Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: You've gotta get up and try | ft. enola Mar 22 Fév 2022 - 19:57
You've gotta get up and try
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☾☾ L’aube pointe le bout de son nez. L'obscurité laisse place aux rayons d’un soleil ascendant le ciel et regagnant sa place de maître au fur et à mesure que les minutes passent. Gênée par ceux qui traversent les stores à moitié fermés, tu te tournes et emporte avec toi le peu de draps qui recouvre encore ton corps. Le chant des oiseaux commence en douceur, la ville se réveille, s’anime. Certains emmènent leurs enfants à l’école ou commencent leur footing quotidien, d’autres encore partent directement au travail… D’ailleurs, cela n'arrive presque jamais mais pour une fois tu ne travailles pas ce matin. Tu profites alors de chaque seconde que tu passes un peu plus tapie au fond de ce lit aux draps fraîchement changés la veille. Tu fermes de nouveau les yeux, tentant avec espoir de retrouver les bras réconfortants de Morphée. Mais, les minutes passent et tu n’arrives pas à te reposer de nouveau. Tu le sais pourtant, que c’est peine perdue que d’essayer de te rendormir après t’être réveillée mais tu y croyais tellement à cette grasse matinée… Tu attrapes donc ton téléphone et ouvre avec difficulté les yeux pour prendre connaissance de l’heure actuelle… 8h00. Trop tôt... Bien trop tôt pour une matinée sans obligations. Tu reposes l’appareil et te frotte doucement les yeux en te redressant un peu plus. Krypto est sagement endormi dans son panier et tu l’envies alors de pouvoir continuer à dormir sans se soucier de la lumière, du bruit et d’autres nuisibles qui t'empêchent de le faire. Tu te lèves et pars en direction de la cuisine pour pouvoir te préparer du café, élément indispensable pour te réveiller convenablement. Tu passes une main dans tes cheveux en bataille afin de leur redonner un aspect normal et regarde le breuvage qui coule et se prépare sous tes yeux. Soudain, tu entends la sonnerie de ton téléphone retentir à travers toute la maison. Tu cours en direction de ta chambre, lâchant quelques râlements au passage et porte un regard sur le nom de la personne qui se permet d’appeler à cette heure-ci. Tu aperçois le nom d’une de tes collègues et hausse alors un sourcil avant de décrocher.
— Salut Aloy ! Je voulais juste être certaine que tu n’as pas oublié le fait que tu récupères un de mes dossiers ce matin vu que je ne peux pas exercer…
— Euh.. Ben… S... Non ! Du tout… C’est à quelle heure déjà ?
— A 9h00 ! Merci encore pour ton remplacement… Je dois te laisser, bon courage !
bip...bip...bip...
— Putain de merde.
Le juron est lâché, balancé… Tu attrapes un oreiller et hurle dedans. Tu ne sais pas comment tu as fait pour oublier ce rendez-vous... Peut-être que tu étais trop occupée à te délecter de cette matinée loin des dossiers, des plaintes, des malheurs. Et pourtant tu te retrouves là, devant un timing des plus serrés pour rejoindre ton cabinet et mener à bien ce rendez-vous que tu ne peux plus annuler. En attendant que ce café tant désiré ne refroidisse, tu te hâtes dans ta salle d’eau afin de pouvoir te laver et procéder à une mise en beauté des plus minimes. Cheveux relevés pour former un chignon avec quelques mèches rebelles en liberté, une chemise, une jupe, des talons. Quelques minutes à peine dans cette pièce et te voilà prête. Tu attrapes ton ordinateur et le glisse dans ton sac avant de mettre ton café dans une bouteille isotherme pour le boire sur le chemin. De toute façon, tu n’as plus le temps de déjeuner correctement et cela te met quelque peu de mauvaise humeur. Tu te dépêches de sortir de chez toi en prenant le soin de fermer correctement ta porte d'entrée et cours en direction de ta voiture. Le chemin vers ton cabinet n’est pas long, mais un simple accident sur la route pourrait te faire arriver en retard. Quelques minutes plus tard, tu arrives à te garer sans encombre et sors en vitesse de ton véhicule pour aller ouvrir la porte de ton lieu de travail. Tu te dépêches d’entrer dans ton bureau, espérant avoir le temps de jeter un coup d'œil à l’identité du patient que tu prends en charge exceptionnellement à la place de ta collègue. Mais, à peine assise sur ta chaise, tu entends la porte d’entrée s’ouvrir et quelques chuchotements. 8h55. Tu souffles et regarde le plafond comme si l’univers venait de t'envoyer un “cheh”. Tu ne sais pas ce que tu as commis de grave dans une autre vie, mais c'est clairement aujourd'hui qu'une force supérieure a décidé de te punir. Tu n’aimes pas recevoir quelqu’un sans connaître un minimum sa vie, pourtant, à l’heure actuelle tu n’as pas le choix que d’accueillir cette personne sans avoir pris la peine de te renseigner un minimum à son sujet. Tu te lèves alors, arborant ton plus beau (et faux) sourire afin d'aller saluer les personnes présentes dans la salle d’attente. Cependant, ton regard se pose en premier sur l'adulte et le sourire que tu t'étais donné la peine d'afficher s'essouffle en quelques instants...
