I've waited a hundred years, but I'd wait a million more for you + Emersen ♡

Léo en avait fait des conneries au cours de sa courte existence, il avait pas mal de remords, de choses qu'il aurait pu faire différemment. Et aussi quelques regrets, de choses qu'il aurait dû faire différemment. Il était de ces personnes impulsives qui voulaient tout vivre, vite, tout voir, tout faire, quitte à s'en mordre les doigts après. Il partait du principe que tout expérience était bonne à prendre, même si elle s’avérait négative à la fin. Il n'avait pas envie de se réveiller un matin, au crépuscule de sa vie, en se disant qu'il n’avait pas assez osé, pas assez profité. On ne vivait qu'une fois après tout. Cependant dans la liste de ses regrets, d'avoir laissé Alba derrière lui, sans une explication, sans un mot, dans lui laisser la chance de le retenir, c'était probablement numéro un. Simplement parce qu'il avait eu la trouille, celle du bonheur, persuadé qu'il n'y avait pas le droit, pas ainsi, pas après la mort d’Anabelle. Pourtant au fond c’était juste la peur d'être heureux, ces sentiments si forts, trop forts, qu'il ressentait pour la photographe, qui l'avaient effrayé. Ni plus ni moins. Il avait tout gâché à Bangkok et enfoncé le clou, quelques années plus tard, à Brisbane. Passer les derniers mois à pas mal ressasser, à en vouloir injustement à Alba pour le naufrage de son histoire avec Grace, se retrouver au fin fond de l’outback avec elle et à présent en prison, c'était plutôt surréaliste. Mais ça lui remettait les idées en place. Et ça mettait les priorités en perspective. Il avait eu tendance à repousser Alba par peur de l’amour, il avait préféré des histoires plus faciles, avec des femmes qui l’idolâtraient, plutôt qu’elle. Grace avait été différente, l’exception, il l'avait aimée et il s'était battu, il l'aimait encore, même. Mais au fond de lui, il avait toujours su qu'ils étaient trop différents. Et si vouloir faire mentir la logique avait été grisant, il savait à présent que c'était voué à l’échec. Ça n’avait rien à voir avec la photographe, c'était déjà écrit et il n’avait pas à lui en vouloir de quoi que ce soit. Surtout qu'en vérité, toute cette colère dirigée contre elle était simplement détourner le fait qu'il s’en voulait énormément à lui-même, pour Grace, pour Alba. Ses deux muses. A présent il avait tout digéré, il était réellement libre, sans plus aucune attache, sans fantôme de petite amie, sans fiancée à la maison. Il n'avait qu'à saisir sa chance. Mais Alba ne lui facilitait pas les choses et elle avait raison. Dans cette prison ils n’avaient que ça à faire, penser, se parler, s’ouvrir l’un à l'autre, ils étaient certes enfermés contre leur gré, mais c'était peut-être la meilleure chose qui pouvait leur arriver. Rien ne disait qu'ils ressortiraient ensemble, rien n'était moins sûr, même. Mais une chance leur était offerte. Il fronça les sourcils en tournant la tête vers la blonde. Ah bon ? Il avait l’air amoureux, vous sembliez heureux. Il pouvait l’affirmer parce que cette vision de son ex et de son pote ensemble, si bien assortis, lui avait fait sacrément mal. Il dodelina de la tête en haussant les sourcils. Effectivement ils avaient changé tous les deux et il était possible que Léo n’aime pas cette nouvelle version d’Alba. Mais quelque chose lui disait qu’il allait au contraire l'aimer davantage. On a passé quelques heures enfermés ensemble dans une voiture. Et malgré toutes les vacheries qu'on s'est envoyées, j’ai quand même eu envie de t’embrasser. Qu'il répondit avec un demi sourire au coin des lèvres. Et il crevait d'envie de recommencer. Le fait est que si Léo avait demandé à Alba de le suivre à l'aéroport, c'est qu'il voulait qu'elle fasse partie de sa vie, parce qu'elle lui avait terriblement manqué et même si elle n'était plus la même femme, alors il voulait apprendre à la connaître. La dernière question de Jensen le laissa totalement démuni et il su que c'était la balance, le moment clé pour enfin faire tomber les barrières et être honnête. Il devait arrêter de se cacher derrière le masque de l'homme indifférent, un peu cavalier, sûr de lui, parce qu'il était tout sauf ça. Face à elle il était vulnérable et il osa enfin le montrer, par des mots criants de sincérité qui sortirent tout seuls de sa bouche. Alba se fit moins mélodramatique, cependant elle semblait accepter de le suivre, ce fut, finalement, la seule chose que Léo retenait. Elle sembla néanmoins