A sky full of stars (auvio)

Depuis quelques temps, j’avais la sensation de flotter sur un nuage, de vivre en dehors du temps et notre voyage de noces, à Livio et moi concrétisait encore davantage cette pensée. Les Cyclades…j’avais rêvé de ce voyage depuis que je m’étais intéressée à l’art cycladique durant mes études. J’avais du mal à croire que nous y étions, sur ce petit coin de paradis, qui, en plus d’être chargé d’une histoire incroyable, se trouvait être magnifique. Ces étendus de bleu et de blanc étaient simplement à couper le souffle, j’étais persuadée que même en vivant là toute l’année, il était impossible de s’en lasser.
J’ouvris l’oeil, sans savoir l’heure qu’il était, réveillée par la lumière qui filtrait par la fenêtre. Les bras de Livio m’entouraient et me gardaient lovée contre lui, ma peau nue contre la sienne. Je sentais son souffle chaud dans ma nuque, il était régulier, signe qu’il dormait encore. Cela faisait deux jours que nous étions complètement dans une bulle, et c’était agréable. Nous en avions besoin, l’un et l’autre. Et si c’était parfois difficile d’être loin de notre fils, resté chez nous avec nos familles, nous profitions de chaque instant, ensemble, comme le couple de jeune mariés que nous étions. Au bout d’un moment, Livio se mit à bouger légèrement derrière moi. Un sourire ourla mes lèvres et je pris une longue inspiration, avant de me tourner doucement pour lui faire face.
— Bonjour, Amore…

@livio manzoni

Après cette explosion d'amour qu'ils avaient connu lors du mariage, les deux tourtereaux avaient pris le premier avion en direction de la Grèce et des Cyclades. Et si tout d'abord, c'était étrange d'entendre Monsieur et Madame Manzoni, d'avoir tous deux ces bagues au doigt, Livio redécouvrait le bonheur de n'être qu'à deux, de connaître simplement l'insouciance et la fougue des deux amants qu'ils étaient toujours. Bien sûr, Leandro leur manquait – et ils remettaient bien vite leur casquette de parents quand ils appelaient la famille – mais il savait aussi que ce moment unique n'était qu'à eux et qu'il fallait en profiter jusqu'au bout. Alors ce matin-là, quand il ouvrit les yeux et que Aura se tourna vers lui, il dévora des yeux son épouse, encore plus belle sous la douce lumière qui filtrait au travers des rideaux. « Bonjour mon amour. » répondit-il tout sourire, se frottant les yeux et étirant ses bras pendant de longues secondes avant de la ramener rapidement autour de la jeune femme. « Tu sais où l'on va aujourd'hui ? » dit-il, gardant son sourire sur le bout des lèvres. « On va voir mon père spirituel. » Ses lèvres s'étirèrent encore plus comme à chaque fois qu'il sortait une connerie. « On va à Délos saluer Apollon. » Il savait que c'était un endroit qui intéressait Aura et Livio faisant du grand Livio, avait fait celui qui ne voulait pas mettre un pied là-bas, estimant qu'ils verraient déjà suffisamment de vieilles choses durant leur voyage. Il avait surtout voulu la faire tourner en bourrique. Il rit joyeusement, déposant un baiser sur son front, sur l'arête de son nez jusqu'à sa bouche qu'il embrassa tendrement. Il bascula ensuite sur elle, sa peau collée à la sienne, laissant ses lèvres migrer vers son cou, continuant son petit jeu : « T'imagines, des vieilles pierres, de l'Histoire, des mythes et des ruines, touuuuuut plein de ruines. Je sais que ça va te faire craquer... »

Ce n’était pas la première parenthèse de couple que nous nous offrions depuis la naissance de notre fils, en revanche, c’était la première fois que nous nous envolions si loin de lui et aussi longtemps. Il nous manquait, chaque jour, mais nous parvenions tout de même à profiter pleinement de notre voyage de noces. Comment pouvait-il en être autrement ? Nous étions dans un endroit de rêve et le temps que nous nous accordions l’un à l’autre était doux et pur à la fois. Ce matin-là, au réveil, ne fit pas exception. Tournée vers mon amoureux, je ne pouvais m’empêcher de sourire, un sourire qui s’élargit lorsque ce dernier évoqua un père spirituel en la personne d’Apollon. Je pouffai légèrement.
— Apollon, hein ?…
Mon mari se redressa et embrassa chaque parti de mon visage pour finir sur mes lèvres. Je lui rendis son baiser tandis qu’il se hissai au dessus de moi, nos peaux s’épousant parfaitement. Il évoqua les vieille pierre, les antiquités, essayant de me faire craquer. Je ris doucement.
— T’essayes de m’avoir…Je croyais que tu voulais pas aller jusque Délos…est-ce une ruse pour que j’accepte d’aller à Mikonos ?
Je passai les bras autour de son cou, tandis que mes jambes s’enroulaient autour de lui, comme pour le garder plus longtemps près de moi. J’embrassai sa joue, à mon tour, puis descendis le long de sa mâchoire et dans son cou.
— Tu crois que le dieu de la lumière nous en tiendra rigueur si on est…un peu en retard ? fis-je taquine, mordillant le lobe de Livio.

