Crawlin' around... Somebody save me ft Carter Hamilton

“ Allez les mecs… Juste une semaine de plus. “ Qu’est-ce qu’il lui a prit d’emprunter du fric à des gars qui fréquentent le complexe sportif ? Il a l’air d’une petite brindille face à ces deux lascars. C’est pas son genre à Malo d’emprunter du fric à n’importe qui, mais la banque ne veut plus entendre parler de lui et sa mère s’est payé une sale infection au pied. Il ne pouvait pas ne pas lui soigner ça, les conséquences auraient été bien pires encore !

Seulement, l’argent emprunté, il ne l’a pas, pas encore. Il devrait recevoir de l’argent d'ici à la fin de semaine, il a demandé une avance sur salaire, il espère qu’elle sera exaucée. Ses créancier du jour l’on fait reculer jusqu’à un mur, il sait que c’est pas super bon signe. Sa dette ne représente qu’une centaine de dollars, mais il y en a pour qui il faut peu pour jouer les grosses brutes qui ont déjà attendu deux semaines de plus que ce qui était convenu.

Le bouclé ne sait pas vraiment comment il va s’en tirer, il sourit malgré tout, garde son air sympa et amical. I “ Quoi ? Vous allez pas m’tabasser là, en pleine journée quand même ? “ Ce n’est pas une question d’arrogance à cet instant, mais clairement de la bêtise. Il a encore bien des choses à apprendre des autres, encore à trente ans, parce que lui ça lui viendrait pas à l’idée de flanquer une rouste à deux sur un plus petit que lui, encore moins devant témoin… Pourtant, il devrait le savoir que les témoins n’en ont jamais rien à secouer de ce qu’il se passe autour, ça se contente de baisser le regard et de filer. C’est qu’il se soucierait presque que ses agresseurs aient des problèmes à cause de lui, ou comment pousser l’absurde et la bêtise à son maximum ?

“ Aoutch !!! “ Qu’il répond au premier coup, en plein dans les côtelettes ! Il se dit que ça leur fera p’t’être plaisir s’il en fait des caisses, non ?

Non.

Le coup suivant le fit tomber au sol, il n’essaie pas de se relever, s’ils étaient pas deux, il aurait tenté sa chance, mais là il se dit qu’il va se contenter de prendre des coups, geindre un peu sans trop de dignité, et avec un peu de chance : repartir pas trop mal en point.

Depuis que tu travaillais à la salle de sport, tu te sentais beaucoup mieux. Que ce soit dans ton corps ou dans ta tête. T’avais pris, en plus, pas mal de masse musculaire, et tu t’éclatais beaucoup plus. Aujourd’hui, c’était un jour banal à la salle de sport. Tu avais fais quelques cours privé ce matin, et tu avais fini par une heure d’entraînement avant de rentrer chez toi pour manger. Mais lorsque tu revenais dans l’après-midi, tu assistais à une scène des plus déplaisantes. Un jeune homme était entrain de se faire tabasser devant la salle, par plusieurs gars qui semblaient avoir du mordant. Il était vraiment entrain de se faire taper sur la gueule, enfin partout vu qu’il était allongé par terre à subir les coups de ses adversaires. Alors tu t’empressais d’arriver sur les lieux, en courant. « Hééééé, ça va pas ou quoi ? » demandas-tu alors que tu courais vers eux. Tu en laissais ton sac de sport par terre pour avoir les mains libres et aider ce pauvre gars. La plupart avaient pris la fuite avant que tu arrives sauf celui qui était entrain de donner des coups de pieds dans ce pauvre gars par terre. Tu lui donnais ton meilleur crochet du droit avant qu’il ne soit sonné et qu’il rejoigne ses amis. Tu tendais la main au jeune homme par terre, laissant ton sac de sport par terre. « Ça va, vous allez bien ? » demandas-tu en le regardant un peu inquiet. Il était sacrément amoché le pauvre garçon, tu ne savais pas dans quel merdier il s’était foutu mais c’était pas très joli à voir, surtout son visage n’était pas très joli à voir en ce moment.

