Hello Neighbors [ft Milana]

Je devrais acheter le même canapé que Milana. Il est bien plus confortable que le mien. Bon, il faut dire que le mien était le moins cher et que la qualité est aussi pourrie que mon premier appareil photo.  Ca fait des mois que je me dis que je pourrais modifier un peu les meubles de chez moi mais j’ai une certaine flemme à m’en occuper. Et puis, squatter chez la brune, c’est d’autant plus marrant que de rester dans mon propre canapé.
Eireen est chez son amie depuis hier et je dois avouer que l’appartement est plutôt vide une fois qu’elle n’y ait plus. Alors, je cherche probablement un peu de vie. Et chez Milana, qu’elle soit seule ou avec la présence de sa sœur, c’est toujours plein de vie. Et puis, elle a le frigo constamment remplit et c’est encore mieux.
Les mains pieds sur la table et les gâteaux en main, j’ai baissé le son de la télévision pour éviter de la réveiller trop tôt. Déjà parce qu’il est huit heures du matin et qu’elle risque de me péter la gueule si je suis responsable de son réveil mais aussi parce que je suis probablement entré par effraction. Ok, on peut retirer le probablement. Lorsqu’un bruit se fait entendre dans mon dos, je tourne déjà la tête pour découvrir la principale intéressée. Je lève déjà la main droite pour l’agiter dans sa direction. « Hey ! Pourquoi t’es debout si tôt, il est à peine huit heures ! » Oui, je pourrais dire ce que je fabrique chez elle. Oui, elle serait en droit de me poser la question. Est-ce que je vais lui répondre sincèrement que je suis rentré par la fenêtre ? Bien sûr. De toute façon, c’est Milana. Au pire, elle va me jeter un truc à la figure en me disant que je suis con. Et, dans un sens, elle n’aurait pas totalement tort. « Pourquoi tu me regardes comme ça ? C’est toi qui t’es levé trop tôt. Tu devais au mieux me découvrir affalé dans ton canapé vers dix heures. Ça aurait été moins bizarre. T’as faim ? J’ai fait du café. » Je sais que je dois être totalement insupportable. Je me lève finalement du canapé pour aller dans la cuisine, comme si c’était chez moi. Au fond, est-ce que ce n’est pas déjà le cas ? Bon, évidemment, il y a des indices qui ne trompent pas. Si j’avais vu des trucs qui me laissaient encore que Milana n’était pas seule, hormis sa sœur, j’aurai fait demi-tour. Je ne suis pas totalement stupide. Heureusement. « T’as bien dormi ? T’as une sale tête. » Dis-je en rigolant. Je remplis sa tasse avant de lui tendre puis de refaire mon chemin en sens inverse. Je m’affale dans le canapé, récupère les gâteaux, pieds sur la table et boum. Le paradis. Tournant la tête vers la brune, je plisse légèrement les yeux. « Ta fenêtre était ouverte. Tu sais combien de fois je t’ai dit de vérifier qu’elle était fermé ? Il y a plein de taré dehors, on sait jamais. » Bon, je fais peut-être parti des tarés dans l’immédiat mais ce n’est pas bien grave. Je ne suis pas la pour lui faire quoi que ce soit de mal. Je tends le paquet de gâteau avant d’ajouter. « Gâteau ? »