Paiement particulier ft Milo Putskowski

Manwë faisait quelque chose qu'il n'avait pas fait depuis des années et ce, malgré les nombreux rappels du fisc : l'inventaire. Il était en train dé véritablement ranger tout ce bazar dans sa boutique. Sa volonté de mettre de l'ordre n'était pas anodine, même s'il n'avait pas trouvé de successeur pour son magasin, il espérait seulement ne pas trop laisser de foutoir à ses cousins proférés pour qu'ils puissent revendre facilement son stock, ce pourquoi il numérotait absolument tout et indiquait la valeur estimée du moindre objet. Pas question de laisser Jules ou Charlie se faire entuber !

Il ne partait pas au combat avec l'intention de mourir, mais il ne voulait pas exclure l'éventualité. Man' se disait qu'au pire des cas, pour une fois ses affaires seront rangées. Il avait commencé par son appartement, à tout ranger pour Saoirse et faire les pleins des placards, mais aussi s'arranger avec son proprio pour qu'elle ne se fasse pas expulsée en lui filant l'argent gagné en couchant avec une drôle de nana friquée dont il avait déjà oublié le nom. Étrange expérience...
Comme quoi on peut vivre des nouveautés à tout âge !

Le luthier avait oublié qu'il restait dans son magasin parce qu'il avait rendez-vous avec l'un de ses nouveaux clients. Un jeune gars pour lequel Man' avait malgré tout de la sympathie, probablement celui-ci l'avait touché avec sa volonté de s'en sortir, ça lui rappelait curieusement sa petite maman, ce qui pourrait être perturbant, mais il ne pensait pas plus que cela à Milo, pas depuis qu'il sait qu'il va enfin pouvoir se débarrasser de son paternel.

" J'arrive ! " Qu'il beuglait en quittant la réserve lorsqu'il entendit la clochette insupportable de la porte d'entrée. Et qui voila ? Monsieur gueule de déterré ! " T'avais raison, ta gueule c'est plutôt mi-figue mi-raisin... Mais c'est vrai que t'as moins l'air d'un zombie, tu tiens le bon bout." qu'il lui dit avec humeur bien qu'il l'encourageait d'une certaine manière. Manwë pour sa part était en forme, il le fallait pour ce qui l'attend.

Comme il n'a pas la mémoire courte, il se dirige rapidement vers la guitare précautionneusement rangée dans sa house pour la poser sur le comptoir et sortir la facture détaillée avec le montant à payer en bas de la fiche. Là, il se doute bien que le guitariste aura toutes les raisons de tirer la tronche... Mais puisqu'il avait dit qu'il payerait... " J'ai du recréer une partie du caisson et changer certains éléments du manche qui étaient déformés. C'est comme neuf. Ça te passera peut-être l'envie d'éclater par terre tes guitares, hm ? " Il plaisantait, mais Manwë n'aime pas vraiment voir les instruments se faire malmener, même si ça remplit ses caisses.

Il était venu le temps de récupérer ta guitare. Tu en avais besoin pour le concert que vous donniez à la fin de la fête de la mangue. Et puis, le luthier t’avait signalé qu’elle était fin prête à être récupérer. Après ce sms, tu t’empressais d’organiser ta journée, puisque tu avais un photoshoot à faire, avant d’aller chercher ton précieux.

Mais tu ne tardais pas réellement. Tu passais dans l’après-midi, comme il te l’avait demandé pour récupérer la belle guitare toute neuve, toute propre. Ça t’avait servi de leçon. Plus jamais tu ne tabasserai un instrument de la sorte. Ça coutait de l’argent mais aussi c’était très personnel, cette guitare était à ton père, et tu l’avais détruite. Quelle idée ?


Tu te retrouvais devant le magasin du luthier, fumant une cigarette. A la fin de cette dernière, tu rentrais dans le magasin en mimant un sourire sur ton visage. Il n’était pas là mais il t’avait entendu. Sa remarque te faisait légèrement rire. Tu avais un peu pris du poids depuis la dernière fois où tu étais venu dans sa boutique. Et aussi des couleurs, t’étais plus blanc cadavérique. « J’fais de mon mieux pour pas faire fuir les gens » dis-tu dans un rire. Il récupérait la guitare qu’il avait fini de réparer et te présentait la bête. Elle était parfaitement bien restauré et tu n’aurai pas pu rêver mieux ! « Oh oui, j’suis vacciné, j’risque pas de refaire le même coup » dis-tu avec un léger sourire. Clairement, tu n’étais pas prêt de refaire la même bêtise. « Merci beaucoup en tout cas, tu m’as sauvé la mise ! » dis-tu au luthier pour le remercier.

