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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 L’amour rend aveugle, l’amitié ça crève les yeux. ft. Saoirse Macmillan

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MessageSujet: L’amour rend aveugle, l’amitié ça crève les yeux. ft. Saoirse Macmillan   L’amour rend aveugle, l’amitié ça crève les yeux. ft. Saoirse Macmillan EmptyVen 21 Oct 2022 - 16:40


On pouvait affirmer qu’il en avait plein le dos depuis son retour en ville, pourtant il n’avait rien eut d’autre à faire que de se reposer pendant ces mois d’absence à se cacher des forces de l’ordre. D’abord coupable, puis potentielle victime. L’on pensait trouver son corps un jour dans le port ou enterré quelque part, ou tout simplement jamais… Son retour a fait l’effet d’une bombe auprès des services de police, bien entendu, il est passé temporairement par la case prison. Il pensait bien en sortir, mais pas aussi rapidement, encore moins avec l’aide d’une avocate brillante, Jamie Rankin. Cette femme ne cesse de l’étonner, même s’il lui doit une fière chandelle pour ce service rendu.

Une fois dehors, il avait dû gérer les dégâts dans sa boutique, tenter de rassurer son cousin, essuyer l’agressivité de certains habitants et alors qu’il pensait trouver du repos chez lui, moult lettres de son propriétaire l’attendaient pour lui demander de quitter les lieux. Pas une surprise non plus de ne pas trouver Saoirse ici, plusieurs mois seule alors qu’il s’était engagé à l’aider. Il s’en voulait d’avoir été aussi minable, mais il avait dû faire un choix. Il comprendrait qu’elle ne comprenne pas, il ne le lui demande pas. D’ailleurs, il n’a pas songé reprendre contact avec elle, comme il joue au fantôme avec quasiment tout le monde. C’était plus simple, il recevait bien assez de haine ces derniers temps, tout ce qu’il voulait, c’était se faire oublier. Innocenté, il est vrai. Sans raison de rester à Bowen. Il préfère attendre, la patience ne lui fait que rarement défaut, il a bien attendu toute une vie pour se venger de son père, alors qu’est-ce quelques mois pour que les gens passent juste à autre chose et cesse de le traiter en criminel… Le criminel qu’il est. Comment leur en vouloir de ne pas croire en son innocence, alors qu’il ne l’est pas. Lui aussi, a besoin de temps pour s’adapter à cette nouvelle vie de mensonge, mentir à Jules a été une épreuve pour lui. Il sait qu’il devra mentir à tous ceux qui comptent pour lui, car dans le fond, les gens… Il s’en est toujours moqué de leurs avis. Toujours.

Pour ne pas faire de vague, il était en train de plier bagage. Il avait trouvé une caravane à louer, le propriétaire est un gitan probablement pas tout blanc non plus. Une solidarité étrange semble s’instaurer entre lui et des personnes de basse fréquentation. Il se dit que c’est comme ça que l’on tombe dans la délinquance, pour de bon. À son âge, il connait les rouages, assez pour savoir garder une certaine limite, du moins… Il l’espère.

Manwë était en train de boucler ses derniers sacs quand il entendit frapper à la porte, la manière de cogner aurait dû lui mettre la puce à l’oreille. Il pensa, sans réfléchir, qu’il s’agissait du propriétaire, impatient de récupérer les clés. Plutôt motivé d’emmerder le monde en temps normal, le brun ne voulait pas faire de vagues, il avait eut sa dose.

C’est sans animosité qu’il ouvre la porte de son appartement, mais lorsque ses yeux verts se posent sur le visage d’une rouquine pour laquelle il avait bien plus d’affect qu’il ne se l’avouera jamais. Il eut un léger pincement au niveau de cet organe que beaucoup pensent lui manquer : son cœur. “ Saoirse ? “ Des centaines de questions s’imposent à son esprit sans qu’il ne se sente légitime d’en poser une seule, il est vrai qu’il a ignoré ses appel et pas même pris la peine d’écouter les messages qu’elle lui avait laissé, estimant qu’il aurait bien le temps de se faire démolir plus tard. Ouais… la difficulté de la situation le dépassait.

