i want something just like this, (oskár)

T’étais sûrement aveuglé par l’amour, Oskár, parce que même si ça te faisait effectivement bien chier que Sahar ne te fasse pas confiance, tu ne te rendais pas à l’évidence qu’elle n’était pas la bonne pour toi. Que ça finirait par vous péter entre les mains. Que tu méritais quelqu’un qui te fasse confiance, puisque t’en étais digne. Toi, même si tu voyais très bien le côté malsain de votre relation, la toxicité de vos échanges, t’étais prêt à te lancer le corps tout entier dans cette histoire qui n’avait ni queue ni tête. Vous étiez en train de vriller vers les bas fonds, déjà, et en toute connaissance de cause vous vous laissiez tomber. C’est que, la tête renversée comme ça, t’avais plutôt l’impression qu’elle t'élevait, plus haut toujours plus haut, Sahar. La gravité n’existait plus au sein de cet amour indicible. « Faut que t’aies plus confiance en toi, aussi. » En toi, et en elle. Parce que Sahar ne voyait pas la femme exceptionnelle qu’elle était. Ce manque d’assurance tu ne le comprenais pas, tu ne savais pas les blessures du passé qui avaient pu causer cette peur d’être abandonnée. Au fond, Sahar, elle ne parlait que trop rarement d’elle. T’apprenais à la connaître dans de légers détails que tu ne laissais pas filer, mais les morceaux du casse-tête étaient éparpillés aux quatre coins de son âme et elle ne te donnait pas accès à tous ses repères. Un jour, peut-être, t’aurais le portrait complet de la belle Sahar Essaïdi. Mais t’allais devoir faire tes preuves auprès d’elle, tu le savais. Pour commencer, tu la suivrais dans tous ses délires, parce que de toute façon ceux-là rendaient ta vie tellement plus intéressante. T’avais toujours voulu vivre à fond chaque nouvelle journée, et peut-être que la routine à Bowen avait eu raison de cette résolution, dans les dernières années. Sahar te montrait qu’il n’était jamais trop tard pour quelques aventures. « Bien sûr que j’te suivrais. Peu importe la destination, même si elle était tout autant instable que nous deux. » T’eus un léger sourire amusé, c’était dangereux de penser ainsi, il vous faudrait un minimum de raisonnement avant de prendre le premier vol mais who cares ? Tant que t’étais avec Sahar t’étais à la maison, en sécurité. C’était cette manière-là de penser qui était risquée, mais t’en avais pas grand chose à faire, à l’heure actuelle. « J’ai rien à contredire là-dessus, darling. Aucun contre-argument. J’veux être à personne d’autre. » Tu souris. T’aurais dû n’être à personne d’autre qu’à toi, t’appartenais qu’à ton propre contrôle de ta personne, mais t’étais amoureux par-dessus la tête, Sahar elle pouvait bien faire ce qu’elle voulait de toi. Vos lèvres s’entrouvrirent en se cherchant mutuellement, se scellant lors d’un baiser passionné, enjoué, pressé. T’allais allonger Sahar contre le matelas, pris d’un élan de désir, quand elle te rappela que vous aviez complètement dégueulassé tes draps. Tu ris. « Ah, ouais. Joder. » Blasphémas-tu dans ta langue maternelle. Sauf que ta petite amie même avec cet avertissement, semblait succomber à la tentation. Elle posa une main sur ta peau nue, plongeant son regard dans le tien. Son souffle dans ton cou t’embrouillait la raison. « On n’aura qu’à se laver en même temps que les draps … » Eux dans la machine, vous sous le jet d’eau de la douche. Ou dans l’eau de la mer, juste devant chez toi. Ce serait au choix, le chaud ou le froid. Tu repris donc possession des lèvres de la blonde et vos corps s’allongèrent entre les draps sans attention pour la nourriture qui y gisait déjà. Tu fis l’amour à Sahar comme si jamais vos corps ne seraient rassasiés ; ils ne le seraient jamais, non.