(#1799) I thought you loved me... Feat Manwë&Clara (TW: Violence, violence conjugal)

L’enfer est réel pour toi… Le pire, c’est que tu crois ses belles paroles. Tu crois toutes les promesses qu’il t’a faites, qu’il va changer. Pourtant ton mari devient de plus en plus violent… Et refuse maintenant d’aller consulter pour essayer de régler. Tu lui as dit qu’il pourrait voir pour des mood stabilizer … Mais monsieur l’a plutôt mal pris, croyant que tu lui dis en réalité qu’il est fou. Malade.
Il t’a frappé tellement fort que t’as reculé… « C’toi le débile ! Je t’ai déjà dit que je ne suis pas malade. » Tu avais fui son regard, essayant de ne pas empirer la situation. Mais dans son état, tout peut l’enflammer encore plus. T’es à bout, Sam. Tellement au bout d’ton rouleau.. Tu ne sais plus quoi faire ni quoi penser. Tu pourrais appeler tes collègues pour qu’ils viennent le ramasser, mais est-ce vraiment la solution ?
Parce que tu sais, Samuel, Ô, tu le sais qu’tu ne vas pas porter plainte contre lui. Tu seras pris d’une culpabilité et tu ne pourras pas le regarder souffrir derrière les barrots… Donc, est-c’que tu attends qu’il te tue pour qu’il réalise ? De toute façon en c’moment t’es caché dans la salle de bain, la porte verrouillée… Tu trembles dans ton coin alors qu’il s’acharne sur la porte. Tu sursautes quand il crie de rage. Puis tu pistonnes sur ton cellulaire pour texter à quelqu’un, mais tes mains tremblent tellement que tu préfères appeler… Personne ne répond. Personne sauf Manni, l’ami d’ton mari. « Man… » qu’tu dis avant de s’entrer ta gorge se serrer… Tu souffles un bon coup pendant que ton mari continue à s’acharner contre la porte de la salle de bain en t’criant toute sorte de noms… « Il… Il a perdu la tête… T’es l’seul que j’ai pu contacter… J’ten pris, viens. » Qu’tu continues. Jamais t’as été aussi bas, que tu as aussi peur.
— À QUI TU PARLES… !? J’SAVAIS… TU M’TREMPE C’EST ÇA ? T’ES RIEN QU’UNE P’TITE PUTE DE SERVICE…
« Manni… Fait vite… J’ten pris… » T’as voix avait brisé sur la fin… Au même moment où la porte s’était ouverte sous la force du coup d’pied de Caleb. Sur le coup d’la surprise, tu as laissé tomber ton cellulaire, Samuel. Tu l’as échappé lorsque Caleb t’as attrapé par les poignets pour te sortir hors d’la salle de bain. « TU ME FAIS MAL ! ARRÊTE ! » As-tu crié… Pour te balancer sur le canapé. Toi, t’as essayé de t’enfuir encore, mais où ? Où vas-tu te cacher Sam ? Hein, où ? T’as l’cerveau qui tourne à 100 à l’heure alors que t’as l’cœur qui veut sortir de ta poitrine. Ton arme était ton objectif. Était, puisque ton mari te rattrape et cette fois… Tu te sens lourdement tomber au sol. Il t’a cogné, il te retourne pour serrer ses mains autour d’ta gorge Sam… Tu peux plus respirer Sam, faut qu’tu te débats… Allez, faut que tu survives. Tu ne peux pas le laisser gagner comme ça, d’avoir ta peau, mon beau Sam.

Pourtant… C’est ce qui se passe, tu sens ses mains serrer encore plus fort avant d’voir la force te quitter petit à petit… Laissant tomber lourdement ta main contre le sol. « Je… Je… Cro… yais que… t.. tu m’ai… mait. » Que tu as la chance de dire avant de te sentir engourdi. Sentir une chaleur t’envelopper alors que t’as décidé d’abandonner l’combat. Ô Samuel, tu es prêt à laisser ta sœur seule… Que fais-tu d’tes amis ? D’ta famille ?
Ce n’est pas que tu t’en fichez… C’est que tu as plus la force de continuer… Ni celle de l’abandonner parce que tu l’aimes, cet homme. Du plus profond de ton âme, tu l’aimes… Mais il te fait tellement peur.

