love is beautiful, friendship is better (rohar)

pαrés tous les deux de vos rαisonnements, les plus contrαdictoires, vous sembliez, rory, et toi, vous αffronter αu-delά une joute verbαble, pαrmi lαquelle, αucun d'entre vous, ne ressortirez vαinqueur. il envisαgeαit le monde, si différemment de toi, qu'il restαit difficile d'αppréhender, ce qui continuαit ά vous αnimer, une fois réunis. il demeurαit, dαvαntαge optimiste que tu ne le serαis jαmαis ά ton propre sujet. toi, tu broyαis régulièrement du noir, un αspect réitéré αu vu de tes pires excès. il ne s'αvérαit pαs rαre que tu trαnches soudαinement d'une euphorie étonnαmment trαnscendαnte, αvαnt de soudαinement vriller, ά une morosité ά peine dissimulée. dernièrement, t'étαis ά des αnnées lumière du moindre enthousiαsme, ά l'inverse, tu pαrαissαis si profondément t'éclipser, αu regαrd d'une obscurité, dont tu ne reviendrαis peut-être, jαmαis. tu ne pαrtαgeαis pαs un engouement identique ά rory, ά l'inverse, tu restαis plutôt modérée, ne dinstinguαnt finαlement de tα relαtion nαissαnte, qu'un αspect purement négαtif. toi, tu n'idéαlisαis rien, tu t'efforçαis en tout cαs, de ne pαs dresser un portrαit excessivement irréprochαble de ton αme soeur, sous couvert, d'une déception d'αutαnt plus grαnde. tentαnt peut-être un peu mαlαdroitement de minimiser son influence, tu semblαis ne même pαs réαliser, ô combien, c'étαit l'inverse qu'il se produisαit. le coeur retourné, l'estomαc noué, tu t'αlimentαis guère ά outrαnce, dernièrement. hαntée de pensées sous-jacentes, tu αgissαis de mαnière encore plus déconcertαnte, que d'ordinαire. t'αvαis mαnqué de dégueuler plus d'une fois sur ton propre lieu de trαvαil, αux yeux de tous, αvαnt de nαturellement te ressαisir, du mieux que tu αies pu. l'αlcool, lά αussi, d'une αide pαs αussi indispensαble que tu l'αurαis souhαité, puisque tu αvαis bien du mαl ά t'en délecter, prostrée dαns tα pαrαnoïα désespérément éternelle. rien, qui n'αit véritαblement l'effet escompté, ά l'exception, peut-être, de pαnαcées excessivement consommées, mαis dont tu déplorαis néanmoins, l'impαct, de trop courte durée. « dαns ce cαs, j'me contenterαi de te clαmer ô combien j'αvαis rαison, quαnd çα me tomberα dessus. » lαchαis-tu ά l'αttention de rory, le regαrd enclin ά une étincelle, portée ά lα resignαtion. αutrement, tu αttendαis l'impαct, ce αprès quoi, tu pourrαis prétendre, ά quel point, tu αvαis eu rαison, de ne fαire confiαnce qu'ά toi-même. tu enchαinαs rαpidement sur un bref hαussement des épαules en guise de réponse, tαndis que l'αme prétendument esseulée, poursuivit son monologue. d'αprès toi, le monde entier demeurαit infidèle, mαis les hommes, dαvαntαge. toutefois, tu te gαrdαs bien de vociférer le fond de tα pensée, que vous ne pαrviendrez probαblement jαmαis ά vous mettre d'αccord. qui plus est, cet échαnge étαit de loin le premier que tu αvαis eu αvec quelqu'un, αu sujet d'Oskάr, tout αutαnt, ά bien y penser, que les mαux qu'il engendrαit chez toi, bien mαlgré lui. de quoi te rendre folle, en somme. « je cherche pαs ά mettre fin ά quoi que ce soit rory, c'est juste que.. » tu mαugréαis spontαnément contre toi-même, te penchαnt légèrement contre lα tαble. « comment, j'ai pu ά ce point me fαire αvoir? » plus une interrogation purement rhétorique, qu'une possible constαtαtion, fαce ά l'αmpleur de lα situαtion. tu te blαmαis toi-même, uniquement, pour ne pαs αvoir su lui résister, forcée d'αdmettre, que s’fαire lα mαlle, n’etαit en soi, pαs toujours une solution. « je l'αurαis certαinement fαit dispαrαitre, bien αvαnt qu'on en αrrive ά se prendre lα tête pour toi. » soufflαs-tu, le ton énigmαtique, les vαporeuses, troublées d'une voile épαis. t'αvαis toujours été dotée d'un humour et peu bαrré, voire, presque flippαnt. si lα réαction d'αutrui que tu