Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
May the best of your todays be the worst of your tomorrows + Laura
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Marcus O'Brian
MESSAGE : 2520 ICI DEPUIS : 12/01/2016 COMPTES : Léo, Asher, Charlize & Sara CRÉDITS : @soeurs d'armes
STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme
Sujet: May the best of your todays be the worst of your tomorrows + Laura Jeu 7 Oct 2021 - 22:51
Il était quasiment dix-neuf heure quand Marcus ouvrit la porte du bar pour faire entrer un peu d'air. La journée avait été intense, du genre qu'il aimait bien parce qu'il ne voyait pas les heures passer. Il donnait un grand coup de balai avant de continuer son ménage, il aimait que son antre sente le propre avant de reprendre le service du soir. Newton traînait dans ses pattes, comme toujours quand les lieux se vidaient, l'animal était sauvage quand il y avait trop de monde. Un coup de balai malencontreux, le pauvre chat pris un coup dans le museau, vexé il sortit dehors dans un miaulement mécontent. Et là tout s'enchaîna très vite, les bruits de frein usés, un juron lancé par la fenêtre et le chat qui ne couine pas comme d'habitude. O'Brian se retourna, surpris, il se précipita dehors en comprenant que quelque chose de grave se passait. Newton sur le bas côté, pas de sang mais l'animal semblait mal en point. Vous ne pouviez pas regarder la route ! C'est limité à 30 ici !! Le pauvre conducteur était désolé, il se confondait en excuse, il ne roulait pas vite mais le chat s'était jeté sous ses roues. Et sûrement qu'il avait raison, cette sale bête n'était pas le plus prudent. Marcus ne chercha pas à tergiverser, Leo, sa collègue, était sortie elle aussi. Occupe-toi du Elm, je pars chez le véto ! Je t'appelle. Il retira son gilet et y emmitoufla l'animal gémissant. Une clinique vétérinaire était installée à quelques rues de là, il n'y avait jamais mis les pieds, Newton était un chat sauvage que le barman avait adopté, ou bien c'était le félin qui l'avait adopté, selon le point de vue. Il poussa la lourde porte de la clinique de toutes ses forces. C'est pour une urgence, mon chat vient de se faire renverser par une voiture ! Il était conscient de l'absurdité de la situation, on aurait dit une mauvaise scène de série médicale. Mais il s'inquiétait pour sa bestiole et peu importait le grotesque, ou bien qu'il soit l'heure pour la clinique de fermer. Il y avait deux femmes à l'accueil, qui levèrent les yeux de leur dossier pour le fixer, dont l'une d'elles avec une blouse blanche. Il était trop préoccupé pour réaliser que son visage ne lui était pas inconnu.
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Sujet: Re: May the best of your todays be the worst of your tomorrows + Laura Dim 10 Oct 2021 - 15:18
Les jours sont éphémères et l'aube incertaine. Je ne sais pas dans quel monde vous vivez, mais dans le mien on s'aime et on se le dit. L'instant est à prendre quand il est à perdre. @Marcus O'Brian & @Laura Addison
May the best of your todays be the worst of your tomorrows
La journée avait été plus calme que d'habitude dans la cabinet vétérinaire où travaillait Laura. Normalement, elle avait toujours au moins une urgence à gérer par jour, mais pas aujourd'hui, ce qui ravissait la blonde dans la fleur de l'âge: parfois, les animaux arrivaient trop tard pour que son équipe et elle même puisse faire quoique ce soit, hormis soulager la douleur de la bête, et accompagner les maîtres dans la sombre douleur du deuil. Bien que cela fasse partie de son travail, où elle côtoyait vie et mort qui marchaient main dans la main tous les jours, Laura n'aimait pas annoncer les mauvaises nouvelles, la perte d'un animal souvent aimé et choyé depuis des années souvent toute aussi douloureuse que celle d'un être cher. Mais aujourd'hui, rien de tout ça. Elle avait aidé une chienne à avoir ces petits, a guidé un propriétaire d'un staff à trouver des solutions pour mieux éduquer son animal sans avoir recours à la violence, et son assistante était d'une aide plus que précieuse. 19h sonnait, et Laura était impatiente de rentrer chez elle, même si personne ne l'attendait hormis son verre de vin blanc et son bain moussant. Elle s'en réjouissait d'avance, pour une fois que ses enfants n'étaient pas à la maison et qu'elle n'avait rien prévu, elle pouvait enfin profiter d'elle même.