Manwë n’est pas du genre à juger le physique, mais comme il a un avis sur à peu près tout. Et puis, parler de la gueule de déterré de Milo, c’était un peu le secret de la dynamique entre les deux hommes. Man aime bien le musicien, même s’ils se connaissent peu. C’est plus facile pour lui d’apprécier les autres tant qu’il ne les connait pas trop.

Il le laisse apprécier son travail, il y avait eut pas mal de dégât et ce n’est pas le genre du brun de faire de la moindre qualité. “ J’t’en prie. “ Que dire de plus ? Il n’a fait que son boulot. La fausse modestie, ce n’est pas son fort. Il est fier de son travail.

Pour passer aux choses sérieuses, Manwë déplie doucement la feuille pour l’étaler sur le comptoir et la tourner vers le jeune homme. Il avait dit qu’il payerait le prix, mais il commence à se dire que le prix est peut-être… Trop onéreux. “ J’aurais probablement dû te prévenir, pour les surcoûts. “ Probablement, oui. Il se sent un peu coupable, bien qu’il ait vraiment besoin de son fric, en considérant qu’il survive aux prochaines semaines. Du coup… Il n’y a peut-être pas urgence à être payé… “ Si tu veux payer en deux fois, j’peux accepter. “ C’est clairement ce qu’il n’accepte jamais ! Strictement jamais ! Mais Milo, il l’aime bien et puis il va sûrement mourir ou finir en taule, alors l’argent pour payer les factures, ce n'est plus vraiment sa priorité. “ Ou trois ? “

Ses yeux verts observent son interlocuteur et ses réactions face à la note. La passion de la musique a son prix, c’est vrai… Quelques secondes de réflexion le firent aboutir à une réflexion “ Ou alors… J’pourrais annuler ta dette contre un service. Tu sais mentir ? “

Le luthier avait réussi à refaire ta guitare à neuf et ça, c’était tout ce que tu pouvais espérer. Tu pensais pas que le travail serait aussi propre. Tant mieux pour toi ! Tu le remerciais mille fois d’avoir réparer cette guitare. Ensuite, il te donnait la note finale. Tu avais déjà payé une partie mais là… tu ne t’y attendais pas. Mais après tout, il avait fait du bon boulot alors tu ne pouvais pas ne pas le payer ou faire la gueule. Tu l’avais un peu cherché faut dire. « C’est sûr que c’est beaucoup » dis-tu avec un rire avant de reprendre. « Mais vu le boulot, j’peux rien dire, donc bon, j’vais aligner t’inquiète pas » dis-tu en reprenant ton sérieux. Il te demandait si tu voulais payer en plusieurs fois. C’était surement mieux. Même si tu gagnais bien ta vie, tu allais pas pouvoir payer tout d’un seul coup. « Trois ça me paraît bien, si ça te dérange pas » demandas-tu au luthier avec un léger sourire gêné. Tu ne voulais pas le mettre dans la merde non plus. Après, tu pouvais payer en deux fois aussi mais le montant était assez conséquent. Mais le brun te proposait une autre solution pour carrément essuyer ta dette et n’avoir rien à payer. « J’suis un ancien alcoolique, alors forcément que j’sais mentir ! » dis-tu sans trop de fierté. Mais c’était un très de caractère que tu avais. Quand tu buvais, tu passais tes journées à mentir à ton entourage et t’étais malheureusement plutôt doué pour ça. « Pourquoi tu me demandes ça ? » demandas-tu un peu curieusement.

“ Pas faux… “ Les alcooliques et les junkies, ça ment divinement bien et mal à la fois. Man’ n’avait pas envie de mettre son nouveau client dans la galère, c’est comme ça aussi que l’on entretient la clientèle, en faisant quelques beaux gestes commerciaux. Même si le brun venait d’avoir une tout autre idée de paiement, un risque à prendre qui vaut bien tout cet argent quand on y pense. C’était un deal à prendre ou à laisser.