préciser qu'elle ne viendrait pas par amour, mais dans une démarche de compagnonnage. Peut-être comme deux photographes, deux professionnels qui voyageaient ensemble, rien de plus. Ça pourrait prêter à sourire, s'agissant de ces deux-là. Mais l'heure n'était pas à la plaisanterie, un policier venait de surgir devant les cellules. Jensen, Emerson. Vos cautions ont été payées, on a retrouvé le véhicule à l’endroit où vous nous l’avez indiqué, avec les clés. Vous êtes libres. Il ouvrit les deux portes qui les retenaient prisonniers et les deux anciens amants purent repartir. Aucun ne sembla vouloir moufter, on les escorta vers la sortie, leur indiquant qu'une ligne de bus pouvait les ramener à l’aéroport, ou un taxi. Ils attendirent leur véhicule sur le bord de la route. Alors, on va où partenaire ? À l’aéroport et on avise ? Il avait retrouvé un peu de sa superbe et se permettait même un trait d’humour en rebondissant sur ce qu’Alba avait dit plus tôt. Au fond, même sincère, même en faisant des efforts, Léo restait un sale gosse.

Jamais elle n’avait fait le deuil de sa relation avec Léo, ce qui la rendait si fébrile à la proposition qu’il lui avait faite avant que la police ne les arrête. Son corps l’appelait à dire oui, par nostalgie des moments passés. Mais elle savait que dans le fond rien ne sortirait de beau, à part des nouvelles larmes qui complèteraient sa collection déjà bien remplie. Le destin décidait de jouer en sa défaveur, l’obligeant à passer des nouvelles heures en sa compagnie, séparés seulement par cette paroi transparente. C’était déjà pénible d’être enfermée, mais cette proximité était sa véritable sentence. Elle aurait aimé guérir d’Emerson dès son départ de Bangkok, mais il avait eu sa peau dans tous les sens. Pendant un an, ils avaient appris à se connaître, à s’aimer, de façon si naturelle qu’elle avait du mal à ne pas se laisser gagner par l’émotion. Toutes leurs retrouvailles avaient été intenses, que ce soient les sentiments contradictoires qui refaisaient surfaces ou la nostalgie qui les avait animés. Samson avait été relégué au second rang dès l’apparition du photographe. L’espagnol venait d’entrer dans un jeu où il finirait forcément perdant, ignorant (enfin selon Alba) de quoi il était question. « Ecoute c’est la vie, parfois on ne partage qu’une petite partie de notre vie avec quelqu’un. » Elle avait beaucoup apprécié Samson, et elle ne gardait aucune rancœur à leur relation. L’espagnol de son côté, peut-être plus, comme si finalement il avait compris que Léo avait fini par semer la zizanie dans l’esprit de la photographe. Sa relation avec Léo pouvait également être éphémère, juste une parenthèse magique d’un an. Ressasser le passé n’était pas la solution, ayant chacune à présent évoluer dans leur vie. Il semblait si persuadé de lui, mais il finirait peut-être pas ne pas apprécier ce qu’Alba était devenue. Moins rêveuse, moins intrépide, elle avait découvert la sédentarité pendant quelques années. Cette liberté qui la caractérisait existait encore, mais avec une moindre mesure. Alba riait nerveusement. « Ce n’est pas parce que moi aussi j’ai envie de t’embrasser, que j’ai envie de plus. » Répondait-elle tranquillement. L’alchimie physique elle était là, Alba le sentait dans tous les pores de son corps. Mais elle était craintive de ce que Léo serait capable de procurer chez elle. Elle finit tout de même par accepter de le suivre, comme une sorte de partenariat entre deux photographes. En vérité, les barrières s’effritaient, mais elle voulait montrer qu’elle gardait un certain contrôle. La voix des policiers la fit sursauter, leur annonçant la fin du supplice. Elle se tourna vers Léo. « Tu me diras combien je te dois. » Il était clair que ses parents n’avaient pas été aussi rapide pour la libérer de là. Elle comptait les appeler rapidement pour qu’ils n’aient plus à s’inquiéter. Ils attendaient le bus les libérant définitivement de ce commissariat de campagne. « New York ? » Disait-elle tout simplement. Elle savait qu’elle se lançait dans un jeu dangereux, et que la présence d’un être complice, un endroit où se réfugier si les choses tournaient mal lui semblait nécessaire. Puis la ville était grande, et que ça lui semblait logique qu’il y avait moins de risque de se retrouver dans un endroit peuplé que tous les deux dans un endroit isolé. « New York au début, et après on avise. » Elle ne lui promettait rien, mais elle laissait la possibilité d’une suite.