— Enola ?! Mais… Qu’est que tu fais ici ?
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Sujet: Re: You've gotta get up and try | ft. enola Lun 28 Fév 2022 - 18:29
Tous les soirs c’était la même chose. Ta journée t’avait épuisée, et Maya, en bonne adolescente, trouvait toujours quelque chose pour te piquer au vif. Oh, ce n’était pas grand-chose, mais assez pour t’agacer. Et ce soir, ce n’était vraiment pas le moment. Tu continuais à prendre sur toi, et l’envoyais dans sa chambre : tu n’avais ni la force, ni l’envie de te disputer avec elle.
« C’est pas toi qui m’envoie me coucher, MAMAN ! C’EST MOI QUI M’EN VAIS ! » Porte qui claquait violemment, tu sursautais, et échappais un énorme soupir, en entendant Lya pleurer. Eh merde. Elle s’était réveillée.
« Tu fais chier Maya ! » avais tu crié à l’attention de ton aînée. Et perdue dans tes pensées, tu allais t’occuper de rassurer Lya. Doucement, tu prenais ta princesse dans tes bras, la berçant. Et machinalement, tu te mis à fredonner ce refrain, que tu avais écrit une nuit sans sommeil. Il ne te mènerait sûrement nulle part, et tu n’avais pas la prétention de vouloir devenir chanteuse, mais sur le coup… il t’avait soulagée. Tu avais eu l’impression de dire enfin à ton amour perdu ce qui te pesait sur le coeur.
« Esseulé, j’ai peur de devenir fou Je vois danser les orages J’ai peur de devenir fou, parfois Esseulé…
Esseulé, sur la forêt la foudre s’abat je sens sa chaleur J’ai peur de devenir fou, parfois Esseulé... »
Les larmes aux yeux, tu regardais Lya se calmer, de plus en plus tranquille dans tes bras. Incapable de continuer, une boule énorme dans la gorge, tu avais pris le parti de te contenter de la regarder s’endormir contre toi et l’espace d’un instant, t’aurais juré avoir senti une main sur ton épaule. Celle d’Hiro ? Non. Enola, réfléchis deux secondes, c’est impossible. Pourtant t’aurais mis ta main à couper. Bordel. Tu commençais à devenir folle, peur devenait réalité. La gorge serrée, tu embrassais le front de ta petite que tu remettais précautionneusement dans son berceau – t’étais clairement prête à tout pour ne pas la réveiller de nouveau ; et tu quittais la pièce.
Les larmes étaient de plus en plus difficiles à contenir. Le coeur gros, tu attrapais ton paquet de cigarettes, et te glissais à l’extérieur, sur ton balcon. Ce havre de paix que tu avais trouvé par le plus grand des hasards, avec ton voisin du dessous devenu aujourd’hui ce qui pouvait s’apparenter le plus à … un crush ? En fait, c’était bien plus que ça. T’étais carrément dingue de Sasha. Mais t’avais l’impression de tromper Hiro. Impression irrationnelle ? Clairement.. Pourtant, tu ne pouvais plus faire semblant non plus : car visiblement, Sasha comptait suffisamment à tes yeux pour qu’il soit le seul qui puisse te venir à l’esprit lorsque tu étais en situation de faiblesse. Bordel. Tu détestais ça.
T’avais besoin de lui parler, alors tu l’as appelé. Tu l’as appelé, mais ça n’a pas suffi. Il devait probablement dormir. Maya avait gaché votre rituel, et maintenant, tu étouffais : t’étais en panique, tremblante, et tu éclatais en larmes. Ok. C’était peut-être pas le moment pour la clope. Tu rentrais, tentant de ne pas pleurer trop fort, et sortais ta bouteille de whisky, tandis que tu te mettais dans une position assez confortable, consistant à te ramasser sur toi même jusqu’à n’être plus qu’une masse difforme, et tu prenais une grande gorgée. Tu grimaçais. Le liquide te brûlait, te transperçait de part en part, mais tu te sentais en vie. T’avais besoin de cette sensation. Encore un peu. C’était idiot, mais tu avais besoin de ça, pour dormir. Enfin, laisser cette putain de voix se taire une bonne fois pour toute.
sept heures trente ton réveil retentissait dans le plus horrible des vacarmes. Pourquoi avait il fallu qu’un tordu invente les matins ? Tu regardais l’heure, et te levais difficilement du canapé sur lequel t’avais visiblement passé la nuit : ok. Peut-être que tu avais abusé, avec la seconde bouteille : elle n’était peut-être pas nécessaire – mais t’avais eu soif. Titubant un peu, tu mettais vite les dernières preuves de ta crise à la poubelle, et préparais le petit dej’ des filles. Maya arriva quelques minutes après. Discussion rapide, calin à ta fille. Excuses. Tu aimais bien mieux quand elle ne se transformait pas en Gremelins. La nuit t’avait rendu ta fille. Tu embrassais son front et partais chercher Lyly, qui dormait toujours à poings fermés. Une fois réveillée, tu l’avais changée, puis emmenée à la cuisine, tentant de contrôler tes pas imprécis. Surtout, ne pas montrer à Maya tes démons.
