i played with your heart, got lost in the game (leóma)

Elle aurait pu ne rien dire mais elle ne voulait prendre aucun risque, même si ça voulait dire que le moment n’était plus aussi beau et les choses hors du temps. Ça aurait pu être si simple, si naturel, si comme avant, comme ils en avaient l’habitude, mais l’intrusion de ce préservatif dans leur moment leur rappela à tous les deux la réalité de leur relation actuelle. Ils ne se sont plus rien promis depuis leur séparation, ni de s’attendre, ni de se rester fidèles. Selma sent que son annonce perturbe son mari qui ne s’y attendait sans doute pas et qui doit s’imaginer trop de choses. Elle le voit, elle le connaît, s’ils ont tous les deux changé, il y a des choses qu’elle perçoit encore, qu’elle arrive à voir chez lui sans qu’il n’ait besoin de lui dire. Sentant que le moment peut basculer, la journaliste tente de caresser avec douceur l’épaule de León, comme pour lui rappeler qu’elle est là et qu’elle l’aime, pour cette nuit. « Hey... » dit-elle doucement en attrapant sa main. « C’est pas grave. J’suis désolée si ce que j’ai dit t’as perturbé, j’voulais pas, mais, j’voulais pas rien dire non plus. » explique-t-elle en tentant de le rassurer un peu. Elle peut comprendre que ce qu’elle a dit à pu casser un peu leur bulle, leur moment, mais elle ne veut pas qu’il lui en veuille, ça serait injuste. « Tu veux...que je parte ? » demande-t-elle même si elle n’en a pas envie, elle a envie de rester, tant pis s’ils ne vont pas jusqu’au bout, si elle peut le sentir contre elle un peu plus longtemps, être dans ses bras, elle s’en contentera, temps que cette nuit se poursuit un peu plus longtemps.

La réalité les frappait de plein fouet, Leónel et Selma, ils n’étaient plus les amoureux mariés depuis trop d’années pour que d’autres qu’eux soient encore en train de les compter. Ils n’étaient plus le couple qui n’a pas besoin de songer aux risques, qui peut glisser dans l’amour sans réfléchir outre-mesure. Leónel n’avait pas vécu cet arrêt depuis ses débuts de relation avec Selma. Il n’avait plus l’habitude. Et si, lorsque leur amour était naissant, ils avaient su sensualiser ce moment lié au préservatif, Leónel n’avait pas vécu l’ambiance de la même manière cette nuit. Ce n’était pas le fait d’enfiler un condom qui l’avait fait perdre son érection, c’était toutes les questions qui l’avaient submergé en raison de la demande. Ils avaient un bagage si grand, son épouse et lui, et c’était difficile de réaliser que là, leurs valises étaient un peu vides, qu’il leur fallait remplir les cases manquantes. Selma attrapa ses doigts d’une main, et lui caressait l’épaule de l’autre. Le Chilien releva les yeux vers elle, le coeur serré. « Ce n’est pas toi, Selma. Il fallait que tu me le dises, oui. C’est … c’est juste beaucoup, tout ça. » Beaucoup d’émotions, beaucoup de nouveauté dans ce qui aurait dû leur être si familier. Il secoua la tête de gauche à droite, brièvement, plongeant les yeux dans ceux de sa femme. « Non. Reste. » Il lui caressa la joue. « Oublie les dernières minutes, s’il-te-plaît. » Il ne voulait pas, encore, tout gâcher. Gardant le préservatif entre ses doigts en attendant, il reprit possession des lèvres de Selma, cette fois plus doucement, les remettant dans l’ambiance en prenant un peu plus son temps. Il chassa les doutes et s’abandonna, à nouveau, dans leurs retrouvailles passagères.

