We meet again (vega)

Il avait décidé de revenir au festival. Sa journée avec April avait été tellement parfaite, ça lui avait fait du bien de la retrouver. Mais il avait décidé de prendre un pass pour les deux prochains jours afin de profiter de la musique. Ça lui faisait du bien de sortir un peu. Peut-être qu’il allait envoyer un message à Hugo pour le motiver à bouger ses fesses. En attendant, l’irlandais profitait de la musique et notamment des groupes qu’il ne connaissait pas. Il était venu seul parce qu’Esras restait tout de même un solitaire. Il était près de la scène, entouré de gens qui aimaient beaucoup ce groupe. Tellement qu’il poussait Esras un peu trop fort. Il se rattrapait comme il le pouvait mais il se tapais quand même la tête. En se relevant, il avait mal à la tête et sa main saignait un peu. « Fuck ! » Disait-il en râlant. Tout tournait autour de lui, et un inconnu lui suggérait d’aller à l’infirmerie. On l’accompagnait mais il râlait tout de même tout le long du trajet. On le posait pour le surveiller et voir si ce n’était pas si grave. Il tournait la tête et croisait la tête de cette jolie brune. « Vega ! » Disait-il surpris. Il n’avait plus vu la jeune femme sur le campus, mais il n’avait pas oublié leur rencontre.

Même si je n’avais pas voulu aller à ce festival, je crois qu’Elmo m’y aurait traîné de force pour que je les vois jouer et que je puisse huer la concurrence au concours. Bon pour la deuxième partie, je ne compte pas le faire mais il n’est pas obligé de le savoir. Je n’ai pas pris un pass pour l’ensemble du festival mais seulement le jour où ils jouent parce que même si c’est cool, je dois bosser aussi et je n’ai pas encore de quoi prendre des congés. Durant les concerts j’évite les premiers rangs histoire d’avoir un peu de place pour danser et pas juste sauter sur place comme les gens devant moi. Ça m’avait manqué de danser comme ça et mes pieds ressentent bien que ça fait un moment aussi. Je n’ai pas mis les chaussures les plus confortables du monde et je le sens bien maintenant. Je décide de passer à l’infirmerie temps qu’il n’y a pas encore trop de gens bourrés, pour leur demander s’ils n’ont pas des pansements que je puisse mettre sur les ampoules qui sont en train de se former sur mes pieds. Il y a quelques personnes déjà présentes dont une que je reconnais, même si ça fait plusieurs depuis notre rencontre et que je ne l’ai jamais recroisé depuis. Il me reconnaît et je vois qu’il n’a pas l’air au top de sa forme. « Hey ! Tu t’es fait mal parce que t’es bourré ou t’as trébuché sur une racine carré ? » Je lui demande avec mon humour de merde qui me fait tout de même sourire. Je m’assois à côté de lui, autant faire passer le temps de façon la plus agréable possible.

Il détestait les gens à ce moment-là Esras. Le karma était contre lui. Il venait danser tranquillement et écouter de la musique avant son date. Il se retrouvait avec la tête en sang après cette prit une rambarde sur son crâne. Il insultait les gens en irlandais et râlait tout le long. Les gens autour de lui étaient bourrés. Ces australiens ne tenaient vraiment pas quand il s’agissait de boisson alcoolisée. Ce n’était pas comme lui qui pouvait boire une dizaine de Guinness avant d’être vraiment mal. Il avait fait plein de concours de ce genre avec ses amis à l’université. Il avait pu être bête quand il était jeune. L’irlandais râlait jusqu’à ce ses lèvres dessine un léger sourire en voyant une tête connue. Puis il s’esclaffait à la blague de la brune. « Pas mal ! » Cette femme elle avait un super humour, il l’aimait bien Esras. « Pour tout te dire ce son des bourrés qui m’ont poussé et paf ma tête ! » Il disait ça sur l’humour, mais ça l’énervait.