Il fallait que Léo se rende à l’évidence, il n'avait jamais oublié Alba. Il avait tout fait pour, il s'était même persuadé qu'il la haïssait après que sa fiancée l'ait quitté. Il l'avait repoussé au plus profond de son esprit pourtant elle n'était pas partie pour autant. Et au fur et à mesure que ce voyage tumultueux avançait, il se rendait compte qu'il n’avait plus envie qu’ils se séparent. Le fait était qu’il y avait encore beaucoup trop de non-dit, de sentiments enfouis et probablement encore beaucoup à vivre, ensemble. Pour une fois il ne fuyait pas face à cette vérité si simple. Lui qui avait touché le fond quelques mois plus tôt, qui avait cru retrouver un semblant d’élan avec ce concours qu'il avait remporté, puis cru être maudit en voyant qui serait sa partenaire, finalement il arrivait à prendre du recul. Peut-être qu’il fallait que ça se fasse, que l'évidence c'était ça, ils étaient faits pour se revoir, pour se retrouver même et ils devaient arrêté de se battre l'un contre l'autre. Ça ne voulait pas dire oublier les saloperies qu’ils s’étaient envoyé au visage, ou le mal que le barbu avait fait à son ancienne maîtresse. Ça voulait juste dire se donner une chance, peu importe ce que ça signifiait réellement ou là où ça les mènerait. Mais s’ils n’essayaient pas, ils ne sauraient jamais. Et Léo n’en pouvait plus de vivre avec des regrets ou les et si qui habitaient ses pensées. Lui qui voulait toujours tout vivre, tout essayer, autant la vivre, cette histoire-là. Et autant commencer dès à présent, maintenant qu'ils étaient libres de sortir de cette maudite prison. Les avocats de sa famille étaient toujours terriblement redoutables, ils avaient réglé la caution et Léo et persuadé qu’il ne resterait aucune trace de leur délit. Voir même, qu'ils obtiendraient gain de cause contre la compagnie qui avait truqué le concours. Mais en vérité tout ça était bien loin de ses préoccupations. Son sac sur l’épaule, il n’avait qu'une envie, s'éloigner le plus tôt possible de ce trou à rat et quitter l’Australie pour un petit moment. Alba commençait à pinailler au sujet du remboursement de la caution et il roula des yeux. T’inquiète, on va créer un Tricount. Il n'était pas sérieux, comme toujours, il se foutait parfaitement de l’argent, bien que ce soit un trait plutôt agaçant de sa personnalité. Il jouait avec un caillou du bout du pied quand la blonde lui lança une idée de destination. Alors il releva la tête et la fixa en plissant les yeux. New York, il aurait pensé à beaucoup d'endroits, d’Asie notamment, d’Europe ou d’Amérique du Sud. Mais pas la Grosse Pomme. Ok, si ça te tente. Qu'il répondit simplement, sans négocier. Il se moquait éperdument de la destination du moment qu'elle soit loin. New York ce serait, si Alba l'avait décidé. Il shoota dans le caillou avant de relever à nouveau la tête vers Alba. Pourquoi New York ? Il restait curieux malgré tout. Ils finirent par voir le bus arriver, puis quelques heures plus tard ils s'envolèrent pour les États-Unis.