La vie n’est pas aussi magique que dans les films, les choses ne se passent pas si simplement. Si leurs retrouvailles d’une nuit avaient eu lieu dans un drame ou une romance, ce moment n’aurait jamais été montré. Ils se seraient embrassés sur le lit, la scène aurait été coupée et ils se seraient retrouvés tous les deux essoufflés sur le lit après leurs ébats. Une telle question ne serait jamais venue ancrer ce moment dans le temps, les faire revenir à la réalité qu’ils ne sont plus ce couple qu’ils ont été pendant des années. Il y a l’amour, toujours présent, mais certaines choses ont changé, avec ce préservatif il leur est difficile pour eux d’ignorer la réalité. Selma se sent à la fois désolé d’avoir pu causer de la peine à León mais également légitime de lui avoir dit la vérité, peu importe ce que cela impliquait ensuite. Il la connaît suffisamment pour savoir qu’elle choisit très souvent la vérité, quitte à être blessante. Même si cette soirée ressemble d’avantage à un mensonge qui rassure. « Je sais. » répond-t-elle simplement avec un sourire triste avant de lui proposer de partir, même si ce n’est pas ce dont elle a envie. Elle préfère partir plutôt que de voir ce moment gâché par une potentielle dispute. Il lui demande de rester, une main caressant sa joue, elle lui sourit, heureuse que ce moment puisse se poursuivre encore un peu. Tant pis si ce n’est pas parfait, au moins c’est vrai. Selma hoche la tête avant que leurs lèvres ne se rencontrent à nouveau, que leurs corps ne se touchent encore, que les choses repartent un peu comme si cet événement n’avait pas eu lieu. La journaliste caresse la peau de son mari, écoutant ses réactions pour sentir s’il se sent à nouveau dans leur instant. Avec un sourire elle le poussa légèrement pour venir se placer sur lui avant de l’embrasser à nouveau, sentant son désir encore plus présent.

La relation de Leónel et Selma était vraie. Avec les hauts et les bas. Avec les embûches auxquelles on ne s’attend pas. Si les premières années de leur amour auraient pu être tout droit sorties d’un film, les toutes dernières démontraient bien que dans la vie rien n’est acquis, pas même l’amour avec un grand A. Les mouvements qu’ils étaient en train de reproduire, ils les avaient répétés des centaines de fois et pourtant cette fois, des accrochages en cours de route risquaient de les faire bifurquer de la voie empruntée ce soir. Combattant les nuages qui se frayaient un chemin dans sa tête et entre eux, Leónel avait cependant réussi à se recentrer sur le moment, à mettre de côté les doutes. Il n’avait pas envie que Selma parte. Il n’avait pas envie de partir lui non plus. Cette parenthèse lui insufflait de l’espoir et de la lumière et même si ça ne durait que quelques heures, Leónel prendrait cet échappatoire éphémère. Ses lèvres retrouvèrent donc celles de son épouse et leurs corps se cherchèrent de nouveau, la froideur cédant sa place à la chaleur. Puisqu’ils avaient repris le contrôle sur le moment, Selma se permit de le pousser sur le côté avec un sourire assuré, l’embrassant à nouveau maintenant qu’elle était sur lui. Il sourit, le poids sur son esprit s’envolant en même temps que ce changement de position, afin que seul le poids de Selma sur son bas-ventre ne se fasse sentir. Il posa une main sur la hanche de son épouse, sur sa courbe féminine - lol jokejoke -, l’autre main tenant encore le préservatif. D’ailleurs, un court instant plus tard, puisque son membre s’était réveillé pour redonner une chance à leur égarement, Leónel commença à enfiler le condom, volant quelques baisers à Selma entre-temps.