Il était chez lui, dans sa caravane, allongé sur la banquette à fixer le plafond, il gardait les yeux ouverts tant qu’il pouvait voir. Ce n’était pas beaucoup plus luxueux qu’une cellule de prison, ni même grandement plus spacieux… Il faisait un peu froid, mais il s’y était habitué… Tout comme il s’était accoutumé aux bruits des voisins, c’est comme s’il pouvait entendre la moindre de leur conversation. Ce n’était jamais calme ici, comme dans sa tête. Dès qu’il fermait les yeux, il avait comme des flashes d’une rare violence, sa propre violence. Il était loin de s’imaginer qu’un de ses amis étaient en train d’agir avec violence, il préférait ne pas penser à la violence de ce monde, sans quoi il deviendrait fou.

Le luthier se tâtait d’ouvrir une bouteille d’alcool, afin de passer le temps, d’adoucir ses pensées peut-être. La sonnerie de son téléphone portable l’activa, pas trop vite non plus, il n’est pas du genre à se précipiter sur ce dernier dès qu’il le siffle.

“ Sam ? “ qu’il demande un peu surpris, peut-être qu’ils ont trouvé quelque chose, une nouvelle preuve contre lui ? Peut-être que Milo a parlé… Il ne savait pas à quoi s’attendre, c’était juste terriblement inhabituel, néanmoins, ça ne le stressait pas. Un homme criait en fond sonore, probablement au poste ? “ Quoi ? “ qu’il demande, septique face à la demande, à la supplice de… Venir ? “ C’est Cal’ qui gueule comme ça ? “ Il n’eut pas vraiment de réponse, si ce n’est une énième supplications, puis une sorte de bruit d’explosion ou de fracas, ensuite, les cris des deux hommes qui s’éloignaient. “ Fais chier. “ soupire-t-il en se levant promptement.

Il attrape sa veste, ferme la porte de sa caravane, il réfléchis à vive allure tout en s’allumant une clope. Il ne devait pas avoir louche avant d’aller taper chez son voisin. “ Salut Ned, tu peux m’prêter ta caisse ? Une urgence… J’te la ramène entière, promis. “  Ned avait le bide qui dépassait de sa chemise, il était au fond du trou lui aussi. Il renifle avant de se pencher pour attraper la clé de sa Volvo cabossée et la tendre au luthier : mets pas de cendres dans ma caisse, ok.

Manwë mit peu de temps pour arriver sur les lieux, probablement avait-il grillé plusieurs feux rouges, pas moyen de voir les couleurs et sa concentration était ailleurs. Sa vue diminuait les années passant et c’était de plus en plus dangereux pour lui et pour les autres qu’il pilote. C’était pour cette raison qu’il s’était débarrassé de son auto, pour ne pas être tenté. Il arriva sans encombre à l’adresse de Caleb et Samuel. De l’extérieur, tout semblait paisible, les voisins dormaient et il n’y avait pas de cris venant de la maison. Il eut un doute, un instant, mais il se décide après avoir balancé son mégot sur leur allée.

La porte n’était pas verrouillée, il entre donc sans peine. Il opte pour ne pas signifier sa présence, il avance doucement sans prendre son temps non plus, on ne sait jamais sur quoi l’on va tomber et il n’est pas armé, hormis son canif de poche qu’il attrape du bout des doigts. “ Cal… Qu’est-ce que t’as fais ? “ Samuel était étendu au sol, vraisemblablement inconscient ou… mort… En sale état c’était certain et les poings tachés de son ami d’enfance laissait que peu de place au doute. Le brun approche doucement de Samuel et s’accroupi pour venir son pouls. Vivant. Il soupire, un poil soulagé. Même si le regard de Cal ne lui présage rien de bon. “ Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il a fait ? “ Sa voix est calme, détachée. Il est obligé de poser des questions, parce qu’il n’est pas légitime pour juger, ils le savent tous les deux, tous les trois… Mais il doute que Samuel soit un horrible salaud comme son père, il tomberait de haut, vraiment. “ Hé mon pote… Il va avoir besoin d’une ambulance. Hm ? “ Il esquisse un sourire, ce sourire qui apaise n’importe quelle âme, sauf la sienne… Ouais, quand il comprendra ce qu’il se trame ici, il n’aura plus envie de sourire ou rassurer son vieux pote…