Tu installais Lya sur sa chaise haute et t’apprêtais à lui donner son biberon lorsque ton téléphone sonna de nouveau. Tu râlais, ton mal de crâne te rendait chèvre. « C’est le petit Jésus qui t’a puni ! » Bon, ok, t’étais loin de croire à ces conneries, mais il fallait bien reconnaître qu’il y avait peut-être un peu de ça.
« Oui ? À neuf heures oui, c’est exact. Oh… d’accord. Vous avez une adresse ? » tu raccrochais, lâchant un soupir, avant d’expliquer à Maya ce qui se tramait :
« Ton psy a un empêchement… ils t’ont trouvé une place ailleurs mais… Au vu de l’adresse… on ferait mieux de partir maintenant, si on ne veut pas être en retard ma puce... »
Râles raisonnés de ta fille, qui, heureusement, n’avait pas décidé de t’en faire voir de toutes les couleurs cette fois-ci. Et quelques minutes plus tard, vous vous étiez mises en route. Avec le recul tu commençais à te poser mille questions : était-ce un homme ? Une femme ? Vieux ? Jeune ? Maya allait-elle bien s’entendre avec lui ou elle ? T’étais inquiète. Et le stress grandissait à mesure que vous vous approchiez du cabinet. Quelques marches à gravir, vous vous retrouviez dans sa salle d’attente. Tu ne prêtais pas vraiment attention au cadre, autour de vous : t’étais bien trop occupée à rassurer Maya.
C’est le grincement d’une porte qui s’ouvrait, qui t’avait fait relever la tête. Et t’en croyais pas tes yeux. Bouche bée, tu avais du mal à réaliser que tu étais là, face à ton amie : alors ça, c’était pas prévu. T’avais pas signé pour ça !! tu secouais la tête, et balbutiais, hagarde : « Al’ ?? mais… c’est toi qu’est ce que tu fais chez la psy de ma fille!??? » connecte tes deux neurones, Enola, tu vas trouver par toi même…
Surprise et heureuse de retrouver ton amie de toujours, tu la serrais dans tes bras : « j’suis désolée d’avoir disparu comme ça. J’ai merdé. Comment tu vas, toi ? »
Sujet: Re: You've gotta get up and try | ft. enola Mar 1 Mar 2022 - 18:43
You've gotta get up and try
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☾☾ Cela te fait bizarre de reposer les yeux sur Enola. Cela fait de longues années que tu n’as plus eu de nouvelles d’elle ; même pas un seul message, même pas un seul appel. Tu la connais depuis toujours, depuis que vous êtes toutes les deux enfants. Vous n’avez qu’une seule année d’écart et presque toute ta scolarité s’est faite à ses côtés. Tu pensais que votre amitié était plus forte que tout, plus forte que la distance, plus forte que les disputes, plus forte que les épreuves de la vie. Pourtant, du jour au lendemain, plus rien. Plus une trace, plus de nouvelles, une amitié effacée que tu as eu du mal à accepter. Et elle se tient là, devant toi, sa fille à ses côtés… Un enfant dont tu aurais aimé connaître l’existence, voir naître et grandir, car tu tiens à Enola et tu aurais aimé partager ces étapes de la vie à ses côtés, comme l’amie que tu as toujours été pour elle. Tu ne sais pas trop quoi faire, tu attends aussi une réaction de sa part. Tu regrettes de ne pas avoir pris la peine de consulter le dossier ; tu aurais été mieux préparée à avaler son retour, comme si rien ne s’était jamais passé, comme si les mois de silence n’étaient que poussière. Tu as l’impression de te tenir devant un songe, ayant toujours cru que tu ne la reverrais probablement jamais. Elle te demande ce que tu fais ici et tu arques alors un sourcil ; elle ne semble pas avoir été mise au courant du nom de la remplaçante de sa psychologue habituelle… Et tu ne peux pas vraiment râler sur le fait qu’elle ne se soit pas renseignée, après tout, tu n’as pas eu le temps ni le courage de consulter le dossier de son enfant avant ce rendez-vous. Tu tapotes alors du bout des phalanges la plaque accrochée au mur qui se trouve juste à côté de toi, où figure ton nom avec la mention de ton métier juste en dessous.
— Je ne suis pas «chez» la psychologue Eno’... Je suis la psychologue…
Elle s’approche et te prends dans ses bras. Tu plonges la tête dans le creux de son cou en prenant la peine de renifler cette odeur que tu aimes tant. Elle fait un peu partie de toi, de ton histoire... Et le manque était là au creux de ton palpitant qui se détruisait à chaque fois que tu repensais à elle... Tu brûlais d'envie de savoir où elle était, si elle allait bien... Mais elle avait coupé tout moyen de communication avec toi et c'était une torture de ne pas pouvoir avoir de réponses à tes nombreuses questions.
