When it snows, you have two choices: shovel or make snow angels × ROSALIA

Il s’était remit à neiger. Doucement. De doux flocons tourbillonnants paresseusement avant de se poser. Nez en l’air. Yeux fermés. Elle savourait ce contact duveteux et glacés. La neige, c’était la deuxième fois qu’elle la voyait. Sa toute première rencontre fut dans le même pays, là où l’accent est bizarre, où un même mot veut dire trop de chose et surtout : the place to be de la baquette. Alors qu’on la rumeur d’un voyage organisé s’était mise a circuler dans les rues de Bowen, elle n’avait pas hésité un seul instant. Si un large sourire se dessinait en cet instant magique, son compte en banque, lui, tirait une gueule de dix pieds de long.

Quelqu’un la bouscula en grommelant des paroles floues, forçant la jeune femme a se reconnecter avec la réalité. La file d’attente avait bien avancée sans qu’elle s’en rende compte et les personnes derrière elle, exaspérés, lui avaient alors grillés la priorité. Nullement perturbée, elle suivie le lent mouvement, écoutant sans vraiment faire attention les conversations autour. Son français était un peu rouillé, certains mots lui échappaient et une nostalgie de ses souvenirs de Paris effaçât un peu son sourire. Elle fit remonter un peu plus haut son écharpe, enfonça son bonnet à pompon sur ses cheveux blonds et tenta de pianoter sur son téléphone portable un sms à l'intention de Rosalia. Le premier sms envoyé fut illisible, ramassis de lettres sans queue ni tête et de smileys. Alors qu’elle enleva un gant, pour proposer de façon plus conventionnelle à son amie de venir se joindre à elle. Depuis le début du séjour, Kaÿnah était restée quasiment seule la journée, profitant a son rythme de la station enneigée. Mais on lui avait toujours dit de garder un lien avec les gens, ne pas s’enfermer dans sa bulle et de vivre dans le vrai. Enfin elle arriva au guichet, demanda  un ticket de location de patins et passa dans la zone de transit entre la rue et la patinoire.

Moment de solitude au moment d’enfiler ces engins de tortures aussi sexy que les chaussures de bowling. Elle installa ses affaires dans un casier à clef et se dirigea vers l’entrée de la patinoire. Son regard se posa sur les passants, et la vision de ces êtres humains se dandinant comme des canards la firent rire à haute voix. Regard des gens alentour. Elle s’élança sur la glace. Et se vianda. Royalement. Avec surement un 10/10 en note artistique. Pire, elle avait entraîné avec elle deux personnes en essayant de se rattraper. Plates excuses. Rires ravalés. Elle fit un premier tour en se tenant à la rambarde. Quelques tentatives pour prendre son envole. En vain. Ce soir, c’était certain, son fessier serait pareil à celui de la schtroumpfette. Dans la file d’attente qui s’étendait non loin, elle  reconnut Rosalia.

« Rosaliiiiiiiiiiiiiiiiiia !» Grands gestes des bras pour attirer l’attention de la jeune femme. Perte d’équilibre. A la fin de la journée, c’est certain, elle aura battu le record de gamelle.

HARLEY-

panic!attack