“ Euhm… Je… Ouais… “ Quelle éloquence, voilà qui lui ressemble fort peu. Cette expérience l’a transformé il faut dire, s’il avait toujours eut sa droiture pour lui, désormais il n’en est plus certain. Pourtant, il ne regrettait pas son choix, son geste, aussi cruel et barbare fut-il. Une main nerveuse passe derrière sa nuque pour faire passer la surprise et l’émotion. “ T’as l’air en forme… “ Il aurait dû commencer par des excuses, c’est clair. Il s’en rend compte à cet instant, mais hé, trop tard…





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MessageSujet: Re: L’amour rend aveugle, l’amitié ça crève les yeux. ft. Saoirse Macmillan   L’amour rend aveugle, l’amitié ça crève les yeux. ft. Saoirse Macmillan EmptyDim 1 Jan 2023 - 20:57

L’ouïe déjà plus sensible que la moyenne de Saoirse n’avait pas pu ignorer les rumeurs grandissantes entourant la disparition de Manwë. Au tout début, après un dernier message dont la jeune femme n’avait saisi l’ampleur qu’au fil des semaines qui s’écoulaient, Saoirse s’était d’abord inquiétée, à s’en ronger les sangs. Et malgré le temps qui passait, malgré ce qui se disait, malgré qu’elle ait finalement déménagé, elle passait encore quasiment tous les jours à l’appartement de Man’, dont elle avait gardé la clé. Et elle comptait bien la lui rendre en main propre. À l’église, elle avait de plus en plus souvent glissé quelques mots pour lui dans ses prières silencieuses, comptant sur son retour, même si elle avait peur des circonstances. Et puis, elle avait fini par parler avec Jamie, sans avoir aucune idée des révélations auxquelles elle allait avoir droit. Si son amie de confiance n’avait d’abord pas été enchantée d’apprendre – un peu sur le tard – que Saoirse avait emménagé temporairement chez Manwë, et qu’à ses yeux, il était une personne formidable, elle avait tout de même prêté une oreille attentive à son amie, pour ensuite venir éclairer sa lanterne avec toutes les informations dont elle disposait sur le luthier. Qui contre toute attente pour la rouquine, étaient nombreuses. Elle avait eu beaucoup de mal à avaler tout ça, et d’ailleurs elle n’avait pas terminé, quelques morceaux lui étaient encore calés en travers de la gorge. Et pourtant. Pourtant, elle continuait à aller frapper à sa porte, à entrer et tendre l’oreille devant l’absence de réponse, l’appeler, inspecter si quelque chose avait bougé. Saoirse se sentait trahie, certes. Mais le garçon était son ami, un ami proche, qu’elle respectait et qu’elle connaissait parfaitement bien sous certains angles, un ami qui avait toujours répondu présent pour elle, et elle ne pouvait décemment pas foutre tout ça à la poubelle. Et surtout, il n’avait toujours pas refait surface. Alors elle ne pouvait totalement faire taire cette voix inquiète dans sa tête. Mais cette fois, quand ses phalanges frappèrent énergiquement la porte de l’appartement du luthier, quand elle appela son nom, cette fois, il y eut une réponse. La rousse sentit son pouls s’accélérer en entendant du mouvement à l’intérieur, quelqu’un se diriger vers l’entrée. En quelques fractions de seconde, elle se fit la réflexion que ce n’était peut-être pas des plus prudents de venir ici seule. N’importe qui pouvait se trouver derrière cette porte, finalement. Se préparant à tout ce que son esprit pouvait s’imaginer, elle serra les poings, mais la voix qui s’éleva quand on ouvrit la porte lui fit relâcher toute attitude combattive. C’était lui. « Man’ ! » s’écria l’Irlandaise, submergée de soulagement, son ton traduisant la surprise totale. Pas qu’elle n’y croyait plus, elle avait trop de foi pour ça. Mais elle était venue ici si souvent, pour toujours le même résultat, qu’elle était habituée au même scénario. Elle ne put entendre que des marmonnements indistincts et probablement tout aussi hébétés émanant du brun, mais déjà elle avançait les mains pour trouver l’emplacement précis de son corps, pour immédiatement l’étouffer d’une étreinte impérieuse. Comme un besoin de première nécessité, elle avait besoin de sentir son ami dans ses bras, comme pour s’assurer qu’il s’agissait bien de lui, même s’il n’y avait pas de doute possible. Elle s’écarta cependant tout aussi vite, quand le luthier reprit la parole. Cette fois, ce fut un froncement de sourcils qui fit grincer le visage de la rouquine. Les premières émotions passées, le regard gris de la jeune femme se durcit. « Depuis quand t’es revenu ? T’aurais pas pensé à me prévenir, me répondre au moins une fois après des mois ? Comment t’as pu me cacher, et ne pas… » Saoirse s’interrompit, se pinça l’arrête du nez avant de jurer dans son dialecte natal. Les mots s'entrechoquaient, et c’était pas à elle de parler, c’était à lui. Elle était dérangée par bien trop de choses dans cette histoire que pour pouvoir lui dresser la liste complète sur le pas de sa porte. Si quelqu’un avait des choses à dire, c’était lui.
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MessageSujet: Re: L’amour rend aveugle, l’amitié ça crève les yeux. ft. Saoirse Macmillan   L’amour rend aveugle, l’amitié ça crève les yeux. ft. Saoirse Macmillan EmptyDim 29 Jan 2023 - 12:39

