we are family (tribu rutkowski)

J’attrapai mon portable et lu le sms de ma petite soeur : « On est en bas ». Jurant comme un charretier, je me tirai du lit en catastrophe. Je n’étais pas particulièrement un lève-tard, mais mes nuits, en ce moment, étaient courtes et j’avais un mal fou à récupérer. Il y avait le déménagement, bien sûr, qui m’occupait l’esprit, il y avait le boulot où clairement, on ne chaumait pas. J’avais accumulé pas mal de chantiers compliqués et travaillais assez tard le soir, il y avait Manny qui occupait une place dans mon esprit que je n’avais pas vu venir et il y avait…le reste.
Contemplant mon reflet dans le miroir, je soupirai. Outre mes cheveux en bataille et emmêlés, il avait mon arcade sourcilière fendue par un coup de poing mal placé et cette contusion légère sur la pommette, résultat d’une bagarre au bar de la plage, deux jours auparavant. J’en loupais pas une, sérieux…
Je zigzaguai entre les cartons à moitié faits, et allai ouvrir à ma tribu. je déverrouillai la porte d’entrée de l’immeuble et les laissai monté jusqu’à mon étage. Quand je perçus du bruit dans le couloir, j’ouvris la porte sur mon frère et mes deux soeurs, vêtu d’un simple caleçon, mais ils en avaient vu d’autres.
— C’est en bordel, faites pas gaffe ! les prévins-je.

@avery rutkowski @nevaeh rutkowski @woody rutkowski

Inhumain. C'était Inhumain de faire se lever si tôt ses frères et sœurs. Heureusement, le trajet n'était pas si long, mais le Woody grognon du matin n'était pas si facile à supporter à cette heure. Nous nous retrouvions en bas de chez Elias pour venir porter ses cartons. Honnêtement, la brune n'était pas sûre de comprendre l'intérêt. À quoi la fratrie allait-elle servir au plus jeune de ses frères ? Ils ne payaient pas de mine tous les 3 debout devant l'immeuble du plus jeune. «Je le tue s'il ne s'est pas réveillé ! Av' t'es sûre que tu lui as bien envoyé un message ? » Bien sûr, sa sœur n'était pas idiote, et puis quelques secondes après, elle avait entendu le bip de la porte d'en bas. Elle se mit à courir, certes, ils n'étaient pas loin, pour retenir la porte. La jeune femme leva son poing vers le ciel en guise de victoire avec sa mâchoire serrée et son nez plissé, elle avait l'impression qu'elle pouvait affronter cette journée sans peine. « Eliiiias ! On arrive ! J'espère que t'es prêt. » Pas trop fort évidemment, elle n'était même pas sûre que son frère puisse l'entendre. Héla, une fois le pied posé dans l'appartement de son frère, la brune regarda tout autour d'elle. Elle massa ses yeux avant de regarder son petit frère. «euh... Ce n'était pas aujourd'hui ?» Demanda-t-elle en agitant sa main vers les cartons à moitié faits.

Pas trop certain de savoir ce qu’il allait pouvoir apporter à ce déménagement, Woody avait hésité à accepter de donner un coup de main à son petit frère. Sans doute que sa fratrie l’avait invité pour qu’il ne se sente pas mis de côté, qu’on ne décide pas à sa place que sa maladie ne lui permettait pas d’aider au déménagement. À quelque part, c’était aussi un peu pour ça qu’il avait finalement accepté : pour prouver que malgré la faiblesse de plus en plus remarquable de son corps, il pouvait encore servir à quelque chose. Il n’était pas encore devenu un être complètement inutile. Il s’était levé tôt, comme d’habitude de toute façon, pour retrouver Nevaeh en face avec qui il se rendit chez Elias, après avoir embarqué Avery en chemin. Il avait eu le temps de prendre son café du matin et pourtant, il lâcha quand même de nombreux soupirs et remarques de mauvaise foi tout au long du trajet. Ça ne s’améliora pas en bas de l’immeuble face auquel ils attendaient comme trois piments. « Si ça se trouve il est encore en train de dormir parce qu’il entend pas son cadran. » Il n’entendait pas souvent son cadran, Elias, en tout cas c’est un souvenir fort que Woody gardait de leur adolescence. Le bip bip incessant du réveille-matin de son petit frère. Ils finirent par entendre la porte se déverrouiller et Nevaeh s’assura de ne pas rater le délai en courant jusqu'à la porte. L’aîné monta à sa suite, pour découvrir un Elias en caleçon en haut. « Qu’est-ce que je disais … » Souffla-t-il en le voyant. Il remarqua bien vite son arcade sourcilière fendue et son ecchymose à l’œil. « Y’a pas que l’appart’ qui est en bordel visiblement. » Ajouta-t-il.

