en attrapant le verre pour le porter devant eux. « Je vous fait donc veiller tard, quelle impolitesse », plaisantait la blonde avant de porter à son tour son verre à ses lèvres pour se laisser surprendre par les saveurs. « Vous aviez raison, c'est la douceur que l'on goutte le plus. »L'océanographe redéposa son verre contre le comptoir du bar où le verre y avait laissé un cerne d'eau. ses doigts frôlaient le cerne, d'où elle y dessinait sans trop s'en rendre compte des motifs. « Non, mais je dois dire que vous avez une sacrée clientèle ici », affirmait Emily avant de préciser ce qu'elle était venue faire ce soir au Elm Street. « Je ne suis que de passage », précisait-elle, « mais je dois dire que je suis agréable surprise par les lieux. Laissez-moi deviner, le patron, c'est vous? » Elle aurait parié sa main au feu qu'il était propriétaire des lieux, quelque chose dans sa façon de tenir le bar, dans son attitude, lui laisser comprendre que cet endroit, c'était plus qu'une façon de gagner de l'argent pour lui. Que ce Marcus aux mèches rebelles avait véritablement le coeur au centre de cet endroit.
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Marcus O'Brian MESSAGE : 2521 ICI DEPUIS : 12/01/2016 COMPTES : Léo, Asher, Charlize & Sara CRÉDITS : @soeurs d'armes
STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme | Sujet: Re: you don't have to say what you did (emilius) Lun 11 Oct 2021, 23:27 | |
| Se pourrait-il que cette femme, cette inconnue, réveille quelques réflexes primaires chez cet homme qui était toujours dans le contrôle ? Et pourquoi elle, surtout, pourquoi elle et pourquoi maintenant ? Les réponses ne seraient sûrement pas aussi simples à trouver, mais peut être, déjà, parce que c'était bien une parfaite inconnue, ce qui n'était pas si commun, au Elm Street. Ici se croisait beaucoup de monde, mais pour la plupart d'entre eux c'était des habitants de la ville, des habitués, qui poussaient la porte de ce bar comme on pousserait celle de la maison. On s'y sentait bien, dans ce pub, c'était douillet et chaleureux, feutré et intime. On pouvait s'y montrer, au comptoir, comme s'y cacher dans les petites alcôves du fond. Si quelques touristes s'invitaient aussi, régulièrement, ce n'était pas la majorité, simplement parce que ce bar ne possédait pas de terrasse et dans une station balnéaire comme Bowen, ça n'attirait pas les étrangers. Pour être honnête ça lui convenait très bien, à Marcus, il aimait l'atmosphère de son antre telle qu'elle était. Peu d'étrangers, donc, et encore moins de femmes seules, elles préféraient le bar de la plage où les autres, à ce pub sombre où ne se retrouvaient quasiment que des groupes d'amis. Alors ça avait de quoi l'intrigue, O'Brian, que cette femme se soit retrouvée là ce soir. Ça et son regard perçant qui le détaillait sans s'en cacher. Elle se moquait visiblement de sa réflexion sur le sport sans qu'il comprenne vraiment pourquoi, pourtant s'il faisait un peu plus attention à lui, il comprendrait qu'on devinait ses bras saillants et sa carrure athlétique. Ses yeux accrochèrent le regard intrigué du barman et durant une ou deux secondes, il sentit l'envie de se noyer dans ce bleu. Pas de quoi le bouleverser, du moins qu'il se disait, pas de quoi en faire un monde, pourtant il chercha rapidement à faire la conversation, ce qui évita une certaine gêne. Heureusement pour lui, la jeune femme avait de la conversation. Et elle était joueuse. De la façon la plus naturelle, sans chercher à faire dans la démonstration, il la rassurait sur son choix de boisson. Mais visiblement elle n'était pas convaincue et Marcus laissa échapper un rire qui fit s'animer son regard. On ne vous impressionne pas facilement ! Une fois son laïus fait sur la bière, il ne s'attendait à nouveau pas à cette réponse. Il ne connaissait pas suffisamment cette Emily pour se permettre de dire qu'elle était intéressante. Et pourtant, peut être qu'inconsciemment elle lui avait inspiré ce choix. Il failli bafouiller quelque chose qui l'aurait définitivement coulé mais se contenta d'un sourire en coin, au moins aussi enjôleur que celui qu'affichait la blonde, tout en baissant la tête. Sa mèche rebelle vint se loger dans ses yeux, heureusement qu'une nouvelle fois elle relançait la conversation. Il ne savait pas bien ce qui lui arrivait, O'Brian, mais il n'était clairement pas dans son état normal. Je suis un oiseau de nuit vous savez. Lui aussi but une gorgée, cette bière il la connaissait bien, ce soir elle avait pourtant une saveur particulière. Ne vous y fiez pas, elle peut facilement vous tourner la tête ! Elle n'était que de passage, qu'elle disait en dessinant de ses doigts fins des formes abstraites sur le bois brut, il observait ce geste anodin, parfois il la regardait elle, à la dérobée, elle était d'une beauté indécente. Elle n'était pas là pour rester et quelque part au fond de lui ça lui foutu un coup, sans qu'il comprenne pourquoi. Merci ! Oui, vous êtes ici chez moi. C'était même plus que ça, il était le Elm et le Elm faisait partie de lui. Il aimait ce troquet, il était toute sa vie. Et vous alors, qu'est ce qui vous amène ici ? Il sentait que la nuit pourrait être longue, malgré la fatigue de cette soirée il n'avait pas envie de rentrer chez lui.