— Pourquoi t’es partie sans rien dire ? Tu ne peux pas savoir ce que ça m’a fait Eno’… Tu ne peux pas disparaître et revenir comme ça sans me dire pourquoi…
Tu mets fin à cette étreinte si longtemps attendue et poses les yeux sur sa fille en prenant soin de te mettre à sa hauteur pour la saluer.
— Bonjour ma grande… Je m'appelle Aloy et je suis une amie de ta maman... C’est avec moi que tu vas discuter aujourd’hui, d’accord?
Tu caresses rapidement sa joue pour essayer d'avoir un contact positif avec elle et gagner rapidement sa confiance. Les enfants ont souvent du mal à parler avec les inconnus, il leur faut un certain temps d'adaptation... Cependant, quand le contact passe avec les parents, l'enfant a tendance à oublier son mutisme et sa timidité et suite à l'étreinte que tu viens d'échanger avec sa mère, tu n'as aucune crainte quant à l'adaptation de la petite...
— Elle te ressemble tellement Eno'…
Tu te relèves et aperçoit une adolescente dans un coin que la pièce, sans réussir à mettre un nom sur son visage, sans reconnaitre de suite le premier enfant de ton amie.
— Viens on va se mettre dans mon bureau, on sera plus tranquilles…
Lanças-tu en lui faisant signe d’entrer dans ton bureau afin qu’elle puisse s’asseoir. Tu fermes alors la porte pour plus de confidentialité et t'assieds à ton tour afin d'ouvrir le dossier de sa fille.
— Ça me fait tellement bizarre de te voir… Dis-moi le motif de la visite...
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Dernière édition par Aloy Lundqvist le Jeu 3 Mar 2022 - 18:36, édité 1 fois
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Sujet: Re: You've gotta get up and try | ft. enola Mer 2 Mar 2022 - 23:54
Ton coeur s’était arrêté, tout comme le temps. Du moins, c’était l’impression étrange que tu avais. Pour autant, ce n’était pas vraiment désagréable. Ni… agréable, non plus, d’ailleurs. T’étais simplement déstabilisée. Souvent, tu avais rêvé de retrouvailles avec Aloy. Dans le fond, tu n’avais jamais réfléchi tous les tenants et aboutissants, mais cependant… ce dont tu avais toujours été certaine dans l’histoire, c’était que tu voulais faire les choses proprement. Du moins, pas comme tu l’avais fait. T’étais bien consciente que de disparaître comme ça, du jour au lendemain, ce n’était pas ainsi qu’agissait une amie. Surtout… une meilleure amie, peu-importe le sens réel de ces mots. La vérité, c’était que tu considérais Aloy comme une sœur. Mais lorsque vous aviez été victime de votre accident, tu n’avais pas eu la force de lui expliquer. Tu avais eu besoin d’elle, plus que jamais. Mais nommer, c’était faire exister. T’en étais incapable, et arriver en pleurant comme une madeleine chez elle sans raison apparente...ç’aurait tout de même vachement été étrange. Tu regrettais. Tu regrettais qu’elle n’ait pas pu voir Lya grandir. Elle l’avait vue à sa naissance, mais… pas assez, pourqu’une véritable relation ne se tisse. Bordel, que tu regrettais. Ton estomac se nouait, t’avais encore aucune idée de ce que tu allais bien pouvoir lui raconter et tu paniquais totalement. A tel point que sur le moment, tu ne fis pas le rapprochement entre sa présence dans ce cabinet et les besoins de Maya de voir un psy. A la voir tapoter la plaque du doigt, tu passais ta main sur ton visage défait, et tu laissais échapper un rire nerveux. C’était trop.
« Oh… oui… bien sûr... » tu fronçais les sourcils, essayant de te concentrer de toutes tes forces et de faire abstraction du bruit assourdissant dans ta tête « excuse moi… c’est juste… j’suis… Waw. » bravo Eno, grande oratrice que tu es : zéro idée exprimée t’étais totalement abasourdie, et t’avais simplement été capable de suivre ton instinct : comme ça faisait du bien, de retrouver ce contact, ta meilleure amie dans tes bras. Les larmes commençaient à monter, lorsque tu réalisais qu’à cause de ton refus de te confier, vous aviez perdu cette proximité. C’était de ta faute. Le coeur serré, tu hochais la tête et, la voix tremblante, tu lançais, essuyant tes larmes « en fait… ce n’est pas avec Lya que tu vas devoir discuter… mais avec Maya. » tu adressais un sourire à Aloy, te tournant vers ton aînée : « Maya, mon coeur, tu te souviens d’Aloy… ? Viens lui dire bonjour » clairement, tu appréhendais la réaction de ta fille de dix-sept ans : c’était si susceptible, à cet âge là… et tu voulais tellement l’aider… « la raison de mon silence radio… est également l’une des raisons qui font qu’on a décidé, Maya et moi, qu’il serait peut-être judicieux qu’elle vienne parler à quelqu’un, avec qui elle se sentirait en sécurité et en confiance... » tu mordillais ta lèvre inférieure, consciente de l’échéance de plus en plus proche : tu n’allais plus avoir d’autre choix que celui de parler. Une fois dans le bureau, tu gardais Lya contre toi. Tu espérais que du haut de ses un ans et quelques mois, elle ne puisse pas être en mesure de comprendre l’intégralité de ton discours à venir. Si, bien sûr que si, elle comprendrait. En même temps, ces évènements, vous les aviez vécus, tous ensemble. Tu pris une grande inspiration. Maya s’asseyait à côté de toi et pour la première fois depuis longtemps, tu sentais une proximité avec ta fille. Ca te donnait de la force.
