the one touch that slowly fades, you're just out of my reach, in the shadows (charlie)

À croire que son âme s'était brisée pour se perdre dans l'espace. Charlie ne ressentait plus rien, hormis une douleur atroce qui lui arrachait le cœur. On lui avait vidé la moindre parcelle de bonheur, car même si son bébé demeurait dans le creux de son ventre, il était sans vie. Son petit cœur ne battait plus et elle aurait aimé, elle aussi, que le sien n'y survive pas. D'ailleurs comment allait-elle pouvoir survivre avec la culpabilité dans les yeux de Woody? Ses mots résonnaient comme un vieux disque rayé. On vient de tout perdre. Le son de sa voix reflétait l'expression de son visage sans qu'elle ne parvienne à le regarder en face. Charlie resta muette et ne reprenait la parole que pour acquiecer. Tout ce qu'elle souhaitait c'était sortir de cette pièce horrible et froide, sortir de cet hôpital, sortir de cet enfer. Elle n'arrivait pas à regarder Woody sans verser des larmes, alors lorsqu'elle sortit de la salle après avoir signé plusieurs papiers, elle prit la ferme décision d'éviter soigneusement son regard. Ce ne fut pas chose facile car malgré cela, elle pleurait. Silencieusement, certes, mais elle pleurait encore. Le trajet jusqu'à son domicile fut plus que long et pénible même si elle habitait tout près de l'hôpital. Loin était ce couple heureux de se projeter avec leur nouveau bébé. Et dire qu'ils étaient déterminés à affronter les tempêtes d'un avenir certain, désormais ils se montraient tous deux vulnérables et démunis. Malgré tout l'amour qu'elle portait pour Woody, elle se sentait dans l'incapacité d'avoir un quelconque geste d'affection. Elle n'en avait simplement pas la force, bien que son corps entier en réclamait un. Ce fut dans cet état d'esprit que la blonde rentra chez elle. Ils se retrouvaient enfin seuls, pourtant ni l'un ni l'autre ne fut capable de se réconforter. Comme si un bloc de glace les avait suivi jusqu'ici. Pour abréger cette souffrance, Charlie préféra prétendre être fatiguée et vouloir se reposer. Woody resta près d'elle, jusqu'à ce qu'elle s'endorme, du moins c'est ce qu'il croyait. Puis il fila en douce, alors que la blonde prétendait dormir. Elle ne se doutait pas encore que les jours, les semaines, les mois à venir allaient être encore plus insupportables. Sans la présence de Woody, sa lumière s'éteignait aussi sûrement qu'un souffle sur la flamme d'une bougie. Non seulement elle avait perdu leur bébé, mais elle l'avait perdu lui aussi.

FIN.