and I put my heart back together (ari)

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C’était mort au bar, mais mort de chez mort. Il y avait eu un chansonnier au début de la soirée qui avait attiré quelques personnes mais après une bière et son cachet, il s’était éclipsé. Tu avais fait le ménage du comptoir au moins 3 fois et maintenant tu tournais en rond. Les derniers temps avaient remué beaucoup de choses en toi et t’avais besoin d’extérioriser. Tu regardais autour de toi et c’était encore vide. Tu soupirais et tu te résignais que t’avais besoin d’aide. Tu t’installais derrière le clavier en t’assurant encore une fois qu’il n’y avait personne et tu chantais en appuyant sur les touches du clavier. « Now I know what love is worth in a broken world but I can't get past the hurt… 'Til I give up on these stupid little things… I'm so hung up on these stupid little things that keep me from you. » Tu pousses la chansonnette puis tu réalises qu’il y a quelqu’un sur le bord de la porte. « Oh je suis désolée. » que tu dis en accrochant trois fausses notes au passage. Tu te lèves d’un bon et tu retournes derrière le comptoir au pas de course, gênée que quelqu’un t’aies entendu chanter. « J’avais juste besoin d’extérioriser… » Que tu tentes de justifier maladroitement. « Qu’est-ce que je peux te servir? » Que tu demandes avec un sourire, les joues rosies par la gêne... puis tu réalises que c'est Ari et tu te calmes doucement. « Oh c'est toi. Comment vas-tu? »

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Ces derniers jours n'avaient pas été faciles. Tomber sur Avery par hasard avait pas mal secoué Ari, lui qui avait encore et encore imaginé et planifié dans sa tête ce moment si important. Pour couronner le tout, Elijah était ensuite venu lui tomber dessus chez lui après avoir appris son retour en ville. On récolte ce que l'on sème. Et Ari avait plutôt bien récolté ces derniers jours. Ainsi, ce soir, le jeune homme ressentait le besoin important de décompresser. Une légère hésitation entre partir courir dix kilomètres et partir s'installer au comptoir d'un bar s'était posée mais Ari ne se sentait pas le courage de courir ce soir. Il se viderait donc l'esprit en vidant des verres. Joy passait la nuit chez sa grand-mère ce soir, ce qui laissait à Ari une complète liberté. Il décida d'aller au Elm Street, bar où il était déjà venu quelques soirs depuis son retour. Il se souvenait quelques années en arrière se demander qui pouvait bien venir boire seul à un bar. Beaucoup de choses avaient changé depuis cette époque. Peut-être qu'apprécier boire tranquillement son verre au comptoir sans être dérangé était quelque chose qui venait après avoir eu des enfants, songea Ari en poussant la porte du Elm Street. La salle était sacrément vide, il semblerait que niveau tranquillité il allait être servi. De la musique raisonnait dans la pièce et quelqu'un chantait. Ari reconnu rapidement Stacy, une des serveuses du bar avec qui il avait sympathisé ces dernières semaines. La jeune femme ne l'avait manifestement pas entendu entrer. Ari sourit et croisa les bras en l'écoutant jouer et chanter, sans bouger. Elle se rendit rapidement compte de sa présence et ne sembla pas le reconnaître puisqu'elle s'excusa et retourna derrière le comptoir, manifestement embarrassée de s'être fait surprendre. Amusé de la situation, le jeune homme ne répondit rien et se contenta de prendre place sur un tabouret au bar. Ce n'est que lorsqu'elle lui demanda ce qu'il voulait boire qu'elle réalisa enfin qu'il s'agissait de lui. Le jeune homme éclata de rire. "Ecoute ça va bien, et toi ? Plutôt pas mal, je ne savais pas que tu étais artiste à tes heures perdues." lui lança-t-il à moitié taquin à moitié sincère. "Une pinte de brune s'il te plait." Aussitôt servie le jeune homme bu une grande gorgée. "Besoin d'extérioriser alors ? Semaine difficile ?" Ari ne savait pour l'instant pas grand chose de la vie de la jeune Stacy mais il appréciait sa compagnie lorsqu'il venait au Elm Street et il était content qu'elle soit là ce soir. Discuter avec elle fonctionnerait probablement mieux pour se changer les idées que de ruminer seul devant son verre.