tw : relations sexuelles

Elle ne sait pas comment elle aurait réagi s’il lui avait demandé de partir. Elle aurait sans doute été déçue et aurait peut-être commencé à tirer un trait définitif sur leur histoire, se disant qu’aucun espoir n’est permis. Elle rompt toutes ses réflexions avec un baiser, décidée à profiter de l’instant présent et se disant qu’elle aura largement le temps de réfléchir aux conséquences et aux diverses questions que cette nuit pose, durant l’une de ses nombreuses randonnées. Il ne semble à présent plus y avoir d’embûche pour que leurs ébats continuent, la journaliste décide de profiter que le moment soit à nouveau doux et électrisant pour venir se placer au dessus de son mari, l’embrassant en sentant leur envie à tous les deux revenir, encore plus forte. Elle caresse son torse, continuant ses baisers avec davantage de fougue et d’envie, leurs sexes se cherchant pour finalement s’assembler, une fois le préservatif mit. Malgré l’évidence, elle peut affirmer que les sensations avec Leónel n’ont rien à voir avec les autres hommes qu’elle a pu connaître le temps d’une nuit ces dernières années. Elle lâche une soupir de plaisir, faisant des mouvements de vas et vient en rythme avec leur respiration, dévorant les lèvres, le cou de son mari, souhaitant presque y laisser sa marque, pour qu’ils soient sûrs demain que tout ça n’était pas un rêve, que ce moment est réellement arrivé. Que se passera-t-il demain ? Elle n’en sait rien, elle veut seulement profiter de le retrouver un peu, de se dire qu’il y a certaines choses qui ne changeront jamais et que malgré les accrocs leur histoire n’a pas encore de point final.

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Son sexe retrouva celui de Selma avec naturel, se glissant en elle en procurant à Leónel un sentiment de bien-être indescriptible. C’était comme rentrer à la maison, de retrouver son épouse dans un contexte charnel. Peut-être était-ce ce dont ils avaient besoin, pour renouer. Revivre ensemble ces moments intimes, durant lesquels le temps semblait s’arrêter complètement, du moins c’est ce que le Chilien souhaitait constamment à l’époque et il se surprit à avoir la même réflexion ce soir. Il ne voulait pas que cette nuit se termine. Il ne voulait pas que la parenthèse se referme, l’obligeant à retourner à sa vie d’aujourd’hui, celle qui ne ressemblait en rien à l’instant présent. Selma bougeait sur lui, une danse lascive qui générait chez lui un plaisir que rien ne pouvait égaler. Lui-même se cambrait, contractait ses muscles fessiers et bougeait au rythme de Selma. Il avait l’impression d’être plus vivant que jamais, dans cette chambre d’hôtel pourtant si froide et impersonnelle. Lorsque la brunette dévora ses lèvres et la peau de son cou, avec une ardeur qui ne lui était pas inconnue, Leónel sentit l’excitation à son comble. Ses doigts pressèrent un peu plus sur la peau des hanches de Selma, il sentait l’orgasme grimper en lui, jusqu’à ce que tout explose, jusqu’à ce que son corps relâche toute la tension d’un coup, jusqu’à ce que de ses lèvres s’échappe un soulagement jouissif. Une fois les tremblements contrôlés, il continua de bouger au rythme de Selma, voulant la transporter elle aussi, l'entendre jouir, puisqu'il y avait bien trop longtemps qu'il n'avait pu lui procurer ce plaisir.

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S’ils n’arrivaient plus à dialoguer depuis quelques années maintenant, plus en phase l’un avec l’autre, là les mots étaient inutiles et par leurs gestes, ils se retrouvaient, s’entendaient à nouveau, étaient en harmonie, en symbiose, comme avant, comme il y a plus de quatre ans maintenant, avant que leurs vies ne volent en éclats subitement, sans prévenir. Elle ondulait sur lui, ils bougeaient en rythme, tous les deux guidés par le seul plaisir qu’ils pouvaient se procurer l’un l’autre. Et c’était d’autant plus fort qu’ils se connaissaient, qu’il y a des choses que les années ne font pas oublier, qu’ils ont appris à faire les gestes qui leurs procureraient le plus de plaisir, comme des baisers, des caresses, des zones plus sensibles. Là-dessus, ils n’ont plus aucun secret pour l’autre, après tout ce temps passé ensemble, à se découvrir. L’orgasme de León fut suivi de peu par celui de Selma qui ne cacha pas son plaisir. Il n’y avait qu’eux, dans un lieu où il lui importait peu que les gens autour les entendent. Pas besoin de faire peu de bruits parce que leur fille dort un peu plus loin dans la maison, comme autrefois, non, il n’y a qu’eux dans cette chambre d’hôtel et des clients inconnus autour. Selma continua d’embrasser le cou de son mari, entre deux respirations pour reprendre son souffle, ses mains continuant de caresser sa peau, de profiter qu’il soit là, contre elle et qu’ils aient passés ce moment ensemble. Niché dans son cou, elle ne dit rien pendant un instant, voulant profiter jusqu’au bout de ce moment avant de se glisser à côté de lui, une fois ses esprits un peu repris. « C’est...tellement irréel. » Parce qu’elle avait un peu perdu espoir qu’il arrive à nouveau ce moment, même si elle sait que ça ne résoudra rien, c’est un début de l’avoir vécu à nouveau.

