#23 Si c'était si facile, tout le monde le ferait - april

Tu t’étais toujours foutu dans des histoires de coeur pas possible. Mais on va pas se mentir, tu t’en fichais un peu. Toi, ce que tu voulais, c’était passé du bon temps. Et c’était pas plus mal. C’est ce qu’il se passait, tu passais du bon temps. Quand Elijah te disait qu’il savait qui appeler en cas de problème dans ce genre, il saurait vers qui se tourner, tu te mettais à rire et à acquiescer de la tête. Tu prenais une autre gorgée de ton verre et tu le reposais à sa place. « J’ai pas envie que ton petit cerveau crame » soufflas-tu en tapotant sa tête de ton doigt. Et puis tu te mettais à rire. Et c’est là où te venait ton idée folle. Pourquoi ne pas vous mettre ensemble si jamais les choses tournent mal pour vous ? En tout cas le jeune homme semblait apprécier l’idée que tu venais de proposer. Vous mettiez quelques termes sur les conditions, si jamais l’un de vous était en couple. C’était une vanne à la base mais c’est finalement parti pour être réel. Pourquoi pas ? Tu sais qu’avec lui, jamais tu ne pourras t’ennuyer. « Exactement ! » soufflas-tu. Le jeune homme finissait son verre pour se lever et se mettre à genou devant toi, ce qui te faisait rire à gorge déployée. Tu lui tendais la main pour qu’il la prenne dans la sienne. « Je le veux, Elijah Bishop » dis-tu en lui faisant un sourire malicieux.

La soirée, elle partait mal. J'étais dans un mauvais mood, un peu grognon. Mais il avait fallu la simple présence d'April pour que tout soit soudainement lumineux. Elle avait toujours ce p'tit don April, pour trouver les bons mots, pour me faire relativiser, pour me faire voir les choses du bon côté. C'était pas souvent que j'étais morose, mais quand ça m'arrivait, je savais que je pouvais compter sur elle. On était parti à discuter de nous, de nos histoires et on avait dériver vers le futur. Et on trouvait une vraie entente, une idée foireuse mais qui sonnait vraiment bien dans nos têtes. On venait de sceller un pacte et sous ses rires, j'me retrouvais à genou face à elle, lui demandant très officiellement de devenir ma bouée de sauvetage. Je riais aussi lorsqu'elle accepta, tout aussi officiellement. "Tu m'excuseras j'ai pas d'bague, mais le coeur y est!" On riait encore ensemble avant que j'me rassoie à côté d'elle, nous resservant un autre verre. C'était ça en fait, le pouvoir de l'amitié, chasser les nuages, faire revenir le soleil et sceller des pactes débiles. La soirée s'éternisa encore un bon moment, on s'mettait à parler, encore et encore, l'ivresse du vin blanc nous attrapant avec les minutes. Et puis, au milieu de la nuit, April s'en alla, on s'donna un vrai hug avant qu'elle ne quitte mon appartement et j'allais me coucher, le coeur bien plus léger. Elle avait raison April, fallait juste profiter, vivre sa vie sans se poser trop de questions. Et j'comptais bien appliquer à la lettre ce qu'elle m'avait dit. Et puis, maintenant, on savait qu'on finirait jamais seul. Quoi qu'il arrive.

FIN