Le luthier s’était attendu à tout, des coups, des cris, des accusation, peut-être même des larmes et des mos blessants. C’était qu’on l’avait bien habitué depuis son retour à Bowen, il avait choisi de s’isoler. Par lâcheté sans doute, parce qu’il avait besoin de temps pour affronter ces personnes qu’il aimait, parce qu’il ignorait s’il serait capable de mentir encore et encore. Prétendre n’avoir rien fait, n’avoir tué personne, alors qu’il était soulagé de ce qu’il avait commis. Il ne regrettait pas un instant, pas une seconde.

Elle le cherchait des mains, il la laissait faire. Peut-être avait-elle l’intention de lui mettre une baffe, une frappe qu’il aurait bien méritée de toutes manières. Ce ne fut en rien le cas. Il se retrouve compressé dans ses petits bras, elle avait bien plus de force qu’elle n’en donnait l’impression. Lui, avait la sensation qu’elle pouvait recoller les morceaux de son âme si elle le serrait ainsi indéfiniment. Personne ne l’avait pris dans ses bras depuis son retour à Bowen, il ne savait plus ce que c’était qu’un contact amical, alors une collision aussi affective, ça le submergeait. Sa main s’était posée dans le creux des omoplates de la rousse pour lui rendre timidement cette étreinte qu’il savourait pourtant, il se sentait, l’espace d’un moment, humain… Il savait que ça n’allait durer, mais il vivait le moment. Elle ne pouvait pas le voir, mais ses yeux brillaient d'un chagrin qu'il refoulait si douloureusement.