Mais elle devrait le savoir: le calme avant la tempête. Lunettes sur le nez, elle était derrière l'accueil en train de faire quelques papiers quand la lourde porte vitrée s'ouvre avec fracas. Immédiatement, elle sort de l'accueil et se dirige machinalement vers l'homme visiblement déboussolé, lui jetant à peine un regard. Dans d'autres circonstances, elle se serait rendue compte qu'elle connaissait l'homme en face d'elle, mais le chat lui avait pris toute son attention. Le boulot, d'abord.
"Suivez moi" Dans ces moments là, Laura ne faisait pas de grand discours. Il fallait évaluer rapidement l'urgence avant de faire quoique ce soit, et elle amène l'animal et son propriétaire, suivie de son assistante qui, heureusement, était de garde ce jour là. Elle invite d'un geste l'homme à poser son chat qui miaulait sur la table d'examen.
"je m'occupe de votre animal. Donnez moi son nom, et patientez dans la salle d'attente, je reviens vers vous le plus rapidement possible"
Elle ne faisait pas grand cas de celui qui avait amené le chat qui souffrait visiblement, trop occupée à regarder le chat sous toutes les coutures en le manipulant avec douceur. Prises de sang, radios, échographies et une légère anesthésie pour l'animal qui protestait pour la forme afin de soigner les plaies apparentes, elle prend enfin soin de l'installer dans un des box avec une couverture chauffante et une voie veineuse, au cas où avant de se poser et d'examiner les résultats. Après une bonne demi heure, Laura s'avance dans la salle d'attente et retrouve le maître du chat, la tête entre les mains.
"Monsieur?" Elle s'était penchée vers lui, sa main frôlant son dos pour le tapoter doucement. "Votre chat va plutôt bien. Suivez moi, je vais vous donner les détails de ce qu'il va se passer." Elle n'avait pas émis trop de suspens, sachant très bien dans quelles angoisses l'homme brun pouvait vivre en ce moment. Les talons qui claquent au sol, une certaine autorité dans sa posture, elle lui indique la chaise près de son bureau et s'installe en face de lui, pianotant déjà sur son ordinateur, lunettes qui retiennent ses cheveux blonds.
"Est ce que vous pouvez me décrire les circonstances de l'accident, afin que je remplisse son dossier. Il nous est inconnu dans nos fichiers. Monsieur Chat va rester avec nous 24 h, afin d'éliminer d'autres complications, mais les examens n'ont rien révélé de grave. Une belle fracture à sa patte arrière, et l'échographie nous a montré aucun signe d'une hémorragie interne. Les plaies ont été désinfectées, il n'a pas perdu beaucoup de sang. Vous pourrez le récupérer demain soir, ou après demain, c'est comme vous le souhaitez."
Laura glisse son regard vers l'homme qui, au fil de ses annonces, semblait de plus en plus soulagé. Un accident de la route chez un chat peut être très grave, mais celui-ci doit avoir une bonne étoile. Elle aimait annoncer d'aussi bonnes nouvelles après autant de peur, elle même lui souriait doucement. Leurs regards se croisent, et bien vite, Laura fronce des sourcils. Une impression de déjà vu lui traverse l'esprit; l'éclat dans les yeux de l'homme en face d'elle lui rappelant quelque chose de si familier qu'elle doit se secouer pour retourner sur son ordinateur.
"Il me faudrait votre nom, et un numéro sur lequel vous joindre. Vous pourrez nous appeler h 24, il y a toujours quelqu'un. Vous voulez voir Monsieur Chat?"