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| | | Invité | Sujet: Re: you don't have to say what you did (emilius) Mar 12 Oct 2021, 05:49 | |
| « Ça serait trop ennuyeux autrement », répliquait Emily sans même penser à ses mots. Cette rencontre lui donnait l'impression que des ailes lui poussaient. Et pourtant, elle ne saurait dire pourquoi exactement. C'était dans l'attitude qu'il dégageait, ce Marcus tout frais rencontré. Cette façon de s'intéresser tout en restant prudent, cette façon d'attiser le mystère. Il y avait, dans toute cette approche, un goût laissé en bouche qui donnait envie de revenir pour reprendre une bouchée et s'assurer que les saveurs étaient encore tout aussi bonnes. Emily se surprenait, contre toute attente, à se laisser porter par le moment. Peut-être parce que c'était la fin de soirée, peut-être parce qu'elle savait qu'elle ne le recroiserait que le temps de son séjour ici, peut-être parce qu'il l'intriguait. Peut-être toutes ses réponses. Depuis des années, elle s'était fermée aux hommes parce qu'elle s'était convaincue que rien ni personne ne pouvait la rendre heureuse, qu'elle n'avait pas besoin d'un homme pour être bien et épanouie. Elle n'avait laissé aucune place à la séduction possible depuis trop longtemps, mettant toujours des barrières aux hommes qui l'approchaient dans son quotidien. Et cette fois, Emily ne jouait pas de la même façon. Et peut-être se trompait-elle, peut-être hallucinait-elle, de croire qu'il y avait un quelque chose sur quoi elle n'arrivait pas à mettre des mots. Une seconde, elle sentait un courant électrique. L'autre, elle se sentait comme si elle était folle d'avoir ressenti quoi que ce soit. Et tout ça, ça ne lui était jamais réellement arrivé. C'était à la fois doux et déroutant. Et Emily ne savait plus lire les signaux, déterminer lorsqu'il était mieux d'arriver dans cette conversation qui la rendait à la fois intriguée et confuse. Marcus ne répondit pas à la perche que la blonde lui lançait, augmentant cette confusion. Avait-elle été trop loin? « Je me doute, oui », souriait la blonde. « En même temps, j'aurais eu du mal à croire l'inverse avec votre emploi. J'espère quand même que vous profitez de la lueur du soleil qui réchauffe la peau et de son lever par moments », lui demandait-elle alors qu'elle tentait de visualiser ce qui lui manquerait le plus si elle devait choisir entre le lever ou le coucher du soleil. Elle n'arrivait pas à faire un choix. Elle n'était pas de nature indécise, mais ce dilemme-là faisait exception à la règle. Tout comme celui du prochain verre le faisait. En vérité, elle avait laissé Marcus prendre les choses en main parce qu'elle voulait être agréablement surprise et sortie de sa zone de confort, ce qu'il avait su faire en lui proposant une bière à laquelle elle n'aurait pas pensé. Portant la boisson ambrée à ses lèvres, elle confirma d'ailleurs la description qu'il en avait faite dès le début. Et lorsqu'il commenta les notes qu'Emily lui confirmait savourer, elle lui échangea de nouveau un sourire taquin. La blonde aurait eu envie, peut-être, de répondre à nouveauté une pique lancée, un et cette fois, on parle de la femme ou de la bière?, mais comme il l'avait gentiment ignoré la première fois, Emily comprenait qu'il valait mieux poursuivre la conversation, la laisser couler dans l'acceptable. Elle s'était dénaturée l'instant de quelques commentaires qu'elle n'avait su retenir, comme si elle avait senti une chimie et une ouverture dès le départ, mais comprenait qu'elle s'était vite, trop vite, monté la tête. Et pourtant, elle qui était cartésienne, ça ne lui arrivait pratiquement jamais de se laisser rêver éveillée. « Le boulot », répondit la blonde entre deux gorgées de bière. « Je suis océanographe. On m'a donné le mandat de déterminer l'état des baies de Bowen et leur impact sur la flore océanienne », se laissait-elle emportée par son langage professionnel auquel il ne devait pas nécessairement tout saisir. « Je suis à Bowen pour trente jours. Et bien que je ne pense pas avoir une tonne de temps libres, je serais preneuse de vos recommandations de choses à voir absolument avant de rentrer. » Cette question n'était pas anodine. Ce que Marcus aurait à lui proposer lui en ferait apprendre un peu plus sur lui.