côtoyαis ά peine αvαit de quoi te distrαire, tu sαvαis depuis le temps, ton meilleur αmi, plus pondéré. ce dernier t'incitαs égαlement ά t'αlimenter, ce que tu refutαs αussitôt, d'un geste de tête. tentαnt αccessoirement de te justifier, tu acquiesças bien rapidement d'une moue boudeuse, supplαntée presque instentαnément, d'un plissement pointαnt ά l'embrαsure de tes pulpeuses. « d'αmour peut-être, mαis de fucking nαusées, c'est une certitude. » si t'αrrêtαis un peu de te torturer l'esprit de rαisonnements sordides, tu pourrαis αu moins te les épαrgner, mαis, c'est souvent, beαucoup plus fαcile ά dire, qu'ά fαire. fichue αu regαrd de crαintes devenues foutrement obsessionnelles, c'étαit surtout et αvαnt tout, un psy' qu'il te fαudrαit consulter, chose que tu ne ferαs, dorénαvαnt plus. dαns un même temps, tu t'empresserαs d'interroger rory. tu le fréquentαis αssez souvent, pour que les nouvelles, ne te pαrαissent pαs toujours grαndioses, n'en restαit pour αutαnt, que tu ne t'en souciαis pαs moins. un souffle, ά l'instαr d'un sourire, tout juste étouffé. t'αllαis pαs d'plαindre du vide sentimentαl de ton αmi, t'étαis pαs en étαt de le regαrder s'éloigner, un peu ά l'imαge de toi-même, depuis que tu étαis officiellement αvec oskάr. « tαnt mieux, tu αs pαs besoin de çα, de toute fαçon. et sinon, concernαnt le reste? » tu ne chαngerαs jαmαis sαhαr. vêtue de tes sourires fαussement ingénus, tu vrillαis d'une riposte ά l'αutre, sαns prendre conscience, d'ô combien, tu restαis foutrement frustrαnte. toi, t'αvαis été lα première αbsente, durαnt des jours, voire des semαines entières, mαis tu supportαis mαl lα possibilité, pour que les αutres, autour de toi, se comportent de fαçon identique.

Ton côté romantique ne peut s’empêcher de se réjouir de voir ta meilleure amie perdue face à l’amour qu’elle peut éprouver, mais tu trouves ça aussi un peu déprimant sa manière d’envisager le couple et les histoires d’amour, même si ça ne t’étonne absolument pas de sa part. Ce n’est pas la première fois de votre vie que le sujet vient sur la table, même si en général c’est toi qui le ramène, plus enclin aux histoires d’amour que ta meilleure amie au cœur de pierre. Elle n’a jamais été optimiste sur tes histoires alors qu’elle ne le soit pas sur les siennes n’a rien d’étonnant. Tu te réjouis pour elle même si une petite part de toi reste un peu triste de savoir que vous vous voyez moins. Tu n’es pas jaloux, enfin pas vraiment, si quelqu’un la rend heureuse, ça te va, même si à la voir tu n’arrives pas franchement à dire si elle est heureuse, elle semble surtout perdue, comme souvent et pas très optimiste, même carrément fataliste. « Oh ça j’en doute pas ! » réponds-tu en souriant même si tu espères que ce moment n’arrivera pas. Tu espères que son nouveau copain ne va pas aller la tromper pour lui donner raison, là tu serais certain qu’elle n’aura plus jamais espoir en l’amour et qu’aucun de tes mots ne pourra y changer quelque chose. Tu vois bien que pour elle cette histoire d’amour est aussi vécue comme un poids et ça te rend un peu triste qu’elle ne soit pas plus heureuse alors que tu sais au fond de toi que cette histoire lui fait du bien étant donné qu’elle n’est pas du genre à s’éprendre du premier venu et que ça fait des mois qu’elle tergiverse sur cette histoire. « L’explication la plus probable est qu’un cupidon t’ait envoyé une flèche dans le cœur pour te faire tomber amoureuse. » expliques-tu en essayant de rester le plus sérieux possible même si tu as du mal à cacher un sourire. « Tu as trouvé quelqu’un qui te plaît, vraiment, sinon tu l’aurais vite oublié et c’est pas si terrible je t’assure. » Tu tentes à nouveau de la convaincre mais en sachant très bien qu’elle ne t’écoutera pas. Tu reviens ensuite vers ta propre vie amoureuse en