love is in the snow (azriel)

Je m’étais réveillée complètement émerveillée par la neige qui tombait et qu’on apercevait depuis le fenêtre de notre charmant petit chalet, si bien que j’avais trainé Azriel dehors, pour une balade sous les flocons. Nous avions effectué un tour d’environs une heure et j’avais vite déchantée, peu habituée au froid. Nous rentrâmes dans notre location, complètement gelée. Tremblotante, je poussai la porte d’entrée et me frictionnai les bras, faisant crisser le tissu de ma doudoune pourtant rembourée.
— J’ai froiiiiiiiiiiid, m’écriai-je en riant à moitié.
Je grelotai en me tournant vers Azriel, puis déchaussai maladroitement mes moon boots encore couvertes de neige. Je me retrouvai en chaussette et sautillai pour réchauffer mes membre, puis, mon regard tombant sur le poêle, j’eus une petite exclamation.
— Oh noooon, le feuuu ! Y’a plus que des petites braises !
Je m’étais imaginée rentrer au chaud, me blottir dans un grand plaid et rester scotchée au feu jusqu’à en suer. Mon programme volait en éclat. Je me tournai vivement vers Azriel, remontant mon bonnet qui me tombait sur les yeux, puis me mis à rire.
— Pourquoi c’est pas comme dans les films, la montagne ? Y’a tromperie sur la marchandise ! surjouai-je avec entrain. On devrait être en train de faire l’amour étendus sur une fausse peau de bête, devant un feu craquant et scintillant, mais je me sens pas capable d’enlever le moiiiiiindre vêtement sans risquer de geler sur place.

@azriel shillinglaw

Ce long manteau blanc et intact – du moins vu de loin -, Az avait déjà eu l’occasion de le voir dans les hauteurs italiennes, aux frontières. Mais ça faisait une éternité, si bien que ses souvenirs en étaient vraiment très flous. Il avait déjà été au ski avec sa famille, quand il était vraiment petit, mais ce genre de vacances n’avait plus été une option depuis deux bonnes décennies. Retrouver l’air montagnard et la fraîcheur des sommets avec Lys lui faisait très plaisir. Ils avaient décidé de participer à ces vacances organisées à Chamonix, proposées aux Boweniens pour des prix incroyablement abordables. C’était pas comme s’ils pouvaient se permettre quatre vacances du genre par an, mais là, ça valait vraiment la peine, et puis ils le méritaient bien. La neige crissait sous leurs pas, et un silence doux et pur les enveloppait, sauf quand les claquements de dents de Lys venaient le briser. « Viens là. » sourit Az avec un air attendri, et un peu amusé, alors que sa copine faisait tout son possible pour se réchauffer, mi-sautillant mi-dansant sur place et se frottant de toutes parts pour tenter de créer de la chaleur. L’Italien l’enveloppa de ses bras après qu’il ait retiré sa veste et celle de la jeune femme, pour venir la frotter aussi énergiquement que tendrement. Il ne put retenir un éclat de rire quand Lys se lamenta à propos du feu. « Oh, non. Bon, je pense qu’on est condamnés, love. On va mourir ici, frigorifiés. » railla-t-il avec un sourire en coin craquant, qui laissait transparaître son air malicieux. Lys se tourna vers lui, remontant son bonnet en mailles épaisses qui retombait sur ses yeux, lui donnant un air adorable, et Azriel vint embrasser son nez froid du bout des lèvres. Il ne pouvait se départir de son sourire alors qu’elle se lançait dans une tirade plaintive et théâtrale. À mesure quelle avançait dans son jeu d’actrice, le sourire du brun s’élargissait, avant qu’il ne se mette à nouveau à rire. Elle le faisait souvent, rire, la belle brune. Il adorait ça. « Pourtant, il paraît que se réchauffer peau contre peau, c’est la meilleure technique contre l’hypothermie. J’te jure, c’est un vrai truc de survie. J’ai vu ça dans un film. » Azriel s’était exprimé avec calme et sérieux, mais ses iris marron étaient rieurs, alors qu’il enlaçait toujours la jeune fille.

