#23 - are you just a poison that I shouldn't use? (kay)

Alexis & Kay

Un peu plus d'une semaine après l'accident -

J'étais rentrée chez moi depuis environ deux jours, après une bonne semaine à l'hôpital, on peut dire que je ne supportais plus cet endroit. Les médecins avaient voulu prendre les précautions nécessaires vu la commotion cérébrale dont j'avais souffert et mes autres blessures. Depuis deux jours, j'alternais entre dormir et pleurer. Un bon planning bien rempli. On ne m'avait pas laissé voir l'es personnes impliqués dans l'accident parce que leurs blessures étaient graves, mais je savais quil y avait le frère d'Emilia qui était là. J'me sentais mal, tellement mal. Puis j'avais mal aussi. On m'avait mis une attelle au genou pour ne pas bloquer les articulations, mais je devais me promener qu'avec des béquilles. J'avoue que j'évitais pas mal de sortir de mon lit tellement c'était compliqué. J'avais eu trois côtes cassées avec la force de l'impact et ça aussi, ça faisait mal. Les ématomes sur mon visage étaient encore bien mauve, pas moyen de mettre du maquillage là-dessus. De toute façon, j'avais pas envie de voir personne. J'avais envie de broyer un peu du noir toute seule, chose qui était à l'inverse de ma personnalité habituelle. Les médocs me faisaient dormir et heureusement, sinon j'crois pas que j'y arriverais. J'étais incapable d'avaler quoi que ce soit et mon énergie était au plus bas. J'vivais mal avec la culpabilité de la situation parce que ouais, c'était ma faute tout ça. C'est moi qui avait essayé d'attraper mon téléphone et qui avait foncé dans une moto, puis une voiture. Elijah, il était aux petits soins et il venait toujours voir si j'avais besoin d'un truc. C'était mignon, mais ce dont j'avais besoin c'était qu'il m'enlève ce poids énorme que j'avais sur tout le corps.

Je ne savais plus trop quelle heure il était, il faisait nuit en tout cas. Je somnolais, j'étais dû pour ma prochaine dose de médicaments c'était certain, mais c'est pas ce qui me réveilla. C'était pas la douleur non plus, quoi que ça aurait pu. C'était plutôt un vacarme sur ma porte d'entrée. Elijah, il était sorti avec les gars et donc, il avait peut-être oublié ses clés. Si c'était ça, qu'est-ce qu'il me faisait chier. Il savait que j'avais tout le mal du monde à me déplacer Je me relevai du lit en grognant un peu, bordel j'avais mal. J'attrapai mes béquilles près de mon lit et fit le chemin jusqu'à la porte. Le bruit ne cessait toujours pas. '' C'est bon, j'suis là, relax. '' grommelai-je. Je pris appuie sur le mur avec mon coude, j'attrapai la béquille dans ma main pour libérer l'autre et ainsi ouvrir la porte. Quelle ne fut pas ma surprise en voyant Kay devant moi. J'avais l'air de rien avec mon short et mon tee-shirt, le visage abîmé. Ouais c'est la première chose qui me traversa l'esprit. La deuxième fut qu'il était devant ma porte en pleine nuit et que c'était la première fois que j'avais de ses nouvelles depuis mon accident. Je plissai un peu les yeux en le voyant. '' Qu'est-ce que tu veux? '' demandai-je.

Alexis & Kay

La soirée n’avait pas été de tout repos pour le Britannique. Parti pour boire un seul verre, ses vices avaient vite prit le dessus, l’emportant à un nombre qu’il n’avait même plus en tête. Tout s’était enchaîné bien trop vite. Même pour lui. Il avait commencé trop tôt, bu trop vite et surtout sniffé des traces nuisibles à son état. À son habitude, il se sentait bien, mais son corps lui disait clairement le contraire. L’heure était bien avancée, mais pas suffisamment pour qu’il titube de la sorte. Le Britannique, il avait encore de la chance d’être en un seul morceau, sans avoir perdu son portable ou son portefeuille. Avec sa tête, il s’était fait recaler juste avant d’entrer en boîte. Il avait râlé un bon moment avant de se rendre à l’évidence. Il avait donc laissé le groupe avec qui il était pour prendre le chemin de son appartement. C’était sans compter son idée de génie sur le chemin. L’alcool en lui provoquait un besoin de voir une certaine brune qu’il n’avait pas croisée depuis un moment. Rien qu’en pensant à elle, son cœur chavirait légèrement. Il n’avait pas osé poser trop questions à Haley à propos de l’accident d’Alexis. Ce n’était pas sa place de le faire après tout. Il ne se sentait pas légitime de le faire malgré l’envie certaine. Sans rien dire à personne, il s’était tout de même inquiété pour elle et c’est durant des heures comme celle-ci, bien alcoolisée qu’il s'autorise à le montrer. Suffisamment, en tout cas, pour qu’il débarque à l’improviste devant chez elle. En frappant à cette porte, il aurait très bien pu tomber sur Elijah, la justification de sa présence envers son pote n’aurait pas été compliquée. Il aurait trouvé l’excuse de vouloir continuer la soirée avec lui. C’était pourtant Alexis qu’il espérait voir derrière la porte. Il ne saurait dire combien de temps, il a tambouriné sur cette porte comme un con. Trop à l’ouest le petit Armstrong pour se soucier des voisins. Il était sur le point d’abandonner avant d’entendre la voix d’Alexis à travers la porte. Quand cette dernière finit par ouvrir, un sourire s’afficha sur son visage. Sa vision un peu trouble lui permettait tout de même de créer un contact visuel avec elle. “Salut…” Dit-il en calant son épaule dans l’encadrement de la porte pour se maintenir relativement, droit. “Je passais dans le quartier, je me suis dit que…” Elle allait devoir faire avec son débit limité. Pas sûr qu’elle en soit ravie, mais son état l’y obligeait. Mélanger avec son accent “Elle est pas si pire que ça ta tête en vrai” Il se laissait déconcentrer tout naturellement en plein milieu de sa phrase, avec le tact d’un mec bourré, son regard se perdant sur le visage d’Alexis.