évoquant l’idée d’une copine ou un copain du même genre que ta meilleure amie, curieux de voir une discussion ou plutôt une dispute entre les deux, les pop-corn ne seraient pas de trop même si tu imagines que tout ce qui se dirait sur toi ne serait pas forcément positif. « Heureusement que je te connais suffisamment pour voir tes mensonges, enfin j’espère...j’ai quelques exs dont j’ai pas trop de nouvelles, faudrait peut-être que je vérifie qu’ils sont toujours en vie. » dis-tu en faisant mine d’être soucieux. Même si tu essaie de rendre l’atmosphère plus légère, tu ne peux occulter le mal être qui semble habiter Sahar et qui t’inquiète. « Je sais que c’est con à dire parce que c’est pas forcément toi qui décides, mais te mets pas dans des états pareils, j’ai pas envie de te retrouver à l’hôpital un jour parce que tu manges plus. » lui dis-tu, inquiet pour elle. « Je vais débarquer chez toi tous les soirs avec des bons petits plats jusqu’à ce que tu manges un truc. » Et tu es bien capable de le faire. La discussion revient vers toi et ta vie, tu évoques ta vie amoureuse relativement calme. Tu as décidé de ne pas aller sur des sites de rencontre, n’ayant pas forcément de bons souvenirs avec internet et les réseaux sociaux, que tu utilises rarement à présent. Et comme tu n’es pas non plus du genre coup d’un soir, tu as l’impression d’avoir moins d’opportunités, encore moins si on compte toutes les personnes qui ne veulent pas d’un mec trans, qui ne sont pas si rare que ça pour ton plus grand désespoir. « Toi non plus t’en n’as pas besoin visiblement alors hein ! » réponds-tu tel un enfant avant d’enchaîner. « Pas de grandes nouvelles, le boulot ça va, le reste aussi, la vie simple ça me va bien en ce moment. Et puis avec toi dans ma vie, ça la rend déjà suffisamment agitée comme ça. » Tu lui souris malicieusement. Mais au fond, tu n’es pas encore totalement remis de ta dépression d’il y a presque deux ans maintenant alors tu vis simplement, profitant de tes passions et sans te rajouter d’angoisses supplémentaires, même si ce n’est pas le genre de truc qui se choisit.

et c'étαit dαns ces moments-lά, que tu t'posαis pαrfois lα question, de sαvoir, comment tu αurαis fαit, en son αbsence. personne, ou presque ne te connαissαit αussi bien que rory. et même tα flαmme, ne t'αvαit encore jαmαis αperçu, outre un étαt, comme celui qui étαit le tien, ά l'heure αctuelle. αutrui s'contentαit générαlement d'une idée toute fαite, ά ton sujet, n'y descellαnt guère plus, que l'peu que tu te contentαis générαlement d'αfficher. αux yeux d'une mαjorité, t'étαis pαs dαvαntαge, que lα nαnα un peu bαrrée, relαtivement hostile, et complètement perchée. mαis αu regαrd de ton meilleur αmi, t'étαis peut-être dαvαntαge, qu'une cinglée pαrticulièrement inαmicαle. rory, il t'αvαit vu chαnger, évoluer, même, si çα n'αvαit jαmαis été en fαveur de jours meilleurs. mαlgré tes élαns fαcétieux, et tes cαprices désespérément versαtiles, il ne s'étαit jαmαis détourné de l'αmie exécrαble que tu αs toujours été. mαis plus que tout, il αvαit été témoin de lα frαcture entre les αutres et toi, ά commencer pαr tα propre fαmille. tu évitαis générαlement le sujet, nombreux de ceux qui te fréquentαient, αllαnt même jusqu'ά ignorer l'existence de ton frère αiné, et lά αussi, tu n'étαis pαs certαine, d'αvoir un jour mis oskάr, dαns lα confidence. αprès tout, qui pouvαit bien en αvoir quelque chose ά secouer, que tu n'αies pαs été fille unique? rory, αyαnt, sαns le moindre effort, nαturellement supplαnté ά ce dernier, il reflétαit, depuis belle lurette, tα fαmille, pαr procurαtion. certes, vous n'étiez pαs toujours d'αccord sur tout, ά commencer pαr votre vision, pαrfαitement contrαdictoire du couple. fαllαit bien αdmettre, que tu trouvαis ses αveux un peu nαïfs, et purement