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Tu ne connaissais pas beaucoup Ari, mais t’avais compris assez rapidement qu’il ne l’avait pas eu facile récemment. Aussitôt que tu te retrouvais derrière le comptoir, tu t’attendais à une autre conversation plutôt enrichissante. « Ça va. » Que tu dis avec un sourire, t’as l’habitude de mentir un peu trop ces temps-ci. Tu te mets à rire lorsqu’il te dit que t’étais une artiste à tes heures perdues et tu secoues la tête. « Entre les études en pharmaco, les heures au bar, faut bien que j’trouve une façon de décompresser. » T’aurais pu aussi lui dire qu’avec ton meilleur ami c’était tendu comme situation, mais t’étais pas prête à ça. Parce que pour ça, tu devrais te l’avouer à toi-même et ça, on est loin du compte. Tu prépares la pinte de brune que tu lui sers avec un sourire. Il te relance sur ce que t’as dit en étant nerveuse et tu secoues la tête. « Tu peux pas t’imaginer… » que tu finis finalement en levant les yeux au ciel. « Mais c’est moi la barmaid, c’est moi qui écoute. T’imagines la mauvaise serveuse que je ferais si je te confiais tous mes problèmes? » Tu dis en riant. T’allais pas lui parler de Beck, si? T’étais pas certaine de tout ça. Puis, t’avais envie de mettre ça de côté pour quelques heures.

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Boire pour oublier, un adage vieux comme le monde qu'avait décidé d'appliquer Ari ce soir. Ne soyons pas non plus trop dramatique, le jeune homme était en pleine santé, sa famille aussi, il avait un travail, un appartement, une stabilité financière. Mais revenir à Bowen n'avait pas été facile. Revoir Avery après tant d'années à penser à elle, tant d'années à ressentir son manque, avait provoqué en lui tout un tas d'émotions contradictoires. Angoisse, stress, joie, tristesse, mélancolie... Oui, Ari avait bien besoin de boire pour oublier un peu tout ça. Le contexte y semblait favorable, à l'oubli, en tête à tête avec Stacy dans un bar vide. Il appréciait de pouvoir discuter, penser à autre chose qu'à Avery ou même sa fille pour une soirée. Ari hocha la tête en souriant lorsqu'elle lui parla de décompresser. Les grands esprits se rencontrent. "Pharmaco alors ? C'est pour devenir pharmacienne ? Désolé si c'est une question bête", dit-il avec un petit sourire. Le jeune homme reprit une gorgée de sa pinte. Il ne saurait dire si c'était un effet aussi rapide de l'alcool mais il se sentait déjà plus détendu. "Tu peux pas t'imaginer" lui confia la jeune femme en levant les yeux au ciel. Il sourit en hochant la tête d'un air compréhensif. Comme quoi, les temps étaient difficiles pour beaucoup apparemment. "Mais c’est moi la barmaid, c’est moi qui écoute. T’imagines la mauvaise serveuse que je ferais si je te confiais tous mes problèmes?" Ari sourit une nouvelle fois. "Effectivement. Ceci étant dit, c'est pas comme si y avait une foule à servir. Tu as donc tout le temps pour me raconter toute ta vie." Il bu une nouvelle gorgée et enchaina aussitôt pour ne pas risquer de mettre mal à l'aise la jeune barmaid "Je plaisante. Par contre, tu es la bienvenue pour te joindre à moi dans mon moment "buvons pour oublier" qui devient un peu trop régulier ces derniers temps on dirait !" dit-il en levant son verre en direction de Stacy comme pour trinquer.