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Marcus O'Brian MESSAGE : 2521 ICI DEPUIS : 12/01/2016 COMPTES : Léo, Asher, Charlize & Sara CRÉDITS : @soeurs d'armes
STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme | Sujet: Re: you don't have to say what you did (emilius) Mer 20 Oct 2021, 18:29 | |
| Marcus haussa un sourcil en soutenant le regard de sa cliente. C'était étrange, non pas que cette femme, une parfaite inconnue, soit visiblement dans la séduction envers lui, après tout elle avait le droit d'essayer, il se pourrait qu'il lui plaise, malgré ses gros doutes sur sa capacité à attirer les femmes, il y avait des personnes joueuses, homme ou femme, à qui il plaisait de tester leur pouvoir d'attraction. Il en voyait tous les jours, des couples qui se formaient, pour une nuit où pour la vie, de l'autre côté du comptoir. Non, ce qui était étrange, c'était cette sensation, cette douce euphorie, cette envie de répondre, de lui plaire, tout simplement, d'apprendre à la connaître aussi, en arrêtant le temps pour que le jour ne se lève jamais, ou pas trop tôt, et prolonger ce moment. Il y en avait eu quelques-unes, des femmes qui l'avaient séduit, derrière le comptoir, à qui il avait offert des verres et puis une nuit dans son lit. Ce soir c'était pourtant différent, sans qu'O'Brian ne sache vraiment pourquoi, ni, surtout, comment cette nuit allait se terminer. Emily se renseignait discrètement sur son interlocuteur, sans être poussive, comme dans une conversation normale où deux personnes apprenaient à se connaître. Néanmoins il ne pouvait désormais plus oublier qu'elle n'allait pas rester et au fond de lui sonnait déjà l'alerte, ne vas pas trop loin, tu vas être déçu. Lui qui avait toujours tellement peur d'être abandonné. Mais déçu de quoi ? Il n'attendait strictement rien, il ne la connaissait même pas. Si vous parlez de bronzer sur la plage, alors je vais vous décevoir, comme vous pouvez le constater, j'ai encore du travail à faire de ce côté là. Pour un australien, il était bien pâle. Mais je suis souvent levé avant l'aube, c'est l'avantage des insomnies. Je prends mon café sur ma terrasse, face au soleil levant, c'est un spectacle assez incroyable, oui. Pourquoi lui racontait-il tout ça ? Elle devait le trouver extrêmement ennuyeux. Lui qui ne vivait que pour son bar, ne dormait pas de la nuit pour éviter les cauchemars et prenait son café comme tout à chacun, il y avait sûrement bien plus excitant, comme mode de vie. C'est pourquoi il se renseignait à son tour sur elle. Il l'écoutait, sa pinte au bord des lèvres, intéressé. C'était un curieux hasard, qu'elle soit océanographe, alors que lui avait été forcé de faire un des ses travaux communs d'études à travailler sur le même sujet, bien des années plus tôt. Vous faites vos prélèvements avant ou après la barrière de corail ? Parce que ça change tout… Il se souvenait encore de la colère de son professeur qui avait refusé tout son travail, sous prétexte qu'il manquait de précision, lui qui détestait l'eau, il avait été obligé de plonger pour récupérer des échantillons le plus profondément possible. Enfin vous devez le savoir, c'est votre job. Je serais curieux de connaître les résultats, depuis qu'ils construisent tout un complexe hôtelier sur Gray's Bay, on dit que la qualité de l'eau en a pris un coup. Trente jours, un mois, c'était quoi trente jours dans une vie ? Rien, une paille, un courant d'air. Vous pouvez déjà revenir me voir un de ces soirs. Il se senti con, pourquoi venait il de lui proposer ça. Machinalement il passa la main sur son annulaire gauche, celui qui, pourtant, était nu. A une époque il avait été orné d'une alliance, qu'il avait rageusement jeté dans la cuvette des toilettes. Néanmoins il restait encore marié, aux yeux de la loi et il aimait toujours éperdument cette femme qui lui avait fait tant de mal. Alors pourquoi jouer avec le feu ? Alors que Elle venait de réapparaître dans sa vie… Enfin, autrement, tout dépend ce que vous aimez. On a un musée plutôt bien foutu sur l'histoire de la région et il accueille régulièrement des expo provisoires, en ce moment c'est sur la gravité, elle est intéressante, à ce qu'il paraît. Il n'avait pas encore eu le temps d'y mettre les pieds, mais ça l'intéresserait sûrement. On a aussi plusieurs sentiers de randonnée qui surplombent la ville et vous offrent un beau panorama. Marcus était un piètre guide touristique, il s'en rendait compte !