Man’ jette un rapide coup d’œil à la porte d’entrée pour s’assurer qu’elle est close et que personne ne s’apprête à entrer pour les interrompre, puis ses yeux verts se posent à nouveau sur le musicien “ Tu voudrais jouer au petit ami devant ma mère ? “ Il le regarde d’un air sérieux avant d’éclater de rire, bon sang, vu l’expression de Milo, celui-ci ne marche pas, il court ! “ Désolé... T'en fais pas, ma mère est morte depuis un bail. “ Il fait que gagner quelques secondes, grappiller les réactions de son interlocuteur. Il passe vite du rire au sérieux pour lui dire “ Mentir aux flics, s’ils me cherchent un jour… T’en serais capable ? “ Son regard ne le quitte pas. “ Tu serais capable de leur dire qu’on trainait ensemble s’ils voulaient m’inculper de quelque chose ? “ Ça peut ressembler à un test de niveau de mensonge, ça lui permettrait de balayer sa demande avec humour, encore. Néanmoins, il prenait des risques, mais il faut bien en prendre quelques-uns, il a un bon feeling avec Milo, il espère ne pas se tromper.  

Tu étais un menteur né, surtout depuis que tu avais ton passé d’alcoolique et toxicomane. T’avais le don de mentir pour tout et rien à l’époque. Et même si maintenant, les alcooliques anonymes te demandait de faire part de chaque vérité, tu te permettais de garder pour toi certaines choses ou bien d’édulcorer la vérité. La première question du luthier te faisait clairement buguer. « Wait, what ? » demandas-tu un peu surpris à Manwë. Mais rapidement, il se mit à rire et tu comprenais que c’était une blague. Mais bon, sa mère était morte, y avait pas trop de quoi rire là-dessus, alors tu riais mais sans trop de bon coeur. « Ah d’accord, désolé » dis-tu en passant une main gêné derrière ta tête. Toi aussi tu avais perdu ta mère, et c’était un sujet sensible pour toi. Mais là n’est pas le sujet. Il te posait ensuite la réelle question mais tu pensais que c’était encore une blague. « C’est encore une blague ou pas ? » demandas-tu en fronçant les sourcils. Mais sa demande semblait un peu plus sérieuse que la première vu qu’il ne riait pas vraiment cette fois. Tu prenais le temps de réfléchir quelques secondes avant de lui répondre. « Bah c’est pas ce qu’on fait déjà, traîner ensemble, tout ça ? Pas besoin de mentir » demandas-tu en ayant l’air sur de toi, pour tester ton mensonge. Tu y arrivais à mentir, et tu savais que ça lui irait, enfin tu espérais. « Par contre, j’peux te demander pourquoi les flics te cherchent ? » demandas-tu un peu plus sérieusement à ton interlocuteur.

Manwë avait bien plus d’humour que les gens puissent l’imaginer à son égard, il faut dire qu’il sait plus souvent se montrer désagréable que drôle. Ils avaient ris, mais le plus jeune n’était pas à l’aise, alors le luthier avait enchainé avec un sujet plus sérieux, du moins, la réalité. Mentir aux flics pour le couvrir, c’était clairement ce qu’il venait de demander à ce cher Milo. Un fier service, pour de presque inconnus. Man’ pensait que le musicien serait du genre à accepter, il ne savait pas trop pourquoi il avait eut ce pressentiment… À juste titre. À croire qu’il avait bien cerné le guitariste. Il n’est pas si habile en être humain en temps normal, comme quoi il y a toujours une exception à la règle.