« l’an dernier… leur papa est… décédé. On a eu un accident de voiture. Il… Nous a sauvé la vie en sacrifiant la sienne, Aloy… J’ai pas eu la force… J’voulais pas faire exister cette merde… j’suis désolée... » le coeur lourd, tu mordais ta langue de toutes tes forces pour ne pas éclater en sanglots, mais malgré toi, les larmes roulaient sur tes joues. Là, tu attrapais un mouchoir dans la boite qui ornait le bureau de ton amie, et tout à coup, tu te demandais le nombre de personnes qui avaient du taper dans cette boite : Aloy avait-elle des actions chez Kleenex ? Si ce n’était pas le cas, tu lui soufflerais l’idée. Elle avait de quoi devenir milliardaire ! Tu te raclais la gorge, déglutissant difficilement, et fronçais tes sourcils. Tu t’éclaircissait la voix du mieux que tu pouvais, et tu essuyais d’un revers de la main, les larmes traitresses qui roulaient sur tes joues « c’est pour ça qu’on est là. Pour l’aider à se sortir ça de la tête… Je sais que c’est tard. Mais… on a voulu y aller à notre rythme... » nerveuse, tu berçais Lya dans tes bras, ton regard fixant tour à tour Maya et ton amie. Bon sang, que tu aurais aimé rattraper le temps perdu, parler de tout et de rien, tout mais pas ce sujet. Vous aviez tant à rattraper ...
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Sujet: Re: You've gotta get up and try | ft. enola Ven 4 Mar 2022 - 0:18
You've gotta get up and try
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☾☾ Tu as envie de passer une éternité dans ses bras, tu as envie de profiter pleinement de ces retrouvailles que tu attendais tant. Mais, il y a quelque chose qui diffère d’avant. Tu ressens cette colère légitime, cette incompréhension devant le fait qu’elle ait décidé de te mettre de côté, de ne plus te donner de nouvelles durant plus d’une année. Tu l’aimes comme une sœur, comme une deuxième partie de toi. Tu ferais tout pour elle, jusqu’à la plus indécente des promesses. Et pourtant, tu n’arrives pas à ressentir ce sentiment d’amour intense que tu avais pour elle avant que tout ne s’éteigne pour te placer dans l’oubli. Quelque chose a changé, tu ne sais pas encore quoi mais tu n’as pas l’impression de te retrouver face à la même personne. Son regard n’est pas le même, sa voix semble emplie d’une tristesse insurmontable, ingérable. Elle semble fatiguée, la joie de vivre envolée… Et tu as besoin de savoir ce qu’il se passe, ça te creuse le palpitant, ça te le tord, te le serre et le déchire… Ton cerveau se noie au milieu d’un torrent de questions auxquelles tu n’as aucune réponse et tu aimerais qu’Enola trouve le courage de t’apaiser enfin. Tu pensais devoir t’adresser à la plus petite et pourtant tu te rends compte que c’est l'aînée que tu dois aider aujourd’hui. Tu poses les yeux sur elle et t’en veux presque de ne pas l’avoir reconnue il y a quelques minutes. Son visage n’est plus le même, tout comme sa mère. Tu as connu Maya plus longtemps que Lya et pourtant tu n’as pas su la reconnaître, comme si elle n’était qu’une pâle copie de ce qu’elle était auparavant. Tu ne sais pas encore ce qu’il y a eu et pourtant, tu as un mauvais pressentiment sur ce qu’elles vont t’annoncer lors de la séance.