Je n’avais pas vu la neige depuis des années, la dernière fois remontait à mon adolescence, au moment où mon père avait décidé de m’amener en Suisse, pour skier. Cela me semblait appartenir à une autre vie. Cela faisait longtemps donc, que j’avais un accès à un tel paysage, et si je savais m’émerveiller devant le grand manteau blanc qui recouvrait les environs du chalet qu’Azriel et moi avions loué, j’étais encore loin de savoir m’accommoder du froid. Je sautillai pour me réchauffer, autant que je le pouvais, faisant rire mon amoureux, au passage, qui fini par m’accueillir près de lui, pour tenter, comme il le pouvait, de me communiquer un peu de sa chaleur. Je me la jouais grande diva, à exagérer mes ressentis, et Azriel sembla s’en amuser, profitant toutefois de cette discussion pour suggérer un rapprochement. Blottie contre lui, je levai le nez vers lui, un sourire mutin étirant mes lèvres.
— Tu perds pas le nord, toi, dis-je en riant.
Je le connaissais suffisamment pour savoir qu’en général, une pensée érotique ne passait jamais bien loin de lui, dès qu’une occasion se présentait. Je ne pouvais pas le blâmer, je partager moi-même ce trait avec lui.
— Faut jamais croire ce qu’on voit dans les films, mais…ça mange pas de pain de vérifier cette théorie.
À mesure que je parlais, mes doigts s’affairaient, presque mue par leur conscience propres, à défaire la fermeture éclair du manteau de neige d’Azriel. Sans user de plus de détours, je glissai mes bras sous les siens pour m’imprégner de sa chaleur, puis, sans quitter mon sourire, je venais l’embrasser.

Un rire et un air faussement innocent dessinèrent le visage d'Azriel. « Ça doit être l'air de la montagne. » sifflota-t-il alors qu'il tentait tout de même de réchauffer la belle brune, en tout bien tout honneur. Certes, ils aimaient tous les deux se laisser glisser vers des plaisanteries laissant entrevoir un futur moment intime. C'était souvent comme ça que ça se terminait. Mais cela pouvait aussi rester à l'état de paroles et l'Italien proposait réellement un peu de chaleur humaine, sans arrière-pensée. Sauf si les arrières-pensées de quelqu'un d'autre croisaient les siennes. « Oh, nous avons donc une volontaire pour le cours de survie. » sourit-il sans se départir de son expression malicieuse. Déjà, ils s'affairaient à faire naître une étincelle de chaleur de leur étreinte, enlevant un premier élément de toutes leurs couches censées les préserver du froid. Ils avaient encore du travail s'ils voulaient se retrouver en tenue d'Adam et Eve. Mais pour l'heure, leurs lèvres se retrouvant était suffisant. Az embrassait doucement le sourire de l'artiste, une petite flamme imaginaire réchauffant déjà leurs visages, leurs corps profitant de ce contact bienvenu, après avoir été étouffés dans les épaisses vestes de ski. « Je m'en voudrais quand même si tu perdais tes orteils, tu sais. On peut regarder à ce poêle pour relancer le feu. » interrompit le garçon, avec ce même sourire amusé et enfantin, mais c'était une vraie proposition. Rien ne les obligeait à se déshabiller dans le froid un peu sec de leur abri.

