You've got a friend in me (Charles)

Jean sortait d’une longue journée de travail. Ce n’était pas un mais trois articles qu’elle avait écrit. Ça lui avait prit un temps de fou, son cerveau n’arrivait pas à se concentrer sur ses tâches. Matéo était revenue dans sa vie comme un raz de marrée, emportant avec lui tout le calme de la maman. Il était comme ça Matéo, il serait toujours une tempête dans la vie de Jean, bien que la tempête ait été agréable à des moments. Elle en avait parlé à Romy, mais il fallait qu’elle en parler à Charles. Déjà il n’était pas au courant que Jean savait qui était la père d’Eléa. Charles c’était son confident, son autre frère et pourtant elle avait gardé ce secret pour elle. Ils s’étaient donné rendez-vous au jardin de circé pour qu’ils puissent boire un petit thé. Ça permettrait à Jean d’acheter quelques fleurs pour son intérieur. Elle sortait du travail avec le sourire, même si elle angoissait un peu. Elle le vit de loin, son ami. Prise d’une folie passagère, elle courait vers lui avant de sauter sur dos. « Salut Verczinsky ! » Disait-elle en riant avant de retrouver le sol avec ses pieds. « Comment tu vas depuis ton arrivée fracassante à Bowen ? » Elle savait qu’il voulait récupérer son ex-femme, mais jamais elle n’aurait imaginé Charly dans une aussi petite ville.

Le calme de la vie à Bowen a quelque chose d’apaisant pour Charly. Lui qui a toujours vécu dans une grande ville, animée et pleine de monde, pouvoir se balader et n’entendre que le bruit des vagues, ça le détend vraiment. Et puis son nouveau travail est beaucoup moins stressant que l’ancien. Il doit certes préparer ses cours mais il sent qu’il a moins de pression sur ses épaules et ça lui fait du bien. Pour l’instant il ne se sent pas encore totalement chez lui, il a un peu l’impression d’être un touriste en voyage. Il renoue avec quelques amis qu’il a rencontré à Perth ou ici et à qui il n’a pas parlé ou qu’ils n’a pas vu depuis des années. Et il y en a certains avec qui il a gardé contact, notamment Jean. Leur passion commune du sport les a réuni autrefois et continue à le faire. Mais il n’y a pas que ça, ils parlent de tout et de rien ensemble, il est vraiment heureux d’avoir une amie comme elle en ville. Après leur journée respective de travail, ils se sont donnés rendez-vous aux jardins de Circé. En arrivant Charly scrute le lieu de l’extérieur avant de sentir quelqu’un lui grimper sur le dos et le saluer. Il éclate de rire avant de répondre, en tournant sur lui même pour faire voltiger Jean « Salut Appleton ! » Il la reposa ensuite à terre, toujours en train de rire. « Ça va, je me fais à la vie à la campagne. » Typiquement une phrase de citadin ça, comme si Bowen était si petit que ça. « On entre ? » propose-t-il avant de lui demander « Et toi ça va ? Tout roule dans ta vie Appleton ? »

Le sport rapprochait les personnes. A force de voyager elle avait rencontré Charly, un jeune homme plein de vie. Ç’avait été un coup de cœur entre eux, un vrai coup de cœur amical. Toute la matinée, elle avait attendu avec impatience de le revoir et quand elle le vit devant les jardins de Circé, elle lui sautait dessus. « Je suis trop contente de te revoir ! » Elle était souriante, honnête et elle n’avait qu’une hâte qu’il lui raconte toute sa vie. Jean avait toujours vécu à Bowen, même si elle avait la chance de voyager partout. Mais elle aimait retrouvé le calme de Bowen. « La campagne ! Et le bush australien tu ne connais pas ? » Disait-elle en riant. Elle avait la tête qui tournait un peu après la pirouette de Charly. Elle ouvrait la porte. « Si monsieur veut bien passer ! » Disait-elle en riant. On les installait dans un endroit près des fleurs, un charmant un endroit pour se raconter les derniers événements de leur vie. Cet endroit était si apaisant et calme. « Oui ça roule … Eléa va bien et moi je reprends un peu plus les grosses interviews sportives. » Jean avait mit en retrait un peu sa carrière pour s’occuper de sa fille, mais maintenant qu’elle était un peu plus âgée, Jean pouvait parfois repartir couvrir des grands évènements.