— Bonjour Maya, je ne t’avais pas reconnue… Tu as bien changé ma puce…
Les souvenirs enfouis remontent peu à peu à la surface. Tu l’as connue petite, puis tu as suivi son évolution aux côtés de ses parents. Pour toi, c’était ta nièce et tu l’avais gâtée comme telle en la comblant d’amour, de jouets, de gourmandises en tout genre jusqu'à ce qu'elle grandisse et que tu n'ais plus l'occasion de la garder ou de l'emmener se promener comme tu le faisais jadis pour soulager ses parents et les laisser profiter ensemble. Les larmes montent peu à peu et tu tentes de les ravaler pour ne pas rendre les retrouvailles encore plus dramatiques. Tu tournes alors les talons tout en conviant les filles à te suivre dans le bureau afin de commencer la séance avant qu'elles ne puissent s'apercevoir de ta tristesse grandissante face aux souvenirs qui te submergent. Tu aurais aimé la revoir dans d’autres circonstances mais à l’heure actuelle tu dois tout de même assurer ton rôle de psychologue et rendre des comptes à ta collègue qui aurait dû traiter ce dossier à ta place… Installée sur ta chaise, tu poses la question fatidique à ton amie tout en espérant qu’elle réussisse à poser des mots sur ses peines. Elle prend une grande inspiration et commence à énumérer les raisons qui l’ont poussée non seulement à être ici aujourd’hui mais également à te mettre de côté durant une petite partie de sa vie. Tu t’enfonces dans ton siège au fur et à mesure que ses paroles s'imprègnent dans ton psychique. La nouvelle est aussi difficile à encaisser qu'une claque. Le palpitant en alerte, tu fixes Enola et commence à trembler légèrement. Tu pensais être prête à tout encaisser... Mais pas ça... Pas la mort d'un proche... Et surtout pas dans de telles circonstances...
— Qu… Quoi ? Je… Je suis désolée…
Au diable le travail et le professionnalisme. Tu te lèves et pars te mettre accroupie devant Enola pour lui caresser la joue et essuyer ce qui continue de couler sur ses joues. Tu as envie de pleurer à ton tour et essaye de te retenir, en vain, car tu sens qu’une larme perle lentement. Tu as envie d’être près d’elle, de la soutenir comme tu aurais dû avoir l’occasion de le faire lors de cet accident.
— Enola… Je comprends, je comprends que t’ais pas voulu y croire, je comprends que t’as pas envie d’y croire encore maintenant. Mais je suis là, j’ai toujours été là, et je serai toujours là. Tu te souviens de cette promesse qu’on s’était faite ? D’être toujours là l’une pour l’autre même dans les pires moments ? Je l’ai pas oubliée Eno’, je l’ai passée en boucle dans ma tête, tous les jours, depuis le moment où t’as arrêté de me parler jusqu’à hier encore. Je t’abandonnerai pas, ni toi, ni tes filles. Je te le promets...
Tu prends ses mains et les serre dans les tiennes. La psychologue s’est envolée loin, très loin. Ce n’est que l’amie et la sœur de cœur qui parle à présent et qui la regarde avec tendresse et pitié. Tu as tant de souvenirs avec eux, que tu ne peux pas rester derrière ton bureau à présider la séance sans être auprès d’elle à cet instant. Tu ravales tes larmes doucement et te relève après quelques instants afin de t’asseoir sur ton bureau, juste devant Maya.
— Je veux aller à ton rythme d’accord ? Si tu n’as pas envie de parler tout de suite de ça, tu n’es pas obligée. Maman peut parler un peu pour toi si tu as du mal mais j’ai besoin aussi de comprendre ce qu’il se passe dans ta tête, j’ai besoin d’avoir ton point de vue sur la situation sinon je ne pourrais pas t’aider comme il faut… D’accord Maya ?
Tu veux garder cette proximité avec elle, tu veux pouvoir être là si elle craque comme Enola. Tu as envie de lui montrer que tu es l’amie de sa mère mais aussi la sienne, pas juste une psychologue qui cherche à entrer dans son psychique pour tirer les informations sans tenir compte de sa fragilité. Tu veux lui montrer qu'elle peut avoir confiance en toi comme elle l'a toujours fait par le passé...
