Rien ne pèse tant qu’un secret.~ Flarchie1

Infidèle C’était le mot qui me tournait en tête depuis maintenant quelque temps. Moi qui avait toujours trouvé ridicule ces autres femmes d’homme d'affaires qui se mettait à vivre le grand frisson avec leur jardinier ou leur électricien… Voilà que je ne valait pas vraiment mieux qu’elle. Mais la différence entre elle et moi, c’était que je ne m'étais pas vraiment lancer dans ce mariage par choix et mon cœur était déjà occupé par quelqu’un d’autre quand je m’étais retrouvée avec la bague au doigt. Et puis… leurs maris à elles ne feraient pas de mal à une mouche, le mien est un être abusif et destructeur. Suis-je en train de me trouver une excuse pour justifier mes choix ? Un peu. Est-ce que j’aurai pu tout de même tomber dans les bras d’Elliott si Alexander était doux comme un agneau ? Peut-être moins facilement mais probablement. L’autre différence était que moi, je ne voyais pas Elliott comme un passe-temps ou une occupation pour occuper mes longues journées de femme au foyer. Je suis bien capable de m’occuper seule, je suis même plutôt occupée c’est juste que j’aime être occupée avec lui.

Aujourd’hui je faisais de la Sérigraphie avec Archie, Alex étant au travail je lui avais proposé de venir directement dans mon atelier. Nous nous étions rencontrés grâce au dessin et j’aimais vraiment passer du temps avec lui malgré qu’il pourrait avoir l’âge d’être mon père. La musique se diffusant dans l’Atelier, je ne remarque même pas que mon cerveau se déconnecte pour se laisser submerger par un flot de pensées continues. Je me sens nerveuse et ailleurs. Un faux pas pourrait faire découvrir la supercherie à Alex et il me tuerait. Une mine inquiète se dessine sur mon visage à cette idée, j’ai besoin d’un avis extérieur. Archie est parfait, il a de l'expérience non ? Et puis j’ai suffisamment confiance en lui pour savoir qu’il n’ira pas raconter mes confidences. - Dis, tu sais garder un secret ? Genre un secret que tu ne dois dire à personne même sous la torture ?

@Archie Hartwig

Flore ? Tu la connaissais depuis quelques années maintenant. Petite nièce de ton meilleur ami, ton second frère d’une autre mère, que tu cotoyais parfois un peu trop au grand damne de ta mère à l’époque. Aujourd’hui encore, vous étiez comme les deux doigts de la main. Bien sûr, vous ne demeuriez plus si proches physiquement : adieu, les semaines passées à squatter chez lui sans savoir quand tu rentrerais chez toi. A quarante piges passées, tu te voyais mal continuer ce mode de vie que, pourtant, tu avais adoré. Et puis, tu avais déjà bien assez à faire avec ton coloc de frère qui occupait tout ton temps libre : tu refusais de l’avouer, mais sans lui, tu serais totalement paumé.
Tu avais toujours eu de l’affection pour la blondinette. Après tout, elle était la nièce de ton pote, elle était comme ta famille ! Mais lorsqu’elle t’avait montré ses dessins, vous vous étiez mis à vous fréquenter ailleurs que chez Blake. Complices à la vie comme à l’atelier, elle n’était plus seulement une simple connaissance, mais une amie précieuse à tes yeux ; une petite sœur. Son mari n’étant pas là, elle t’avait proposé de la rejoindre chez elle afin de faire de la sérigraphie. Ce qui tombait bien : tu avais quelques projets à terminer que tu avais hâte de lui montrer. Tu étais venu avec le nécessaire pour sérigraphier : quelques écrans préparés et insolés, et quelques pots d’encres de ton choix. Et bien vite, vous vous étiez mis au travail lorsque tu étais arrivé chez elle…
Les heures avaient défilé, si bien que tu n’aurais pas vraiment su te situer dans votre journée. Les notes de musique fusaient dans l’atelier de Flore. Vous échangiez peu de mots, vous comprenant en un regard la majeure partie du temps. d’abord, encrer l’écran, puis étaler avec la raclette. Doucement, lever l’écran en prenant garde à ce qu’il ne colle pas à la feuille. Puis mettre à sécher. Et répéter l’opération, encore et encore, selon le nombre d’exemplaires et le nombre de couleurs présentes sur vos projets respectifs. C’était ce que tu aimais, avec la sérigraphie : la superposition de couches, la lenteur. Chaque tirage était unique ; imparfait. Le moindre décalage pouvait donner un tout autre rendu à ton image. Perdu dans tes pensées dont tu fus tiré par la voix de Flore, ton regard se posait sur la blondinette : « tu m’connais Blondie ! j’suis une tombe ! Quelque chose ne va pas ? » avais-tu fini par demander à ton ami, un peu soucieux...

Depuis que tu connaissais Flore, elle t’avait toujours fait l’impression de quelqu’un de doux et gentil. En fait, tu aurais même pu penser, en la voyant, qu’elle était probablement le genre de personne à ne jamais aller à l’encontre des lois ou des règles. Bref, tu aurais pu lui donner le bon dieu sans confession. Mais ta longue expérience t’avait appris à ne pas juger sur les apparences. Jamais. Pour autant, tu avais confiance en Flore, et tu appréciais sa compagnie… Mais aujourd’hui, tu trouvais son comportement étrange. Elle était beaucoup moins joviale que d’habitude, et ça t’intriguait. Au bout de quelques minutes, elle avait fini par crever l’abcès. Qu’est ce que tu disais ? ne jamais se fier aux apparences Un léger sourire se dessinait sur tes lèvres tandis que tu l’écoutais. Son mec, tu n’avais jamais pu le sentir, et dans le fond, t’étais bien heureux qu’elle se permette ce genre de conneries que tu avais faites toute ta vie sans aucun scrupule. Tu l’écoutais te parler de ce type en question, heureux d’enfin pouvoir l’entendre dire que son connard de mari n’avait jamais été son choix, mais celui de son père… enfin, de son oncle ? Tu soupirais et hochais la tête  « et ton Elliott ? Il est comment ? » Tu relevais les yeux vers elle sans émettre aucun jugement : après tout, ce serait mal venu de ta part de lui faire la morale alors que tu étais le flic le plus immoral de Bowen. « tu mérite quelqu’un qui soit cool avec toi. Il est gentil ? Si il est aussi con que ton mari, j’te préviens, j’lui pète les jambes. » tu avais ri doucement, avant de passer une main sur son épaule « j’suis content pour toi Flore. Ca dure depuis combien de temps ? Tu sais… si tu as besoin d’un alibi… tu peux m’utiliser autant que tu veux. Et si Alex tente quoique ce soit… dis le moi. J’ai toujours de contacts au commissariat, et sans parler de ça… Tu sais que j’suis capable de beaucoup pour les gens que j’aime et dont tu fais partie. » tu lui adressais un clin d’oeil et souriais : « et ton père ? Il est au courant ? Il en pense quoi? »