Que restait-il de ce moment, après ? Lorsque leurs souffles se régulèrent. Lorsque leurs corps se détachèrent. Lorsque Selma et Leónel retrouvèrent leurs esprits, un peu plus du moins, qu’une heure plus tôt et toutes les minutes ensuite. Que se passait-il, maintenant ? L’ancien médecin garda lui aussi le silence alors que son épouse, de qui il était séparée depuis tellement de mois maintenant, enfoui son visage dans son cou. Il ferma les yeux, un moment, comme s’il se protégeait de ce qui l’entourait, de cette chambre de motel dont les murs tout d’un coup menaçaient de le percuter. Ou c’est lui, qui les percuterait, en prenant pleinement conscience du moment. S’il ne regardait pas la réalité en face, Leónel, s’il continuait de se voiler la face juste un peu encore, peut-être qu’il pourrait en profiter pour un instant. Ses mains, toujours posées dans le bas du dos de Selma, laissèrent cette dernière glisser à côté de lui. La sensation sur ses paumes, désormais libres de tout contact, était étrange. Triste. Vide. Il tourna la tête vers son épouse, qui qualifia ce moment d’irréel. Il opina. « Je suis désolé de ne pas avoir pu revenir vers toi avant … » Murmura-t-il, avant d’ajouter, comme pour les prévenir de ne pas s’emballer. « Et je suis désolé si … si je ne suis pas capable de revenir pleinement, même après ça. » C’était une douce et belle parenthèse. Mais elle n’était que ça, pour le moment. Une parenthèse.

Après l’agitation, la précipitation, l’envie, le calme revenait, comme un angoissant retour à la réalité. Quelle suite après ce moment hors du temps ? Selma ne voulait pas encore d’en préoccuper, profiter encore un peu de cet instant, de cette nuit pareille à aucune autre. Elle ne voulait pas que tout s’arrête maintenant, faire continuer encore un peu la magie avant de devoir à un moment voir les choses en face et admettre que malgré cette nuit, rien n’est résolu. Pour ne pas que la nuit ne les happent trop, elle garda le contact en se rapprochant un peu, posant une de ses mains sur le torse de Leónel. La première phrase qu’il prononça lui donna envie d’avoir de l’espoir, tellement d’espoir sur la suite. Pas un dénouement, pas un retour à la normal dans leur couple comme il y a quatre ans, non, elle a bien trop les pieds sur terre pour s’imaginer ce genre de chose Selma, mais le début d’une nouvelle étape. Sa seconde phrase la ramena un peu à la réalité mais elle comprenait. Si elle trouvait que les progrès de son mari en quatre ans étaient parfaitement insuffisant et qu’à ce rythme il vivrait ainsi toute sa vie, avec cette nuit, elle pensait que les choses pourraient changer un peu, que tout espoir n’est pas mort. « Je sais...je ne te le demande pas. » Parce que ça fait bien longtemps qu’elle ne lui demande plus rien, qu’elle ne tente plus de l’aider, se sentant bien trop impuissante. « Mais je suis heureuse de ce moment, peu importe ce qu’il signifie. »