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J'étais peut-être un peu vexée qu'il n'ait pas pris de nouvelles. Pas une visite, pas un texto, rien. Après le moment qu'on avait partagé la dernière fois qu'on s'était vu y'a maintenant un peu plus de deux semaines, je m'attendais à... En fait, je sais pas à quoi je m'attendais. À quelque chose peut-être? N'importe quoi. Moi, je ne l'avais pas contacté, mais j'avais autres choses à m'occuper comme le simple fait d'aller mieux. Donc ouais, j'étais. vexée. En fait, j'lui en voulais un peu. J'avais essayé de ne pas trop le laisser envahir mes pensées pendant ma semaine à l'hôpital. En même temps, j'avais presque que ça à faire. Entre me sentir coupable d'avoir causé l'accident ou bien en vouloir à Kay, mes pensées elles étaient pas trop trop joyeuses hein. J'préférais encore me knock aux pilules et dormir le trois quart du temps. C'était donc exactement ce que je faisais depuis que j'étais rentré à l'appartement, comme ça j'avais pas le temps pour rien d'autre. Sauf que là, mon sommeil il était troublé par un bruit bien distinct, celui de coups donnés sur la porte d'entrée. Qu'est-ce que c'était agressant d'ailleurs. Le temps que je mis à me rendre jusqu'à la porte, j'aurais cru qu'Elijah - ou qui que ce soit - se serait découragé, mais non. Je jugeai bon d'avertir de ma présence imminente afin que les coups cessent et c'est sous ma grande surprise que je découvris un Kay... Probablement alcoolisé devant moi. Ou défoncé. Ou les deux. Il avait son petit regard joueur, mais celui qui disait ''j'te laisserais faire tout ce que tu veux'' et pas celui qui dit '' j'vais te pourrir l'existence avec mes répliques débiles.'' Alors ouais, j'me doutais qu'il n'était pas sobre. Je dus cligner des paupières quelques fois pour être certaine que c'était pas ma tête qui me jouait des tours - ou ma médication. Non, non, c'était bien Kay. Il était là. J'ressentais le tiraillement en moi de le voir là, j'avais envie de lui claquer la porte au visage, mais aussi d'me réfugier dans ses bras. Sauf que j'avais pas la bonne version de sa personne devant moi pour faire ni l'un, ni l'autre. Certainement pas la deuxième option. « Tu passais dans mon quartier? » demandai-je froidement. Permettez-moi d'en douter. « Et tu t'es dit que...? » demandai-je parce qu'il ne semblait pas vouloir terminer sa phrase. Je repris ma béquille sous mon bras et penchai légèrement la tête alors que Kay disait que mon visage n'était pas SI pire? J'savais pas comment le prendre. « J'sais pas quoi répondre à ça. Merci? » dis-je un peu confuse. Je soupirai, le regardant. J'pouvais pas m'empêcher de sentir mon coeur se serrer à sa vue. « Pourquoi t'es là, Kay? » lui demandai-je doucement, déplaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille. J'avais l'impression que chaque geste ou mouvement était périlleux et j'en avais déjà marre d'être debout. Je me tassai donc un peu du cadre de porte, l'invitant à entrer s'il en avait envie.

