First day ! | Ophelia

Après avoir laissé le boulot (m'être fait mettre dehors) qui me demandait de me lever à l’heure du Trop tôt pour vivre. J’ai pris quelques jours pour moi, profiter un peu de ne rien faire d’autre que ce qui me plaît, surfer, fêter etc.  Rapidement, il ne me reste pas grand-chose dans mon compte bancaire et si je ne manque pas de nourriture, c’est bien grâce à Stacy qui me ramène régulièrement. D’ailleurs, je lui écris pour voir si elle pourrait pas m’aider avec un boulot. Elle me dit qu’elle va en parler, par contre j’ai peur, je ne veux pas qu’elle me fasse une référence qui ne marchera pas… On s'entend dire que je ne suis pas la personne la plus fiable côté boulot. Même si je suis un petit con, je ne veux pas que ma bestie en fasse les frais. J’ai été voir une autre entreprise et j’ai réussi à me faire engager. La propriétaire semble vraiment sympa et puis elle semblait ouverte à l’idée de trouver quelque chose qui me plairait.

Aujourd’hui, c’est ma première journée. Surprenant, j’arrive à être à l’heure. J’ai essayé de m’habiller un peu plus proprement. Mon jeans noir est même pas déchirer et mon t-shirt est noir également. Ma crinière n’est pas coiffée d’une de mes éternelles casquettes, celle-ci est dans la voiture par contre.  Quelqu’un m’aborde et me demande comment il peut m’aider. « Je suis ici pour Ophelia ! Je suis là pour une formation. » je mastique discrètement le bout de gomme à mâcher que j’ai pris après avoir fumer une cigarette. J'ai un petit sourire coincé. J’aime pas être le petit nouveau tout le temps. « En passant mon nom c’est Beckham ! » 

@Ophelia Mitchell

Entrevue par téléphone, c’est le seul contact que j’ai eu avec la propriétaire de l’endroit. Je ne sais pas à quoi elle ressemble, mais sa voix était très agréable et me donnait envie de voir cette jeune femme. Elle ne devait pas être très âgée, sa voix était jeune et douce. Je me suis même fait quelques images mental pour savoir quel genre de femme serait ma future patronne. Même si j’ignore combien de temps je pourrais bien rester à cet endroit en tant qu’employé, normalement, je ne fais pas long feu. C’est pourtant avec une étonnante constance que j’arrive à toujours trouver quelqu’un qui veuille bien me laisser ma chance, qui sait, un jour je tomberais peut-être sur le boulot qui me donne envie de me dépasser.

J’arrive et je demande à l’employé en place pour voir la propriétaire et je n’ai pas besoin d’attendre un long moment avant de voir sortir une jeune femme, un peu plus âgée que ce que j’avais imaginé, mais très jolie et plaisante à regarder, s’approcher de moi pour m’inviter à la suivre. Je lui fais un petit sourire en coin, retenant le clin d'œil dragueur, ce n’est clairement pas le moment, pour me présenter. “Beckham, enchanté ! ” Je me redresse pour ne pas avoir le dos voûté ou l’air trop nonchalant et je passe de l’autre côté du comptoir pour la suivre. “Je n’ai aucun doute sur ce plan. ” Que je répond, feignant une confiance que je n’ai pas, je n’ai jamais aimé suivre les règles ou faire comme on me dit de faire, je cesse de marcher et reste surpris à sa phrase, elle semble vraiment vouloir faire en sorte que je me plaise alors qu’elle ne me connaît pas. J’ai rarement vu des employeurs vouloir ajuster les horaires pour que le petit nouveau se sente à l’aise. “Normalement ce n’est pas le contraire ? ” Un point pour elle, je suis un peu bouche bée. “En fait, tout ce que je demande vraiment, c’est de ne pas travailler trop tôt le matin. Je n’ai jamais été quelqu’un du matin. Puis, c’est quoi que je ferais exactement ? ” Je n’ai pas posé beaucoup de questions, j’ai juste vu l’annonce et me suis essayé. Si jamais ça ne marche pas je demanderais de nouveau à Stacy de l’aide pour un boulot, mais j’aimerais vraiment mieux m’en sortir seul.

Je pourrais être nerveux, qui ne le serait pas lors d’une première journée dans un nouveau boulot ? Question d’habitude j’imagine, ce n’est pas mon premier emploi et je suppose que ce ne sera pas le dernier non plus. Puis, je n’ai pas l’habitude d’être nerveux tout simplement dans la vie, normalement je suis bien accepté peu importe où je vais. Sauf qu'elle me surprend en me disant être prête à m'adapter à mon horaire à moi, plutôt que le contraire. Ce n’est pas un peu contradictoire? Comme une affaire peut bien fonctionner si on s’adapte à tout le monde ? Je ne suis pas patron, donc je n’ai à avoir d’avis là-dessus et puis ça m’avantage ! Je hausse les épaules et sourit à ma nouvelle patronne.

