an unexpected encounter (hugo)

Aujourd’hui était le jour de repos de Rafaël, et pour une fois, il avait décidé qu’il ne ferait rien de la journée. Cela faisait longtemps que ça ne lui était pas arrivé. Il s’était levé ce matin-là pensant que la journée allait être tranquille, reposante. Il était loin de s’imaginer qu’elle allait devenir un véritable enfer. Pourtant, il avait suffi de quelques secondes pour que Rafaël se mette à paniquer totalement. Un coup de fil, un seul. Alors qu'il était tranquillement assis sur le canapé de son salon à zapper sur les nombreuses conneries de la télé, son portable vibra sur la table basse. Un numéro inconnu. Si certains auraient laissé le téléphone sonner dans le vide, Rafaël répondit comme à son habitude. On ne savait jamais, cela pouvait être important et si c'était encore du démarchage téléphonique, il se contenterait de raccrocher. « Monsieur Benitez ? », demanda-t-on à l'autre bout du fil. « Tout dépend de qui le demande. », répondit-il. « Je suis infirmière au service d'urgence de Bowen, votre fille... », Rafaël sentit son sang ne faire qu'un tour. « Alma ? Qu'est-ce qui se passe ? Dites-moi qu'elle va bien. », la voix de Raf se brisa à la fin de sa phrase, totalement effrayée. « J'arrive. », il ne laissa pas le temps à l'infirmière de lui dire quoi que ce soit, qu'il avait déjà raccroché et était pratiquement hors de chez lui, sautant dans sa voiture. Le monteur se mit à rugir et il démarra en trombe. Il n'avait jamais été aussi rapide pour rejoindre un point B depuis un point A. Il s'était complètement précipité, entrant aux urgences comme un chien enragé. « Bonjour, je cherche ma fille, Alma. Alma Benitez. », demanda-t-il à une infirmière qui passa devant lui, le pas pressé. Il alla voir une jeune femme dans ce qui semblait être le secrétariat. « Vous pouvez me dire où je peux trouver ma fille s'il vous plaît ? », demanda-t-il à nouveau alors que la demoiselle lui montra qu'elle était en communication téléphonique. Rafaël sentait tout son corps bouillir. Il perdait peu à peu patience, cherchant en vain quelqu'un qui pourrait le renseigner. Il s'agitait, tapait du pied comme pour tenter de calmer ses nerfs. Sans succès. Il regardait tout autour de lui, cherchant une faille, cherchant quelqu'un de disponible.

Pas de repos pour les braves! C’était aujourd’hui que tu entâmais ton 11e jour en ligne à l’hôpital et tu commençais à en avoir ras le pompon. T’allais t’assurer que le lendemain, tu n’allais pas être de garde et que tu pourrais dormir un 13 heures en ligne. La pénurie de médecins touchait tout le monde, mais t’avais l’impression d’en donner un peu plus que tous les autres ces temps-ci. Tu passais rapidement dans le couloir pour aller porter un document et tu revenais sur tes pas. « Hey Rafaël! Ça va? Tu t'es pas fait mal à la boxe, j'espère? » Que tu lui dis avec un grand sourire et avec une poignée de main. « Qu’est-ce qui t’amène ici? » que tu lui demandes, heureux de pouvoir prendre une pause puis tu réalises que des Benitez, y’en a pas des tonnes… « Attends, tu dois avoir un lien avec Alma Benitez, c’est ça? » Que tu lui demandes. Qu’est-ce qu’il allait être rassuré de savoir que l’enfant n’avait que le bras cassé… Enfin, que… c’était vite dit!

Il tournait en rond comme un lion dans une cage, perdant de plus en plus patience. Il avait besoin de savoir ce qui se passait vraiment. Pourquoi sa fille était là ? Dans cet hôpital ? Bon en même temps, s’il avait laissé l’infirmière s’expliquer au téléphone, il ne serait peut-être pas autant paniqué. Mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Même si Alma allait bientôt avoir 18 ans, dans sa tête, elle était toujours une enfant. Sa petite fille pour qui il s’inquiétait tout le temps. Même si elle s’en fichait royalement en ce moment. La preuve, elle n’avait même pas pris la peine de lui envoyer un message pour lui dire qu’elle avait eu un problème. Soudain, une voix le tira de ses pensées et Rafaël fit volte-face pour voir qui lui parlait. Hugo. Son compère du club de boxe. Il lui serra la main, légèrement surpris. Ne s’attendant clairement pas à le voir ici. Ne sachant même pas qu’il travaillait ici. Et en même temps, il se sentit rassuré de voir un visage familier. Peut-être allait-il pouvoir le renseigner. « Euh, ça va plus ou moins j’attends un médecin ou quelqu’un. Enfin moi, je vais bien. » dit-il avant de vivement hocher la tête lorsqu’Hugo lui demanda s’il était là pour Alma. « Oui, c’est ma fille. On m’a appelé pour me dire qu’elle était ici, mais je ne sais pas ce qu’elle a. Et en adolescente têtue qui se respecte, elle ne répond pas à mes appels. Donc je suis légèrement en train de m’imaginer le pire. », difficile pour lui de faire autrement quand on savait qu’à chaque fois qu’il s’était rendu à l’hôpital, rien de bon ne s'était produit. « Tu sais ce qu’elle a ? Est-ce que je peux la voir ou au moins qu’on me dise si elle va bien ? », Rafaël posa un tas de questions, son stress trahissant ses tentatives pour rester calme.

Alma avait 17 ans et tu n’avais pas eu d’autres choix que de la traiter comme une mineure et donc d’alerter son parent responsable qui n’était nul autre que Rafaël, un ami avec qui tu pratiquais la boxe… La seule chose c’était que tu ne lui avais pas mentionné ton métier et c’était là que vous vous retrouviez. Il te disait qu’il attendait un médecin ou quelqu’un… mais visiblement pas pour lui, tu fronçais les sourcils, clairement amusé. « Dis-moi comment je peux t’être utile. » Puis il était le père d’Alma, c’était confirmé, tu te mettais à rire doucement. « Hey, mais t’en fais pas. » Que tu lui dis en lui mettant la main sur le dos et en l’emmenant avec toi. « Respire, Bro. Tout va bien. » que tu lui dis alors qu’il s’imagine toujours le pire. « Elle a le bras cassé, elle est tombée et son téléphone s’est cassé en même temps, c’est pour ça que c’est nous qui avons appelé. » Dis-tu avec douceur. « Viens. » Que tu lui dis en lui faisant passer dans un couloir pour l’emmener jusqu’à sa fille. « Ça fait un moment que je t’ai vu au club de boxe… T’es occupé pas mal ces temps-ci? » que tu lui demandes.