Mon état n’est pas aussi alarmant que le sien. Enfin il n’est pas en train d’agoniser mais Esras semble avoir quand même subit une chose pire que d’avoir des ampoules au pied. Je ne peux pas m’empêcher de faire une blague en le voyant, c’était torp tentant. Et puis, je n’ai pas oublié notre petite querelle entre les maths et les sciences politiques. Même si j’ai lâché mes études, je me ferais toujours un plaisir de lui défendre cette filière, tout mais pas les maths. Il m’explique que des types bourrés l’ont poussés et que c’est ça qui l’a mis dans cet état là. « Ça craint ! » Je lui dis avant que quelqu’un ne s’approche de nous pour appliquer du désinfectant sur la plaie ainsi qu’une compresse puis reparte pour s’occuper de quelqu’un d’autre. « Tu as de la chance, tu as une infirmière personnelle pour prendre soin de toi. » Je lui dis, en parlant de moi. J’attrape la compresse pour l’appuyer contre son front. Une Clark ne perd pas le nord, il est mignon Esras et je suis sûre que le coup de l’infirmière ne le laissera pas indifférent.

Il n’avait vraiment pas de chance Esras. Il fallait que ça tombe sur lui. Il était venu seul pour un date et finalement il se retrouvait à l’infirmerie. Il allait devoir annulé son rendez-vous parce qu’il avait encore assez d’amour propre pour ne pas venir nauséeux et avec une bosse à un premier rendez-vous. Puis, il avait retrouvé Vega, cette charmante étudiante qui l’avait dragué ouvertement. Esras n’avait pas succombé, il ne voulait pas perdre son travail même s’il ne l’appréciait pas trop. Par contre les maths il adorait ça et c’était un regard noir qu’il offrit à Vega quand elle se moquait de lui avec des racines carrés avant de rire. Il lui expliquait un peu sa mésaventure. « Oui ! Si on ne sait pas boire on s’abstient. » Disait-il en ronchonnant. Esras était très snob lorsqu’il s’agissait d’alcool préférant la qualité qu’à la quantité mais ce n’était pas le cas des australiens qui n’avaient aucune éducation en la matière. On lui changeait la compresse et c’était Vega qui prenait le relais avec une petite phrase comme elle savait les faire. « Oooh je me sens privilégié ! » Disait-il en riant. Sauf que ça ne changeait pas le problème, il restait prof. « Alors comme se passe cette année ? » Elle devait avoir repris les cours et peut-être qu’elle avait des chouettes projets sur lesquels bosser, même si ça n’arriverait pas à égaler les maths.

Son air ronchon contre les personnes qui l’avaient mené ici avec une bosse sur la tête, me faisait rire. Ça ne m’étonne pas vraiment. On ne se connaît pas beaucoup tous les deux mais j’ai pu avoir affaire avec son côté bougon lorsque je me suis installée à sa table à l’université. « Tu essaies de mener une campagne contre l’abus d’alcool ? » Je lui demande pour l’embêter et pour essayer de le rendre un peu moins grincheux. Rapidement quelqu’un vient s’occuper de lui et j’en profite pour prendre le relais. Au passage j’ai demandé quelques pansements pour mes pieds, qu’on m’apporte rapidement, je pourrais les mettre plus tard. Il me demande comment se passe mon année et j’ai envie de rire tellement sa phrase ressemble à celle d’un tonton qui n’a rien à dire aux repas de famille. « Tu veux que je te montre mon bulletin de notes avec mes appréciations ? » Je lui demande en le taquinant une fois de plus. « Mais sinon ça fait un moment que j’ai quitté l’université, j’avais trop peur de te croiser dans les couloirs et que tu me balances un problème de maths alors j’ai préféré fuir ! » Je préfère prendre tout ça sur le ton de la rigolade plutôt que de m’apitoyer sur mon sort une fois de plus. Ok j’ai arrêté l’université et je ne fais pas le boulot de mes rêves mais bon, les choses pourraient être pires.