CODAGE PAR AMATIS
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Sujet: Re: You've gotta get up and try | ft. enola Mer 9 Mar 2022 - 22:50
La famille ? Il y avait celle par défaut, et celle qu’on choisissait. Toi, tu n’avais pas l’excuse d’avoir eu une famille pourrie, pour devoir te trouver des amis. Ils demeuraient d’ailleurs tout aussi important que ta famille de sang. Si bien que… dans le fond, famille et amis, à mesure, tu avais tout confondu. Mais alors pourquoi avais-tu lâché Aloy de la sorte ? On ne traitait pas sa famille ainsi ! Non. Pas même ses amis, ni ses ennemis. D’abord, tu avais été incapable de lui expliquer ce qui s’était passé. Car nommer, c’était faire exister. Et c’était bien trop douloureux de faire exister ça. Pourtant, tu ne pouvais pas non plus faire abstraction : Hiro n’était plus là. Tes filles n’avaient plus de père, et toi, tu avais perdu ton meilleur ami, ton tout. Ton amant. Parfois, tu avais l’impression de ressentir ses bras autour de ta taille, lorsque tu allais te coucher, et, derrière tes paupières closes, tu rejouais le film de votre bonheur ; parfois – souvent – tacheté d’images, interférences traumatiques de l’accident. C’était trop pour toi. Alors en attendant de trouver une solution viable à tes maux, tu avais décidé de t’isoler. Te tenir loin de ce qui pourrait te rappeler ton mari, ou de ceux qui pourraient vouloir te soutenir. C’était peut-être bête, mais tu ne supportais pas l’idée d’être sans cesse renvoyée à cette situation. Cependant, maintenant… tu regrettais. Aloy n’avait pas mérité ça. Rien demandé. Elle aurait au moins mérité une explication. Certes, elle arrivait maintenant et mieux valait tard que jamais, mais tout de même : tu sentais entre vous un certain malaise. Et ça te peinait. Une fois votre étreinte terminée, tu avais fini par demander à Maya de se bouger : crise d’ado, quand tu nous tiens…La prunelle de tes yeux une fois en mouvement, t’avais finalement suivi ton amie, un peu pensive. Tu revoyais Maya, petite. Hiro. Les gouters, et les longues balades avec tatie Aloy, dont Maya était inséparable, jusqu’à l’accident. Jusqu’à ce que tu ne décide de couper les ponts avec celle qui, pourtant, te demeurait essentielle. Mais cette fois, ce n’était pas en qualité d’amie, que tu la retrouvais, plutôt en qualité de praticienne, et pour être honnête, ça te troublait. Tu n’avais pas l’habitude, de ça ; en fait, pour être honnête, tu ne l’avais jamais vue en tant que telle. Certes, tu t’étais souvent confiée à elle sur des problèmes plus que banals, et ses conseils avaient toujours été de bon ton ; précieux pour toi. Mais … Cette fois, ce n’était pas pareil. Ton courage pris à deux mains, tu mordillais nerveusement ta lèvre inférieure, et tu avais fini par te jeter à l’eau. Le plus grave dans cette histoire, c’était la brutalité avec laquelle elle allait apprendre la nouvelle. Et au fond, tu t’en voulais. Avec du recul, les choses auraient pu tellement mieux se passer… mais tu ne le comprenais que maintenant, une fois trop tard. Les larmes roulant sur tes joues, tu fixais tes jambes, sur lesquelles, posées, jouaient nerveusement tes mains l’une avec l’autre. Tu n’osais pas affronter sa tristesse. Coup de grâce. Non seulement, Aloy semblait oublier sa colère à ton égard, mais en plus… elle vint se mettre face à toi. Caressant ta joue. Et te rappelait votre promesse. Coup fatal, tu te mis à pleurer de plus belle. Ca te faisait mal, tellement mal de l’avoir laissée de côté alors que c’était avec vous qu’était sa place… Là, tu soupirais, attrapant un nouveau mouchoir et tentais tant bien que mal de te redonner une contenance après t’être mouchée . D’un côté, tu te sentais plus légère, heureuse de la retrouver. Tu serrais sa main dans la tienne, bienveillante et la caressais de ton pouce « Je sais que ce que j’ai fait est inexcusable Aloy… Je ne te demande pas de me pardonner. J’aurais du te laisser ta place à nos côtés… mais je veux que tu saches combien je suis désolée... » excuses faites, tu la regardais se relever et lâchais sa main, l’observant. Tu te taisais, écoutant attentivement son discours face à Maya. Oh, ce n’était pas de grands mots, de ceux que n’importe quel psy aurait pu balancer, sans compassion aucune. Tu savais qu’elle était sincère et dans le fond, ça te rassurait que Maya puisse faire cette séance avec elle : en confiance. Maya elle aussi n’en perdait pas une miette. Tu voyais dans son regard la douleur lorsque t’avais fondu en larmes. Peut-être pour cette raison, d’ailleurs, que tu pleurais d’autant plus : pour couvrir la honte. Tu serrais doucement Lya contre toi, la berçant. Tu n’aimais pas craquer ainsi devant tes filles, surtout devant la plus petite. C’était sans doute idiot, mais tu voulais la tenir à l’écart de tout ça, pour le moment.
Un peu anxieuse, tu écoutais en silence l’échange entre Maya et ton amie. « Je ne sais pas... » commençait Maya, un peu hésitante, avant de reprendre, son regard croisant celui d’Aloy par intermittence : « je dormais dans la voiture quand on a eu l’accident… j’ai été réveillée par le bruit. Et… les pompiers sont arrivés, mais je ne comprenais pas… j’étais tellement sûre que papa allait se réveiller... » elle secouait la tête, les larmes aux yeux « pour le reste… maman a tout dit. Je ne sais pas quoi dire d’autre… mis à part que mon père me manque. Et que j’ai l’impression que… je serai triste toute ma vie… Ca se soigne, la tristesse Aloy … ?