Laura avait pris un ton chaleureux; finir sa journée sur une urgence qui finalement n'était pas si grave était une bonne chose pour elle.
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Marcus O'Brian
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Sujet: Re: May the best of your todays be the worst of your tomorrows + Laura Mar 12 Oct 2021 - 16:00
Marcus avait déjà côtoyé la mort, celle de sa grand-mère, quelques années plus tôt, rien de réellement tragique, c’était une vielle femme qui était partie dans son sommeil, la vie qui avait fait son œuvre, le plus naturellement du monde. Jamais il n’avait été réellement confronté au drame, il en avait été plus ou moins préservé, si tant est qu’on considère que naître et devenir orphelin le même jour puisse être acceptable. Sa mère était morte en couche et son père n’avait pas eu le courage de le reconnaître, ça n’était pas commun, certes, mais on pouvait s’accorder pour dire qu’il n’en gardait pas de souvenirs. Il avait grandi sans parents mais pas sans amour, sa grand-mère l’avait probablement surprotégé, sa tante maternelle également. Il avait mené sa barque jusqu’à ses trente-six ans, portant au fond de lui cette fêlure d’avoir eu une enfance hors norme, loin des repères familiaux classiques. Il lui avait manqué l’amour d’une mère, mais il était incapable de mettre des mots dessus. C’était là, néanmoins, cette faille, c’était la peur de l’abandon, le traumatisme silencieux, invisible, mais présent, même s’il n’en avait pas conscience. La première fois qu’il l’avait réalisé, ce fut quand son épouse, Elle, était lâchement partie sans rien dire. Encore une fois pas de fracas, pas de heurts, elle était simplement partie. Comme si tous les drames de la vie du barbu devaient se faire discrets. Elle venait de revenir à Bowen et dans sa vie, après neuf années de silence total et depuis il était frappé tous les jours par cette peur, effrayé qu’il était à l’idée qu’elle reparte à nouveau, malgré ses explications, ses milliers d’excuses et tout autant de baisers, Elle était revenue, mais jusqu’à quand ? On pourrait croire que tout ce que je vous raconte n’a rien à voir avec ce que l’homme venait de vivre, à savoir, son chat qui venait de se faire heurter par une voiture. Et pourtant, cette fois il y avait eu fracas et cris, plaintes de l’animal blessé. Son chat de gouttière il y tenait, il était finalement le compagnon le plus fidèle qu’il ait eu sur la distance, ce qui n’était pas rien, convenons-en. Il l’avait surnommé Newton, rapport à son passé de physicien, même si peu comprenaient le clin d’œil, simplement parce que peu savaient qu’O’Brian avait été promis à un tout autre avenir que barman. L’animal, donc, avait passé la porte du Elm Street, cinq ans plus tôt, un jour de tempête, c’était suffisamment rare à Bowen pour que son propriétaire s’en souvienne, le chaton, à l’époque, n’avait visiblement pas apprécié d’être mouillé et s’était trouvé un endroit douillet sur le moteur ronronnant de la tireuse à bière. Il avait fallu quelques temps à Marcus pour remarquer son petit clandestin et il avait eu beau tenter de le virer plus d’une fois, à chaque fois il revenait. Il ne fallait pas grand-chose pour que le jeune homme craque, lui qui n’écrasait jamais une araignée, imaginez la boule de poils. Peut-être aussi qu’il était arrivé dans sa vie à une période où il se sentait vraiment seul, alors il l’avait gardé. Newton ce n’était pas exactement le genre de chat domestique, il faisait sa vie, il fuyait la foule lorsqu’elle se pressait dans le bar. Il acceptait les caresses de Marcus et de Leo, mais pas tellement celles des autres, ou alors il fallait le prendre dans ses bons jours. Finalement il ressemblait pas mal à son propriétaire et cette idée faisait toujours sourire Marcus. Alors si le chat lui claquait entre les doigts ce soir, il aurait peine à s’en remettre, il devait donc tout faire pour qu’il s’en sorte. Le barman n’avait aucune idée de la gravité des blessures et il suivit docilement la vétérinaire qui le lui demandait. Pourtant lorsqu’elle lui