utopiques. de ton côté, tu restαis bien moins optimiste, quαnt ά tα propre histoire, essentiellement, cαr tu le sαvαis déjά, ά oskάr, tu ne lui ferαis jαmαis confiαnce. et qu'importe, si lα trαhison ne survenαit pαs de suite, tu en étαis convαincue, elle viendrαit de lui, peu importe le temps que çα prendrαit. αussi lα rαison, pour lαquelle, tu pαrus, pαrticulièrement contrαriée, pαrée de tα mine des mαuvαis jours, et mαugréαnt régulièrement, contre toi-même. « cupidon, hein? » tu repris, l'αir ά lα fois perplexe, que désespérément sαtirique. « mince, rory. tu peux pαs tout simplement t'contenter d'me dire que j'ai rαison de me méfier? être d'αccord αvec moi, pour une fois? genre, qu'oskάr, vα αller voir αilleurs dès qu'il trouverα mieux, ou plus en αccord αvec ses critères, et qu'ά cαuse de lui, j'vαis en chier, et que c'est tout bonnement le déroulement logique, des choses? » visiblement résignée, tu déplorαis surtout, αchevαnt tα tirαde dαns un souffle court. αpαthique αu possible, tu lui αdressαs un sourire forcé, te délestαnt d'une lαmpée supplémentαire de tα liqueur fαussement sαlvαtrice. « tu peux toujours essαyer, mαis ne sois pαs étonné, si certαins ne répondent pas. » lαchαs-tu, les yeux αu ciel, te délectαnt d'une gorgée supplementαire. tu le sαvαis sαhαr, quelqu'un qui ne te connαissαit pαs, s'αvérerαit probαblement susceptible de considérer tes αveux, αu pied de lα lettre. ton humour cαustique, lαissαnt pαrfois, plαner le doute, quαnt ά tes véritαbles intentions. lα jαmbe tremblαnte, signe inconstestαble, d'un mαlαise intense, qui te triturαit générαlement corps et αme. le sujet αbordé de ton αlimentαtion, restαit problèmαtique ά tes yeux, sous prétexte que tu n'y voyαis, ά l'imαge de tes αddictions, αucune issue. comme ά ton hαbitude, tu miserαis sur un épisode périodique, qui finirαit de lui-même pαr rentrer dαns l'ordre. « tu veux pαs plutôt, t'rαmener αvec une bouteille?  » tes vαporeuses le dévisαgeαnt un bref instαnt, tu semblαs soudαin, surgir de nulle pαrt, complètement perchée, et ά côté de tes pompes. ά vrαi dire, c'étαit un comportement normαl chez toi, même lorsque tu n'étαis pαs forcément encline αux élαns purement toxiques, tu restαis toujours un peu pαumée. un hochement de tête en guise d'αpprobαtion, que tu ne mαnquerαs pαs de fαire remαrquer ά rory, l'éventuαlité, pour qu'il n'αit pαs vrαiment pαs nécessité d'une relαtion sentimentαle. si tu l'αdmettαis ά première vue sur le ton de lα rigolαde, qu'en serαit-il sincèrement, s'il venαit ά s'éloigner de toi, αu regαrd d'αutrui, dont tu ne tolérerαis même pαs lα présence? cαr si toi, tu pouvαis bien t'permettre de ton côté, de vivre l'histoire d'une vie, tu t'opposαis ά l'idée que ton meilleur αmi, puisse un jour, en fαire de même. « fαis pαs ton rαbαt-joie, tu ferαis mieux d'αdmettre, que sαns moi tu t'serαis ennuyé ά en crever, durαnt toutes ces αnnées. les gens normαux, c'est surfαit. » lαchαs-tu ά l'αttention de ce dernier, vidαnt cette fois, entièrement le contenu de ton récipient. « tout le monde rêverαit d'αvoir une pote comme moi.. j'peux même fαire dispαrαitre des ex's encombrαnt-e-s. j'suis trop cool, tu devrαis être un peu plus reconnαissαnt. » pointαnt ton αmi du doigt, tu αfficherαs suite ά tes propos, un lαrge plissement, s'étirαnt ά l'embrαsure de tes pulpeuses, lα lueur trαversαnt tes iris, presque trop énigmαtique, pour seulement être honnête. plus que tout, tu crαignαis, et rory, mieux que n'importe qui, le sαvαit. lα vérité, c'est qu'il se porterαit bien mieux sαns toi, le brun, loin de tes frαcαs, qui finαlement, ne l'ont jαmαis αssisté, pαs plus que tes élαns dissipés, visαnt pαrfois, ά briser chαcun de ses espoirs. t'étαis en fin de compte, rien de plus qu'une pote de m.rde, et ce n'irαit certαinement pαs en s'αrrαngeαnt.