Une semaine s'était écoulée depuis que les deux Australiens avaient foulé le sol Américain. Ils étaient hébergés chez le cousin d’Alba, Robertson, le boxeur multiple champion du monde, rien que ça. Clairement, la blonde avait cherché la sécurité en se réfugiant ici. Malheureusement pour elle, ils n’avaient fait que se croiser pour le moment. Le sportif leur avait laissé les clés de son loft, les invitant à faire comme chez eux, il s'envolait pour dix jours à Singapour pour une compétition. Durant cette semaine, Léo avait pris le canapé, laissant la chambre d’amis à Jensen. C'était une solution temporaire, une fois Asher et Maggie de retour, ils quitteraient le loft pour se trouver un hôtel, du moins le photographe le ferait, peut-être qu'Alba avait envie de profiter de son cousin. Ils avaient photographié tous les plus beaux endroits de New York, comme de parfaits touristes, souvent tous les deux, bien que ça n'ait rien à voir avec la Thaïlande, ils n'avaient plus la même complicité, une retenue les empêchait d'être pleinement eux-mêmes. Emerson était aussi passé chez le coiffeur et le barbier pour se redonner une allure plus humaine. Ils étaient à présent en train de dévaliser les boutiques de la ville, parce qu’en novembre de ce côté-là du globe, il faisait un froid de canard et leurs maigres sacs de voyage ne contenaient que des fringues d’été. Alors si les premiers jours ils avaient emprunté les vêtements d’Asher et de sa compagne, ça ne pouvait plus durer. Léo était avachi dans un fauteuil à côté des cabines pendant qu’Alba faisait ses essayages. T’en as encore pour longtemps ? T’as besoin d’aide là dedans ? Qu'il lui demandait plus pour l’emmerder qu'autre chose.

Cette caution, jamais elle n’allait avoir l’opportunité de le rembourser. Il a toujours été comme ça, les traits de personnalité de changeaient pas du jour au lendemain. Le désir qu’ils avait l’un ou pour l’autre non plus, et elle en avait pleinement conscience. Alors elle avait besoin d’un endroit neutre, un endroit où quelqu’un pourrait veiller sur elle afin qu’elle puisse remettre dans l’ordre les nombreuses pensées qui entouraient Léo. « Mon cousin vit là-bas. » Répondait-elle un peu malicieusement. Léo voulait se rapprocher d’elle, il allait devoir relever le défi d’Asher.

Il lui avait suffit qu’un seul message pour prévenir Asher de son arrivée imminente. Maggie et lui accueillirent Alba avait joie. Pour Léo, ce fut une autre histoire, le boxeur n’était pas son plus grand fan. Un regard noir de la blonde pour qu’il se calme. La semaine passait vite, même si Ash était partit à Singapour. Pire cousin de l’univers … Chacun évoluait dans son espace, avec une paroi et une porte qui les séparait la nuit. Le reste de la journée, ils trainaient ensemble, s’enivrant de l’ambiance newyorkaise. Léo n’avait pas changé, il gardait cette fougue d’aventurier dans son regard, avec une coupe de cheveux et une barbe qui lui allaient mieux que ce qu’il avait auparavant. Ils découvraient la ville à travers leur caméra, photographiant ce qui leur tapait à l’œil. Ils avaient chacun leur talent, l’œil pour un détail que l’autre ne voyait pas. Ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas retrouvé autant de plaisir. Léo et Alba s’aidaient dans leur art, poussant l’autre à changer de méthode. C’était déjà ça en Thaïlande, et rien n’avait changé aujourd’hui. Patient, il avait arrêté les allusions, et elle se demandait combien de temps allait-il le rester ? Elle ne lui offrait aucun signe, que son cœur s’ouvrait un peu plus, préférant ne pas offrir sa vulnérabilité tout de suite. Depuis leur arrivée à New York, chaque soir, elle hésite à lui demander de la rejoindre dans son lit. Ils n’étaient pas proches, gardant des distances qui auparavant n’avaient jamais existé entre eux. Sauf qu’au fond d’elle, elle ressentait ce profond désir, l’envie de lui offrir cette nouvelle chance. Mais toutes les peurs bâtissaient des murailles devant elle, l’empêchant de le laisser essayer. Contrairement à la Thaïlande, ils avaient besoin de vêtements pour survivre, l’automne arrivait dans le nord et le froid qui l’accompagnait. Les robes ne suffiraient à réchauffer la photographe. Cet après-midi, ils courraient dans les magasins, essayant de trouver des vêtements qui les accompagneront les prochains jours. Alba essaya encore et encore, insatisfaite parce que dans le fond, elle continuait à vouloir plaire à Léo. A l’extérieur de la cabine, elle l’entendait se moquer d’elle, un poil impatient. Sortant seulement sa tête, elle le regardait en souriant. « Tu préfères le rose pâle ou le vert ? » C’était une question très sérieuse, elle ne savait pas quoi choisir entre deux pulls. « Tu sais quoi ? Viens ça sera plus simple si tu me donnes ton avis directement. » Elle jouait à un jeu dangereux, mais ce jour-ci, elle se demandait si elle ne pourrait pas baisser une barrière.