Elle s’éloigna avec la même célérité, le laissant à nouveau seul et froid, face aux questions de son ancienne colocataire. Elle était en colère, comme tout le monde. Elle pestait, il la voyait se fermer, ne plus rien dire. Finalement, il préférait les insultes. Un silence bref et pesant s’imposa dans le couloir, il n’avait jamais été doué avec les mots et ils le savent tous les deux… “ Je suis désolé. “ Ces mots inhabituel chez lui empestaient la sincérité. Manwë était terriblement désolé de la mettre dans cet état, d’avoir brisé sa confiance en lui, elle qui pensait tant de bien du luthier… Elle avait dû tomber de bien haut, bien plus qu’il ne l’imaginait. “ Je ne peux pas te demander de comprendre… Et… Pour tout dire, je ne comprend pas ce que tu fais là. “ Est-ce qu’il la repoussait ? C’est bien ce que font les animaux blessés pour ne pas montrer leur vulnérabilité. Il inspira doucement, enchainant avant qu’elle ne rétorque ou n’explose, car il connaissait un peu le caractère de la rouquine. “ Je sais tout ce qu’il s’est dit sur moi pendant mon absence. “ Il avait suivi, de loin. Outre les accusations de meurtre, le passé du brun avait été médiatiquement exposé : l’enfant battu, la mère alcoolique, le décès de sa mère impuni, la belle mère tuée, l’incarcération de son père, les services sociaux et même sa pathologie des yeux. On avait dépeint le destin tragique d’un tueur qui s’était vengé après toutes ces années, c’était une histoire tellement parfaite… Dommage qu’elle se soit conclue d’un non lieu, n’est-ce pas ? En attendant, il avait été mis à nu dans la presse, tout le monde avait peur de lui, mais tout le monde savait aussi ce qu’il avait subit toute sa vie. Alors… Est-ce qu’ils avaient peur et pitié à la fois ? Des gens il s’en foutait, mais de Saoirse… “ Tu es là, c’est que tu n’as pas peur ? Alors, tu as pitié peut-être… “ Il ne comprenait pas qu’elle ait pu avoir simplement peur de le perdre lui, c’était juste, totalement inenvisageable…

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MessageSujet: Re: L’amour rend aveugle, l’amitié ça crève les yeux. ft. Saoirse Macmillan   L’amour rend aveugle, l’amitié ça crève les yeux. ft. Saoirse Macmillan EmptyDim 4 Juin 2023 - 15:23

hj : Désolée pour ce retard olympique, j'ai battu tous les records je crois ohh OO Le deuxième paragraphe est beaucoup trop touchant *-*


Des excuses, ben oui, il pouvait bien lui en fournir à la pelle. Une par jour, pendant autant de jours que ceux durant lesquels elle était passée ici, morte d’inquiétude, remplie de questions, pour voir s’il était rentré. Saoirse était en proie à diverses émotions, relativement contradictoires, mais ça devait être une réaction assez standard dans ce genre de situations. Elle avait mis toute la chaleur de son cœur dans cette étreinte, qui était sincère. Mais sa colère n’était pas en reste. Elle la contenait cependant du mieux qu’elle le pouvait, ça ne servait à rien d’incendier Manwë sans lui laisser le temps d’en placer une. Ça lui aurait sûrement fait du bien, à la rouquine, de se défouler sur lui, mais elle était assez mature que pour lui laisser un espace de parole. Après tout, elle n’avait aucune idée de ce qu’il avait traversé, malgré les quelques informations qui lui étaient tombées dessus. Ce n’était pas ça qui dépeignait un tableau complet et fiable. Même si Saoirse n’était plus bien sûre de si elle pouvait se fier à son ami. Mais jusque-là, elle lui laissait le bénéfice du doute, et un gros. Elle l’aimait suffisamment que pour croire encore en sa parole, malgré tout ce qu’elle avait pu entendre. Et elle pouvait reconnaître, dans le ton du garçon, à quel point ses excuses étaient chargées de sincérité et d’émotion. En revanche, la phrase suivante lui plut beaucoup moins. « Tu te fous de moi ? Sure, c’est la surprise de l’année. » répondit la chevelure de feu, haussant un sourcil qui ne supporterait aucune réplique. Comme s’il devait vraiment interroger ses ancêtres pour savoir ce qu’elle faisait devant chez lui. Mais Manwë passait déjà à autre chose, probablement peu désireux de se prendre les foudres de la jeune femme. Elle ne répondit pas tout de suite, son regard comme un puits sans fond restant fixé sur son interlocuteur. Même s’ils ne pouvaient voir, ses yeux se chargeaient de transmettre ce qu’elle en pensait. « J’ai jamais aimé les rumeurs. C’est le virus de la communication. » dit-elle finalement, sur un ton neutre. Il n’y avait pas à épiloguer. Oui, elle avait entendu des choses, des choses sûrement vraies, parfois. Notamment les éclaircissements apportés par Jamie. Mais si elle n’avait eu besoin que de ça pour se faire un avis, elle ne serait pas ici. « Non, je suis là parce que je pensais qu’on était des amis, Manwë. Et qu’on était honnête l’un envers l’autre. » rétorqua l’Irlandaise, le sentiment cuisant de la trahison transperçant son ton qui se voulait toujours aussi tranchant, volontairement, cette fois, alors qu’elle marquait l’emphase sur le mot honnête. La franchise, c’était une vertu qui avait beaucoup de valeur aux yeux de Saoirse, et qui faisait pour elle partie du packaging initial de tout être humain décent. Son but n’était aucunement de faire du mal à Manwë, et elle détestait ressentir autant de rage envers lui en cet instant. Mais elle était bien là, cette rancœur, liée à ce sentiment d’avoir été trompée, mais aussi à la peur qu’elle avait eu de ne plus jamais revoir le luthier. Et si elle était là devant chez lui, c’est qu’elle accordait encore beaucoup de crédit à sa personne.
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MessageSujet: Re: L’amour rend aveugle, l’amitié ça crève les yeux. ft. Saoirse Macmillan   L’amour rend aveugle, l’amitié ça crève les yeux. ft. Saoirse Macmillan EmptySam 1 Juil 2023 - 11:21