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| | | Invité | Sujet: Re: you don't have to say what you did (emilius) Mar 02 Nov 2021, 01:52 | |
| Il avait ce quelque chose, Marcus. Ce petit je-ne-sais-quoi qui donnait à la blonde l'envie de pousser la discussion plus loin. De l'envie, il n'y en manquait pas. Et pourtant, quelque chose d'inexplicable laissait Emily sur une légère retenue. C'était un 6e sens, une intuition, celle qui n'appartenait qu'aux femmes. La scientifique ne savait pas encore de quoi il s'agissait, mais quelque chose l'empêchait de se laisser totalement porter par la séduction. Marcus était beau, en plein le type d'Emily. Grand, charmant, intrigant, mystérieux. Il avait l'air, à vu d'oeil, indépendant, travailleur, mais aussi bon vivant. Enfin, ce n'était que des suppositions basées sur ce que la blonde voyait avec son regard attentif aux détails. Mais elle se trompait peut-être, elle se trompait surement, à dire vrai, il fallait encore et toujours le questionner. L'envie que cette soirée ne se termine pas sur ce verre de plus proposé était grande, mais n'avait-il pas une famille à aller rejoindre? Des enfants à aller border? Un chien à faire marcher? Une femme à embrasser? Rapidement, le regard de l'inconnue se braqua sur la main gauche du barman. Pas de bague, ça ne voulait pas signifier qu'il n'avait pas de copine. C'était simplement qu'il n'était pas marié. Mais le mariage, c'était sur côté dans cette ère de 2021. On ne pouvait pas s'y fier.
À sa réplique sur la plage, Emily étouffa un petit rire avant de le regarder d'un oeil faussement accusateur. « Comment vous pouvez habiter Bowen et ne pas aimer la plage? », faisait-elle sur un ton humoristique. Elle ne connaissait pas grand-chose sur Bowen, tout comme elle n'en connait pas beaucoup sur l'homme qui se trouvait devant elle, et pourtant, ça, elle le savait. Elle l'avait remarqué. Les habitants avaient tendance à trainer sur la plage, à aimer le surf, à bronzer... C'était la typique Australie. « J'espère que vous avez au moins un kangourou domestique », ajoutait-elle en riant franchement cette fois, le laissant ensuite poursuivre sa réflexion. Dans sa routine du matin décrite, il n'y avait pas de femme mentionnée. Intriguée, peut-être trop emballée, Emily lui sourit. « Ça me semble incroyable oui », fit-elle en baissant les yeux vers sa bière avant d'en reprendre une gorgée.
C'était assez parlé de lui, pour l'instant, Marcus l'avait décidé. À son tour, il s'intéressait à la blonde lui demandant qu'est-ce qu'elle faisait à Bowen, trente jours c'était court et ça intriguait, elle devait l'avouer. Mais pour la blonde, c'était la réaction de Marcus qui l'intriguait. « Vous étiez océanographe dans une autre vie », fit-elle avec stupéfaction avant de lui sourire. Jusqu'à présent, elle était toujours debout devant le bar, mais pour la cause elle tira le banc près d'elle pour s'y asseoir avant d'appuyer ses coudes sur le comptoir. « C'est justement une des raisons pour lesquels le Maire a réquisitionné nos services. D'abord, il faut dire que les dernières analyses datent de quelques années. Puis, la firme qu'il avait choisie la dernière fois n'est pas la plus.. précise dans ses tests, disons », fit-elle, politicly correct. « La construction du complexe hôtelier est un bel avantage financier pour la ville, mais clairement, et j'ai pas encore poussé mes analyses très loin, il y a des conséquences sur la flore marine », expliquait Emily, beaucoup trop absorbée par son travail. Lui, il s'y connaissait un peu, à l'entendre parler, mais est-ce que ça l'intéressait autant?