Râler était une seconde nature pour Esras. Il aimait se lamenter sur sa malchance et l’idiotie des gens. Vega, elle se moquait de lui ce qui donnait encore plus envie à Esras de se plaindre. « Non, je veux mener une campagne pour que l’alcool soit interdit aux idiots, selon mes critères d’idiotie évidemment ! » Répondait-il avec un sourire malicieux. Si on suivait la logique de l’irlandais, plus grand monde pourrait boire de l’alcool. Au moins, ce serait une bonne chose pour la santé publique. Vega prit la place de la bénévole pour s’occuper de lui. Il laissait tomber sa tête sur le brancard médical, Esras avait quand même mal. Ne sachant pas trop quoi dire, il lançait un sujet de conversation banale. Mais évidemment, Vega n’avait pas la langue dans sa poche. « Pff t’es bête ! Mais si tu veux je peux regarder ce bulletin, comme ça j’aurai une idée de l’élève que tu es. » Il riait évidemment. Il en avait rien à faire de son bulletin. « Sérieux ? » Disait-il. « Merci de me prévenir, j’arrêterais de te chercher dans les couloirs pour un problème de math. » Disait-il en pouffant de rire. « Tu fais quoi du coup maintenant ? » Esras était curieux puis elle s’occupait de lui, il pouvait lui au moins être gentil et apprendre à la connaître.

Esras est vraiment un grincheux. Enfin en tout cas il l’est avec moi. Quand on s’est rencontré, il s’est surtout plaint du fait que je vienne lui parler alors qu’il était tranquillement seul en train de corriger des copies et là il se plaint des gens qui boivent de l’alcool et qui du coup font n’importe quoi. « Ouais selon tes critères, parce que si c’était selon les miens toi non plus tu pourrais plus boire. » Je lui réponds pour l’embêter. Ça m’amuse pas mal de le taquiner parce qu’il prend tout un peu trop sérieusement à chaque fois. Mais comme mon objectif n’est pas vraiment de le faire fuir mais plutôt d’opérer un petit rapprochement parce que je le trouve toujours aussi cute, je me décide à jouer les infirmières pour lui. Forcément il me questionne sur mes études et je lui révèle que je ne suis plus étudiante depuis un moment. « Tu verras que j’suis pas la plus appréciée des profs et ça depuis longtemps ! » Quand j’étais plus jeune, je faisais partie de ces ados rebelles qui ne viennent pas toujours en cours, qui s’en foutent de tout et passent leur temps en soirée à faire n’importe quoi. Ensuite en arrivant à Bowen ça a changé, je suis devenue un peu plus sérieuse et j’ai arrêté les soirées excessives, mais j’ai toujours eu tendance à dire ce que je pensais aux profs, peu importe leur statut. « Pour un problème de maths ? Tu me cherchais parce que je te manquais trop c’est tout. » Je lui réponds avec un sourire. « J’ai commencé à bosser à la bibliothèque, y’a pas très longtemps. »

Oui Esras était grincheux et franchement très agacé des gens. Il avait toujours été comme ça manquant de patience et ne supportant pas l’idiotie. C’était un privilégié, il en avait conscience mais il s’en foutait. Il avait un mépris pour la classe moyenne, les gens bêtes et les gens alcoolisés à cette soirée. Pas en général mais surtout ceux d’aujourd’hui. « Alcool ou non je resterais chiant moi ! » Il ne changerait pas de caractère parce qu’il était tout le temps comme ça. Vega prit le relais de l’infirmière et ça fit rire Esras. Elle ne lâchait pas la jolie brune et il finirait surement par craquer mais seulement quand elle aura quitter les bancs de l’école. Il la questionnait surtout pour faire la conversation et montrer qu’il s’intéressait à elle. « Oh j’ai à faire avec une petite rebelle ! » Disait-il pour plaisanter. Après tout, si elle répond à ses professeurs comme elle lui avait répondu à lui, c’était sûr qu’elle n’était pas trop apprécié. Ou qu’elle ne l’avait pas été puisque que Vega n’était plus étudiante. Esras plaisantait, mais cette nouvelle l’intéressait un peu. « Non mais que je suis bête, pas pour un problème de math. J’aurai aimé ton avis sur la position géopolitique du gouvernement australien par rapport à l’affaire des sous-marins avec la France et les USA. » Et oui, Esras savait se renseigner. « Bon ok je l’avoue tu me manquais. » Enfin pas vraiment, mais il aurait aimé la croiser dans les couleurs pour voir toute sa désinvolture. « Et ça se passe bien ? » Ce n’était pas un lieu que fréquentait régulièrement l’irlandais même s’il aimait parfois faire des sessions de correction de copie là-bas.