J’entre dans son bureau et m’assois après qu’elle ai fait de même. Je pince les lèvres, commencer à 13h c’est parfait, c’est le 20h qui me chicote, mais en même temps, cinq jours de midi à 17h ce n’est pas rentable. Je dois quand même payer les comptes. « J’ai besoin d’assez d’heures pour payer les comptes. Vous savez, ce n’est pas facile d’arriver quand on est seul. » Je passe une main dans mes cheveux avec un petit air contrit, bon j’habite dans une roulotte sur l’espace caravaning, mais quand même je dois payer pour tout ! Au moins, je n’ai plus mes parents sur le dos. « En gros vous avez besoin d’un goffer ? Go for this, go for that ! » Je ris en le disant pour ne pas qu’elle pense que je refuse cette offre généreuse qu’elle me fait. En gros, elle me permettrait de travailler même en dehors des heures de rush pour les livraisons. Qui sait, peut-être que ça pourrait me plaire de ne pas toujours faire la même chose et ce serait moins redondant ! Je me mord la lèvre du bas quand elle me demande mon avis, elle est craquante quand elle fait ça et j’ai l’impression qu’aucun homme ne pourrait rien lui refuser quand elle fait ces yeux là. Je bégaye. « Ok ça me va ! Ouais, je pense que ça pourrait être bien et que ce ne serait pas routinier, en plus j’aime me balader en voiture. Est-ce que vous avez des voitures de livraison ou on prend notre voiture personnelle ? » La mienne est assez vieille, mais elle roule bien. Je suis assez manuel pour régler la majorité des problèmes. « Je suis assez doué de mes mains aussi ! » Je me gonfle le torse tout fier et conscient que ma phrase peut porter à confusion. « Pour les travaux manuels je veux dire, je suis doué pour réparer des trucs si jamais ! »  Putain, un peu plus et elle aurait pu croire que je faisais des avances.

Cette première journée ne ressemble pas vraiment aux autres que j’ai pu connaître. Non, cette patronne semble vraiment prendre à cœur les besoins de son  équipe, en gros j’ai juste voulu dire qu’avec cinq heures par jour je n’avais pas assez d’heure, mais tout de suite elle ajoute qu’elle peut ajuster l’horaire pour que je puisse faire plus d’heures. Je pense qu’elle comprend que ce n’est pas toujours facile d’arriver à tout payer quand on est seul. « Merci ! » Je fais un sourire qui ne s’étire que davantage quand je l’entends rire, c’est bon signe, elle aime bien mon humour de merde. Elle dira peut-être pas que je ne suis qu’un idiot. Je hoche la tête, j’ai bien compris le principe du poste. Au moins, j’ai l’avantage de pouvoir travailler et de ne pas manquer d’heure en faisant un peu de tout !

Est-ce qu’elle vient de détourner le regard ? Elle semble presque gênée , ai-je fait quelque chose ? En tout cas, je continue de sourire tout en essayant de capter son regard, j’aime bien regarder les gens dans les yeux quand on discute ! « oh parfait, je verrais ce que je ferais ! Ma voiture n’est plus toute jeune, mais elle roule comme un charme. » Heureusement que je sais l’arranger, sinon elle serait à la casse depuis un moment déjà ! Ophelia se lève et elle est près de la porte, je souris en voyant le manège qui se veut discret, elle a donc bien compris ce que j’ai dit. Je me sens assez fière d’arriver à faire réagir une femme comme elle. Elle est plus âgée, mais elle a encore l’air jeune et elle est séduisante. Bon je devrais suivre mon propre conseil : Don’t fuck with the payroll ! Je passe ma main dans mes cheveux et me gratte nonchalamment la nuque après ça. « Oui, oui un tour guidé sera parfait. Histoire que je ne me perde pas ! Et ne vous inquiétez pas, je serais un bon employé! » En tout cas, je le pense au moment où je le dis, quand ses yeux plongent dans les mien je m’arrête. « Je ne vous décevrais pas ! » Je souris et passe ma main au dessus d’elle pour tenir la porte qu’elle s’apprête à franchir. Je me suis légèrement rapproché d’elle, toujours avec mon sourire aux lèvres. « Je veux tout savoir sur cet endroit ! Vous êtes propriétaire depuis longtemps ? »

J’ai le sentiment qu’il se passe quelque chose entre elle et moi en ce moment. Quelque chose qui n’est pas dit tout haut, mais qui se ressent dans ce jeu de regard et de parole qui semble innocent mais qui recèle de double sens. « Allons y pour cette visite ! » Un petit instant, j’ai cru que notre proximité l'avait troublé. Je souris en hochant la tête, heureux qu’elle me fasse déjà confiance. Elle passe devant moi et je lui emboîte le pas, marchant à quelques pas derrière elle. Je pose des questions comme je trouve qu’elle a l’air encore jeune pour avoir une entreprise comme celle-ci, mais je ne me suis pas arrêté non plus à savoir son âge en réalité. Mais à mes yeux elle a l’air encore jeune et elle est assez jolie ! « Non, l’école ce n’était pas vraiment pour moi. Je ne savais pas qu’elle voie prendre et puis j'avais besoin d’action ! »

