Yesterday came suddenly (Daniella)

Les derniers jours n'avaient pas été simples. Fraîchement sorti de l'hôpital où clairement, Mateo avait été rappelé à l'ordre par sa santé, il avait été mis au repos forcé. Mais ce n'était pas la fatigue physique qui l'avait le plus miné, mais la fatigue morale. Il se rendait compte qu'à tout moment sa vie pouvait basculer, qu'il n'avait plus la sérénité des années précédentes durant lesquelles il n'avait pas pris conscience à quel point il était passé aux côtés de son existence. Bien sûr, il avait gagné en célébrité, il avait mené à bien sa passion et avait de l'argent à revendre. Mais il était passé à côté de l'essentiel, il avait raté des moments familiaux importants et il avait lui-même daigné ne pas construire sa propre famille. Et tout cela, il le regrettait. Alors, ces derniers jours, il les avait passé à ruminer entre son canapé et sa chambre. Et il s'était rendu compte d'une chose : sa maison le déprimait clairement. Oui, elle était toute rénovée, mais elle manquait clairement d'âme et de vie. Elle ressemblait davantage à une maison-témoin, de celle que l'on trouvait dans les futures résidences. Elle donnait l'impression de ne pas être remplie, à l'image de la vie de Mateo. Alors, ne voulant s'enfoncer encore plus dans un marasme, il avait cherché sur Internet des contacts de décorateurs d'intérieurs, envoyé des mails avant de prendre rendez-vous avec celle qui lui avait semblé la plus avenante. Madame Ortiz.

Le jour J, et alors que la sonnette retentit, Mateo se dirigea vers la porte. Elle était parfaitement à l'heure, ce qui était déjà une très bonne chose. Mais quand il ouvrit la porte et qu'il vit la jeune femme sur le pallier, les sourcils de Mateo se haussèrent sous l'effet de la surprise. Ces traits, il les connaissait. Il les connaissait tellement bien, même si quelques années le séparaient désormais de ses doux souvenirs. « Daniella ?! » dit-il sous le choc, incapable de dire autre chose.