demanda de patienter il releva un regard dur sur cette femme. Je ne peux pas rester auprès de lui ? Il est sauvage vous savez. Le regard qu’elle lui lança ne laissait pas de place au débat, cette femme était froide et il se sentit un peu bête. Newton, c’est son nom. Il lui laissa le félin dans les bras et s’assit sans piper mot sur l’une des chaises. Avant de se relever vivement, une fois que la porte eut claqué face à lui. Il fit les cents pas, un nombre incalculable de minutes. Plus le temps passait, lentement, plus il s’inquiétait, ce n’était pas normal qu’elle prenne tant de temps ! Au bout d’un moment il finit par s’asseoir, baissant la tête pour se contrer et essayer de se calmer, se disant que ce n’était pas possible de s’inquiéter autant pour un animal. Il n’entendit pas la porte s’ouvrir ni la femme se rapprocher de lui, il sursauta quand il sentit sa main se poser sur lui. Pardon. Il l’écouta. Plutôt ? Ça veut dire quoi, plutôt ? Il aimait la précision et là, ce n’était pas le cas, de qui l’angoisser d’autant plus. Elle attendit d’être assise derrière son bureau, pour poser à nouveau son regard autoritaire sur Marcus et lui énoncer le programme. S’il comprenait bien, Newton allait plutôt bien, c’était effectivement le bon terme, ce n’était pas grave, en apparence, mais il devait rester en observation. Marcus se détendait petit à petit, l’animal allait vivre. Je n’ai pas vu grand-chose, Newton est habitué à faire sa vie dans la rue. C’est une zone à vitesse réduite, mais la voiture qui l’a percuté roulait trop vite, j’imagine que mon chat a mal évalué la distance qui les séparait… Je ne peux pas vous en dire plus. Il se sentait bête, de ne pas être capable de préciser davantage. Non, je ne l’ai jamais emmené chez le vétérinaire, il n’est pas vacciné, pas tatoué, c’est un chat de gouttière qui s’est attaché à moi. Et moi à lui… mais il ne voulait pas faire dans le drama, ça ne lui ressemblait pas. Pour la première fois il soutint le regard de la vétérinaire, celui-ci c’était adouci et il réalisa qu’elle ne lui était pas inconnue. En même temps, à Bowen ce n’était pas bien difficile, pourtant il ne la voyait pas en cliente du Elm. Elle fronça les sourcils, elle aussi cherchait. Marcus se cala au fond de son fauteuil, absorbé par le fait de rechercher dans sa mémoire où diable il pouvait l’avoir croisé. O’Brian, Marcus. Il lui donna son numéro avant de se rapprocher. Je veux bien le voir, oui. Mais vous pourriez me dire d’où je vous connais. Parce qu’on se connait, n’est-ce pas ? Il afficha un sourire presque amusé, elle avait plus de cartes que lui en main, maintenant qu’elle connaissait son nom.
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Sujet: Re: May the best of your todays be the worst of your tomorrows + Laura Mar 30 Nov 2021 - 15:51
Les jours sont éphémères et l'aube incertaine. Je ne sais pas dans quel monde vous vivez, mais dans le mien on s'aime et on se le dit. L'instant est à prendre quand il est à perdre. @Marcus O'Brian & @Laura Addison
May the best of your todays be the worst of your tomorrows
Laura avait laissé son assistante finir de s'occuper de Newton pendant qu'elle s'occupait elle même d'annoncer la bonne nouvelle à son maître. C'était finalement une bonne journée aujourd'hui pour elle, même si sa propre soirée en solitaire était retardée: elle l'était pour d'excellentes raisons, Monsieur Chat ayant assez peu de conséquences au vu de l'accident. Newton-drôle de nom d'ailleurs pour un chat: la blonde étant plus habituée à soigner des Pupuce et des Câlin que des chats au nom d'un célèbre physicien, mais les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Une fois de retour à son bureau, elle donne au propriétaire les informations nécessaires pour qu'il cesse de s'inquiéter. Son chat va bien, il ronronne même dans sa cage pendant que Avery, son assistante, prend les dernières constantes, et la vétérinaire tapote sur le clavier de son ordinateur les détails de l'accident, balayant l'air devant elle quand l'homme semble dépité de ne pouvoir lui en dire davantage.