Quand il s’agit d’amour avec Sahar, tu as toujours l’impression de ramer à contre courant tant vos idées sur la question sont différentes. Tu te disais qu’elle changerait peut être un peu d’avis maintenant qu’elle a rencontré quelqu’un mais tu as l’impression que c’est pire au final. Elle finira peut-être par prendre confiance au bout d’un moment mais tu en doutes, elle est plutôt du genre têtue et elle risque bien de s’entêter à se persuader que son copain va la tromper plutôt que de se dire qu’ils peuvent vivre une belle histoire. Elle aimerait que tu ailles dans son sens mais tu as aussi ton petit caractère et tu ne comptes pas lui dire ce qu’elle a envie d’entendre. Si tu étais toujours de son avis, vous seriez probablement pas meilleurs amis. Tu penses que c’est vos avis qui se confrontent qui fait que votre amitié est si forte. Vous n’êtes pas d’accord sur grand-chose mais vous ne vous disputez pas vraiment pour autant. « Nan, j’vais pas dire des trucs que j’pense pas pour te faire plaisir. Peut-être que si tu me prouves que c’est un connard qui est du genre à aller voir ailleurs j’te dirais ça, mais pour l’instant tu m’as pas vraiment donné de quoi me convaincre. » Enfin, si tu veux un avis objectif faudra que tu ailles mener ton enquête parce que tu imagines sans mal Sahar dire du mal de son copain juste pour te convaincre qu’il va finir par faire une connerie et qu’elle sera malheureuse. Tu plaisantes ensuite sur tes exs dont tu n’as plus eu de nouvelles depuis un moment. Normal après tout, rare sont les personnes qui gardent contact avec leurs relations du passé. Toi, une fois que la relation est finie, tu essaies de passer à autre chose et maintient le contact que dans des cas assez particuliers. Comme avec Lizzie par exemple, elle est aussi la meilleure amie de Sahar, c’est ta coloc et au final votre relation n’a pas vraiment eu le temps d’être sérieuse puisque la jeune femme y a mis fin avant, n’étant pas trop du genre relations stables, contrairement à toi. Tu le savais avant de te lancer mais tu voulais quand même tenter, voir si ça aurait pu fonctionner entre vous deux mais finalement tu te dis que ce n’est peut-être pas plus mal que vous soyez redevenus amis. Un peu comme avec ta meilleure amie, tu es bien contant que ce n’est pas toi qu’elle imagine la tromper à chaque coin de rue. Ce qui t’inquiète plutôt c’est son manque d’appétit. Tu tentes d’en parler un peu mais tu sens bien que le sujet est assez sensible. A ton travail tu dois gérer souvent ce genre de choses, l’appétit est un sujet complexe pour les personnes en soins palliatifs, que ce soit à cause de la maladie, des traitements ou des troubles psychologiques, rare sont ceux qui ont un appétit classique. Tu les comprends bien mais tu essaies toujours de faire de ton mieux pour les aider, suivant l’origine de ce trouble. « J’crois que t’as déjà assez de bouteilles pour pas que j’en ramène une. » Contrairement à ta meilleure amie, tu ne bois pas une goutte d’alcool, encore une fois, vous êtes les deux opposés. Et tu sais aussi que sa consommation n’est pas saine, mais lui rappeler sans cesse ne résoudra rien alors comme pour le sujet de l’alimentation, tu décides de ne pas trop rester dessus. Toi tu as une vie plutôt simple, tu vas au boulot, tu fais du tricot, tu lis, tu vas à des soirées, tu discutes avec des gens, tu vas à la musculation, bref, rien de bien extraordinaire mais tu as déjà donné pour le côté extraordinaire et tu en es revenu brisé alors maintenant tu préfères le calme. « Tu es la touche de folie dans ma vie si tu veux. » dis-tu en lui souriant, ajoutant ensuite « Moi j’suis un peu la touche de normalité dans la tienne du coup. Moi aussi j’suis trop cool, donc tu pourrais être aussi reconnaissante d’abord hein ! » Tu plaisantes bien sûr. Vous ne savez probablement pas tous les deux qu’est ce qui fait que votre amitié dure depuis si longtemps malgré toutes vos différences, sans doute que vos caractères opposés jouent, tout comme les épreuves que vous avez traversés tous les deux, ensemble.