Caleb t’as tenu jusqu’à ce que tu perdes connaissance… Avaient retiré ses mains lorsqu’il t’as entendu prononcer les mots qu’t’as eu du mal à dire. Tu t’es laissé emporter par la chaleur qui a engourdi ton corps… Et donc tu n’entends plus rien de c’qui se passe autour de toi. Tu n’vois pas Caleb qui c’est reculé d’toi, l’regard vide, comme s’il n’est pas présent. Conscient. Puis c’est là que Manwë fait son entrée, qu’il approche doucement, sans faire de bruit, de toi et Caleb… Lorsqu’il prend la parole, ton mari le regarde, le fixant, surtout lorsqu’il s’approche de toi. Une lueur noire, comme à chaque fois que son cerveau déraille comme ce soir. Seulement, ce soir était pire.
Ton mari n’arrête pas de t’accuser d’adultère alors que tu n’fais que travailler et revenir à la maison. Alors que tu ne peux voir tes amis que quelques fois par mois. « Qu’est-ce qu’il a fait ? IL me trompe, il voit quelqu’un d’autre j’en suis sûr, il passe son temps a… À revenir tard et a… Texter sur son cellulaire… Et là, il a contacté son amant, j’en suis certain ! » Pourtant, c’est Manwë qui est arrivé… Et il le réalise à ce moment, reculant d’un pas. Serrant les poings et la mâchoire. « Et te voilà… C’est drôle que t’es là non ? » qu’il continue en continuant à coller le faux puzzle.

« Hmm… Nah… Il n’en a pas besoin… Il n’est pas mort. » Non, t’es pas mort Sam et tu reprends doucement conscience, toussant en venant approcher ta main à ton cou qui est maintenant devenu rouge par l’emprise de Caleb. « Tu vois, tout à fait finie, n’est-ce pas, Sam ? » Il te regarde alors que tu essaies de collecter ce qu’il vient d’arriver. « Dit lui que tout va bien et qu’tu l’as appeler pour rien, que c’était qu’un mensonge. » Tu restes assis, sans parler, le regard rivé sur le sol.
– P-pas cette fois Caleb.
Que tu finis par dire, d’une voix rauque.
— Pas cette fois… J’en peux plus.
Qu’tu continues en essayant de rester quand même collecter et de ne pas craquer. T’es seulement soulagé de voir ton ami présent. Tu sais que Caleb se calme petit à petit, tu le vois commencer à se détendre les muscles, que ses yeux redeviennent normaux. Il s’éloigne de toi et de Manny dans un instant de confusion. « Je… Je suis désolé Sam. »
Non, il n’a pas le droit de le faire, pas cette fois… T’es fâché contre lui, même si ton cœur ne l’est pas. Tu te bats constamment contre ta raison et ton cœur concernant Caleb, depuis son accident. Tu le supplies depuis un moment de se faire suivre par un psychiatre pour pouvoir l’aider avec ses crises de colère incontrôlable. Tu lèves les yeux vers Manwë, t’a la tête qui fait mal par le coup que ton époux t’a donné, tu frottes légèrement la tête avant d’essayer de te lever.
— T’as pas l’droit de l’être…
T’es après saturé Sam, t’es après craquer sous la pression de ses mensonges, de ses promesses jamais tenues. T’es tanné de toujours le croire dans ses excuses qu’il ne recommencera plus. « Je vais faire attention la prochaine fois, je vais savoir me contrôler. » Est-ce qu’il a même conscience de ce qu’il dit alors que tu te mets à rire amèrement, les yeux humides te retenant de toutes tes forces de ne pas te laisser pleurer.
— Non, j’te crois pas. J’te crois plus Caleb ! C’est toujours la même chose… Toujours la même… Putain… De chansons avec toi.  

“ Il te trompe… “ Répétait-il comme pour assimiler ce qu’il se tramait ici. C’est bizarre comme sensation, Caleb est son ami depuis tellement longtemps et pourtant, il se rendait bien compte qu’il ne le connaissait absolument pas. L’insinuation concernant l’amant et le fait qu’il soit là fit lever les yeux au ciel au luthier de manière irrépressible. Quitte à tromper un homme comme Caleb, autant le faire avec quelqu’un qui vaut le coup… Là n’était pas le sujet, c’était une réaction réflexe. Le brun essayait de se détacher un maximum de la situation, mais ça devenait de plus en plus compliqué. Les paroles de Caleb voulant forcer Sam a dire que tout va bien, combien de fois avait-il vu son père forcer une mère à dire à son petit que tout va bien, qu’il peut retourner au lit…

Des excuses, cette folie des excuses il la connaissait aussi. Manwë observait la scène, il semblait totalement imperméable, il était figé, comme s’il glannait des renseignements sur la situation réelle, comme si l’un ou l’autre pourrait le convaincre de sa vérité. La vérité, il la connaissait et à l’inverse des apparences, Man’ se transformait en véritable éponge. Cette situation le touchait dans ses retranchements, jusqu’aux os.