Devant l’immeuble de Elias, vous étiez là comme trois débiles à attendre qu’il daigne vous ouvrir. Tu avais pourtant bien pris soin de lui envoyer un premier message quand tu avais embarqué dans la voiture de Nev lui indiquant que vous étiez en chemin, et un second lorsque vous étiez arrivés et tous les trois en bas à attendre qu’il ouvre la porte. « Oui je lui ai envoyé mais il doit encore dormir c’est sûr! » T’avais presque envie d’aller sonner à tous les noms de l’immeuble en espérant que quelqu’un vous ouvre pour tambouriner à la porte de son appart, mais assez respectueuse tu attendais bien sagement, tenant ton téléphone en main à attendre peut-être une réponse de sa part. Ce n’est que quand tu entends le bip de la porte que tu relèves la tête en voyant ta sœur aînée se précipiter pour la retenir. Tu n’étais pas très loin derrière elle, suivi de près par Woody qui ne cessait de râler depuis que tu es monté dans cette voiture. T’avais évité la veille de sortir trop tard pour ne pas être en retard car tu savais très bien que si tu avais ne serait-ce qu’une minute de retard, que ce soit Woody ou Nev, tu allais en entendre parler toute la journée. Tu avais donc pris tes précautions en te réveillant à l’heure pour être prête quand ils viendraient te récupérer. Montant donc jusqu’à l’apport de ton second frère, tu le vois à vous attendre en caleçon. Tu ne peux t’empêcher de rire en comprenant très bien qu’il venait de se réveiller. En passant pour rentrer chez lui tu lui colle un baiser sur la joue, bien baveux pour bien l’enquiquiner. « Eh bah… ça va pas être de tout repos dis donc » Tu scrutes alors des yeux l’appartement avec seuls quelques cartons de faits, vous deviez l’aider certes, mais pas tout faire non plus. Reportant alors ton attention sur Elias tu finis par remarquer les traces sur son visage, levant les yeux au ciel, tu ne fais pas de remarques mais Woody lui ne se gênait pas d’en faire une. « Bon on commence par quoi ? » Tu regardes donc à tour de rôle tes aînés et tu reportes ton attention sur Elias « Toi déjà va t’habiller pour commencer ! » Sourire aux lèvres, t’essayais vraiment de garder de la bonne humeur pour la journée.

Ok. J’étais à la bourre, clairement. Mais c’était à ça que servait la famille, du moins en partie, non ? Vous soutenir quand le bas blessait ? J’avais clairement pris du retard dans mon déménagement, mais j’avais de mon côté le fait que tout s’était fait précipitamment, s’ajoutant à cela une soirée légèrement trop arrosé la veille qui n’avait clairement rien arrangé. J’haussai un sourcils en accueillant la remarque de Woody sur mon coquard mais me retins - à grand renfort de self-control - de dire quoique ce soit. Je laissai entrer ma fraterie chez moi, enfin…dans cet appart en bordel qui ne serait bientôt plus mon chez moi, puis refermai la porte derrière eux.
— On commence par le café, proposai-je en souriant largement à ma petite soeur.
Je disparus dans ma chambre un court instant, attraper un jeans et un t-shirt avant de rejoindre mes trois acolyte dans la pièce principale.
— Je sais que ça à l’air d’être un bordel sans nom, mais…en vrai, j’ai déjà pas mal avancé. À quatre on ira plus vite, et mes potes débarquent cet aprem pour m’aider à charger les cartons dans le fourgon que j’ai loué. J’ai simplement besoin que vous m’aider à finir tout ça…