Le coeur serré d’entendre ta fille parler ainsi, tu serrais le poing dans la manche de ton pull. Nom de dieu, tu étais loin d’avoir mesuré la gravité de son état.[/color]
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Sujet: Re: You've gotta get up and try | ft. enola Jeu 10 Mar 2022 - 20:27
You've gotta get up and try
where there is desire, there is gonna be a flame where there is a flame, someone's bound to get burned but just because it burns doesn't mean you're gonna die you've gotta get up and try, try, try gotta get up and try, try, try you've gotta get up and try, try, try
☾☾ Tu pensais que la colère ne partirait pas avant un moment. Que tu ne pourrais pas accepter son abandon avant de nombreux mois, que tu aurais toujours au creux du palpitant cette incompréhension et cette rage. Tu étais persuadée que votre relation n’allait plus valoir grand chose, que rien n’allait plus jamais être comme avant. Pourtant, tout en caressant sa joue pour essayer d’arrêter les larmes, tu comprends que la rage, que tu pensais pourtant bien enfouie, s’est dissipée aussi vite qu’elle est arrivée… Comment lui en vouloir ? Comment continuer à avoir de la rancoeur envers une femme, une amie, une soeur qui a simplement voulu protéger son coeur et celui de ses enfants en cachant la vérité, en se terrant dans un coin pour que rien ni personne ne puisse les affaiblir encore plus et prendre le peu de bonheur qu’il pouvait leurs rester ? La vie ne t'a accordé que deux grands frères à qui tu n'adresses plus la parole depuis plusieurs années maintenant… Et tu avais toujours rêvé d’avoir une sœur… Malheureusement pour toi (et heureusement vu ce que l’enfant aurait pu endurer), tu es restée la dernière de la famille… Mais l’on a posé sur ton chemin, en compensation de ce regret, deux filles formidables qui sont maintenant comme tes sœurs et bien que ce ne soit pas par les liens du sang, ceux du cœur sont manifestement plus forts… Et Enola est incontestablement l’une de ces deux filles…
— Ne t’excuses pas Enola… Tu as fait ce que tu pensais être le mieux pour toi et pour tes filles… On ne peut pas revenir en arrière… Concentrons nous sur le futur… Et sur notre amitié qui renaît de ses cendres…
Un phoenix… Il n’y a pas d’autres mots pour illustrer votre amitié. L’oiseau de feu, qui a une longévité inégalable car il peut renaître de ses cendres sans arrêt. Il y a un commencement mais pas réellement de fin, c’est une boucle infinie qui ne peut être brisée... Et c’est tout ce qui vous définit. Tu te relèves et te poses sur ton bureau face à Maya, tout en lui demandant de te parler, de te donner son point de vue sur la situation seulement si elle se sent capable de le faire… Tu as les yeux rivés sur elle et contemple la moindre mimique sur son visage. Tu as appris à déchiffrer les paroles mais également le langage du corps ; ces signes que l’on ne remarque pas toujours et qui pourtant en disent beaucoup sur l’état de santé de la personne, sur si elle dit la vérité ou si elle se terre dans un mensonge. Tu fais donc attention à ces détails tout en écoutant avec difficulté ce qu’elle te dis. Où est donc passée cette enfant si joyeuse que tu gardais jadis ? Où sont passés ces yeux qui pétillaient en permanence, ce sourire qui te réchauffait le cœur ? Elle a tant changé, tant grandi et pourtant… Elle est tellement détruite… Ça se soigne la tristesse ? Tu prends une grande inspiration et sourit légèrement en prenant sa main.
— La tristesse… Elle s’en ira un jour, tout du moins elle va s’estomper avec le temps… Tout est encore frais dans ta tête, c’est normal de ne pas aller bien pour le moment. La douleur de ne plus avoir ton papa et ce manque que tu ressens, tu les auras toujours mais tu vas simplement apprendre à vivre avec et il sera incroyablement fier de voir la femme que tu vas devenir quand tu auras surmonté ça. Il va te falloir plusieurs séances avant d'aller mieux ça ne viendra pas de suite... Et peut-être que ça te ferait du bien d'être dans un groupe de jeunes de ton âge qui ont vécu la même chose ? La meilleure chose à faire, c'est de ne surtout pas garder tout ce que tu as sur le cœur pour toi... Même si c'est très dur d'en parler, crois moi, ça soulage grandement surtout en période de deuil...
Tu te lèves et retourne t'asseoir derrière ton bureau pour allumer ton ordinateur afin de pouvoir garder une trace de votre entretien. Tu sais que normalement, tu ne fais pas ça... Car il n'est pas moral pour toi de t'octroyer les patients de tes collègues... Pourtant, tu n'as pas envie que ce soit quelqu'un d'autre qui s'occupe de Maya. Tu la connais depuis toujours, tu as aidé Enola à prendre soin d'elle quand elle avait besoin d'un coup de main ou besoin de conseils. Alors tu lui poses tout de même la question avant de faire quoi que ce soit... Mais tu espères au fond de toi que ce sera positif.
— Si tu le souhaites... Tu peux demander à ce que je m'occupe définitivement de toi et pas juste pour une séance. Tu n'es pas obligée et je ne vais entreprendre aucune démarche si je n'ai pas ton accord et celui de ta maman.
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Sujet: Re: You've gotta get up and try | ft. enola