Il savait, Leónel, que Selma ne lui demanderait pas de lui revenir pleinement, après cette nuit. Ils savaient, tous les deux, avant même que leurs lèvres ne se retrouvent à nouveau, que cet égarement ne corrigeait pas les dernières années. Leónel avait encore énormément de travail à faire sur lui-même avant de pouvoir prétendre être en mesure de reprendre sa vie d’avant, une vie normale du moins, puisqu’il était bien clair qu’il y avait désormais un avant et un après. Y aurait-il un avant et un après cette nuit, entre Selma et lui ? La tension, la colère, est-ce que ces sentiments négatifs se dissiperaient maintenant qu’ils avaient fait la paix le temps d’une nuit ? L’amour n’avait jamais cessé, entre eux, c’était bien certain. Mais l’impatience de Selma et la déception mêlée à la honte de Leónel avaient souvent pris le dessus, dernièrement. Leur relation avait été teintée de ça. Jusqu’à cette nuit. « Moi aussi, je suis heureux de ce moment. Ça m’a fait du bien de te retrouver, enfin … » Malheureusement, aussitôt les hormones libérées descendues, Leónel avait l’impression de se retrouver prisonnier de lui-même à nouveau. La main de Selma posée sur son torse lui semblait inadéquate même si elle était pourtant bien à sa place contre lui. « Mais il faudrait que je parte. Je veux conserver ce souvenir-là, tel quel. Parfait. Je ne veux pas laisser mes doutes m’envahir et gâcher ce qu’on vient de vivre. » Le pardonnerait-elle de partir, de l’abandonner, encore ?

Implicitement ils s’étaient dit que ce moment serait celui d’une nuit, pas d’engagement sur la suite, pas le début d’une nouvelle relation plus proche, juste un moment pour se souvenir que l’amour est là, mais qu’il ne suffit pas, il ne suffit plus, depuis des années. Un jour les choses changeront peut-être mais pas maintenant, Selma le comprend bien et ne veut surtout pas mettre d’espoirs sur cette nuit, sur sa signification. Elle lui sourit, d’un sourire un peu triste, heureuse malgré tout d’avoir pu à nouveau être intime avec lui, de revivre quelques sensations perdues, de sentir à nouveau sa peau contre la sienne autrement que dans des contacts involontaires lors de leurs quelques échanges. Mais ce moment ne pourras pas durer éternellement, la journaliste le sait, elle ne s’attendait cependant pas à ce qu’il s’arrête si vite à présent. Mais ne vaut-il mieux pas, comme Leónel le dit, conserver ce beau moment plutôt que de le faire durer et peut-être finir par le cacher par une énième dispute ? Selma ravale ses ressentiments et approuve « Je comprends...c’est peut-être mieux comme ça. » dit-elle en se détachant de lui. Pour garder un dernier souvenir de cette soirée particulière, elle se penche vers lui pour l’embrasser une dernière fois et capter chaque sensation de ses lèvres contre les siennes, ne sachant pas quand, et si, elle pourra à nouveau les toucher.

Une hésitation ressentie, chez Selma, créa en Leónel un regret, celui d’avoir capitulé trop tôt devant ce moment hors du temps. Il aurait pu en prolonger les minutes il aurait pu en prolonger la beauté, mais il avait pris peur. Cette crainte de tout gâcher avait bouffé les secondes en avant d’eux, raccourcissant cette parenthèse pour qu’ils y mettent un terme dès maintenant. Au bout d’un moment, Selma acquiesça. Leónel hocha silencieusement la tête, prenant cette réponse comme un feu vert le propulsant vers la sortie. Il se dégagea de Selma au même rythme qu’elle se détachait de lui. Une dernière fois, pour ce soir ou pour toujours on ne sait pas, leurs lèvres se rencontrèrent doucement. Leónel ferma les yeux, fit le plein d’amour dans cette tendresse, s’engorgea l’esprit de cette douceur, puis laissa Selma se lever du lit. Il s’assit au bord du matelas, se rhabilla lentement, la tête un peu lourde et engourdie, puis suivit son épouse jusqu’à la sortie de la chambre. « À bientôt, Selma. » Il prit sa main dans la sienne, pour caresser ses doigts en signe d’au revoir, puis la laissa retomber lorsqu’ils se tournèrent le dos et se quittèrent.

FIN.