Je ris lorsqu’il me dit que peu importe qu’il ait bu ou non, il restera chiant. J’ai pu avoir un aperçu de sa personnalité lorsqu’il était sobre alors je peux appuyer ses propos. Enfin il n’est pas vraiment chiant, il a son caractère et moi j’aime bien les gens qui ont du caractère, même s’ils peuvent être rabat-joie. Ça fait un peu d’action, des débats, c’est plus intéressant que quelqu’un de trop lisse qui veut juste faire plaisir à tout le monde sans vraiment dire ce qu’il pense. « Tu serai pas plus chiant avec alcool ? » Parce qu’en général, ça n’arrange pas vraiment les choses de boire et puis j’aime bien le taquiner. Je sens une certaine retenue dans ses gestes et ses paroles, quand il me parle des études je comprends. Il me voyait toujours comme une étudiante, c’est-à-dire quelqu’un avec qui il ne peut pas franchement être proche, vu qu’il est prof. « Ça t’étonne vraiment ? » Mon côté rebelle et grande gueule n’est pas vraiment la chose que je cache le mieux. Savoir que je ne suis pas la chouchoute des profs n’étonnera personne. Je souris lorsqu’il me dit qu’il ne me cherchait pas pour un problème de maths mais pour avoir mon avis sur la crise des sous-marins avec la France. Autant dire que ce n’est pas le sujet qui me passionne le plus au monde. Il ajoute que je lui ai manqué quand même. On ne s’est vu qu’une fois mais notre conversation m’a plutôt marqué. « Uniquement pour mes avis éclairés sur les différentes actualités du monde. » Je lui réponds en souriant. Mais j’aime bien savoir que ma présence dans les couloirs de l’université lui a manqué. « Ça va, c’est pas ma passion. Mais c’est mieux que l’université, même si tu n’es pas là. » Oui maintenant que je ne suis plus étudiante j’ai envie de savoir si j’ai mes chances avec lui ou pas.

Alcoolisé Esras était plutôt différent. Il l’était chiant mais en total opposé de ce qu’il était sobre. Il devenait un peu trop joyeux, disant des mots qu’il regrettait plus tard. Esras soûl, c’était l’homme qu’il n’avait jamais pu être auprès de sa famille. De ce fait, il avait toujours eu une certaine maitrise de sa consommation d’alcool afin d’éviter des situations embarrassantes. « Si enfin non, enfin je ne sais pas. » peut-être devrait-il se prendre une grosse cuite pour se comparer. Mais il allait sûrement regretter le lendemain. Il mentirait s’il disait que Vega ne l’avait pas marqué. Cette aplomb et courage avait plu à Esras. Mais les règles qu’il s’imposait étaient immuables. « Pas du tout ! Je crois que je n’aurai pas aimé t’avoie en cours. » Surtout avec son regard de boche. Il apprit qu’elle avait quitté les bancs de la fac, une nouvelle qui s’ancra dans le cerveau du brun. Il en profitait à son tour pour la draguer un peu, sans mentir. Parfois, il l’avait cherché et quand il la voyait, il préférait ne rien dire. Après tout, il avait refusé ses avances alors peut-être qu’il ferait mieux de la laisser tranquille. Aujourd’hui, il s’était retrouvé. Il ne répondit pas à sa phrase, évidemment que ce n’était pas que les actualités du monde. Mais elle serait trop heureuse de l’entendre dire ça. « Je peux toujours venir à la bibliothèque, si vraiment je te manque. » Disait-il en riant, avant de plonger son regard dans le sien. Elle n’était plus étudiante, alors il pouvait l’embrasser. Non ?