L'essentiel est noté, et le plus important est que Newton s'en sorte bien. Ca aurait pu être dramatique, ce n'est pas le cas, alors mettons maintenant tout le positif dans la guérison de ce petit dur!
Elle finissait sa phrase avec un sourire, qui se transforme ensuite en légère grimace quand l'homme lui annonce que le chat n'a jamais été vu par un vétérinaire. Il n'était pas temps de faire la morale ou de jouer aux inquisitrices, mais Laura inspirait doucement et longtemps par le nez, ses yeux légèrement fermés pour laisser tomber la pression qu'elle pouvait ressentir au creux d'elle même quand la colère montait doucement. C'était son moyen à elle de faire redescendre ce flot de colère qui allait et venait au gré des petits tracas de la vie. Elle avait remarqué depuis quelques années qu'elle n'arrivait jamais vraiment à faire baisser la tension qui tournait à l'intérieur d'elle. Accumulant depuis des années la frustration, la déception, le désarroi, c'est comme si tout se mélangeait maintenant pour former un petit cocktail sacrément explosifs. Mais le lieu de travail n'était pas indiqué pour faire exploser tout ce qu'elle avait en elle, et surtout pas pour une histoire de chat qui fait juste sa vie, comme tant d'autres. On croit adopter un chat, mais peu savent que finalement, ce sont les animaux qui nous adoptent. Le petit Newton avait visiblement adopté l'homme brun devant elle, alors, rien ne servait de faire la morale à quelqu'un qui quelques dizaines de minutes auparavant, vivait des moments plus que sombres. Elle reprit alors son sourire, enlève ses lunettes et regarde droit dans les yeux le propriétaire de Newton.
D'accord, je vois. Je ne vous dirais rien pour cette fois, à une condition: j'aimerais qu'il soit au moins vacciné. Il vit dans un lieu public, et c'est dangereux pour lui, et finalement pour vous aussi, de le laisser sans défense face aux différentes maladies et virus qu'un chat libre peut attraper
Son sourire se fait plus grand, loin d'un sourire commercial, presque chaleureux. Elle le regarde, ses doigts sur son clavier quand il énonce son nom. Marcus? Marcus! Elle glousse en s'enfonçant dans son fauteuil en cuir, son regard étincelant.
D'où l'on se connait, Marcus? J'ai vieilli à ce point? Laura. Laura Addison.
Elle s'apprêtait à lui balancer le stylo plume gravé à son nom, mais Laura n'était pas fâchée, bien au contraire, ses épaules tressautaient pendant qu'elle riait presque silencieusement. Il suffisait de lui enlever la barbe naissante, la coupe à la mode, de lui rajouter des lunettes et elle avait son Marcus, comment a t'elle fait pour ne pas faire le rapprochement?
tu ne me rajeunis pas, tu sais, Marcus. Tellement de temps s'est écoulé! Mais regarde toi, tu es magnifique! Ca fait combien de temps? 15, 20 ans qu'on ne s'est pas vus? c'était juste avant que je .. rencontre mon ex mari, non?