Alors qu'elle déviait le sujet, croyant que c'était mieux ainsi puisque parler des tests des eaux n'était peut-être pas un sujet de discussion de choix avec un inconnu qui tenait un bar, le sourire d'Emily s'élargissait. Il l'invitait à repasser le voir. C'était de la drague, ça, non? Elle ne rêvait pas, un homme qui faisait ce genre de proposition, c'était bien parce qu'il était dans la séduction, non? « Je vais repasser, oui », fit-elle d'une voix plus douce. « Si vous étiez nouveau à Bowen, vous feriez quoi? »
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Marcus O'Brian MESSAGE : 2521 ICI DEPUIS : 12/01/2016 COMPTES : Léo, Asher, Charlize & Sara CRÉDITS : @soeurs d'armes
STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme | Sujet: Re: you don't have to say what you did (emilius) Mer 03 Nov 2021, 13:41 | |
| Marcus était probablement un ovni dans son genre. Australien de pure souche, qui avait toujours vécu à Bowen, il aimait l’odeur de la pluie d’orage qui soulève la poussière, il aimait les jours de tonnerre quand le ciel se déchirait. Il aimait les journées d’hiver, un peu plus fraîches. Peut-être avait-il des ancêtres britanniques, mais il n’y avait rien de bien australien dans son tempérament. Il n’aimait pas le soleil, ne voyait aucun intérêt à passer du temps sur la plage, encore moins en maillot et en plus il détestait la sensation du sable entre ses orteils. Pourtant il l’aimait, son île, il la trouvait belle, il aimait faire du bateau aussi, quand il prenait le temps. Et il aimait sa ville, Bowen c’était son port, son ancre. Mais peut-être qu’il y était autant attaché simplement parce qu’il ne l’avait jamais quitté, il aurait pu faire ses études dans de prestigieuses écoles, à Sydney oui même Brisbane, mais pourquoi chercher plus loin quand tout était à sa portée. Et puis ça lui avait permis de rester près de son bar chéri et d’y travailler en tant qu’étudiant à l’époque. Il n’avait jamais laissé Bowen, jamais pris de vacances ailleurs, c’était un homme fidèle, qu’on se le dise, autant à une femme qu’à ses racines. Même chercher son père, qui avait quitté le navire, ne l’avait jamais intéressé, il était né à Bowen et y mourrait, c’était une certitude, derrière son comptoir, si possible. Ce n’est pas la plage, en soi, le problème, c’est le sable. Il se savait ridicule, mais à son âge, on ne se refaisait pas, même petit garçon il avait horreur de faire des châteaux de sable et il fallait l’y traîner pour qu’il se baigne. Il la regarda, l’air faussement effaré, mais il se posait tout de même la question des origines de cette femme, pour qu’elle pose une telle question, même si c’était une plaisanterie ! Un chat, ça compte ? Pitié dites-moi que vous n’avez rien d’australien pour faire ce genre de réflexion ! Il se moquait gentiment d’elle, se doutant qu’elle était pourtant bien d’ici elle aussi, à son accent familier. Le regard du barman s’arrêta sur le sourire rêveur de la blonde et il se prit à songer que ce genre de réveil, avec une femme dans les bras, ça serait encore plus incroyable. Les premiers mois après le départ de son épouse, il avait maudit les nuits et les matins solitaires, il avait détesté ce quotidien désœuvré, parce qu’elle lui manquait atrocement, parce qu’il la détestait de l’avoir abandonné avec ses questions sans réponses. Et puis il s’y était fait. Et au bout de neuf ans, il ne lui semblait plus manquer de quoi que ce soit, il appréciait le silence des matins feutrés, des pas discrets de son chat sur le parquet, l’odeur de son café, ça lui suffisait. Il sourit à son tour, au moment où Emily baissait ses yeux sur sa bière. Rares étaient les personnes qui connaissaient le passé scientifique de Marcus, ce n’était pourtant pas un secret, il ne s’en cachait pas, seulement son comptoir était bien plus animé de conversations légères que de physique quantique. Il rit, les lèvres à moitié dans son verre. Pas vraiment, non. J’ai juste failli avoir une autre vie que celle-ci. Répondit-il très modestement, avant de la laisser parler. Il roula des yeux en écoutant ses explications. Les causes environnementales le touchaient, bien qu’il ne soit pas militant, il détestait cette bataille entre l’argent et le bien-être de la planète, l’argent gagnait toujours et ça le désolait. Ça je m’en doute, qu’il y a des conséquences, ça va être un désastre oui, tout ça pour construire un spa où les bobos vont se prélasser. Les vieux pêcheurs ont déjà tiré la sonnette d’alarme, la barrière de corail s’amoindrit et plusieurs espèces d’animaux marins ont déserté nos côtes depuis quelques années. Les choses ne vont pas s’arranger. Si Emily semblait passionnée, on devinait que ce genre de sujet touchait aussi son interlocuteur. Mais finalement le sujet fut rapidement clos, trop sérieux, peut-être, pour cette heure tardive. La blonde se renseignait sur la ville et ses attraits, tout ce qu’il y avait de plus normal à demander à un barman. Et la conversation se fit plus douce, le ton enrobé de velours, comme s’ils cherchaient déjà, par tous les moyens, un prétexte pour se revoir après cette soirée. Il sourit en coin, alors que leurs visages s’étaient rapprochés sans qu’ils s’en rendent compte. Il souffla comme une confidence : Je n’irais sûrement pas au musée. Peut-être que je chercherais le premier bar pour y trouver une compagnie agréable. Et là, celui qui ne se pensait pas séducteur pour un sou, venait de mettre les deux pieds dedans alors que leurs regards se cherchaient, il soutenait celui de cette femme, sans, pour une fois, chercher à s’en dérober. Sa main qui cherchait toujours machinalement son alliance, alors qu’une chaleur tout autre montait en lui.