Clairement, mon corps n’est pas fait pour la montagne. Je suis programmée pour mon Australie natale ou l’hiver n’est pas vraiment un hiver en soi, et ça me convient très bien. La perspective de ce séjour à la neige, en chalet, me séduisait à la base et je suis loin de m’en plaindre car nous passons de très chouette moment, mais je ne m’étais pas assez préparée au froid. J’acquiesce quand Azriel évoque le poele et une tentative de raviver le foyer.
— Bonne idée, je tiens à mes orteils et aux tiens quand même !
On s’applique donc à rallumer le feu que nous avons bêtement laissé s’éteindre, et au bout d’une petite dizaine de minutes de concentration, les premières flammes nous offre la victoire. On parvient donc à se relâcher et on s’offre une petite pause bien méritée, lovés l’un contre l’autre dans le canapé, emmitouflés sous une épaisse couche de plaide. Je soupire d’aise.
— Dis…tu crois que si on conçoit notre enfant ici, il sera plus résistant au froid que nous ? je plaisante.
Cela faisait désormais presque cinq mois qu’Azriel et moi avions décidé de faire un enfant et en discuter avec lui, à chaque fois, collait un sourire sur mes lèvres.

Az hocha la tête avec un sourire quand la jeune femme sembla aimer l'option de rallumer le feu. Leur étreinte complice se relâcha un moment, le temps qu'ils s'affairent à amener un peu de chaleur dans ce petit nid douillet temporaire. La montagne, c'était bien, mais c'était surtout sympa de pouvoir retirer toutes ses couches en rentrant dans un endroit chaleureux avec une température agréable. Ils enlevèrent leurs vêtements épais les protégeant du froid mordant de l'extérieur, troquant leurs grosses chaussettes de laine humides pour une nouvelle paire rassurante, avant de s'installer dans le canapé, Lys dans ses bras, sous le plaid. C'était un beau tableau, un qui amenait une petite bulle de chaleur à l'intérieur du garçon, réchauffant ses os et son cœur. Il aimait faire des tas de choses avec l'artiste, mais être comme ça, bien, sans rien faire, c'était quelque chose qui faisait du bien aussi. Ça avait toujours été le cas, même durant toutes ces années où leur relation n'avait pas encore de nom. Et même si maintenant elle en avait une, pour Azriel, ils restaient les mêmes que ce qu'ils avaient toujours été l'un pour l'autre. Un lien fusionnel, simple, naturel, aussi puissant et passionné que calme et réconfortant. Il rit aux paroles de la jolie brune, embrassant sa tempe. « Y a peu de chances, mais... T'as vraiment envie d'accoucher d'un bébé Yéti ? » plaisanta-t-il avec un sourire en coin amusé et taquin. Il pouvait voir les traits de Lys s'illuminer chaque fois qu'ils mentionnaient ce projet d'enfants. Elle devait sûrement lire la même expression sur son visage à lui. Jamais il n'aurait pensé qu'un jour, Lys et lui en seraient à ce stade. Après tout ce qu'ils avaient traversé, après les années de joie et de légèreté et leur douloureux passage plein de confusion, de peur de se perdre, d'éloignement, voilà où ils en étaient arrivé. Dans un chalet enneigé en Europe, à parler de leur futur. C'était une idée qui emplissait l'Italien d'une joie indescriptible.

Az et moi parlions souvent de ce projet d’enfant qui nous avait saisi cette fois-là, au bord du lac où nous avions décidé de célébré les 33 ans d’Azriel. Nous n’utilisions plus aucun contraceptif depuis lors, et je chérissais l’idée que son enfant puisse, un jour, décider de se loger au creux de moi. L’atmosphère commençait à se réchauffer, et cela n’était pas uniquement dû au feu qui commençait à reprendre dans la cheminée. Lovée qu’Azriel, j’appréciai la douceur du moment, puis lâchai un petit rire à sa remarque.
— T’as peur qu’il hérite de tes grands pieds ? le taquinai, me retournant pour lui faire face.
Je l’observai, un grand sourire aux lèvres, puis me laissai attendrir par l’instant. Je posai ma main sur son torse, puis mon menton sur le dos de ma main, sans quitter Azriel des yeux.
— Ca t’arrive de…de l’imaginer ? Notre enfant, je veux dire…d’essayer d’imaginer à quoi il pourrait ressembler, si c’est une fille ou un garçon…