J’tente de me protéger le visage avec les mains, mais j’sais pas ce qui est le pire entre se faire défoncer la face ou d’avoir des côtés cassées / fêlées. Un sale coup dans le museau me fait pisser le sang (note de l’auteur : no comment…). Au bout d’un moment c’est comme si vous ne sentiez plus rien, c’est vraiment étrange comme situation, comme si votre cerveau vous mettez sur off. J’sais qu’on me frappe, mais c’est comme si rien ne se passait, mis à part que je me sens vraiment… Mais vraiment fatigué. L’espace d’une seconde je me demande si je ne suis pas en train de mourir, alors j’essaie de me relever, mauvaise idée…

Enfin ça s’arrête, ça prend quelques secondes avant que je n’ouvre mes yeux hazel et découvre le visage de mon sauveur. Mon visage est ensanglanté, mon nez saigne encore et ma peau a éclaté sur la pommette et l’arcade. J’réalise pas encore que j’aurais vraiment mal dans les heures prochaines, à chaud, l’adrénaline me soigne. J’attrape cette main qu’il me tend, wow quelle force ! Le dude me soulève comme si j’ne pesais rien ! Dans d’autres circonstances ça m’aurait plu, mais là j’ai un peu le tournis. “ Merci ! Merciiii ! “ Sans prévenir, j’l’ai serré dans mes bras, mon héros ! J’le serre contre moi, même si ça fait franchement mal aux côtés, bordel ces types ne rigolent pas du tout ! Plus jamais je leur emprunterai du pognon.

“ J’ai bien cru qu’ils allaient m’tuer ! “ Heureusement que mon protecteur est arrivé à temps, j’en suis persuadé ! J’le lâche plus jamais c’est décidé ! " J'taime toi ! " Jamais dans l'excès... Jamais !

Si y’a bien un truc que tu déteste, c’est qu’on s’en prenne à moins fort que soi. Alors quand tu voyais ce jeune homme entrain de se faire tabasser, tu n’avais pas hésité une seconde avant d’aller l’aider. Evidemment, tu avais foutu une belle droite au gars qui était resté pour continuer à frapper ce pauvre garçon. Il était vraiment amoché ce mec. Tu l’aider à se relever, pour voir s’il allait bien sur ces deux jambes et qu’il tenait. Une fois debout, il te remerciait et même te prenait dans ses bras. T’étais un peu surpris. « Oh euh… de rien ? » dis-tu en donnant une tape dans son dos. Tu t’éloignais un peu de son étreinte, pour te retirer de ses bras parce que t’étais pas trop à l’aise. En même temps, les câlins c’est pas ton truc sauf avec ta copine ou ta fille. Tu regardais son visage pour voir s’il avait des grosses plaies au visage, si tu devais l’emmener à l’hôpital. Quand il te disait qu’il t’aimait, tu riais légèrement avant de répondre. « Merci, I guess » dis-tu toujours avec un rire. Puis tu reprenais un minimum de sérieux. « Ça va ? T’as besoin d’aller à l’hôpital ? J’peux t’y emmener si tu veux » proposas-tu au pauvre garçon. Il était salement amoché et tu voyais qu’il devait être en peine. En tout cas, tu le serai si tu étais à sa place. « J’m’apelle Carter, et toi, c’est… ? » demandas-tu pour savoir s’il avait toute sa tête. S’il avait oublié son prénom, tu l’emmènerai directement à l’hôpital pour qu’il se fasse examiner.

Moi j’l’aurai bien gardé dans mes bras celui-là, mais il à l’air de vouloir qu’on garde nos distances, j’ai pas envie de m’en reprendre une. “ L’hôpital ? Non ça va l’faire ! “ Qu’est-ce qu’ils vont dire mes collègues quand ils vont voir ma tronche toute esquintée ? Ils le verront forcément, même si je prend une paire de jours de congés. Je pourrai au moins tenter de camoufler, je n’ai pas vraiment conscience des dégâts pour le moment. Je soulève mon t-shirt pour m’essuyer le visage dedans : de toutes manières, il est complètement foutu ! “ Malo. “ que je lui repond, grimaçant en regardant l’état de mon t-shirt après avoir été en contact avec mon visage. “ Super, j’vais faire flipper mes vieux… Ils sont déjà complètement zinzins en temps normal, alors là… “ J’ai pas les moyens de les placer en maison de vieux, j’vais devoir les supporter jusqu’à leur mort, c’est triste à dire, parce que je les aime, aussi lamentables furent-ils comme parents. J’veux pas les laisser tomber, mais je sais aussi que les enfermer dans mon appartement à longueur de journée, c’est pas l’idéal, mais c’est le mieux que je peux faire pour eux. “ Sans vouloir abuser, t’as pas de l’eau euh ?…. Carter ! Ouais... C’est classe ça comme nom. “ J’admet ne pas du tout me sentir au top de ma forme, mais ça avancerais à quoi de pleurer ? J’peux rien y faire, j’ai mal partout, j’ai la tête qui tourne et va bien falloir que la vie continue malgré tout ça. C’est la fucking vie !

