like you never left (nora)

Même si elle ne fait plus partie du comité d’accueil des nouveaux arrivants, Polly regarde régulièrement la liste des nouvelles personnes qui arrivent et donne éventuellement un coup de main en cas de besoin. En dehors des rentrées les nouveaux sont plutôt rares, il n’y a pas vraiment de liste à ce moment là mais chaque personne au courant d’une nouvelle arrivée prévient les autres. C’est ainsi que la jeune femme a vu apparaître un nom qui ne lui ait pas inconnu, celui de Nora Jenkins. Quand elle était au jardin d’enfants, une petite fille avait ce nom là aussi. Elles étaient très amies jusqu’à ce que Nora ne vienne plus, du jour au lendemain, laissant Polly seule et relativement sans amis. Déjà à cette période les autres la rejetait mais pas Nora, non elle l’avait accepté et elles étaient devenues amis, sans tenir compte du regard des autres. Il faut dire qu’à trois ans tout ça passe relativement au dessus de la tête. La jeune femme récupéra quelques informations sur cette nouvelle étudiante, proposant de l’accueillir. Elle obtint son emploi du temps ainsi qu’une photo pour pouvoir la retrouver. Ça peut paraître un peu flippant dit comme ça mais c’est la procédure classique pour un parrain étudiant. La rousse attendit donc à la fin d’un des cours de sa potentielle ancienne amie. Lorsqu’elle la vit sortir, elle l’interpella « Nora ! » Elle leva la main pour qu’elle la voit même si avec sa jupe colorée et sa chevelure rousse bouclée, elle passe relativement peu inaperçue. « Salut ! » dit-elle toute souriante. « Je m’appelle Polly et je suis chargée de te présenter l’université pour pas que tu te perdes trop. Mais avant ça, j’ai besoin de savoir. Est-ce qu’on était au jardin d’enfants ensemble ? Tu te souviens peut-être pas de moi mais j’avais une super amie qui a le même nom que toi et du coup je me suis dit que ça pouvait peut-être être toi. »

Si elle s’était plantée et qu’il ne s’agissait que d’un homonyme, Polly ne serait pas déçue pour autant. Elle apprécie toujours se faire de nouveaux amis, parler avec tout un tas de gens et répandre la joie autour d’elle. Mais elle serait d’autant plus contente s’il s’agissait bien de son amie du jardin d’enfant. Enfin, avec toutes les années qui ont passé, les deux jeunes femmes ne seraient pas forcément sur la même longueur d’onde. Quand on a trois ans, on n’est pas la même personne qu’à la vingtaine passée. Pourtant la rousse se dit qu’au fond les gens ne changent jamais vraiment, ils peuvent évoluer mais au fond il n’est pas vraiment possible de totalement changer. Nora lui confirme ce qu’elle attendait, elle est bien son amie du jardin d’enfant et elle semble tout aussi enthousiaste que Polly pour ces retrouvailles. Les deux jeunes femmes se prennent dans les bras l’une de l’autre. Ce n’est pas pour déranger la rousse qui adore les câlins et qui a tendance à en faire aux autres sans qu’ils n’apprécient forcément, même si elle essaie toujours de voir avant si elle ne va pas gêner. « Je suis trop contente de te revoir ! » lui dit-elle un large sourire sur les lèvres tandis qu’elles déserrent leur étreinte. « T’es de retour à Bowen du coup ? » lui demande-t-elle, ayant un million de questions à lui poser. Elle a envie de tout savoir, de connaître sa vie des vingt dernières années. Elles risquent d’en avoir pour un moment, surtout vu comment Polly est bavarde. Elle a tendance à s’étendre un peu trop lorsqu’il s’agit de blablater et ça agace parfois les gens qui n’ont rien demandé et qui ne s’attendaient pas à rester bloquer pendant dix minutes dans une conversation alors qu’ils venaient seulement demander un renseignement.