Même si le changement de vie était assez radical pour Charly qui venait de quitter sa ville natale, son climat, ses amis pour venir s’installer dans une petite ville du nord de l’Australie, il était heureux malgré tout d’avoir quelques repères ici. Il a déjà eu l’occasion de venir, notamment pour voir sa sœur, avec ses parents et a pu se faire quelques amis en cours de route, notamment Jean. Ils étaient tous les deux heureux de se revoir, à présent qu’ils vivent tous les deux dans la même ville. Il se dit qu’ils auront l’occasion de se voir plus fréquemment alors qu’habituellement ils prennent davantage de nouvelles par sms ou en s’appelant. Ils entrèrent tous les deux dans le salon de thé à l’ambiance tout à fait charmante. Une fois assis à leur table, le jeune homme demanda des nouvelles à son amie. Jean parla rapidement de sa fille et de sa carrière qui reprend. « Je suis content pour toi ! Mais du coup tu dois pas mal bouger, non ? Ou alors tu fais tout à distance ? » Il se dit que ce serait dommage qu’alors que lui vient de s’installer à Bowen, elle reparte pour son travail. « Faudra que je passe chez toi pour voir Elea, ça fait longtemps ! » Lui qui adore les enfants, il n’est jamais le dernier lorsqu’il s’agit de garder ceux des autres.

Grâce à son métier, Jean avait eu de la chance. Elle pouvait voyager dans le monde, profiter des plus beaux paysages et des meilleurs cuisines du monde. Pendant des années, elle avait suivi l’actualité internationale, mais avec la naissance d’Eléa, Jean s’était restreinte au sport Australien. C’était déjà un travail conséquent puisque le pays était grand. Elle profitait de ses voyages pour vois ses amis et surtout Charly. Aujourd’hui ils étaient dans la même ville, une réunion formidable. Jean comptait en profiter et voir son ami autant qu’elle le pouvait. Chacun avait une vie bien intense, mais la journaliste trouvera toujours un moment pour voir son ami. Le petit salon de thé était une excellente idée, c’était un endroit intimiste et cosy. « Je fais les deux, mais tu sais je bouge comme avant. Voir un peu plus maintenant. » Eléa avait grandi et Jean pouvait se permettre de partir un peu plus loin. Récemment, elle avait quitté sa fille pour une quinzaine de jour pour les jeux olympiques de Tokyo. « Elle sera trop contente de te voir tu sais. » Disait-elle en souriant. Surtout que la petite fille allait vivre un bouleversement dans sa vie. « Elle va rencontrer son père. » Avouait-elle, alors que Jean avait toujours dit qu’Eléa était née d’un don de sperme.

La conversation commença par la reprise un peu plus intense du travail de Jean. C’est grâce à celui-ci qu’ils se sont rencontrés à la base, alors que Charly vivait à Perth, il y a plusieurs années maintenant. A présent qu’il s’est installé à Bowen, pour de bon peut être, ils pourront passer plus de temps à se voir qu’à s’appeler pour prendre des nouvelles, ce qui lui fait plutôt plaisir. « Tu restes qu’en Australie ou tu vas vraiment un peu partout ? » A l’époque où il était avocat, il n’était pas rare qu’il doive prendre l’avion pour son travail, étant parfois engagé par des entreprises ne se situant pas en Australie mais dont le procès se déroulait là-bas. Il est même arrivé qu’ils se voient, avec la jeune femme, à l’autre bout du monde parce qu’ils s’y trouvaient tous les deux en même temps. Charly parla ensuite d’Elea, qu’il adore forcément, lui qui adore les enfants. La jeune femme lui lâcha, l’air de rien, que sa fille va rencontrer son père. Le jeune homme n’a aucune idée de qui il s’agit, le sujet ayant toujours été relativement sensible, il n’a jamais trop posé de question sur les origines d’Elea. « Quand ? Comment ? C’est qui ? » demanda-t-il, ayant beaucoup trop de questions à poser sur cette annonce pas si anodine.

Elle reprenait doucement sa vie de journaliste sportive internationale. A la naissance de sa fille, elle avait demandé de rester dans le pays et surtout à pas plus de deux heures en avion. Aujourd’hui Elea était plus âgée et elle aimait bien rester chez ses grands-parents de temps en temps. « Je reste beaucoup en Australie, mais je bouge aussi. Je pars bientôt pour la Chine. » Ah les jeux olympiques, elle avait hâte d’y être. Ça faisait longtemps qu’elle n’y était pas aller, ça lui manquait l’ambiance de ces et surtout l’effervescence. Elle savait que quand elle rentrerait, sa vie allait être chamboulée. Mateo était revenu dans sa vie et il était temps pour lui de rencontrer sa fille. La petite le voulait bien même si elle avait fait la tête au début. « Fin février. » Charly faisait partit de ces personnes qui n’étaient pas au courant. Officiellement, Jean avait au recours à la PMA seule. « Je n’ai pas fais de PMA. » Avouait-elle. Elle espérait qu’il ne lui en veuille pas trop, mais elle avait besoin de dire la vérité. De toute façon elle allait bientôt se savoir.