If only you know || PV Elias

Tu sens ton corps revenir à toi, tu bouges tes doigts légèrement engourdies, tes orteils. Tu sens ce tube dans ta bouche, tu te demande ce qu'il se passe, tu ouvres les yeux un peu paniqué et tu vois débouler devant toi des infirmières et des médecins. Tu ne comprends pas tu es perdue, que se passe-t-il ? Tu regardes autour de toi et vois que tu sembles être dans une chambre d'hôpital. Ils te demandent de ne pas paniquer et t'enlève ce tube de ta bouche et tu retrouves alors doucement pleine possession de ton corps. Ils te posent quelques questions, t'explique ce qu'il s'est passé. Tu retraces alors cette soirée d'Halloween où tu as senti le sol trembler avant de voir simplement un trou noir. Près de 3 semaines que tu es dans le coma, ils te font alors passer tout un tas de test alors qu'ils contactent ta famille pour les prévenir. Tu les laisses passer alors leur test, leur répond à leur question comprenant bien qu'ils cherchaient à savoir si tu avais encore toute ta tête. Tu ne sais combien de temps ils font leur test avant que tu ne te retrouves à nouveau seule. Du calme, ça te faisait bien, t'étais fatiguée, alors que t'avais au final dormi trois semaines. Tu reposes ta tête contre ton oreiller, fermant les yeux juste quelques instants, te rendormant au final aussitôt. Tu sors de ton sommeil, tu ne sais pas au bout de combien de temps au final tu n'avais pas trop conscience du temps qui passait, alors que tu entends la porte de la chambre se fermer. Tes yeux se posent alors sur Elias, et tu lui souris alors soulagée de le voir. "Tu m'apporte même pas de chocolat alors que j'en ai pas mangé depuis 3 semaines?" Tu tentes alors un peu l'humour, sans te douter, sans savoir. Si seulement tu savais Avery, si seulement...

Le bus, je ne savais pas comment Manny avait la patience de le prendre chaque jour. Ces arrêts interminables et ces détours qui rendaient le trajet particulièrement insupportable pour l’impatient que j’étais. Et dix fois trop longs surtout. Depuis le sms de Woody, m’informant qu’Avery était réveillé, j’avais le cerveau qui tournait à cent à l’heure, me demandant si ma soeur allait bien, si elle avait des souvenirs de la soirée d’Halloween où elle nous avait fait une belle frayeur. Voilà presque trois semaines qu’on vit au jour le jour, attendant des nouvelles des médecins. Aujourd’hui, enfin, l’annonce de son réveil nous permet de souffler un peu. J’arrive enfin devant l’hôpital, et je saute littéralement du bus pour courir, aussi vite que possible, vers l’entrée. Qui aurait cru qu’un plâtre pouvait ralentir ma course ? C’était improbable, et pourtant… Je déboule devant la réceptionniste et lui donne le nom de ma soeur, la remercie pour le numéro de chambre qu’elle me donne et emprunte les escalier jusqu’au 4eme étage, préférant ça à l’ascenseur. J’en ai assez de me laisser porter. Lorsque j’arrive dans le couloir, je m’attends à trouver Nev, Woody et nos parents, mais je suis tout seul. Je fronce les sourcils, étonné, mais ne m’appesantis pas sur cette pensée, puis m’avance jusqu’à la chambre d’Avery. Quand elle se tourne vers moi et qu’un large sourire s’affiche sur son visage. Elle va bien. Son sourire contamine le mien.
— On a toujours su que j’étais un frère de pacotille…pour les chocolats, il vaut mieux compter sur Woody, ou Nev. Ils…ne sont pas là d’ailleurs ? Je pensais être le dernier.
Je m’avance enfin vers Avery, puis me penche ou embrasser son front.
— Tu m’as fait peur, p’tite soeur.

Tu n'avais pas encore les souvenirs clairs sur tout ce qui s'était passé lors de cette soirée d'halloween mais tu allais finir par recoller les morceaux petit à petit. Tu te demandais comment aller Manny, Elias et Hugo, tu espérais que rien de grave ne leur soit arrivé, tu finirais par le savoir bien assez vite au final. Tu lâches alors un soupire de soulagement à travers ton sourire lorsque tu vois ton frère débarqué dans ta chambre, il était là, vivant et il semblait aller bien, malgré son bras dans le plâtre. "J'espère oui que Nev ou Woody vont m'en apporter sinon je vous boude tous autant que vous êtes! Mais ouais non, ils sont pas encore arrivés ce qui m'étonne grandement venant d'eux.." Tu ris légèrement, si tu savais, avant de le laisser te déposer un baiser sur ton front et d'instinct tu passes tes bras autour de lui pour le garder contre toi quelques instants. "Je suis désolée de vous avoir fait peur..." Tu fermes les yeux quelques instants contre lui, et fini par relever la tête et dépose un baiser sur la joue. "Comment va Manny?" Tu t'inquiétais un peu, il était avec toi lors du drame, donc tu espérais sincèrement qu'il allait bien. "Et Hugo?" Il n'était pas encore venu te voir, tu ne savais même pas au final s'il travaillait, s'il allait bien, tu avais peur qu'il lui soit arrivé quelque chose à lui aussi.