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| | | Invité | Sujet: Re: you don't have to say what you did (emilius) Ven 05 Nov 2021, 04:12 | |
| S'il lui avait parlé de cette amour des temps plus gris, de l'adoration de l'odeur de la pluie, sans doute qu'elle lui aurait poser des questions sur des possibles origines britanniques. Ça aurait pu faire une belle discussion sur eux, sur qui ils sont finalement, derrière les masques, derrière les apparences. Pourquoi aurait-elle aimé en apprendre plus sur ce Marcus ? Pourquoi lui donnait-elle l'envie de creuser? Des barmans, des propriétaires de bar, on en rencontrait plusieurs dans une vie, mais rare étaient les fois où on voulait réellement découvrir qui se cachait derrière le masque du teneur de bar. Emily était inexplicablement intriguée, attirée, par la personne qui se trouvait devant ses yeux et qui, aussi drôle que ça pouvait sonnait, détestait la plage et le sable. « Pourquoi cette phrase me donne l'impression qu'un vilain garçon vous a envoyé une pelletée de sable dans votre maillot de bain lorsque vous étiez petit? », fit-elle un sourire narquois aux lèvres. Évidemment, elle plaisantait. Peut-être que Marcus avait un réel traumatisme avec le sable, elle ne se moquait pas de ça. Mais la conversation était beaucoup trop légère pour ça, pour les confidences sur d'éventuels traumatises. « Un chat, c'est mieux que rien », fit-elle en riant, un vrai rire. Le premier depuis le début de la discussion. Un rire doux, mélodieux, presque charmant, on aurait pu croire. « Bien au contraire, j'ai tout d'australien », continuait-elle en riant. « C'est bien pour ça que je me donne le droit de me moquer de nous. » Au fond, il n'y avait qu'un Australien pour se moquer des Australiens.
Il n'y avait rien de mesquin derrière ses plaisanteries. Il y avait, entre eux, quelque chose de si naturel qu'Emily se plaisait à le badiner avec douceur, comme s'ils se connaissaient depuis des années. Alors qu'en vérité, c'était si loin d'être le cas. Et elle se laissait surprendre à être impressionnée par les connaissances - ou l'intérêt - de Marcus, lui laissant comprendre qu'il avait une fibre de scientifique bien cachée. « Quel homme auriez-vous pu être? », demandait-elle avec un sérieux dans la voix avant de lui sourire. « Qu'est-ce que les gens de Bowen ne savent pas sur vous? » Évidemment, il ne lui dirait pas à elle, à une inconnue de passage que pour une trentaine de jours. Mais il lui brûlait les lèvres de poser la question. Rapidement, elle revint par contre aux moutons de la conversation : les eaux, leur qualité, les analyses. « Mon rapport ne changera sans doute rien, vous savez... », fit-elle avec déception. Sans envie de changer les choses, même tous les rapports incriminants la pollution des eaux ne ferait rien. Cette discussion plus sérieuse s'était dissimulée laissant place à une réellement séduction qui ne se cachait plus à présent. Le visage d'Emily aurait pu virer au rouge, elle accusait l'alcool alors qu'ils savaient tous les deux que ce n'était pas que ça. La chaleur se faisait ressentir dans son corps alors qu'elle réaliser qu'ils étaient près, trop près, l'un de l'autre. « C'est bien ce que je fais, en ce moment », affirmait la blonde.
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Marcus O'Brian MESSAGE : 2521 ICI DEPUIS : 12/01/2016 COMPTES : Léo, Asher, Charlize & Sara CRÉDITS : @soeurs d'armes
STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme | Sujet: Re: you don't have to say what you did (emilius) Ven 05 Nov 2021, 23:03 | |
| Il ne trouvait pas que c'était intéressant, Marcus, de parler de lui, généralement il laissait les autres parler, de leurs vies, de leurs ennuis, de leurs amours. C'était si simple de se confier au barman qui vous sert à boire, un verre timide, le second plus ouvert, les suivants il savait tout. Et il aimait ça, Marcus, ces bribes de vie auxquelles il prenait part à sa façon, sans jamais être intrusif, il ne forçait pas ses clients à s'épancher, mais son caractère les y encourageait naturellement. Il écoutait, et puis il passait au client suivant, à la prochaine histoire, qu'il retenait ou qu'il oubliait aussi sec, ça dépendait des cas. Rares étaient les occasions qu'il saisissait pour parler de lui, généralement il esquivait. Peu