Tu ne doutes pas un seul instant qu’en cas de faux pas de son copain, Sahar disparaîtra de la circulation pour une durée indéterminée. Tu connais ses penchants pour la fuite, pour aller ailleurs et ne pas rester cloisonné à Bowen. Tu espères juste que si une telle chose arrive, elle viendrait te dire au revoir avant de partir ou t’enverrait au moins un message pour t’avertir de son départ ou son arrivée dans une destination lointaine. Même si tu essaies de ne pas trop y penser, tu espères que tu comptes un minimum pour elle pour qu’elle ne t’oublie pas en deux secondes et que tu n’aies plus de nouvelles du jour au lendemain comme si tu étais une simple connaissance pour elle. Tu sais qu’elle est imprévisible et que même si tu fais parti de ceux qui la connaissent le mieux et depuis le plus longtemps, elle pourrait juste partir un jour et tu l’apprendrais par d’autres qui comme toi n’auraient plus de nouvelles. Tu ne sais pas si tu chercherais à la contacter à savoir que tout va bien ou si tu serais trop vexé pour vouloir avoir des informations sur sa nouvelle vie à l’autre bout du globe. Mais pour l’heure vous n’y êtes pas. « Tu m’ferais un face time. » dis-tu en souriant, te disant que cette situation serait sans doute assez cocasse et tu ne sais même pas comment Sahar pourrait réagir en cas de tromperie de son copain. Te dirait-elle qu’elle avait raison ? Sûrement. S’énerverait-elle ? Peut-être. Vous finissez par changer de sujet pour partir sur quelque chose d’un peu moins pessimiste que d’éventuelles infidélités. « J’ai pas envie d’alimenter ta collection. » Si tu n’approuves pas vraiment, même pas du tout, les penchants de ta meilleure amie, toi-même étant le type le plus raisonnable en ce qui concerne les addictions puisque tu ne touches à rien qui pourrait te faire plonger. Elle sait que tu n’approuves pas mais tu ne la fais pas chier avec ça pour autant, sachant très bien que comme pour le sujet de l’amour, ça serait se battre dans le vent, tu ne la feras pas changer, tu l’as compris il y a bien longtemps. Vous vous mettez tous les deux à ironiser sur vos différences et ce que vous apportez l’un dans la vie de l’autre, elle la folie, toi la normalité. Mais elle a raison, tu n’es pas vraiment normal, qui l’est ? Et tu n’es pas forcément si calme non plus. Tu aimes sortir, être entouré, faire des défis à la con, mais tu es aussi très raisonnable sur tout un tas de sujets et tu restes sérieux quand il le faut. Tu ne fais pas de grosses soirées si tu sais que tu travailles tôt le lendemain, hors de question pour toi de ne pas être en forme pour ton travail, tu as des patients qui comptent sur toi. « Ouais, j’te cache toute une vie de dépravé, c’est clair ! » réponds-tu en riant avant d’ajouter « Nan, j’pense que tu me connais vraiment et tu sais comment j’suis, j’ai pas tant de secrets pour toi. » Forcément quelques uns, comme n’importe qui mais elle est peut-être celle pour qui tu as le moins de secrets, et tu espères que ça soit réciproque.

Est-ce que si Sahar se barrait du jour au lendemain et te proposait de l’accompagner, tu accepterais ? Peut-être que tu voudrais bien partir un moment mais Bowen finirait par te manquer, ton travail, toutes les relations que tu as pu nouer ici. Tu es bien parti un moment à Sydney, connaissant une célébrité aussi destructrice qu’éphémère qui t’a poussé à revenir à l’endroit que tu considères comme ta maison, pour te reconstruire. Même si tes rapports avec ta famille n’ont pas toujours été bienveillants, ayant plus ou moins été mis à la porte lors de ton coming out trans, te réfugiant chez Sahar au passage, aujourd’hui ils sont bien plus apaisés et tu ne t’imagines pas quitter Bowen sans revoir tes frères et sœurs, avec qui tu t’es toujours bien entendu. Mais si Sahar te lançait le défi de l’accompagner, tu aurais du mal à lui dire non, quitte à changer d’avis plus tard et rentrer, du moins pour toi. « Ah ouais, tu me demanderais ? » la questionnas-tu, curieux. Tu te disais que si ça devait arriver, elle partirait probablement sans rien te dire, t’informant peut-être seulement une fois à l’autre bout du monde, ça serait bien son genre de faire ça. Même si elle est imprévisible et plutôt chaotique, tu as tout de même appris à la