Il était salement amoché, le pauvre garçon. C’est pour ça que tu proposais de l’emmener à l’hôpital pour qu’on regarde plus attentivement ses blessures. Mais il n’avait pas l’air d’avoir envie. « Ça me dérange pas, tu sais » dis-tu d’un air un peu inquiet. Mais c’était sa santé, pas la tienne. Alors tu n’allais pas insister non plus. Tu te présentais à lui et il faisait de même. Tu ne l’avais jamais vu à la salle de sport, auparavant. « C’est superficiel, ça partira assez vite t’en fais pas. Mais bon, j’comprends que ça puisse les faire flipper » dis-tu en haussant les épaules. Il avait pas mal de bleus et des légères coupures, ça partirait au bout de quelques jours mais c’était quand même à surveiller au cas où il n’y ait pas une infection. Tu connaissais ça plutôt bien les hématomes et les blessures dans ce genre, tu avais eu beaucoup au fil de ta carrière en tant qu’espion. Il te demandait de l’eau et tu lui sortais ta gourde qui était dans ton sac en lui tendant. « Merci » dis-tu avec un léger sourire quand nul te complimentait sur ton prénom. Il avait l’air un peu à l’ouest mais c’était peut-être sa nature ? Tu ne le connaissais ni d’Eve ni d’Adam faut dire. « Assis-toi, t’as l’air un peu fébrile sur tes jambes » dis-tu en lui montrant le banc à côté de vous, devant l’entrée de la salle. Tu allais t’y assoir à ton tour pendant qu’il finissait de boire. Tu étais quand même sacrément curieux de savoir ce qu’il lui était arrivé à ce gars-là. « J’peux te demander pourquoi ce groupe de gars a décidé de te refaire la face aujourd’hui ? » demandas-tu curieusement. Il ne te répondrait peut-être pas mais au moins tu aurai essayé. Peut-être que tu pouvais l’aider de quelque façon que ce soit.

“ C'est gentil, mais ça va aller. “ C’est pas la première fois que je me fait taper dessus et certainement pas la dernière ! Pourtant j’en ai des petits muscles, manger trois grammes par jour et tracter des malades plus gros les uns que les autres, j’ai des bons petits bras ! Telle la fourmi qui soulève jusqu’à sept fois son propre poids !

J’aime pas me battre, j’aime pas faire du mal, j’veux pas faire de mal. C’est crétin, du coup, j’ai pas la technique. “ J’m’en fais pas, j’sais faire des pansements ! “ Pas des trucs de maboul comme font les infirmières (petite fleur jetée à l’auteur), mais j’m’en sors pas trop mal dans mon rôle. Je prefère ne pas parler davantage de mes parents, c’est un peu déprimant et franchement y a pas grand-chose à dire. Ils ont le mérite de me rappeler que le temps passe et qu’il faut profiter à fond. Par contre, hors de question de voir Keely avec un tronche pareille ! Mon ex va me taper un autre scandale, comme si j’avais demandé ça…

J’m’installe là où mon sauveur de dit de poser mes fesses, j’suis pas contraignant. “ J’ai rarement été si content de boire de l’eau ! “ déclarais-je en lui rendant sa gourde à moitié vide et brièvement essuyé les trace de sang que j’y ai laissé. “ Ouais t’as bien mérité que j’te raconte, Superman. “ En plus, j’aime bien parler, si jamais il n’avait pas encore remarqué. “ C’est un collègue qui est un peu comme moi, toujours à la dèche tu vois le genre ? J’lui ai demandé à qui j’pouvais emprunter de l’argent pour payer les antibio de ma mère, t’aurais vu son pied, man ! C’était dégueulasse !  J’ai bien cru qu’on devrait le lui couper ! Ça ne ressemblait plus à un pied j’te jure, on aurait dit un vieux plat de lasagnes…. “ Que je raconte en grimaçant. J’en ai fais des cauchemars la nuit, j’ai rêvé avoir la même chose, l’horreur quoi ! Pourtant j’en vois des trucs affreux à l’hosto… “ Bref, mon collègue m’a parlé de ses types, mais là j’ai pas encore l’argent pour les rembourser et… fin classique de l’histoire non ? “ Que j’lui dit en désignant ma pauvre gueule de l’index.