Bien sûr que le petit Leandro manquait à leurs cœurs de jeunes parents, mais leurs cœurs de jeunes mariés avaient aussi pris le dessus. C'était plaisant de se retrouver à deux et rien qu'à deux, encore plus quand on savait que c'était la première fois qu'ils quittaient l'Australie pour un voyage en amoureux. Ils avaient bien sûr eu des projets de voyage mais l'arrivée de Leandro avait un peu chamboulé le tout. Alors aujourd'hui, ils profitaient de cette parenthèse à 100%, s'émerveillant devant les lieux fabuleux qu'ils visitaient, se créant de nouveaux souvenirs qu'ils partageront encore quand ils auront 80 ans, se collant l'un à l'autre dès qu'ils en avaient l'occasion. Ce matin, au réveil, et alors qu'il prenait sa femme dans ses bras, Livio exposa le programme du jour, plaisantant du fait qu'ils allaient voir son père spirituel qui n'était autre qu'Apollon. « Ouais, Apollon. En même temps, qui mieux que le dieu de la beauté masculine peut me représenter quand tu vois tout ça ?! » dit-il en faisant un signe de la main pour montrer son corps entier. « Par contre, ne regarde pas les chevilles, elles commencent à enfler face à tant d'ego. » ajouta-t-il en riant joyeusement. Il évoqua Délos et ses vieilles pierres, ses ruines poussiéreuses qui ne pouvaient que plaire à Aura. Aura qui vit néanmoins cela comme une espèce de piège pour la mener ensuite vers Mykonos. « Jamais je n'oserai t'appâter de la sorte, voyons. » dit-il de manière presque angélique. « Ceci dit... » reprit-il. «... Je ne dis pas non à te voir te déhancher en boîte. Je n'ai encore jamais eu l'occasion de te pécho là-bas  ! »  Un nouveau rire vint conclure ses mots. Ils avaient déjà parlé de Mykonos, des boîtes de nuit où Aura était persuadée qu'elle aurait fini au bar à boire et à regarder Enzo et Livio draguer la totalité de la boîte. Très vite, son épouse vint l'emprisonner de la plus belle façon, en entourant ses bras et ses jambes autour de lui. Livio réprima un frisson quand  elle vint poser ses lèvres sur la peau de son cou, dans un geste délicat mais si provocateur. Et ses mots risquaient de ne pas éclaircir davantage l'esprit de Livio. « On dira que c'est la faute du dieu de l'amour... » dit-il dans un souffle, ses yeux bleus s'arrêtant néanmoins sur le réveil qui affichait l'heure. « On nous apporte le petit-déj dans dix minutes. » Il vint reposer ses deux billes bleues dans le regard noisette d'Aura, un sourire en coin sur le bout des lèvres. « J'ai donc dix minutes pour vous satisfaire Madame Aurelia Manzoni. » Etrangement, l'émotion le submergea en prononçant ces trois derniers mots. Elle était sa femme. Il y avait une femme dans ce vaste monde qui l'aimait suffisamment pour avoir accepté de lier son destin jusqu'à la toute fin. « Je t'ai déjà dit que ce nom t'allait bien ? » dit-il pour se remettre de ses émotions, ses lèvres se posant sur les siennes pour lui donner un baiser qui se fit fougueux au fil des secondes. Alors qu'il dévia vers son cou et cette zone qu'il savait sensible, sa main descendit le long de son corps avec une douce délicatesse, ses doigts dessinant ses courbes, franchissant le relief de son sein jusqu'à un aller direct vers sa zone la plus intime qu'il taquina dans le but d'éveiller son plaisir. Contre ses lèvres, il murmura : « Neuf minutes... »