« Oh non, moi j'dis juste ça pour toi. » plaisanta Azriel d'un air désinvolte, mais un sourire enjoué restait accroché au coin de ses lèvres. Ils en étaient encore au stade fœtal – même pas, en fait – de pouvoir faire des blagues sur l'accouchement ou la grossesse, mais Az savait bien que ce ne serait pas si simple pour Lys. Porter un enfant, ce n'était quand même pas rien, le mettre au monde non plus – même si plus rapide -. Il avait vécu avec Beth et avait pu observer les beaux moments, les moments photos, les moments magiques. Mais il y avait aussi un tas de détails bien moins agréables pour une maman en devenir, il en avait été témoin. Néanmoins, Lys n'en était pas encore là. Et certainement que leur humour complice serait d'une grande aide aussi plus tard. La belle brune délicieusement lovée sur lui, Az passait une main dans ses cheveux ébènes, leur iris connectés par cet éclat joyeux, un peu passionné même, quand ils mentionnaient leur futur enfant. « Vu le temps qu'il met à se matérialiser, oui, j'ai eu quelques occasions d'y penser. » rit à nouveau l'Italien. En réalité, il n'était pas pressé, dans le sens où il ne désespérait pas. Cela ne faisait encore que quelques mois qu'ils essayaient, et ce n'était pas une course. Ça fonctionnerait quand ça fonctionnerait, c'était pas une commande Uber Eats, c'était en tout cas la vision patiente et optimiste qu'avait le garçon. « J'imagine parfois un garçon, parfois une fille. Dans tes bras, les miens... Ou sur un skate, aussi. » commença-t-il à rêvasser, tentant de se remémorer les images floues qui lui venaient parfois à l'esprit. Il esquissa un sourire taquin et un peu coupable en mentionnant le skate. Clairement, il allait apprendre à leur enfant à skater en même temps que marcher. « Et me demande pas pourquoi, je les imagine toujours en petits blondinets. Peut-être parce que je l'étais quand j'étais tout petit. » ajouta-t-il pensivement, avec ce sourire discret et un peu dans le vague, alors qu'il caressait toujours les cheveux de la jeune femme.

À mesure que Azriel décrit ses pensées, mon sourire s’élargit. Cela fait plusieurs mois, maintenant, que nous parlons de notre futur enfant, sans nous mettre la moindre pression. Comme le répète souvent mon compagnon, il arrivera quand il arrivera, mais en grande rêveuse que je suis, je ne peux m’empêcher d’imaginer le porter dans mes bras, ou de l’observer dans ceux de son père. Azriel sera un papa génial, ça j’en suis intimement persuadée. Je lui fais les gros yeux quand il évoque le skate, puis ris doucement.
— On verra pour le skate…
Je dis surtout ça pour rire, en vérité, je sais que mon enfant fera du skate s’il en a envie, il n’est pas question de lui interdire certaines activités, au prétexte qu’elles sont dangereuses ou qu’il pourrait se blesser, mais au contraire de lui inculquer la prudence, en le laissant faire ses propres expériences. Quand il évoque le fait qu’il imagine notre enfant en petit blondinet, j’arque un sourcil, puis me tourne vers lui, avec un sourire étonné.
— Sérieux ? Y’a des photos ? Je peux soudoyer ta mère avec des cookies ?

