Vous avez dit catastrophique ? (Manny)

Chaque jour, cela relevait du miracle que Gale termine la journée sans se blesser ou se casser quelque chose. Il ne comptait même plus les fractures, entorses ou chevilles foulées. Il ne comptait plus les nombreuses coupures et brûlures, objets du quotidien cassés et autres péripéties. Il était maladroit, oui, mais il fallait aussi dire qu'il le cherchait bien. Ce soir, il n'avait pas eu d'autres meilleures idées que d'aller au Chiki Boom, ce bar où la tendance était de danser.... sur des patins à roulettes. Merveilleuse idée, Gale. Il avait prévu de rejoindre quelques copains faits récemment et qui lui permettait de s'intégrer un peu mieux dans Bowen. D'ailleurs, quand il arriva sur place, le premier réflexe qu'il eut fut de chercher son groupe d'amis, parmi la foule qui commençait à se faire dense. Il remarqua un visage familier, là-bas, au loin et s'apprêta à le rejoindre, tentant de se faufiler parmi les personnes qui enfilaient leurs patins et se lançaient sur la piste de danse. Mais étrangement, ce ne fut pas un patineur qu'il percuta mais ce jeune homme qui, probablement, travaillait ici puisqu'il avait, en main, tout un tas de paires de patins à roulette. Evidemment, quelques paires tombèrent à terre. « Oh désolé ! » s'exclama-t-il, se baissant directement pour ramasser les patins. Afin d'avoir les mains libres, il posa son téléphone portable sur la table attenante. « J'essayais d'éviter la jeune femme qui ne semblait pas très à l'aise sur ces patins. Je n'ai pas vu que vous étiez juste à côté... » Il prit donc les patins en main et se releva, demandant : « Où est-ce que je vous les dépose ? » C'était la moindre des choses. Il avait tout un tas de paires en mains, il pouvait au moins l'aider pour ces quelques patins. Quelques patins qui risquaient de lui coûter son téléphone sagement oublié sur la table.

Tu avais beau travailler au Chiki Boom, tu n’étais clairement pas à l’aise sur des patins. Il ne fallait pas compter sur toi pour quelques conseils ou une démonstration. Heureusement, derrière le bar, tu n’es pas obligé d’être en patins. Tu as tendance à être déjà assez catastrophique sans. Il t’arrive régulièrement de casser des verres et tu te demandes si tu vas finir par te faire virer pour ça. Ton attention est encore plus réduite depuis que tu es avec Elias et qu’il t’envoie des messages parfois un peu trop explicites que tu gardes en tête durant quelques minutes après les avoir lus, te faisant parfois échapper quelques verres. Tu es obligé de garder ton téléphone loin de toi pour ne pas être tenté de le consulter et de perdre complètement tes moyens. Cette fois tu ne risques pas de casser de verres puisque, le bar étant assez calme, on t’a demandé de t’occuper des patins et d’aller ranger quelques paires. Les mains pleines, tu tentes tant bien que mal de te frayer un chemin, maladroitement, entre les clients. Il y en a un que tu ne vois pas et que tu percutes. « Désolé. » dis-tu en même temps que lui, tandis que quelques paires de patins tombent de tes mains. « Non, non c’est ma faute. » réponds-tu immédiatement. Tu ne dis pas ça seulement parce que c’est un client, tu sais que tu aurais dû faire plus attention et ne pas te perdre dans tes pensées alors que tu marchais les mains pleines. « Je vais les reprendre, vous embêtez pas. » lui réponds-tu même si l’équilibre de ce que tu as dans les mains reste précaire. Tu avais réussi à tout caler mais tu n’es pas sûr que tout passe à nouveau dans tes bras. Cependant tu n’as pas envie qu’il se dérange alors qu’il doit avoir autre chose à faire de sa soirée.