Alors que toi tu voulais le conduire à l’hôpital, il te disait que ce n’était pas la peine. Pourtant, t’étais sûr qu’il aurait du y faire un tour. Mais tu acceptais, d’un signe de la tête, sa décision. « Comme tu le sens, vieux » dis-tu quand il te disait qu’il était capable de se faire ses propres bandages. Il était surement dans le médical ? Bon, t’allais pas lui demander ça non plus, après tout tu le connaissais ni d’Eve ni d’Adam. Toi tu t’inquiétais, et lui il avait l’air de prendre ça à la rigolade. Etrange quand même. Peut-être qu’il avait l’habitude ? C’est triste quand même de dire ça. Il venait s’assoir à côté de toi sur le banc et tu lui donnais ta gourde pour qu’il puisse s’hydrater. Sa phrase te faisait rire. Franchement, tu te demandais comment il pouvait prendre ça autant à la légère. Et puis, curieusement, tu lui demandais comment il avait pu en arriver là, Malo. Alors il décidait de te raconter. Une dette d’argent… Oh, tu connaissais ça. T’en avais traqué des gens avec des dettes d’argent. Mais c’était pas agréable d’en avoir, tu t’en doutais. Et puis il s’est fait sacrément amoché pour ça. « D’accord, je vois » soufflas-tu simplement. Tu savais pas trop quoi lui dire à ce pauvre garçon. « Qu’est-ce qu’elle a ta mère ? » demandas-tu ensuite. C’était pour payer les médicaments de sa maman, alors ça te touchait un peu, toi-même très proche de la tienne. « Ça vaut pas de se faire casser la gueule en tout cas… tu leur dois combien ? » demandas-tu finalement curieusement.

Superman est franchement sympas, des mecs comme ça on en croise pas très souvent. J’veux dire sympas, beau et serviable. C’est beaucoup trop de qualités pour un seul homme ! Il faut en laisser un peu pour les autres, non ?

“ Ma mère…” Je lâche un soupire, j’aime pas vraiment parler de mes vieux. Les gens me prennent pour une pauvre petite chose qui doit supporter des charges bien plus grosses que lui. J’ai pas besoin qu’on m’aide, j’suis pas sur cette terre pour pleurer misère. Je veux profiter de la vie, rien de plus ! Je ne vais pas m’appitoyer sur mon sort tout de même, sans être pour autant dans le déni de ma situation précaire… “ Ma mère et mon père vivent chez moi, ils sont vieux et les neuronnes grillés par la drogue, j’m’en occupe comme j’peux tu vois ? L’hospice c’est trop cher, tu vois l'genre ? “ Clairement ils ne verraient pas la différence entre la maison de vieux et chez moi, quoi que en maison de vieux ils verraient du monde plutôt que d’être toute la journée cloué dans le lit ou dans leur fauteuils, seuls. C’est presque comme avoir des meubles à la maison, des meubles qui ronflent et qui pètent.

Mes parents c’est des boulets, je les aime, même s’ils n’ont rien fait pour moi. J’vais pas les laisser tomber, la preuve sur mon visage. “ Cent cinquante j’crois, c’est des nerveux les mecs de m’taper pour ça serieux, j’ai connu des mecs glauques plus sympas pour des dettes vraiment plus grosses que ça. “ Ils y sont pas allé de main morte putain ! “ Ma gueule devait pas leur revenir, ça arrive des fois. “ J’hausse les épaules avant de grimacer, j’ai un peu mal à gauche, ça va pas être très facile les prochains jours…