Devant la mine faussement dubitative de sa copine à la mention du skate, l'Italien fit mine de siffloter innocemment, dessinant volontairement une expression angélique sur son visage. « T'inquiète, le skateboard est déjà sur la liste de naissance. » répondit-il en jouant à celui qui n'avait rien entendu. S'ils avaient eu une telle liste – à nouveau, ils n'en étaient pas là – et qu'Azriel aurait effrontément noté un skate sur ladite liste, il s'amusait à penser que Milo se serait sans hésitation chargé de cet objet. Alors qu'ils évoquaient leurs imaginaires autour de ce futur enfant, Az mentionna les cheveux ambrés qu'il attribuait à cette image de petite fille ou petit garçon. Il rit quand Lys proposa de soudoyer sa génitrice contre des photos de son enfance, où il avait de fait encore cette chevelure d'un blond pâle, avant qu'en grandissant, elle ne prenne une teinte châtain. « T'auras même pas besoin de la soudoyer, elle va réserver une après-midi entière pour te montrer tous les albums. » rigola le garçon, exagérant à peine. Rien ne faisait plus plaisir à sa mère que d'étaler les images d'un autre temps aux copines de ses fils. Et elle ne semblait guère se préoccuper de la gêne potentiellement occasionnée. Ce qui pouvait être un peu agaçant, mais Az le pensait avec beaucoup d'amour pour celle à qui il devait son existence, et qui était si fière de ses enfants qu'elle ne pouvait s'empêcher d'étaler ces photos à la face de qui montrait un gramme de curiosité.

Je sais d’avance qu’Azriel ne lâchera pas l’affaire concernant le skateboard, qui constitue une de ses passions, au même titre que le dessin, et je savais qu’il voudrait en imprégner ses enfants, tant que ceux-ci y montreraient de l’intérêt, ce que je trouve parfaitement normal.
— Sur la liste de naissance, carrément ? je le charrie.
Je ris en imaginant que Milo, par exemple, serait sans doute celui qui offrirait ce cadeau là à notre enfant, alors que ce dernier ne saurait même pas marcher. On évoque ensuite nos imaginaires commun, quant à notre futur bébé. Azriel m’apprend qu’il était blond, petit, aussi je ne devrais pas être surprise que notre enfant hérité de cette couleur clair pour ses cheveux. J’ai tout à coup envie de voir des photos de mon amoureux quand il était enfant, ce dernier est certain que sa mère me les ferait voir sans problème.
— J’imagine oui, je ricane de bon coeur.
Je me blottis à nouveau tout contre Azriel, après cet intermède rêveur, puis discrètement passe ma main sous son pull, tandis qu’un sourire enjôleur se hisse sur mon visage.

« Bien sûr. » confirma le garçon d'un air taquin mais avec un air convaincu, bien que ce qu'il avançait était totalement faux. Il rit avec Lys, un même éclat joueur dans leurs yeux. Même s'ils plaisantaient, il n'était clairement pas impossible que Milo offre un jour un skate à leur enfant, ni que ce fait arrive dans les premières années de sa vie. Cette idée faisait rire Az autant que ça le rendait foncièrement heureux à la perspective de ce petit bout à venir. Alors qu'il avouait à la jolie brune qu'enfant, il était doté d'une petite crinière blonde plutôt que la chevelure châtain qu'il arborait maintenant, cette dernière parla de soudoyer sa génitrice avec des cookies en échange de photos. Peut-être que leur enfant n'hériterait pas de ce trait des Shillinglaw, mais Az se plaisait à l'imaginer. Si aucun d'eux ne se montrait impatient, il était toutefois difficile de ne pas rêvasser à ce futur petit bout d'eux qui grandirait, ce à quoi il ressemblerait. Et ça avait quelque chose de magique, d'imaginer ce futur, plus proche que lointain. Blottis confortablement l'un contre l'autre, avec ce feu ravivé et cette bulle d'air montagnard qui semblait n'appartenir qu'à eux en cet instant, il sentit avec délectation la main de son amoureuse venir trouver le contact de sa peau. Un sourire en coin, d'une autre nature, se dessina sur le visage de l'Italien, alors qu'il se mordait la lèvre, puis coulait un regard complice à la belle artiste. Le contact de son regard au sien se fit plus intense, comme exprimant tout ce qu'ils n'avaient pas besoin de se dire. Sa main à lui passa délicatement de la chevelure d'ébène jusqu'au creux de son cou, avant de suivre le tracé de sa clavicule et le contour d'un sein, encore cachés par un pull épais. « Tu veux travailler sur notre projet ? » demanda l'Italien avec humour, usant de mots professionnels pour décrire une activité plus... Charnelle.