Quand Alba avait annoncé que son cousin vivait à New York, Léo s’était dit qu'il pouvait l’interpréter de deux façons différentes, qu’il avait un peu ruminé dans l’avion qui les emmenait à l’autre bout du monde. La première, c'était qu'elle voulait une destination où elle pouvait se sentir en sécurité, auprès d'une personne de confiance, au cas où son ancien amant viendrait encore à lui faire du mal. La deuxième, moins plausible mais aussi moins désagréable, elle lui faisait au fond assez confiance pour le présenter à un membre de sa famille. De quoi lui mettre un peu la pression mine de rien. Durant les nombreuses heures de vol et les escales, le photographe s’était renseigné sur ce fameux cousin, Alba lui avait brièvement parlé de sa famille à Bangkok, mais c'était il y a longtemps et elle avait plusieurs cousins. Il s’avérait que cet homme était donc le célèbre Robertson, boxeur réputé pour sa puissance et ses nombreuses victoires, rien que ça ! Quand Léo l’avait appris, il avait dégluti en se disant qu’effectivement, elle jouait la sécurité en plus de le déstabiliser. Il connaissait cet homme, il avait regardé certains de ses combats à la télévision, pour être honnête, il l’admirait. Mais l'idée qu'il soit le cousin, visiblement très proche d’Alba, le fit également bien flipper. Finalement, ils n’avaient fait que se croiser, Léo avait essayé de la jouer cool mais il avait été sacrément impressionné par la montagne de muscles, qui avait clairement joué de la situation pour lui montrer qu’il n'avait pas intérêt à déconner. Il avait capté le regard d’Alba sur le champion, heureusement, il avait la blonde de son côté, ce qui était une étrange mais bonne surprise. Leur première semaine dans la Grosse Pomme avait été étrangement douce et simple. Les nuits étaient frustrantes pour Léo, se retrouver si près de son ex sans pouvoir l'être davantage. Mais leurs journées étaient remplies et généralement quand ils rentraient à l’appartement, il s’écroulait de sommeil. Mine de rien il n'avait plus la même forme qu'avant, ses excès, ses soucis de santé, la perte de poids, tout ça était encore récent et s’il allait mieux, il n’avait pas encore retrouvé tout son élan. Une chose, par contre, qui revenait en force, c'était son amour pour la photo. En soi, il n'était jamais parti, mais ces derniers temps Léo avait délaissé ses appareils, son inspiration était en berne. C'était d'ailleurs pour cette exacte raison qu'il avait accepté de participer à ce foutu concours à la base, pour retrouver la motivation. Finalement c'était principalement à travers l’objectif d’Alba qui sentait que tout revenait. Il ouvrait grands les yeux dans cette ville extraordinaire. Il aimait New York pour sa lumière, ses rues pleines de visages anonymes qui se croisaient sans se voir. Pour son architecture vertigineuse et linéaire. Il laissait la photographe le surprendre avec son regard différent mais tout aussi affûté que le sien. Tomber sur Alba, c'était finalement la meilleure chose qui lui soit arrivée et au fond Léo le savait. C'était également très dangereux, en témoignait cette séance de shopping. Il piquait un peu du nez dans le grand fauteuil moelleux, jusqu'à ce qu’il décide d’embêter un peu la jeune femme. Il aurait pourtant dû savoir qu'elle ne se démonterait pas et évidemment Alba répliqua. Elle passa une tête et lui posa cette question qui semblait cruciale. Léo fronça les sourcils, ce genre de problème n'était jamais un problème pour lui. Si tu aimes les deux, prends les deux ! Oui, après tout, pourquoi choisir ?! Seulement tout le monde n'était pas Emerson. Il se redressa à sa proposition, l’air pantois, un peu bête. Heu... ouais ok. Il perdait sa belle assurance tout d'un coup. Il s'avança jusqu'à la cabine et passa une tête un peu timide. Elle portait le pull vert et il grimaça. La couleur n’est pas vilaine mais la coupe c'est pas ça. Qu'il commenta avec un petit sourire en essayant de rester le plus détaché possible.