de personnes le connaissaient vraiment, autrement que comme le patron sympa du Elm. Et ça lui allait très bien comme ça. J'ai peut-être bien quelques souvenirs désagréables avec batailles de sables entre cousins. Mais ne vous en faites pas pour moi, je ne me laissais pas faire pour autant. Il n'était pas le genre de gamin à se laisser marcher dessus. S'il était discret et sans histoires, il n'avait jamais été victime non plus. Emily avait un rire doux, délicat mais communicatif en même temps. La réflexion de Marcus n'était pas tellement hilarante, mais pourtant elle riait de bon cœur, sans que ça paraisse forcé et il sourit en baissant les yeux sur sa pinte. Cette soirée aurait une fin, il le savait, pourtant c'était bon de passer un moment agréable et plein de légèreté, alors que cette fin inéluctable arrive le plus tard possible. Entre nous, ce ne serait pas commode d'avoir un kangourou dans le jardin ! Surtout que lui n'en avait pas, de jardin. Il ne voulait pas passer pour un mystérieux ténébreux, pourtant il était évident que sa réflexion allait attiser la curiosité de la blonde. Il but sa pinte en prenant son temps, une nouvelle fois, parler de lui ce n'était pas son fort. Et honnêtement, qu'est-ce qu'elle en avait à faire, du jeune étudiant en physique qui avait tout plaqué après un chagrin d'amour, de l'ambition que ses professeurs avaient pour lui alors que lui-même n'en avait aucune, du moins pas dans ce domaine. Fut un temps j'étais rat de laboratoire la journée, barman la nuit. On me voyait bien dans la première option, j'ai choisi la seconde. Il sourit, tout simplement, que dire de plus, c'était aussi bête que ça. Les habitants de Bowen en savaient des choses sur lui, bien trop à son goût, comme le fait que son épouse l'avait planté pour s'enfuir avec un autre quelques mois seulement après leur mariage. Ça c'était la rumeur, ce que les gens racontaient. Il avait appris la vérité neuf ans plus tard, mais il gardait cette blessure, cette humiliation qu'il lisait parfois dans le regard de ceux qui savaient, ou qui pensaient savoir. Lui il était resté, seul comme un idiot à l'attendre ou bien à attendre que la vie passe, sans jamais retrouver quelqu'un d'autre. Ils ne savent que ce que je veux bien leur dire. Il sourit poliment, il aurait pu lui parler, c'est vrai, à elle, cette inconnue, c'aurait pu être plus simple, mais il restait sur son éternelle réserve. Ses paroles, à elle, étaient bien pessimistes, c'était ce qui le dérangeait dans le domaine scientifique, on apportait des faits, des preuves, on faisait le job. Mais si personne ne bougeait, ça ne restait que des chiffres. Ne soyez pas défaitiste, certaines personnes veulent faire changer les choses. Il faut croire en elles. Mais lui-même n'était pas forcément le plus optimiste. Au bout d'une pinte de bière, Marcus n'était pas ivre, pas d'alcool en tout cas. Emily peut être, elle avait passé sa soirée à tourner au gin tonic après tout. Mais lui se sentait pourtant léger, peut-être le fait de savoir qu'elle n'était que de passage, que rien de grave ne pourrait arriver, comment s'attacher en même pas un mois ? Il pouvait sentir son souffle chaud près de sa barbe, un demi-sourire étira un peu sa lèvre. Une mèche de cheveux blonds vint s'inviter entre eux et d'un geste rapide il la lui raccrocha derrière l'oreille, touchant sa peau, même furtivement, pour la première fois, avec pour conséquence, l'envie brûlante, furieuse, de recommencer et de s'attarder. Il la fixa quelques secondes de ses yeux rieurs. Vous êtes très belle. Et il se retourna vite, sans être sûr. Est-ce qu'il s'en voulait d'avoir dit tout haut ce qu'il pensait tout bas ce qu'il pensait depuis qu'il l'avait vu entrer dans son bar ? Ou est-ce qu'il avait envie de poursuivre dans ce jeu qui se mettait doucement en place entre ces deux inconnus qui se cherchaient depuis quelques minutes déjà. Enfin, vous le savez bien. Au final il était un bien piètre séducteur, loin d’être à l’aise avec l’exercice. Il attrapa deux shooters et une bouteille de rhum arrangé qu’il déposa entre eux et reposa son regard sur elle, presque comme s’il n’avait rien dit. Vous me suivez ? O’Brian débouchait déjà la bouteille dont se dégageait quelques forts arômes de vanille et d’orange, attendant le feu vert de son invitée.