Ma petite soeur, même sur son lit d’hôpital, conserve son sens de l’humour, ce qui est plutôt rassurant sur son état de santé. J’ai l’impression que la pression accumulée, et la peur surtout, s’estompe en un instant. Je me penche pour lui embrasser le front. Je m’étonne d’être le premier à arriver dans sa chambre, étant donné que j’ai du prendre le bus.
— Nev et Woody ne sont donc pas si parfaits, le mythe s’effondre…c’est un coup dur pour toi, je sais, je plaisante.
Je la gratifie d’un clin d’oeil puis vient m’asseoir sur le fauteuil en face de son lit.
— Manny va bien, il arrête pas de me dire de faire attention avec mon bras, il est trop mignon, j’explique en souriant. Et Hugo…il va bien.
Je pince les lèvres, parler d’Hugo avec ma soeur est encore un peu gênant. Il reste mon ami d’enfance et je sais qu’il y a quelque chose entre eux. Ca me fait toujours un peu bizarre d’y penser.

Tu te doutais que ta famille devait être stressé depuis des jours, depuis ce fameux drame à la fête d'halloween. Ils ont du être plus que soulagé de te savoir réveillé aujourd'hui, t'espérais sincèrement que rien ne soit arrivés à tes compagnons de la soirée. Un poids en moins en voyant Elias débarqué, il ne semblait avoir qu'un bras dans le plâtre. "Je vis donc un véritable drame de savoir qu'ils ne sont pas parfaits... Toutes ces années de mensonges!" Tu rigoles légèrement, montrant à ton frère que tu allais bien malgré les douleurs que tu pouvais encore ressentir parfois. Ces jambes endolories, ce mal de crâne des blessures au final superficiel qui auraient pu être bien plus grave. Tu l'interroge alors sur Manny, son petit ami avec qui tu étais au moment du tremblement de terre, mais aussi sur Hugo. "T'as pas trop mal ça va?" Dis-tu en parlant de son bras plâtré. Tu connaissais ton frère, tu le savais qu'il n'aimait pas rester sans rien faire et du coup ce plâtre devait le faire bouillir par moment. "Ça me rassure de savoir qu'ils vont bien... Tous les deux!" Tu souris à Elias, tu savais que sa relation avec Hugo était un peu compliqué et que tu en étais la raison principale ces dernières semaines. "Je suis désolée au fait... De vous avoir laissé en plan Hugo et toi ce soir-là... Je me suis dit que ça vous ferez du bien de pouvoir parler un peu.." Tu voulais vraiment qu'Elias er Hugo puissent régler leur soucis, tu ne voulais pas les voir se disputer sans cesse.

Ce tremblement de terre, lors de la soirée d’Halloween avait surpris tout le monde. Si, ce soir-là, j’avais appréhendé le face à face avec Hugo, mon ami d’enfance, ce que nous avions vécu était venu tout balayer. Remettre les pendules à zéro en quelque sorte, et nous ramener à l’essentiel. Les jours et les semaines qui avait suivi avaient été difficile à éprouver. L’inquiétude, les questions…la peur. Les médecins avaient beau être confiants, je ne parvenais à me rasséréner que maintenant. Maintenant que j’avais ma soeur en face de moi, les yeux bien ouvert, le sourire aux lèvres et répondant à mes blagues du tac-o-tac.
— Je brise donc l’image de tes héros, je continue en riant.
Je m’installe dans le fauteuil que j’ai usé tant de fois depuis qu’Avery est hospitalisé, alors que ma soeur me demande si mon bras est douloureux. Je hausse les épaules.
— Ca va, je répond sincèrement, c’est surtout chiant, j’ai l’impression que je ne peux rien faire…
Et j’avais horreur de cette immobilité. Je ne pouvais pas bosser, ni même passer un simple t-shirt sans galèrer ou demander de l’aide, ce qui était loin de m’enchanter. Ma soeur revient sur la soirée d’Halloween, qui me semble si loin. Pour elle, c’était hier, j’imagine.
— T’inquiète, je soupire. Je dis pas que c’est tout rose entre lui et moi, mais…ça va.
En vérité, on se parlait peu, on n’avait pas encore exactement crevé l’abcès, mais les choses s’étaient quelque peu adouci, c’était déjà ça de pris.