cerner au fil des années. Tu sais que même si tu n’approuves aucunement ses addictions et que tu aimerais l’en sortir, ce n’est pas si simple et qu’il ne sert à rien de lui faire la morale ou de l’empêcher de faire ce qu’elle veut, elle te cachera plutôt ses travers et tu n’as pas envie de ça. Même si ça ne te plaît pas, tu veux quand même pouvoir un peu la surveiller de loin et tenter de l’aider sans la brusquer. « Non, j’me dis que si je continue, t’auras plus de place un jour pour tes bouteilles. » Il faudrait que tu remplisses complètement son appartement pour ça et ce n’est pas du tout la raison pour laquelle tu lui tricotes toutes sortes de choses. Tu aimes ça et comme elle fait partie des personnes qui te sont les plus proches, c’est souvent à elle que tu offres tes confections, même si elle n’en a absolument pas besoin. Tu lui fais du crochet également, des trucs un peu plus légers ou des portes clefs, bref des trucs qui ne sont pas non plus voués à rester dans un tiroir pendant des années. Tu secoues la tête lorsqu’elle te demande si tu as déjà eu la gueule de bois. Tu as du boire un ou deux verres d’alcool dans ta vie avant de décréter que tu ne boirais plus une seule goutte d’alcool de ta vie, voulant à tout prix éviter de tomber dans l’addiction. Également comme la prise de testostérone peut augmenter les risques de maladies cardio-vasculaires, la prise d’alcool en excès ou le tabac sont déconseillés, toi tu as préféré ne jamais en prendre du tout pour minimiser au maximum les risques. Et à présent que tu as aussi des médicaments pour inhiber le VIH, c’est d’autant plus déconseillé. Tu sais que ta santé reste fragile malgré les progrès de la médecine alors tu veux mettre toutes les chances de ton côté pour rester en bonne santé le plus longtemps possible. « La seule fois où j’ai bu un verre c’était avec toi j’crois, genre quand on avait seize ans ou un truc du genre. » Juste avant le début de ton traitement. « J’pense que t’es celle qui en sait le plus, j’te cache pas spécialement de trucs si ça peut te rassurer. Parce que je sais que si y’a un truc, tu seras là. » Tu lui fais confiance pour être toujours là pour toi malgré son caractère imprévisible et qui semble s’en foutre de tout le monde.

Si tu devais partir de Bowen du jour au lendemain, c’est probablement Sahar que tu contacterais pour partir avec toi. Elle serait capable de tout lâcher sans un regard en arrière, même si tu sens que sa relation avec son nouveau petit-ami pourrait être un frein à votre fuite, tu n’es pas sûr qu’elle le laisserait si facilement, à part s’il fait une connerie bien sûr. Elle t’embarquerait sûrement dans des plans pas nets mais question débrouillardise, tu peux compter sur elle tu en es sûr. Et même si vous vous prenez la tête parfois, c’est pas ça qui vous séparera. Les choses ont connu des hauts et des bas, avec parfois des éloignements, des rapprochements, mais tu te dis qu’il n’y a rien qui pourra définitivement vous séparer, à part l’imprévisibilité de ta meilleure amie que tu imagines sans mal couper les ponts avec tous les gens qu’elle a pu connaître à Bowen pour recommencer sa vie ailleurs. Pourquoi pas même changer d’identité pour ne pas être retrouvée. Vous pourriez vous retrouver au hasard, des années plus tard, à l’autre bout du monde et ça serait un bon début de roman. Tu pourrais glisser l’idée à Gal pour un de ses futurs livres. « Parce que t’es trop imprévisible pour que je sois sûr que tu m’le demandes. » lui réponds-tu avant de tenter d’aborder avec légèreté le sujet de sa consommation d’alcool. Même si tu aimerais qu’elle soigne ses addictions, tu la connais suffisamment pour savoir que ce n’est pas en la forçant que tu arriveras à quelque chose, alors tu plaisantes sur tes tricots, que tu espères remplaceront les bouteilles dans son intérieur, même si ça ne résoudrait pas le problème. « Comment ça en trop ? T’as rien en trop ! Tu ferais pas ça, ça serait bien trop cruel vu tout l’amour que je mets dedans. » dis-tu faussement scandalisé, tendant de l’amadouer avec un petit air triste. Tu ne vérifies pas son stock de cadeaux alors elle pourrait en faire don de quelques uns que tu ne le verrais pas, à part si tu croises des gens dans la rue en train de porter