Tu sais pas si c’est une bonne idée mais tu le fais parler pour voir s’il avait perdu la boule ou pas. En même temps, on lui avait donné des gros coups dans la tête alors il avait peut-être perdu un ou deux neurones dans la bagarre. Tu lui demandais pourquoi il avait besoin de cet argent pour ses parents. Et il en venait à t’expliquer tout ça. Il avait pas l’air d’avoir eu la vie facile ce gars, mais il faisait tout pour les siens en tout cas et tu trouvais ça admirable. « Je comprends… mais y’a des aides pour ça, tu sais. Des aides financières, j’veux dire » dis-tu simplement. Enfin tu te doutais qu’il y en avait. Tu voulais juste l’aider un peu, il semblait désemparée et face à lui-même depuis un petit moment. Tu pouvais bien faire un truc pour lui. Puis tu lui demandais combien il devait à ces gars qui venaient de lui tabasser la gueule. « Ils viennent de te foutre par terre pour 150 balles ? » demandas-tu un peu outré. Bon ok, tu savais que c’était pas la meilleure des solutions de demander de l’argent à quelqu’un mais c’était pas non plus un million d’euros qu’il avait emprunté. « Si tu veux, j’te les dépanne pour que tu les rembourses, et tu me rends l’argent seulement quand tu peux » proposas-tu à Malo avant de reprendre, un sourire en coin. « Et moi j’te frapperai pas, promis » dis-tu avec ton sourire, un rire s’échappant de ta gorge.

“ Des aides ouais… J’en ai quelques-unes. Mais j’ne comprend rien à tous ces papiers, en plus l’assistante sociale est absence deux fois sur trois, et pis les banques ne veulent plus rien m’prêter ! “ Alors j’me débrouille comme je peux avec mes caisses vides, tant pis si ce sont des mauvais choix, au moins ma mère a gardé son pied même si j’me demande où elle est allée se choper un truc pareil ! Le médecin m’a dis que c’était pas contagieux et que je ne risquais rien, j’me suis méfié quand même, mes jolis p’tits pieds quoi  !!!

“ Mais oui ! C’est vraiment des dingues ! J’veux dire… Si j’avais emprunté… j’sais pas moi… Un million de dollars j’dis pas ! Mais peut-être qu’ils croient que j’vais jamais leur rendre, tu crois que j’dois leur rendre quand même ? “ Peut-être que ce tabassage c’est un remboursement de dette au final ? Non ? Ah moi j’y crois un peu trop au papa Noel !

Superman, lui, me propose de me dépanner, il a des conditions plutôt souple, j’me dis que c’est peut-être pas une bonne idée, même s’il promet de pas taper, il doit faire vachement plus mal que les autres là-bas. J’lui tâte le bras en y réfléchissant, j’m’en rend pas compte, j’analyse la marchandise, c’est normal ça ? Non pas trop… “ Ouais m’enfin, si j’me prend une torgnole de ta part, j’pense que j’aurais besoin d’une ambulance c’coup ci ! “ J’lui souris et j’arrête de le tripoter, le pauvre… C’est sur qu’il doit être marié mister beau gosse. Même si j’en ai pas l’air, avec la baisse de l'adrénaline, j’ai un vrai coup de barre qui pointe le bout de son nez !

Tu avais de la peine pour ce pauvre garçon. Il était sympathique et il semblait vouloir arriver à s’en sortir mais on ne lui en donnait pas les moyens. Tu l’avais sorti de cette bagarre mais ça aurait pu être quelqu’un d’autre. La violence gratuite, très peu pour toi, même si tu en as déjà vu ou subi. « Je vois, je vois… » soufflas-tu en essayant de comprendre. La vie n’était pas facile, tu l’avais remarqué à maintes reprises : le décès prématuré de ton père, ton histoire en montagne russe avec Tahlia, la grossesse surprise de Jamie. Tout était un peu compliqué mais c’était le jeu, après tout. « Tu dois leur rendre pour n’avoir plus rien à voir avec eux. Et puis, si tu ne leur rend pas leur argent, ils vont continuer à te taper sur la gueule jusqu’à ce que tu leur donne ou jusque’à ce que tu crèves. C’est pas un bon bail » dis-tu au jeune homme. Tu ne voulais pas l’alarmer, mais tu voulais quand même qu’il soit au courant des possibilités qui s’offraient à lui. Le mieux, c’était de leur donner ce qu’ils voulaient et toi, tu l’aiderai comme tu le pourrai. « J’te taperai pas sur la tronche » dis-tu avec un rire. Il semblait sceptique à l’idée que toi tu l’aides dans ses galères. Mais tu étais un peu plus sympa que ces types à qui il devait de l’argent. Alors tu essayais de le rassurer comme tu pouvais. « T’acceptes mon aide ou tu préfères ces vieilles racailles qui pensent qu’avec leurs poings ? » demandas-tu avec un léger sourire au jeune homme.