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Il te questionne concernant ton avenir. Est-ce que c’était pour devenir pharmacienne? Tu secoues la tête négativement. « Non, non, ce n’est pas bête du tout. En fait, c’est la recherche et la conception de médicaments. J’aime pas dire ça comme ça, mais c’est vraiment le spécialiste du médicament… » Que tu tentes de vulgariser comme ça en nettoyant ton comptoir. « J’veux être une chercheure indépendante pour une université ou pour une entreprise, c’est pas encore certain… » Que tu lui dis. Il te relance en te disant que tu pouvais lui raconter toute ta vie et t’es mal à l’aise parce que t’as la vie la plus ordinaire du monde entier! Il plaisantait et t’invitait à son moment Boire pour oublier. « Normalement, j’bois pas avec mes clients maiiiis on est seuls… » Tu regardes la bière en fut sous tes yeux et tu te prends une pinte d’une brune au café et à la noisette. « Cheers! » Que tu lui dis en trinquant avec lui. « Alors raconte-moi tout ce qui se passe. » Tu lui fais un sourire, tu mets ton chiffon de côté et tu t’accoudes sur le bar, prête à écouter.

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Stacy répond à sa question sur ses études. Ari hausse les sourcils, impressionné par la réponse. "Wow, chercheuse, la classe ! C'est pas trop galère de cumuler le job au bar et des études pareilles ?" Ari supposait qu'il s'agissait plus d'une nécessité financière que d'une passion pour le métier de barmaid. "Tu m'étonnes que tu aies besoin de décompresser, c'est mérité." ajouta-t-il en buvant une gorgée de sa pinte. Pour avoir lui même dû reprendre ses études quelques années après être sorti du lycée, il savait à quel point ça pouvait être dur. Ari invita la jeune femme à le rejoindre avec un verre. Elle sembla hésiter légèrement mais la vue du lieu vide apparu la convaincre qu'elle pouvait se le permettre. Elle se servit une pinte et trinqua avec Ari avant de l'encourager à se confier. Ari réfléchit. Après tout pourquoi pas ? Depuis son retour à Bowen, les gens à qui il pouvait parler étaient rares. Ses anciens amis ignoraient son retour ou n'en étaient pas ravis et la personne qu'il voyait le plus avait 6 ans et il n'allait définitivement pas lui raconter ses états d'âme. Il connaissait peu Stacy mais la situation semblait se prêter aux confidences. "Mmh, ok. Pour faire court. J'étais fiancé y a quatre ans, j'allais me marier ici, à Bowen. Mais... J'ai fais le con. J'ai quitté la ville du jour au lendemain. J'ai plus donné de nouvelles." Ari croisa le regard de Stacy. C'était toujours aussi peu agréable de raconter cette histoire. Mais pour une fois il la racontait à quelqu'un qui n'était pas directement concerné. Avec un peu de chance, elle ne trouverait pas trop qu'Ari était un connard. Il enchaina. "Je l'ai pas trompé ni rien, c'est... compliqué. Mais bref, je pense que tu vois où je veux en venir, laisser cette fille c'est... une des plus grosses conneries que j'ai fait de ma vie." Il marqua une pause pour prendre une grande gorgée de bière avant de conclure son monologue. "Je suis revenu pour la récupérer, comme dans les films un peu. Mais bon. La vie c'est pas un film." Il eut un petit sourire amer. "Peut-être que si j'étais Brad Pitt j'aurais de meilleures chances. Mais je pense que ça a plutôt à voir avec le fait que je suis un connard qui lui a brisé le cœur."