Et elle n'avait toujours pas sa langue dans sa poche. Malgré la différence d'âge qui, quand on est adolescent, peut être rédhibitoire, Laura avait toujours eu beaucoup d'affection pour le petit Marcus. Il trainait avec elle et sa bande de copains, toujours gentil avec elle, toujours de bonne humeur, brillant par son intelligence.. Elle l'aimait à l'époque comme elle pouvait aimer le petit frère qu'elle n'avait jamais eu. Mais face à elle, pas de petit frère qui tienne. il était devenu Homme, et homme plus que mignon, de ce qu'elle pouvait apercevoir. Elle se lève en lui souriant, plus chaleureuse qu'au début et lui intime de la suivre. Je te laisse quelques minutes avec Newton. Ne t'en fais pas, il risque d'être un peu groggy, mais il va bien, on veille sur lui jusqu'à ce que tu puisses le récupérer. Je t'attends à l'accueil... pour les dernières formalités. S'assurant une dernière fois que tous les pensionnaires vont bien, elle tourne enfin les talons qu'elle fait claquer sur le carrelage jusque l'accueil. La veilleuse de nuit était arrivée, et la clinique était à moitié plongée dans le noir, laissant les lumières de la ville veiller sur le parking pendant que, fatiguée de sa journée, Laura laisse échapper sa chevelure blonde de son chignon et qu'elle soupire en face de son écran. Le retour de Marcus lui revenait, lancinant, comme le décompte de toutes ces années qu'elle a perdues auprès d'un homme qui ne la regardait même pas, alors qu'avant lui, elle faisait tourner les têtes. Est ce qu'elle avait fait de l'effet aussi sur le jeune Marcus qui était en pleine crise d'ado quand elle a commencé sa vie de jeune adulte? Cette question lui brûlait les lèvres. Elle était ravie de le revoir.
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Sujet: Re: May the best of your todays be the worst of your tomorrows + Laura Jeu 9 Déc 2021 - 8:00
On en entendait des noms d’animaux plus grotesques les uns que les autres, les Chouquettes ou les Mamour, ou même des prénoms humains tellement communs que ça faisait un drôle d’effet que d’entendre une bête prénommée de la sorte. Mais après tout, c’était une affaire de goût, Marcus n’était pas du genre à juger. Seulement, lui, quitte à s’occuper d’un animal, il l’avait surnommé d’une façon qui faisait sens, écho à sa vie et il aimait ce clin d’œil que peu comprenaient. La blonde s’était un peu radoucie, visiblement elle aimait les animaux. Ça pouvait paraître stupide comme réflexion, seulement il en avait rencontré, Marcus, des personnes désabusées, dégoutées par leur job, même s’il avait été une passion au départ. Et elle ne faisait pas le métier le plus simple au monde, la vétérinaire, elle devait composer avec l’animal, certes, mais surtout l’humain et ses états d’âme. Il savait de quoi il parlait, lui, le barman à qui tout le monde se confiant dès lors qu’il posait un verre sur le comptoir, il était un peu le psy de Bowen et ça pouvait parfois être pesant. Pourtant cette femme, tout comme lui, semblait avoir toujours la flamme, celle qui l’animait pour faire son job du mieux qu’elle le pouvait, le plus consciencieusement possible. Il sera entouré, il est connu dans son quartier, je peux vous dire qu’il va être choyé. Newton c’était un peu la mascotte du Elm, mais de toute la rue également, il savait se faire aimer des autres commerçants pour obtenir ce qu’il voulait, à savoir, le plus souvent, à manger. Heureusement qu’il revenait toujours à la maison, au pub ou dans l’appartement d’O’Brian, juste en face. Il apprit à la blonde qu’il n’avait jamais emmené son chat se faire soigner, ni même vacciné. Il n’en avait jamais vu l’intérêt, pour Marcus, un félin faisait sa vie et ça lui allait très bien, il le laissait tranquille. Visiblement cette information ne plut pas tellement à son interlocutrice qui se crispa légèrement. Il se sentit un peu con, mais, pour sa défense, le jeune homme n’avait encore jamais eu d’animal sous son aile et le chat n’était pas arrivé avec un mode d’emploi. Alors