Malo c’est pas un geignard (ni une Mimi…. ok…)  il aime pas s’plaindre en temps normal, mais là il a carrément mal ! On vient de lui taper méchant sur la tronche, ça fait grimacer, même si on veut pas, de toutes manières sa gueule du jour ne vend pas rêve ! Il sait qu’il est pas sous son meilleur profil présentement, mais il ne doute pas une seconde que les choses vont s’arranger, elles s’arrangent toujours ! Le brancardier empeste l’optimisme, ça le tuera sans doute un jour, grâce au combo gagnant avec sa naïveté. En attendant, il se contente de profiter et vivre chaque instant, même si ce moment-là n’est pas profitable pour un sou, lui préfère voir ça comme la rencontre d’un type génial, de superman.
Son nouveau SUPER POTE !
Le seul et unique (non agent, ou presque) Carter.

“ Ouais t’as sans doute raison… “ Faut qu’il trouve ce fric, apparemment il ne peut pas payer avec son sang, ça l’aurait bien arrangé. “ C’est vraiment des gros cons. “ L’argent c’est que des numéro, des scores sur un compte en banque, les siens de scores sont très mauvais. Alors il ne sait pas si faire un nouvel emprunt à un autre inconnu, baraqué en plus, soit une bonne idée. “ Ok… Je… J’te rembourserai vite. “ Combien de fois est-ce qu’il a dit ça dans sa vie ? Beaucoup trop souvent et il n’a pas souvent tenu parole…

T’avais quand même un peu insisté pour qu’il accepte que tu lui viennes en aide. Financièrement, tu n’étais pas à plaindre. Même si tu ne faisais plus de mission pour le MI6, tu avais amassé un sacré pactole depuis le temps. Alors c’était pas ce qui te faisait peur. Et il avait pas l’air d’un mauvais gars, parce qu’il semblait réglo même si un peu louche. Mais t’avais vraiment envie de l’aider. « Des très gros cons même » dis-tu en écho à ses paroles avec un sourire en coin. Quelques secondes plus tard, il acceptait ta proposition. Heureusement ! Sinon il aurait surement fini en charpie à cause de ses créanciers. Alors tu sortais ton téléphone pour lui donner, sur une page de contact vide. « Donnes-moi ton numéro et on s’organise pour faire un échange » dis-tu avec un sourire en lui tendant son téléphone. Tu comptais vraiment l’aider, parce que bon, tu savais ce que c’était de galérer, dans ta jeunesse ta mère n’avait pas grand chose et s’amuser à emprunter de l’argent à droite et à gauche. « Et si tu m’rembourses pas, j’te pète le nez, ok ? » dis-tu d’un air sérieux avant de te mettre à rire.

Malo attrape le téléphone de superman après avoir essuyé ses mains sur son pantalon, afin de se débarrasser des derniers résidus de sang. Quel chantier tout de même ! Il ne ressemble vraiment plus à rien, il ne faudrait pas que l’assistante sociale le voit comme ça, parce que ce n’est pas de cette manière qu’il va obtenir l’abrogation de la décision de justice qui ne lui autorise pas d’avoir la garde de sa fille, pas même partielle ! Pourtant c’est pas un délinquant le Malo, ni même du genre à biberonner de la téquila à n’importe quelle heure du jour, il a juste pas de chance… Vraiment pas de chance…

Au moment de lui rendre son appareil, Carter le menace de lui casser le nez, voila encore une fois il a été trop naïf de croire que l’on voulait l’aider ! “ J’espère que tu n'es pas en train de rire comme un psychopathe, parce que là… J’suis pas capable de faire la différence ! “ Il sourit, parce qu’il a envie de faire confiance en son héros du jour. “ Puis j’y tiens à mon nez… Pète-moi une jambe à la place, j’aurai une excuse pour ne pas aller bosser. “ Même s’il adore son travail ! Le brancardier est un personnage tout à faire loufoque et folklore à l’hôpital, mais ça ne le dérange pas ne de pas entrer dans le moule. Néanmoins, quelques vacances ne seraient pas du luxe ! “ Simple curiosité, superman… Ça t’arrive souvent de prêter du fric à des type amoché dans mon genre ? Surtout avec l'inflation... “ Qu'est-ce qu'il raconte ? Il metrra sur le compte des coups reçus. Ce gars c’est un alien tombé tout droit de la planète des Bisounours et des licornes ! On peut dire ce qu’on veut, même s’il n’a vraiment pas de chance le Malo, il a aussi vraiment beaucoup de chance.