Ça ne m’étonnerait pas qu’Esras soit plus chiant bourré que sobre. Enfin, il serait sans doute moins ennuyeux, parce qu’après tout un cours de maths c’est forcément ennuyeux non ? Ou alors il me bassinerait avec ses théorèmes et je devrais moi aussi finir par me plonger dans l’alcool. Les gens sont parfois, et même souvent, imprévisibles lorsqu’ils ont bu. Sans toutes les barrières qu’ils se fixent au quotidien, ils deviennent totalement différents, pour le meilleur comme le pire. « Faudrait que je te vois bourré pour te dire. » Je lui réponds en hochant la tête. Mais bon j’espère qu’il n’est pas comme Elmo à vomir partout parce que je n’ai pas envie de jouer les baby-sitters. Moi je n’ai pas besoin d’être bourrée pour être, parfois, pas tout le temps j’espère, insupportable. Et ça ne m’étonne pas qu’Esras ne veuille pas vraiment m’avoir comme élève. « Tu aurais du mal à rester concentré. » Je lui dis avec un sourire. Je n’ai aucun doute sur le fait qu’il arriverait parfaitement à m’ignorer si j’étais son élève. De toute façon si ça avait mon prof je ne serai pas allée le draguer. Je poursuis mes avances en lui disant que la bibliothèque c’est bien mais lui il n’est pas là, contrairement à l’université. Il se rapproche un peu et tout en regardant dans les yeux me dit qu’il pourra toujours passer me voir. « Ça rendrait mes journées moins longues de te voir. » Je lui dis en me rapprochant un peu plus.

Il n’y avait pas de doute, Esras devait être chiant bourré. Sauf qu’il y a bien longtemps que l’irlandais avait bu au point de ne plus se contrôler. Son adolescence avait laissé des tracés amers. Même s’il était un consommateur d’alcool il se retenait. Il riait à la remarque de Vega. « Si un jour tu me vois bourré, assure toi que ce soit bien moi parce que je ne bois jamais à l’excès. » Et même si Vega pourrait le pervertir, il restait un homme de parole. En tout cas un homme qui respectait ses propres promesses. C’était pour cette raison qu’il n’irai pas plus loin avec elle. Son statut étudiante le bloquait. Sauf qu’elle ne l’était plus étudiantes. « Oh je crois que je t’aurai viré surtout. » Disait-il en plaisantant. Elle le draguait, ça se voyait. Esras lui s’amusait parce que ça faisait du bien de se faire séduire. Mais il ne restait pas longtemps passif. Il n’y avait plus de barrière et cette frontière qu’il s’était mit dans sa tête disparu directement. Oui il pourrait aller la voir à la bibliothèque. Il en aurait peut-être envie après tout. Mais pourquoi attendre la bibliothèque ? Elle s’approchait dangereusement. Avec un large sourire, il rentrait dans son jeu alors que leur visage était proche l’un de l’autre. « Je pourrais te déconcentrer en faisait ça ! » Et sans hésiter, il plongeait ses lèvres sur celle de l’ancienne étudiante.

Je ne suis pas sûre d’avoir vraiment envie de voir Esras bourré. Surtout s’il est pire lorsqu’il a bu ! Il m’assure que de toute façon il reste toujours raisonnable quand il boit donc il y a peu de chances que je le vois dans un sale état. « Tu as pas besoin de ça pour finir à l’infirmerie. » Je lui dis pour l’embêter. Je préfère d’ailleurs l’avoir vu à l’infirmerie du festival à cause d’un coup dans la tête sans gravité plutôt que complètement mort et incapable d’aligner deux mots à cause de son taux d’alcoolémie. Je le rassure ensuite, je ne suis plus étudiante, depuis un petit moment déjà. Je suis bien contente d’avoir arrêté même si je suis toujours perdue sur ce que je veux faire. « Oui, je pense aussi. » Je lui réponds en riant. Il en aurait rapidement eu marre d’avoir une élève comme moi, surtout qu’il a du mal avec la contradiction et que moi j’adore ça. Et puis j’aime bien un peu emmerder le monde aussi. Mais comme il ne m’a jamais eu comme élève, tout va bien. Il parle de venir me voir à la bibliothèque et je rentre dans son jeu, voyant bien où ça pourrait nous mener. Finalement nos lèvres se rencontrent, ce qui m’arrache un sourire. J’approfondis notre baiser avant de me reculer. « C’est sûr qu’avec ça je verrai pas le temps passer. » Mais je risquerais d’être viré bien rapidement. Ce qui pourrait aussi nous arriver rapidement si on continue comme ça, surtout qu’on a pas l’air franchement si mal en point pour des blessés. Temps qu’on n’a pas trop de regards sur nous j’en profite pour l’embrasser à nouveau.