“ Non, pas cette fois. “ avait-il répondu le plus naturellement du monde, sans quitter le brun des yeux. Un sourire s’étire sur ses lèvres lorsqu’il semble accepter en exerçant son mensonges, décidément, il l’apprécie pas mal ce jeune homme. “ Il ne me cherchent pas, enfin… Pas pour l’instant. “ Il ne compte pas aller dans les détails, mais il se devait de lui exposer les grandes lignes, ne pas le prendre en traitre le jour J, ce serait prendre le risque qu’il se défile tout simplement. “ Pour meurtre. “ Et ce n’était pas une blague. “ Je serais enchanté de te parler de ma vie… “ Cette fois, c’était ironique. Mais il répondra à toutes les questions que son interlocuteur pourrait lui poser. “ Certaines choses ne peuvent parfois se régler que d’une seule manière, quand la justice officielle a échoué… Que reste-t-il pour punir ceux qui le méritent ? T’as le droit de pas comprendre… C’est juste comme ça, ça arrivera… Que j’aille en prison ou pas, ça ne m’inquiète pas. “ Il doit admettre qu’être libre c’était quand même beaucoup plus sympas, mais il saura survivre en prison, c’est un coriace.

T’étais le genre de gars à qui on confiait ses secrets, ses plus sombres envies. Mais tu ne te doutais pas que le luthier, cousin de ton ex petite amie, voudrait te confier quelque chose et surtout te demander de mentir. Après coup, tu acceptais. Il venait quand même de t’aider alors que tu étais dans de beaux draps avec ton instrument. Pour être sur, tu lui demandais si c’était encore une blague. Mais apparemment non. Tu avalais ta salive assez bruyamment, comme dans les dessins-animés. Et tu le laissais s’exprimer sur le sujet de pourquoi il avait besoin d’un alibi. Tu écoutais attentivement mais tu retenais seulement le mot : meurtre. C’était quand même un truc énorme ! Tu savais mentir mais tu ne savais pas si tu pouvais mentir à ce niveau là. Quand il finit de parler, tu passais une main sur ton front et tu regardais le luthier dans les yeux. « Je veux pas en savoir plus » dis-tu simplement en te pinçant les lèvres ensuite. Tu reprenais ton calme, parce que tu étais terrifié à l’intérieur et tu reprenais avec un air un peu plus sérieux. « Je serai ton alibi, je ferai de mon mieux pour t’aider » ajoutas-tu avec un mince sourire. Une nouvelle amitié venait de naître entre vous deux. En même temps, aider à cacher un tel secret, ça ne pouvait que mener à une forte connexion entre vous. « Est-ce que… est-ce que Charlie est au courant ? » demandas-tu quand même pour être sur. Tu ne voulais pas mentir à Charlie, tu lui avais menti assez de fois dans ta vie et c’était peut-être mieux qu’elle soit au courant. Sinon, tu te contenterai de l’éviter le plus possible jusqu’à ce que cette histoire se tasse.

Manwë venait de jeter un froid, mais si l’homme devait l’aider, il avait le droit de savoir. C’était dangereux, il pouvait aussi le faire plonger, il ne le connait qu’à peine. Manwë avait simplement du flair concernant les gens, il les comprend bien plus qu’il ne veut bien le laisser croire. Grognon, râleur, sarcastique, il fait mine de ne pas aimer les gens, mais pour quelqu’un qui ne les apprécie pas, il les observait beaucoup.

“ Tant mieux. “ dit-il après la déclaration du plus jeune qui ne voulait pas entrer dans les détails, il faut dire qu’il n’a pas encore tué son père et n’a aucune idée de l’issue de leur rencontre. C’était peut-être lui, qui allait mourir. “Non, et vaut mieux qu’elle ne le sache jamais. Et son frère non plus… “ Les jumeaux sont tellement persuadés qu’il n’y a que du bon chez leur cousin, il ne peut les blâmer de vouloir y croire, mais il était-ce qu’il était, non ? Oui, il pourrait toujours changer d’avis, pour eux, mais quelque part… Il sait qu’ils n’ont pas besoin de lui pour vivre, alors s’ils étaient en colère sur sa personne, il l’accepterait. Au moins, lui pourra dormir sur ses deux oreilles, il saura que son père ne viendra jamais les importuner pour l’atteindre lui, après tout, il a déjà envoyé plusieurs hommes pour lui faire du mal, pour le dissuader. Qui sait jusqu’où la folie de cet homme peut aller ? Man’ n’est pas prêt à en courir le risque. “J’t’en devrais une, si j’m’en sors. “ Man’ c’est pas le genre de gars à ne pas payer ses dettes, il reconnait que la guitare n’est pas un échange suffisant, alors il clarifie le point qu’il n’hésitera pas à rendre un service, même dangereux, au guitariste.

