We're like a really small gang (Jules)

« Je suis bien content de savoir ça, mon amour » dis-tu en mimant un baiser à ton ami. Tu ne pouvais pas rester sérieux, alors tu te mettais à rire. C’était vraiment un pilier, Livio, dans ton groupe d’amis. Tu connaissais pas mal de gens, mais peu te connaissaient comme l’italien. Vous en veniez à parler de la soeur du jeune homme, que tu connaissais plutôt bien. « J’espère bien que t’as pensé à la renier, non mais oh ! » dis-tu avec un air sérieux avant d’exploser de rire. Non, tu savais qu’il ne le ferait pas pour une simple fête de la mangue. Vous parliez ensuite des histoires de coeur. Tu étais bien content de voir que ton ami était heureux et qu’il allait épouser Aura, elle semblait parfaite pour lui. Et tu voyais qu’il était très bien avec elle, c’était tout ce dont tu rêvais secrètement, d’ailleurs. Une partenaire avec qui tu finirai tes jours. Et avec un enfant, même, qui sait ? Pourtant, Livio te contait que c’était mal parti avec elle, au départ. « Sept ans c’est long, en effet » dis-tu avec un léger rire. « C’est surement ce que j’ai fais avec Maggie, aussi. On verra, si un jour je la revois, on finira peut-être comme vous » ajoutas-tu avec un léger rire. Tu n’étais pas au bout de tes peines, tu ne pensais jamais revoir la blonde un jour. Elle était loin de Bowen, tu ne pensais pas qu’elle reviendrait à Bowen. Et puis, elle avait quelqu’un dans sa vie, selon les réseaux sociaux. Il relativisait, en te faisant croire que tout pouvait bien se passer, si tu ne pensais pas sans cesse à ta maladie. « Je sais, mec… je sais… » soufflas-tu simplement. « Un jour ça me tombera dessus, qui sait ? » ajoutas-tu avec un mince sourire sur les lèvres.

En voyant Jules mimer un baiser, Livio fit mine d'attraper ce baiser, plaquant une main sur son cœur avec un sourire bien gamin. Très vite, les deux amis se mirent à rire. Il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre. Mais c'était bien ce qu'il aimait le plus dans son amitié avec Jules. Un peu d'insouciance ne faisait pas de mal. Parlant ensuite d'Emilia qui, d'ailleurs, était dans une autre équipe que la leur, Livio rajouta : « ça fait 25 ans que j'essaye de la renier, mais mes parents m'ont toujours dit que je n'avais pas mon mot à dire, donc... » donc il la supportait. C'était bien sûr une plaisanterie. Sa petite sœur – bien que parfois pénible – était la prunelle de ses yeux. La taquiner était juste son quotidien. Le sujet se fit néanmoins plus sérieux avec les histoires de cœur de Jules. Livio avait la même vision de l'amour que Jules – sans l'épée de Damoclès sur la tête, cela va sans dire – et tout avait changé avec Aura. Aura qui avait mis 7 ans avant de l'accepter dans sa vie. « ça m'a permis de vivre entre temps et de mûrir. » Sept ans auparavant, Aura ne l'aurait sûrement jamais aimé comme elle l'aimait aujourd'hui. Livio était un gamin, imbu de sa personne, incontrôlable et bien trop amoureux des femmes. Il avait fallu attendre sept ans pour qu'il devienne un homme qui accepte ses sentiments, qui accepte de s'ouvrir à l'être aimé. Il espérait que Jules connaisse aussi cela. Peut-être avait-il déjà sa Aura, en la personne de Maggie. Maggie dont il avait parlé à plusieurs reprises, sans savoir que Livio, quelques temps plus tard, connaîtrait aussi cette Maggie sans faire le rapprochement. « Tu sais ce qu'on dit des âmes sœurs ? » dit-il en haussant les sourcils, avant d'ajouter : « Mon dieu, je deviens niais. » Il ponctua sa phrase par un éclat de rire, hochant ensuite la tête quand son ami lui souffla qu'un jour, peut-être, tout ça lui tombera dessus. « c'est tout ce que te souhaite, mon vieux. » Il garda son sourire aux lèvres avant d'enchaîner : « Mais avant de devenir pleinement des hommes rangés, allons nous amuser. » Ils étaient quand même venus pour cela : faire la fête jusqu'au bout de la nuit.

Fin