certes, il aurait pu se renseigner, mais pour lui, du moment qu’il le nourrissait et que Newton avait l’air en bonne santé c’était le plus important. Il soupira discrètement, avec la désagréable impression d’être réprimandé par une prof un poil acariâtre. Bien, j’imagine qu’il faut le laisser se remettre un peu, je reviendrais d’ici quelques semaines. Elle avait de la chance, elle était tombée sur un client docile, Marcus était du genre à suivre les consignes. Et puis la conversation prit une tout autre tournure, d’un coup plus détendu, l’un comme l’autre, ils se connaissaient, ils le savaient, le barman en était persuadé, depuis qu’il avait croisé son regard quand il était entré dans la clinique, seulement, à ce moment-là, il était trop absorbé par sa préoccupation principale, l’état de son animal. Maintenant qu’il savait que tout irait bien, il pouvait nouer un dialogue moins professionnel. Et la lumière se fit, Marcus retourna bien des années en arrière, lorsqu’il avait quoi, quatorze ans ? Peut-être même un peu moins, il traînait déjà avec des gamins plus âgés que lui, dans la bande de potes il y avait tous les âges en fait. Et Laura était des plus anciennes, elle était belle, il s’en souvenait encore, elle était dans sa très jeune vingtaine et elle était sublime, le genre de fille qui faisait fantasmer le jeune Marcus avant même qu’il sache ce que c’était vraiment que du désir. Laura Addison, la vie était vraiment surprenante de la remettre ainsi sur sa route, bien des années plus tard. Toutes barrières professionnelles étaient retombées et O’Brian pouvait se permettre de regarder cette femme, non plus comme un docteur, mais bien comme une femme. Un sourire en coin étira ses traits et une lueur amusée dansait dans son regard. Il était sûrement moins expressif qu’elle, mais il était heureux de la retrouver. Quelle surprise ! Ils avaient vieilli tous les deux, c’était un fait, lui avait changé, clairement, il ne ressemblait plus au petit nerd qu’il avait été. Mais elle, quelque part elle était toujours un peu la même, avec quelques rides d’expression qui lui allaient bien. Merci, toi, tu es très belle aussi. Le compliment était faible, elle était une femme superbe, mais il ne voulait pas paraître déplacé. J’en sais rien, je dirais bien ça oui, quand on s’est connu tu avais déjà un peu plus de vingt ans. Entendre parler d’un ex-mari ça ne lui fit ni chaud ni froid, lui-même était bien marié, sans avoir consommé son mariage durant près de dix ans. Elle parlait, il se souvenait qu’elle était volubile déjà à l’époque, ça n’avait pas changé, rien à voir avec la femme qui l’avait accueilli presque froidement un peu plus tôt. Il souriait, un peu niaisement en la regardant, il n’en revenait toujours pas, depuis toutes ces années ils vivaient presque en voisins sans s’être jamais recroisé ! Il la suivit dans les couloirs en l’écoutant. Puis retrouva son animal et se sentit tout chose de le voir aussi faible. Il fixa Laura avec douceur. Merci. Et elle s’éclipsait déjà. Il passa quelques minutes avec son chat, un instant plein de douceur qui ne leur ressemblait pas tant que ça, il lui offrir autant de caresses qu'il réclamait à grand renfort de ronron, n’en revenant pas de s'inquiéter autant pour une bête, presque comme si c'était son môme. Et quand il remarqua que Newton sombrait dans un sommeil cotonneux, il le laissa et retourna à l'accueil. Laura était là, dans ce hall plongé dans la pénombre, elle avait lâché ses cheveux et ses ondulations irrégulières tombaient dans son dos. Marcus eut soudain cette sensation étrange d'être redevenu le gamin de quatorze ans, intimidé par la jolie fille qu'il avait face à lui. Sauf qu'il avait la trentaine bien avancée et l'expérience d'une vie d'homme. Je te fais veiller tard. Il s'approcha d'elle, s'accouda au comptoir pour la regarder avec toujours cet énigmatique sourire en coin.
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May the best of your todays be the worst of your tomorrows + Laura