Ça avait foutu un peu un gros blanc entre vous. Mais tu avais quand même accepté la proposition du luthier. Après tout, si tu n’en savais pas plus, il n’y avait pas de raisons pour que tu ai des problèmes n’est-ce pas ? Et puis tu étais déjà dans de beaux draps, dans ta vie en général. Alors bon, autant en rajouter un peu plus. C’est pas comme si tu étais toi-même blanc comme neige. « Ok, ils n’en sauront rien alors » soufflas-tu à l’homme en face de toi. Mentir à Charlie était une épreuve pour toi, mais tu le ferai si c’était vraiment nécessaire. Et ça semblait l’être. Pour son frère, tu ne le connaissais pas ou bien très peu de quand tu sortais avec elle, alors tu n’avais pas de raisons de le croiser ou de lui parler. Il habitait avec ton meilleur pote Elmo, c’était le seul lien que tu pouvais connecter avec lui. Ça semblait grave mais tu ne voulais pas entrer dans les détails et il semble que lui non plus, ne voulait pas te dire pourquoi. Tant mieux, tu étais mieux ainsi. « Mais oui tu vas t’en sortir, sois optimiste ! » dis-tu avec un mince sourire. C’est toi qui disait ça ? L’homme le plus pessimiste de la terre. Mais pourtant, tu voulais le cheer up un peu. « En tout cas, je ferai de mon mieux pour t’aider » ajoutas-tu simplement. C’était une étrange façon de payer la réparation d’une guitare mais bon, t’allais pas cracher sur le fait d'économiser un peu d’argent.

“ Merci. “ Qu’aurait-il pu dire de plus ? Le luthier avait bien conscience de ce qu’il demandait, mais de toutes manières il allait tuer son père et personne ne pourrait le tirer de cette situation. Si Milo ne l’aidait pas, il irait en prison de toute façon, à moins de quitter le pays et de vivre clandestinement. Ça ne lui fait pas peur comme défi, mais il pensait à Jules, Charlie, à ses amis qui croient en lui… Si bêtement, dans le fond.

“ Oh ouais, c’est clair, Monsieur optimiste, c’est mon surnom depuis que je suis môme, tu savais pas ? “ Il rit faiblement, on imagine mal Manwë sourire aux anges sans raison, sans être pessimiste, il s’estime tout simplement réaliste. Il en avait trop bavé dans la vie pour croire au bonheur sans tache. “ C’est cool, probablement taré de ta part d’accepter, bien plus encore de la mienne, de proposer ça à un gars que je connais à peine. “ Définitivement, c’était une situation complètement folle. Il soupire avant de d’ajouter, même si Milo ne voulait pas de détails. “ Tu as ma parole que si ça tournait mal, je ne t’entrainerai pas dans ma chute, même si tu témoigne en ma faveur, je dirai que je t’ai fais du chantage pour t’y obliger.” Il le lui disait, pour qu’ils aient la même version des faits. “ Et… Tu as également ma parole sur le fait que cet homme mérite de mourir. “ Tuer, il ne fait pas ça tous les jours, il n’est pas un psychopathe ou un sociopathe, malgré tout, il sait au fond de lui qu’il n’est pas un monstre, quoi qu’il arrive, ce qu’il fait est justifié.

Tu souris quand il te remerciais. Après tout, c’est la moindre des choses que tu puisses faire et puis tu aides quelqu’un, ça fait des points en plus pour le karma. Et Dieu sait que tu avais besoin d’un bon coup de bon karma en ce moment. « Le contraire m’aurait étonné » dis-tu en riant de bon coeur avec le luthier. Il était comme toi faut dire, un rejeté de la société qui n’a fait de mal à personne. C’est un peu ça qui t’avait poussé à l’aider. « C’est vrai que c’est complètement dingue, mais bon, t’es tombé sur la bonne personne donc tant mieux pour toi » dis-tu en haussant les épaules. Heureusement que tu n’es pas un dingue qui serait prêt à tout dénoncer à la police dès la minute où tu sors de cet établissement. Non, t’avais un minimum de principe et puis c’était un membre de la famille de Charlie, tu ne pouvais pas faire ça. « Merci » soufflas-tu, un peu rassuré. Mais après tu entendais la phrase suivant de Manwë et tu te mettais à déglutir. « Ça… j’ai pas envie de savoir » dis-tu un peu sur la défensive.