Il avait brisé sa confiance, il le savait, comme il avait brisé le lien avec la plupart des gens au cours des derniers mois. Il avait disparu, puis il était revenu. Il ne comptait pas réellement reprendre sa place parmi les siens, son déménagement en cours l'atteste. Il comptait vivre un peu en marge de la ville, se faire oublier, essayer de ne pas devenir un monstre sanguinaire. Parce que l’apaisement avait été là, puis les images le hantaient. Il savait de quoi il était capable, il savait à quel point il pouvait se mettre facilement en colère, à quel point… Il avait le coup de poing facile. Il avait toujours été ainsi, Saoirse l’avait accepté, mais il avait franchi une limite. Il ne voulait pas la mettre en danger, il savait qu’elle méritait un meilleur entourage que lui, qu’il avait seulement eut la chance dans sa vie, la douceur de l’avoir à ses côté, d’avoir le sentiment de mériter mieux que toute la violence qui gravite autour de lui, mais la réalité est là. Saoirse était une amie beaucoup trop bien pour lui. Il n’aurait jamais dû se permettre de s’attacher à elle, pire, il n’aurait pas dû la laisser s’attacher à lui. Il aurait pu rêver de n’importe quoi, à ses côtés, d’une vie normale, d’une vie heureuse, bordel oui, ça avait été plaisant… Ça faisait mal maintenant.

Il le savait, il devait le faire.
Il devait l’éloigner de lui.
Même si ça fait putain de mal.

“ J’n’ai pas d’amis. “ Il mentait, il avait des amis : Marcus, Grace, Tyler, Knox, Blake, Fede… Mais aucun d’eux n’avait rempli vraiment la même définition de l’amitié que celle qu’il avait entretenue avec Saoirse. Avec elle, tout était bienveillant et sain. Trop beau pour être vrai, pour être pour lui. Il ne la regardait pas, parce que c’était plus simple de mentir comme ça, même si elle ne pouvait pas le voir non plus. Pourtant, la manière dont il l’avait serré dans ses bras, tout ce qu’il avait ressenti à ce moment-là, c’était plus que réel. Il le savait, mais il devait s’isoler, il devait être oublié, même de ceux qu’il avait l’audace d’aimer. “ Sois en colère si tu le veux, insulte-moi, crache moi au visage, je m’en fiche. Ça t’va comme honnêteté ? J’ressens rien, j’suis vide, j’attend rien d’personne. Rien. J’t’ai jamais demandé de faire partie d’ma vie, j’te dois rien. Tu devrais foutre le camp avant de trop m’gonfler avec tes reproches, ouais, crois moi… T’as pas envie de m'énerver. “ Comme s’il pouvait lever la main sur elle, non. Jamais. Jamais il ne frappera une femme, jamais. Mais les mots, les mots font mal. Et il ne la regarde pas, parce qu’il ne supporte pas de voir une femme pleurer, mais il sait qu’il n’a pas le choix. Il sait qu’il doit rester seul.