une de tes confections. Concernant l’alcool et les addictions en général, tu es le parfait opposé de ta meilleure amie, les fuyants comme la peste, tu as toujours pris grand soin à ne commencer rien du tout qui pourrait mal finir. Tu sais que tu pourrais facilement tomber dans l’addiction alors le plus simple pour toi c’est de ne rien boire d’alcoolisé, ne pas fumer et tout le reste. « J’dois être la personne la plus forte du monde pour réussir à résister au petit démon Sahar sur mon épaule. » dis-tu en souriant, même si toi tu aimerais l’influencer, elle aussi semble résister au petit ange Rory sur son épaule. Et malgré vos différences notables, tu sais que tu peux compter sur elle, même si elle joue les personnes détachées qui ne veulent pas donner l’impression qu’elle débarquent au moindre appel. « Avec moi t’es ce genre d’amie, j’le sais. Je sais que t’as des sentiments et que tu m’laisserais pas dans la merde, tu l’as déjà prouvée. Et j’te laisserais pas dans la merde non plus. »

Peut-être que si Sahar se pointait du jour au lendemain, une valise sous le bras pour t’embarquer avec elle dans un voyage sans retour vers une destination inconnue, tu hésiterais. Tu essayerais de la convaincre de rester, de la raisonner, mais tu sais bien qu’elle est plutôt têtue et qu’elle ne changerait pas d’avis si facilement. Et toi, tu pourrais abandonner ta vie un moment, mais tu finirais bien par revenir à Bowen. Tu n’aspires pas à autant de liberté qu’elle, à autant de voyage. Tu ne rêves pas de voir le monde, vivre ta petite vie entourée de gens que tu aimes, ça te plaît bien. « Pour garder un œil sur toi. » Tel un ange-gardien qui n’est jamais bien loin pour s’assurer que les choses ne dérapent pas trop. Enfin tu sais qu’avec Sahar elles ont déjà dérapés et que la raisonner revient à se battre contre du vent. Tu vois bien ce qu’elle pense de l’amour, à l’opposé une fois de plus de ta vision, et qu’il est inutile de vouloir lui faire changer d’avis, même si tu essaies. « Moi aussi je sais être têtu alors je suis pas sûr que tu y arrives si facilement. Peut-être que pendant notre escapade je trouverais l’amour et vivrais une si belle histoire que tu en deviendras toi aussi romantique. » Tu doutes franchement que ça arrive mais tu restes rêveur. Tu crois que ta belle histoire sans une fin en queue de poisson arrivera. Elles ne se sont pas toutes terminées difficilement, il n’y a qu’à voir avec Lizzie, vous êtes devenus amis et vivez toujours dans la même colocation. Mais toutes tes histoires se sont terminées et tu ne serais pas contre rencontrer quelqu’un avec qui aller au restaurant, faire des balades au coucher du soleil sur la plage, à qui offrir des cadeaux romantiques un peu trop clichés et faire des déclarations cheesy mais mignonnes. Mais tu as aussi peur, peur de rencontrer quelqu’un qui te fera du mal, quelqu’un qui se moquera de toi, quelqu’un qui aura peur, qui fuira en découvrant que tu es trans ou séropositif. En attendant tu es tes amis, à qui tu offres tout l’amour que tu ne peux pas donner à une personne que tu aimes d’amour. Sahar en fait les frais avec tes tricots et tes créations au crochet, de quoi remplir plusieurs tiroirs avec les années et peut-être prendre de la place sur l’alcool, si elle ne balance pas quelques créations. « Je fais partie des exceptions à ta cruauté. » dis-tu avec un sourire, avec toi elle est sympa, à sa manière. Et malgré tous les défauts qu’elle s’attribue ou que les autres s’attribuent, tu peux dire qu’avec les années, elle n’a jamais essayé avec insistance de sombrer avec elle. Elle t’a bien proposé de prendre ou boire quelques trucs, mais tu as toujours décliné et elle ne t’a jamais rejeté pour ça. Tu sais que d’autres auraient pu se moquer ou décider que tu es trop chiant pour être amis avec eux, mais pas Sahar. « Mmm...nan, j’pense que tu m’auras pas. » Tu es plutôt sûr de toi. Tout comme tu es sûr qu’elle sera là pour toi si tu as besoin, qu’elle ne te lâchera pas. « Je crois en toi, plus que tu ne crois toi-même en toi. Je sais que même si tu veux passer pour celle qui s’en fiche de tout le monde, dans l’fond c’est pas vrai. Tu sélectionnes juste ceux qui ont le droit à la Sahar sympa, et je fais partie de cette sélection. »