L’atmosphère de notre chalet, maintenant que nous nous étions quelque peu réchauffés, se prêtait assez aux rapprochements charnels. Mais au fond, il nous suffisait d’être ensemble, Az et moi, pour réveiller nos passions. Cela ne prenait parfois qu’un regard, un simple effleurement de nos doigts, un léger crissement de peau, ou bien nos lèvres, aventureuses, qui venaient se chercher. Ma main glisse sous le pull de mon amoureux et caresse la peau de son ventre. Je sens ses muscles se contracter légèrement et son sourire percute le mien. Je me perds dans ses yeux bruns et me laisse doucement envelopper.
— Tu lis dans mes pensées, je réponds d’un ton espiègle.
Sa caresse subtile ravive mon sourire. J’aime ces moments passés aux creux de ses bras, comme dans un cocon. Je me penche pour embrasser sa bouche, alors que mes doigts viennent taquiner la lisière de son pantalon.

Quant il s’agissait de passer des moments intimes, et de chercher à procurer le plus de plaisir possible à l’autre, ils n’étaient jamais en reste. Leurs habitudes n’avaient pas changé depuis qu’ils essayaient de créer un petit bout de vie. Même emberlificotés dans quatre couches de pulls et de vêtements thermiques, l’attrait pour le corps de l’autre pouvait s’enflammer en quelques secondes. Si Lys lança de façon presque inoffensive le mouvement, son compagnon y fut plus que réceptif, retrouvant le contact des doigts maintenant réchauffés de la brune, sur sa peau nue. Une proposition faussement innocente plus tard, leurs lèvres se scellaient avec délice alors que leurs corps se réchauffaient encore plus que le brasier qu’ils avaient ranimé dans la cheminée. Les mains habiles de l’artiste se dirigeaient déjà vers la partie basse de son anatomie, alors que lui n’attendait pas plus pour retirer le pull de la jeune femme, suivi de son sous-pull et de son top. Les lèvres du brun venaient caresser doucement la frontière tracée par son soutien-gorge, alors que ses mains couraient sur la peau délicate de son ventre. Avec eux, ça pouvait aller très vite. Un sourire complice, un regard suspendu, et ils se retrouvaient à mélanger leurs corps pour lier leurs âmes.

Un simple contact suffit en général à réveiller notre désir. Peut-être, au fond, ne s’éteint-il jamais vraiment, et il suffit simplement de remuer les braises pour que le brasier ne reparte de plus belle. Cela a toujours été comme ça, entre Azriel et moi, charnel et impulsif. On a plus ou moins grandi, l’un au contact de l’autre, ou du moins dans notre vie d’adulte. On a forgé notre rapport au corps ensemble et appris les contours de l’autres presque par coeur. Ca a explosé dès lors que nous nous sommes mis en couple, mais en réalité, cela a toujours été très fort, dès le début. J’ai parfois la sensation d’avoir trouver une âme jumelle quand je me trouve à ses côtés. Je me sens bien, en sécurité et parfaitement à ma place. Peu de gens, je crois, on la chance de ressentir cela. Je sens ses mains passer sous mes vêtements, tandis que les miens s’amusent encore avec le bord de sa ceinture. Je réprime un frisson, de désir et non de froid cette fois, lorsqu’il parvient à me retirer mes couches successives de vêtements. Ses lèvres accentue le phénomène et ma peau fini par se couvrir de chair de poule. J’étreins ses épaule et embrasse le sommet de son crâne, puis son front. Naturellement, je lui fais relever le visage et trouve à nouveau ses lèvres, caressant ses joues de mes pouces. Ses vêtements prennent le main chemin que les miens, et bientôt mes doigts parcourt les pleins et les délié de son torse. Ma peau, rapidement, réclame la sienne et je vienne me coller, peau contre peau à mon amant, mes bras entourant sa nuque, mon visage se nichant dans son cou. La chaleur de son corps est exquise, si bien que je pourrais demeurer là des heures, son épiderme réchauffant le mien.