“ Savoir quoi ? “ Lui demande le luthier avec un fin sourire face à sa dernière rétorque un peu trop sur la défensive au gout de Manwë. Il pensait que préciser que la personne méritait son sort funeste adoucirait le mensonge. Il espérait seulement que Milo n’allait pas trop cogiter à ce sujet, mais il était prêt à prendre ce risque. Manwë referme la housse de la guitare de son nouveau client, elle lui avait donné du fil à retordre mais il aimait ce genre de mission. Il n’aurait peut-être pas l’occasion de faire ce qu’il aime encore longtemps, c’est drôle que de réaliser que malgré tout il avait su trouver quelque chose de plaisant à faire de ses jours… Mais il était prêt à tout sacrifier.

Il soupire et tendit l’instrument à son propriétaire. “ Allé, sauve-toi avant que je change d’avis. “ C’est qu’il avait déjà envie de changer d’avis, mêler Milo à ça, ce n’était pas l’idée du siècle, mais malgré ce qu’il prétendait, il savait cerner les gens, il les observe depuis tellement longtemps… Ce n’était pas totalement par hasard qu’il le lui avait demandé, même s’il n’aurait pas dû. Non… Clairement pas. “ Évite de recommencer, hm ? J’risquerais d’être à court de deal avec le diable. “ Il n’est pas aussi cruel et mauvais qu’il aime s’en donner l’air, pour tenir les gens loin de lui-même si ça ne fonctionne pas toujours. Il est aveugle à l’affection que l’on puisse avoir pour lui, il n’y a pas que sa maladie qui l’aveugle.

Tu ne voulais pas savoir ce qu’il se passait, pourquoi il avait besoin d’un alibi. La seule chose que tu voulais c’était l’aider et lui dire que tu mentirai pour lui. Mais ne pas connaître les détails de ce pourquoi tu allais mentir. T’étais un pro en la matière, mais ce n’était pas une raison pour connaître les détails. Tu souriais au jeune homme, un peu gêné. Mais il te faisait une sacré offre que tu ne pouvais pas refuser. Il te tendait ta guitare dans son étui, et tu te remettais à sourire. « Merci beaucoup ! » dis-tu sincèrement au luthier. Tu récupérais alors l’instrument, mettant la hanse sur ton dos. C’était une guitare de collection, il fallait que tu y fasses attention. Et comme il te le précisait, il ne fallait pas que tu te remettes à péter les plombs de la sorte. « Promis, j’m’énerverai plus ! » dis-tu dans un rire. « En tout cas merci beaucoup, vraiment, et j’suis toujours là s’il faut rendre un service » ajoutas-tu avec un sourire bienveillant et sincère.

Au moins, cette journée aura fait un heureux. Manwë avait complètement improvisé ce deal et quelque part, il le regrettait. Pas par manque de confiance, parce qu’il savait sentir les gens quoiqu'on en dise de lui. Néanmoins, il n’était pas dans ses habitude de mener les gens à prendre des risques, encore moins pour lui ! Il avait l’habitude de se débrouiller seul, mais cette fois, s’il voulait s’en sortir, il devait avoir une aide extérieure. Il savait que s’il demandait le service sans contre-partie, il n’aurait rien. Pourquoi après tout ? Personne ne lui devait rien et vice versa. Bien que sur ce coup-là, pour les non initié à la musique, l'accord entre les deux hommes pouvait sembler inégal. “ Tu peux t’énerver, mais pas sur ce bijou. “ Il n’apprécierait pas de devoir tout recommencer, encore. Cela lui avait prit un temps phénoménal. “ Je t’en prie. Je serais aussi toujours désormais. “ C’était définitivement une promesse et il le découvrira le jour où il aura besoin d’aide, parce qu’il rappliquera sans discuter, dorénavant, il lui sera loyal et ça n’était pas rien dans la jungle qu’est la vie. Il l'observa quitter son magasin avant de secouer la tête et de s'affairer de nouveau à son travail.