On arrive rapidement à la salle des employés, c’est bien il y a de la place pour pouvoir prendre une pause tranquille. « C’est bon, je vais regarder pour en amener un ! » Je ne pense pas avoir ça chez moi, mais au pire j’irais à la quincaillerie chercher ça ! L’autre employé nous interrompit un instant, je la salue d’un coup de tête rapide et à la phrase de ma nouvelle patronne je ne suis pas certain d’avoir compris, ou en fait si, mais est-ce que je me fais des idées ? J’ai une imagination très très fertile, il faut parfois faire attention. Je me tais, mais je sens un fourmillement me parcourir. C’est que ça donne des idées tout ça. « Parfait, je pense que j’ai des souliers aussi qui peuvent faire en cuisine… d’un ancien job. » Je la regarde entrer dans une salle, je la suis dans la pièce quand elle me fait signe et je me retrouve très très près d’elle. J’ai son parfum qui me titille et je peux sentir son souffle se couper, puis la chaleur qu’il fait sur ma peau. « Avec… » Mon regard se plonge dans ses yeux et je sens mon cœur qui accélère. « On est seuls ? » Je me mord la lèvre de nouveau. « Il faut que j’essaie pour voir si ça me fait… » En bougeant je l’accroche doucement. « oh pardon… »

Il y avait une alchimie certaine entre elle et moi, je ne saurais dire comment ça avait commencé ou ce qui avait déclenché ce qui se passait maintenant. Cependant, je dois avouer que c’est tout de même agréable de savoir que je peux plaire à une femme comme elle, bien établie, qui possède sa propre entreprise. Je sais, j’ai tendances à jouer les charmeur dès que je trouve une fille jolie, qu’elle soit de mon âge ou pas, mais là, je ne sais même pas si c’est de ma faute ou non, ce que je sais c’est qu’elle ne me regarde pas en face. Je trouve ça franchement ? Craquant et puis, même si elle a quelques années de plus que moi, ça change quoi ? Putain Beck…. don’t fuck with the payroll… Ma conscience est bien chiante aujourd’hui putain. Nous sommes maintenant dans l’endroit où elle garde les uniformes et commence à en chercher un qui sera à ma taille. Je la regarde faire, puis elle dit quelque chose qui ravive mon sourire et je ne peux m’empêcher de me redresser un peu, fier comme un paon. Ses yeux reviennent se plonger dans les miens et il y a une petite lueur, son souffle est court, nous sommes quand même assez près. “nous sommes seuls… ” Que je redis dans un souffle, je ne veux pas amener de point ou rien, mais des idées se bousculent dans ma tête… La proximité et tout ça n’aide en rien. En avançant pour essayer l’uniforme, je l’effleure, au bon endroit je crois. Sa main se pose sur mon torse et j’arrête de bouger, le temps se suspend et sans que je n’ai le temps de réagir, ses lèvres frôlent les miennes. Woh, c’est vraiment arrivé ? Tout est arrivé si vite en même temps. “Ça ne me gêne pas si tu regardes…Tu pourrais dire lequel me fait le mieux. ” Je fais un clin d’oeil, je ne sais pas si elle l’a capté.

Cette première journée prend une tournure des plus inattendues, bien loin de me déplaire je dois dire. Il y a quelque chose dans l’air, ou entre moi et Ophelia si je veux être plus précis. J’ai comme l’impression que je ne lui suis pas complètement indifférent. Il y a quand même eu frôlement de lèvre. Je lui fais savoir que ça ne me dérange pas si elle me regarde alors que j’essaie les uniformes qu’elle m’a tendu. Je retire donc mon t-shirt pour enfiler celui qu’elle m’a donné, j’essaye le large en premier, puis je la regarde qui place les autres t-shirts en pile plus ou moins droite.

Quand elle se retourne vers moi et me pose cette question, un petit sourire coquin étire mes lèvres et je secoue la tête. “Non, je l’ai bien senti aussi…” J’aime savoir qu’elle est troublée et que ma présence ne fait rien pour l’aider. Je n’ai rien contre, ce n’est pas moi qui vais s’en plaindre, ma patronne est franchement canon même si elle est plus âgée que moi. J’ai toujours eu un truc pour les femmes plus matures, elles savent ce qu’elles veulent. “Tu sais, moi ça me plaît bien cette histoire et je sais rester discret. ” Bon, à peu près discret mais quand même. Je sais me tenir un minimum. Je la regarde faire curieux de voir ce qu’elle va faire et finalement elle s’approche doucement, puis ses lèvres se posent sur les miennes. Je reste surpris au départ, mais je répond au baiser, m’approchant d’elle pour qu’elle se retrouve appuyé contre le mur. “Pas besoin d’excuse..” Que je marmonne en me penchant de nouveau vers elle pour l’embrasser, approfondissant le baiser cette fois, mes mains se posent sur sa taille et une main glisse sous le haut et se pose contre sa peau. Puis dans un élan, mes mains se passent sur ses fesses pour la soulever pour que ses jambes s’accrochent autour de moi, mes lèvres ne quittent pas les siennes jusqu’à ce que le souffle me manque. “Tout peut rester entre nous..”