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| | | Invité | Sujet: Re: you don't have to say what you did (emilius) Sam 06 Nov 2021, 00:00 | |
| « Vous me semblez plutôt du genre bon garçon. » Emily était un papillon sociable. Les enseignants n'avaient de cesse de le dire à ses parents lorsqu'elle était petite. Elle butinait, ici et là, de groupe en groupe, sans pour autant en avoir un favori, avec ce besoin de discuter. Tous les adultes de sa vie avaient pensé qu'elle oeuvrerait dans les domaines sociaux. Lorsque son choix s'était arrêté sur un domaine scientifique, où le social n'était pas au centre de ses interventions, il fallait avouer que tous avaient été surpris. À la limite, ils l'auraient presque vu infirmière si elle avait voulu allier sciences et social. Ça lui manquait, parfois, justement, ce côté humain dans un boulot où elle était confrontée aux chiffres et au laboratoire. Mais elle compensait ailleurs. Avec le boucher, à l'épicerie. Et avec la fleuriste, le jeudi pour renflouer les bouquets frais qu'elle posait un peu partout dans sa maison. Avec sa vieille voisine solitaire qui n'avait pas beaucoup de visiteurs dont même ses enfants avaient une vie trop chargée. Elle s'intéressait à la gamine qui cueillait des fleurs sur son terrain tous les matins en attendant le bus scolaire et à sa maman qui promenait en poussette le tout dernier ajout à la famille, elle qui avait cinq enfants sous son aile. Et à présent, au barman et propriétaire de ce bar devant lequel elle était tombée par hasard en désirant se trouver un endroit pour se vider la tête du boulot. Lorsqu'Emily s'intéressait à tous ses gens, Marcus y compris, elle s'y intéressait vraiment. Ce n'était pas pour faire joli, pour faire comme si elle était sympathique. Elle avait sincèrement l'envie de creuser et d'en apprendre plus sur les gens, d'échanger, de partager. C'était difficile à comprendre pour plusieurs personnalités, parce qu'elle pouvait sembler trop en faire ou relever d'une intensité qui faisait peur, mais au fond, elle était si bien intentionnée. « Tout est relatif, mon cher », exprimait la blonde avec un discours tellement typique de son caractère professionnel. Dans tous les domaines scientifiques, on savait que tout était toujours relatif, cela dépendait des données recueillies ou observées. Mais ça, Emily n'allait certainement pas l'apprendre au brun qui lui confia avoir, fut un temps, lui aussi étudié les sciences. Le curiosité d'Emily était alors piquée, mais Marcus était tout le contraire de la blonde. Si elle était papillon social et livre ouvert, prête à se confier lorsqu'on creusait un peu - et ce n'était pas qu'une question d'alcool dans le sang -, lui était plus discret et renfermé. Il n'élaguait pas trop sur les détails de sa vie, répondait aux questions sans pour autant donner trop d'informations. Et Emily le respectait, bien qu'elle mourait d'envie de savoir. Les questions se bousculaient, même, dans son esprit. Elle n'en choisit alors qu'une seule. « Vous étiez dans quel domaine? » Ce n'était pas sa question favorite. Ni celle à laquelle elle brulait d'envie d'avoir la réponse. Mais c'était la plus respectable. La vraie question qu'elle aurait voulu poser était plutôt pourquoi. Qu'est-ce qui avait fait qu'il avait abandonné les laboratoires. Mais comme il venait tout juste de lui dire que les habitants de la ville ne savaient que ce qu'il voulait bien partager, la blonde ne poussa pas trop. Après tout, ils étaient deux étrangers. Ils ne se devaient rien, ni l'un ni l'autre. Rien n'obligeait Marcus à se confier sur son passé. Et Emily le respectait. Même s'il y avait dans son silence tellement de choses sur lesquelles elle aurait voulu creuser. Alors ils parlèrent plutôt de la raison de sa venue à Bowen, de son boulot à elle, de ses analyses et de ses découvertes encore récentes. La branche qu'avait choisie l'océanographe n'était pas la plus facile. Parce qu'elle ne faisait pas de recherche sur la vie des animaux ou des plantes marins qui habitaient les régions australiennes, elle ne contribuait pas à y faire le recensement. Elle s'était plutôt attardée à un sujet qui emmenait beaucoup (trop) de controverse. L'environnement n'était pas le dada de tous. Et dans une ville, un pays, un contient, un monde où ce n'était pas tellement l'affaire de tous, les changements apportant des résultats notables sur l'environnement étaient si... faibles. « Il faut beaucoup de ces personnes pour que mon travail prenne un sens », se plaignait-elle presque avant de sourire. « Mais j'aime ce que je fais, alors ce n'est pas plus mal », concluait-elle avec douceur. C'était tout aussi vrai que le manque d'engagement de la société. Emily aimait ce qu'elle faisait, et même si elle savait qu'elle ne changerait pas le monde elle avait l'impression d'apporter une certaine beauté à un grand enjeu. Ce que Marcus, lui, définissait comme de la beauté, c'était elle. Elle, qui s'était d'ailleurs demandé s'ils étaient passés tout à coup en mode drague. Elle ne s'était pas trompée. Le geste qu'il avait fait pour accompagner son commentaire brulait encore la bouche d'Emily. Elle y sentait la peau de Marcus effleurer sa peau, et n'avait pas remarqué qu'elle avait cessé, durant l'instant d'une fraction de seconde, de respirer. Elle allait répondre, le remercier, accepter le compliment, alors qu'il ajoutait rapidement quelque chose qui la déstabilisa. Elle resta encore un moment silencieuse, elle qui ne l'avait pas vraiment été depuis le début de leur conversation. « Je ne savais pas que je vous plaisais, non », finit-elle par dire avec une douceur infinie en posant ses yeux sur les deux shooters qu'il avait sorti. « J'aurais plutôt préférer vous proposer un baiser, mais je vous accompagne avec plaisir », fit-elle à demi joueuse à demi déçue.
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