Il agissait comme un animal blessé, il grognait un peu trop pour que ce soit crédible, mais elle sera piquée, trop vexée pour s’en rendre compte. Car les chiens fous qui aboient et grognent gagnent toujours, ils font fuir les autres, alors qu’ils sont juste en train de crever et qu’ils n’ont tout simplement plus confiance en personne.




hrp : ne t'en fais pas pour le retard mon chou, j'aime toujours autant te lire ohh
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MessageSujet: Re: L’amour rend aveugle, l’amitié ça crève les yeux. ft. Saoirse Macmillan   L’amour rend aveugle, l’amitié ça crève les yeux. ft. Saoirse Macmillan EmptyMer 15 Nov 2023 - 11:43

Je pensais pas que c’était possible mais j’ai un nouveau record de retard, alors, si tu veux clôturer et tenter de relancer autre chose, je comprends tout à fait. :39:

Elle accueillit sa réponse comme on accueille on coup de poing à l’estomac. Dans une douloureuse surprise, une peine hébétée, une incompréhension cuisante. Elle n’aurait sans doute même pas pu décrire la sensation tellement elle était bouleversante, tellement elle faisait mal. Elle garda le silence, même si ses iris voilés témoignaient de sa réaction par une légère humidité. J’n’ai pas d’amis. La rouquine serra les dents et les poings, les jointures de ses doigts la faisant presque souffrir tellement son corps était en tension devant la tournure des événements. Ces derniers temps, elle avait été sur le qui-vive sans arrêt. La peur de ce qui avait pu arriver à Manwë, déménager, aller chaque jour à son appartement avec cette bulle d’espoir qui n’en finissait pas d’éclater, à chaque date du calendrier. Les rumeurs, les questionnements, la colère, l’inquiétude. Et maintenant, voilà qu’ils y étaient, l’émotion de son retour, la rage encore, le soulagement, la surprise, se mêlant en tous sens. « Cut the crap. » réagit enfin la violoniste, une fois que son estomac et son ego eurent encaissé le coup. Elle connaissait Manwë. Pas aussi bien que ce qu’elle aurait voulu croire, mais elle restait intimement persuadée qu’elle connaissait ce qu’il cachait au fond de lui. La partie la plus belle de cet homme. Elle était peut-être la seule à le voir. Mais elle n’en démordrait pas : il racontait des conneries, juste pour ne pas qu’une petite rouquine rebelle comme elle ne vienne lui faire admettre qu’il était quelqu’un de bien. Qu’il pouvait l’être, en tout cas. Comme il l’avait toujours été envers elle. L’ancien fugitif n’en resta pas là cependant. Ses mots la transperçaient de douleur, et c’était sans doute l’effet recherché. C’était ce à quoi Saoirse se raccrocha : la conviction qu’il agissait ainsi à son encontre, uniquement pour rediriger son âme vers d’autres contrées. Et si la rouquine avait été proche de s’avouer vaincue, d’obtempérer dans une douloureuse acceptation, elle se ravisa au dernier moment, se rappelant qu’elle savait qui était Manwë, profondément. Il y avait visiblement beaucoup de choses qu’elle ne savait pas, mais le principal était là, ancré dans son être, parce qu’elle connaissait trop bien cet humain que pour se laisser berner, aussi tranchantes soient ses paroles. Elle garda le silence un moment, le temps qu’il lui fallut pour absorber les mots acérés du luthier, tergiversant sur sa prochaine action à elle. Pour finalement revenir se loger dans ses bras, le forçant à une étreinte dont il ne voulait sans doute pas, ou tout du moins était-ce qu’il voulait faire croire. Pour être honnête, elle était même prête à s’en prendre une, si c’était pour le forcer à comprendre, qu’il l’admette ou non, qu’elle avait trop de foi en lui que pour croire à l’acide qu’il déversait dans ses mots. « Arrête de mentir. Pas à moi. » Sa voix était douce mais on pouvait sentir que sa déclaration était sans appel.
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