Les paroles de Samuel, c’était du déjà vu. Manwë n’était plus un petit garçon sans défense qui se faisait ratatiner la tronche s’il l’ouvrait. Non… Maintenant, c’est lui qui tue les monstres comme son père… Comme Caleb.

Le luthier interrompit une nouvelle slave d’excuse de la part de son ami, il le plaque dos au mur alors qu’il venait de faire un geste vers Samuel. “ Non ! C’est fini ! “ qu’il aboyait avec rage, son poing s’abattant sans attendre sur le visage de Caleb. Man’ ne retenait jamais ses coups, jamais. La douleur que cause ces frappes sont toujours maximales. Il ne le laisse pas vraiment répondre, il ne lui donne pas cette occasion, comme il ne l’a pas donné à son mari. Il sait que ça n’est pas la première fois, pire… Qu’il recommencera. La seule solution pour l’arrêter, c’était de le tuer. Voila, ce qu’était devenu Manwë, voila ce qui arrive lorsque l’on fait tomber la limite, quand l’on goutte au sang… Un animal fou.

Caleb était au sol, prisonnier entre Man’ et ses poings et un mur qui avait vu son plâtre s’enfoncer. Droit dans les yeux alors que Cal’ crachait du sang et tentait de se débattre “ J’vais te tuer. “ C’était une promesse froide, comme il n’en avait fait qu’à un seul homme jusque là. Oui, Manwë perdait ses moyens mentaux, complètement, il était aveuglé par la haine, hanté par ce qu’il était capable et coupable de faire.

Ça se passe tellement vite, Sam… T’as pas le temps d’enregistrer les mouvements qu’ton mari avait faits vers toi, que Manwë c’est lancé dessus, le plaquant contre le mur… Les coups que tu vois s’abattre contre son visage sont donnés avec l’intention de tuer.
L’espace d’un instant, un tout petit instant, tu t’es dit que tu serais libéré de tes souffrances. Pourtant, tu ne veux pas qu’il meure puisque tu l’aimes, en plus que tu ne veux pas que Manny se retrouve en prison à cause de lui. Alors, sans plus attendre, tu te lèves d’où t’es assis, pour approcher les deux hommes. Tout près de Manwë… Tu retiens sa main doucement, mais assez ferme pour qu’il arrête de le frapper.
— Man… C’est ok… Il a compris, je crois… Ne… Ne le tue pas s’il te plaît…
Que tu dis d’une voix rauque. Tu tires un peu plus fort sur le bras de ton ami, le poussant à s’éloigner de Caleb.
— Man… Il-il en vos pas la peine. Ne va pas en prison pour lui ok.

Ton mec se laisse totalement glisser au sol, lorsque tu tires Manwë vers toi... Au moins, tu sais que pour le moment, il ne va pas essayer de vous suivre, pour pouvoir te récupérer, encore une fois.

Tu peux maintenant imaginer comment son père a dû morfler… Et surtout pourquoi il l’a fait. Mais tu ne vas pas le juger et tu ne vas pas non plus lui remettre sous le nez non plus… Tu l’entraines maintenant avec toi, pour partir de chez toi. C’est le mieux à faire… Mais la force que t’avais utilisée pour l’empêcher de tuer ton mari à emprunter les restants d’énergie disponible. Marchant derrière Manny, sortant de l’appartement, tu refermes la porte.
Silencieux, tu continues à avancer avant d’atteindre l’extérieur et d’enfin réaliser ce qui venait de se passer. Te tenant sur la voiture de ton ami, enfin… Celle que tu crois être celle de ton ami, puisque t’as oublié qu’il c’est débarrassé d’la sienne, il y a un p’tit moment maintenant. Tu t’accroupis en essayant de laisser l’air rentré… Oh, mon beau Sam, voilà que tu sens ton corps se mettre à trembler au fur et à mesure que tu sens la panique arriver.
Des larmes incontrôlées coulent sur tes joues alors que tu as le sentiment d’étouffer, cherchant ton air en respirant trop rapidement. C’est là que tu commences à te sentir engourdi, surtout le bout des doigts. La sensation monte jusqu’à ton bras, ton épaule pour s’attaquer maintenant à ton visage. Tu as donc laissé l’angoisse gagner, sans pouvoir régulariser tes pensées...