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À sa question, tu ris doucement. « Mon patron ne me permet pas de dire la vérité là-dessus à mes clients. » Que tu dis en lui adressant un clin d’œil. « La réalité c’est que ce n’est pas facile. » Que tu lui admets. Il te dit que tu avais bien besoin de décompresser et tu ris doucement. « Merci, c’est gentil. » Son empathie te faisait du bien. Puis, il te racontait tout. Il était fiancé et il allait se marier, lorsqu’il te disait ça, tu étais tout sourire puis il a fait le con et tu perds ton sourire. « Aie! La fiancée a pas du bien prendre le tout… » Que tu lui dis en grimaçant. Tu ne pouvais pas le traiter de con, mais t’étais bien curieuse de savoir pourquoi il était parti du jour au lendemain. « Puis t’es parti pour quoi? » Que tu lui demandes franchement, dépassant peut-être les limites. Il ne l’avait pas trompé. « Je suis désolée pour toi, mais sans doute que tu avais tes raisons et probablement que la vie te promet quelque chose d’autre. » Que tu lui dis. Tu l’écoutes quand même poursuivre. Il voulait la récupérer et tu grimaces, ça risque de pas être gagné… « J’crois pas que tu sois un connard, par contre, clairement tu lui as brisé le cœur. » [/color]Bah ouais, ça prenait pas la tête à Papineau pour se rendre compte de ça. Néanmoins, t’es curieuse de savoir pourquoi il a quitté. « Mais j'crois que tu t'es un peu brisé le coeur à toi aussi, je me trompe? »

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Ari hocha la tête lorsque Stacy lui confirma que ce n'était pas tâche aisée de cumuler un travail de barmaid avec les études qu'elle menait. Il voulait bien la croire. Le jeune homme avait lui même était serveur et il savait à quel point le job pouvait être éreintant et ingrat. Certes, il y avait un côté festif, sociable, qui pouvait plaire à certains. Mais les clients n'étaient pas agréables tous les jours, loin de là. Alors oui, il la croyait sans hésitation, que ce n'était pas facile. Ari s'était alors confié. Racontant une nouvelle fois son histoire, ou du moins une partie de son histoire. La partie qui avait mené à son retour à Bowen quatre ans après un départ précipité. Il ne savait pas vraiment pourquoi il se confiait à Stacy. Après tout il ne la connaissait que très peu. Mais le bar vide, son humeur maussade du moment et la pinte qu'il tenait entre les mains, tous poussaient à la confession. La fameuse question. Pourquoi Ari était parti ? Elle se posait naturellement bien entendu, pourquoi quitter sa fiancée à quelques jours de se marier ? Il savait que la réponse facile, celle qui venait à l'esprit était qu'il avait pris peur. Peur de l'engagement. Ou qu'il était parti avec une autre. Il clarifia ça, il n'avait jamais trompé Avery. Stacy était gentille, lui répondant que la vie lui promettait surement autre chose. Mais s'il ne voulait pas autre chose ? S'il avait essayé de voir autre chose pendant ces quatre ans et n'avait jamais pu se sortir Avery de la tête ? Il lui expliqua alors, qu'il voulait la récupérer. C'était son ambition en revenant à Bowen. Espoir fou. Mais il se devait d'essayer, quitte à prendre un mur. Il sourit à Stacy lorsqu'elle lui dit ne pas le considérer comme un connard. C'était peut-être faux et elle était probablement juste polie mais c'était agréable de se l'entendre dire. Il hocha la tête. Oui, il avait brisé le cœur d'Avery. Un petit rire triste s'échappa des lèvres d'Ari lorsqu'il entendit la dernière phrase de la jeune serveuse. "Non. Tu te trompes pas. Je me dis que c'est le karma." Il but une grande gorgée. Sa pinte était déjà entamée à la moitié. Il réalisa qu'il n'avait pas répondu à sa première question, comme trop absorbé par son histoire. "Je suis parti parce que j'ai découvert que j'avais un enfant. Avec une autre femme." Il regarda Stacy. "C'était avant mon histoire avec la fiancée en question. Mais je n'étais pas au courant de l'existence de l'enfant. Je l'ai su parce que la mère est décédée et ses parents m'ont contacté." Il n'avait pas vraiment voulu être courant de l'existence de Joy pendant bien longtemps, c'était plus exact. Ari et le déni, une grande histoire d'amour. Mais avait-il vraiment besoin de rentrer dans les détails ? Stacy allait vraiment se faire une sale image de lui. "Bref, ça a été un choc. Et j'ai pas réussi à assumer auprès d'elle. Ma fiancée. J'me sentais comme une merde d'avoir laissé un enfant grandir sans père quelque part." ajouta-t-il.

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