Frapper ce connard, c’était facile, trop facile. Le brun perdait le contrôle, littéralement. Ça le mettait en rage, cette situation, dans son entièreté. Cal oui, mais Sam aussi pour s'être retrouvé dans cette situation. Mais seul Caleb pouvait payer, il prenait pour deux.

Alors quand Sam lui demande de ne pas tuer son mari, il ne l’écoute pas vraiment. Il s’en fiche des conséquences, il a déjà fait ça. Il sait que ça ne lui fait rien, qu’il n’aura aucun remord, qu’il est cassé, qu’il est un monstre. Il le sait, alors pourquoi lutter ?

Samuel fit preuve d’une certaine force, assez pour retenir son bras, pour le pousser. S’il l’avait voulu, il aurait envoyé valsé Sam… Il n’en fit rien. Ses yeux verts se fichent dans le regard du policier qui le suppliait presque de ne pas finir en prison pour Caleb. Le brun s’enfermait dans un mutisme, il essuya ses mains sur son vêtement tandis que Cal tombait bruyamment au sol. Les deux homes sortirent sans un mot, son regard fixa Samuel en train de pleurer, s’accroupir, hyperventiler. Il restait planté là, à le fixer sans savoir ce qu’il était censé faire. Il n’avait pas cet instinct-là… Mais il savait qui l’aurait…

À contre cœur, il sortit son téléphone de sa poche, un vieil appareil juste bon pour les appels et les envois de SMS. Il écrivit à l’attention de  @Clara Doherty

Ton frère va mal. Il pleure…
J’sais pas quoi faire.  
On arrive chez toi.

Il savait où la belle Clara vivait, même s’il n’avait jamais mis les pieds dans son logement, c’est le genre d’informations qu’il possédait, juste au cas où.

Un soupir s’échappa de ses lèvres, il espérait bêtement que la jeune femme ne le jugerait pas sur son ‘j’sais pas quoi faire.’ qu’elle ne le trouve pas juste lamentable comme être humain. Ce n’était pas le moment de penser à ça, bon sang !

Son regard se dirigea à nouveau vers Samuel, il devait charger le colis dans la voiture et il sentait que ça ne serait pas une tâche aisée. Il s’accroupit pour se mettre à la hauteur de son ami. “ Sam… “ Qu’est-ce qu’il était censé faire ? Il n’en avait pas la moindre fichue idée. Son instinct lui disait de le secouer ? L’engueuler peut-être ? Lui donner une bonne claque dans la face ? pas sûr… Il se demanda alors ce que lui aurait voulu à sa place, lorsqu’il était môme, il dut se replonger là-dedans pour renouer avec quelque chose de très fort, de refoulé depuis si longtemps… Il dut faire cet effort, pour ressentir, enfin, un rebond d’empathie, pour que la douceur puisse chasser toute cette colère qui circule en lui, qui le consume depuis toutes ces années.

“ Hé… “ Sa main hésite avant de se poser sur l’épaule de son interlocuteur, il n’aimait pas vraiment ça, ressentir sa peine… Il inspira un bon coup avant de poser directement ses genoux à terre et attraper le corps de Samuel pour le serrer contre son torse. Il le serrait fort, très fort, il savait que ce n’était pas ça qui l’empêcherait de respirer. “ C’est fini. “ Promit-il en fermant les yeux, niché contre l’épaule du policier, il le serrait si fort, comme il aurait tant voulu qu’on le prenne un jour dans ses bras et qu’on lui dise que c’était terminé. Mais non… Il avait dû lui-même mettre fin à la vie de son père pour que ça finisse enfin, il n’en sera pas de même pour Samuel. Il était là. Il n'avait pas tenu quelqu'un dans ses bras depuis tellement longtemps, pas comme ça et il ne savait pas vraiment ce qu'il ressentait.