Alexis & Kay

Les quelques infos qu’il avait grappillées avec Haley ne l'avaient pas complètement aidé, Kay. Il faut dire qu’il ne voulait pas soulever les soupçons de sa coloc en posant trop de questions aussi. De quel droit il s’inquiétait de toute façon ? Ils étaient tous les deux d’accord que ce moment qu’ils avaient partagé au studio de danse ne changeait rien. En-tout-cas, il avait besoin de se le répéter Kay. Tout ce temps sans la voir, sans savoir si elle allait bien, ça l’avait pesé bien plus qu’il ne le voulait. Alors sa seule solution, c’était bien le déni. Garder ses distances pour se protéger le plus possible. Parce qu’il aurait été bien incapable de reprendre son attitude normale en la découvrant amoché à l’hôpital ou même chez elle. Pourtant, c’est bien devant sa porte qu’il se trouvait. L’alcool le rendait capable de bien plus de choses, il faut croire, ça réduisait surtout sa propre résistance et son bon sens. Même son visage ne pouvait pas résister à un sourire en découvrant Alexis derrière la porte. Il sentait au ton de sa voix que cette visite à l’improviste était loin de la ravir. Pas grave. À cette heure, il était simplement capable d’imposer sa présence, sans comprendre totalement les codes. “Oui, je passais” Il répétait doucement ses mots avec un sourire niais sur le visage. Celui du gars qui est bien trop ailleurs. C’est la question suivante qui le remit sur le droit chemin dans ses explications… Enfin pas vraiment. “Je sais pas trop en vrai” Même saoul, il avait du mal à être totalement honnête avec lui-même. Son regard se perdant sur le visage d’Alexis, il perdait vite le fil de ses pensées de toute façon. Il observait à travers ses pupilles dilatées les blessures qu’elle portait encore. Son commentaire n’était pas très fin, mais il fallait s’y attendre. “De rien ! Ça te donne un petit air de bagarreuse comme ça” Il souriait tout seul à sa phrase. Il n’était même pas moqueur dans son ton, il était juste bien trop honnête pour garder ses réflexions pour lui. Ce n’était vraiment plus l’heure pour être là, il s’en rendait quand même compte, mais c’était trop tard, maintenant. Elle lui redemanda pourquoi il était venu et cette fois si, il semblait s’en souvenir. “Haley m’a dit pour l’accident” Dit-il doucement, en s’avançant un peu dans l’appartement. Instinctivement, il déposa ses mains dans ses poches avant de tourner vers elle un peu penaud. “Vu que je passais par là, autant venir voir l’ampleur des dégâts quoi” Ces mots n’étaient sûrement pas les mieux choisis, mais c’était sa façon de lui dire à demi-mot qu’il venait prendre des nouvelles. Il omettait simplement le fait qu’il avait marché jusque-là en toute âme et conscience. “Il n'est pas là ton coloc ?”Son esprit divaguait encore légèrement alors qu’il se perdait à regarder l’appartement, comme pour se trouver un certain sens de l’espace.

Alexis & Kay

J'savais pas pourquoi j'avais eu des attentes. Si y'a bien un truc que je savais avec Kay, c'était de pas me faire d'attentes. Y'avait jamais rien eu qui s'était dit pour me faire croire le contraire et rien n'était arrivé pour que ça change. Le moment au studio de danse, ça ne comptait pas. Ça ne changeait rien. C'était bien ce qui avait été dit, non? Alors pourquoi j'me sentais comme ça? J'me sentais frustrée, un peu amer. C'était sûrement la faute des médicaments. Ils foutaient la merde dans ma tête, ouais ça devait être ça. C'était bien plus facile me dire ça que de me rendre à l'évidence. Bien plus facile blâmer une source externe, blâmer l'accident, mes blessures, la fatigue ou la faim. Tout ça plutôt que d'admettre la vraie raison de pourquoi j'me sentais aussi à l'envers par un truc aussi con. Alors j'avoue que sa visite à l'improviste, comme un cheveu sur la soupe, bourré et défoncé m'faisait pas plaisir à première vue. Par contre, au fond d'moi, on savait que le simple fait de voir son sourire niais balayait tout le temps que j'avais mis à overthink son silence. Je le jaugeai un peu, sceptique de ses réponses. Il passait dans mon quartier et il savait pas ce qu'il s'était dit. J'décidai de rien ajouter. Mon regard en disait suffisamment. Sauf que le sien aussi. Il m'observait avec son petit air et il semblait ne plus avoir de filtre à cette heure. Qualifiant ma tête de petit air de bagarreuse. « Donc t'es venu chez moi à cette heure pour commenter ma tête? » lui demandai-je peu impressionnée. J'sais pas s'il avait conscience qu'il m'avait réveillé pour ça. Bon, clairement pas. J'sais même pas s'il avait conscience que c'était la nuit. J'lui reposai la même question, à savoir pourquoi il était ici. Forcément, il n'était pas venu par pur hasard et tant qu'à m'avoir dérangé, il allait me sortir une raison valide. Son regard changea un peu et il mentionna l'accident. Son ton s'était adoucit, mon regard aussi. J'étais prête à le laisser entrer, à le laisser rester. Sa phrase suivante me remis directement sur les nerfs. Il avait définitivement un don pour jouer avec mes émotions c'était presque pathétique mon truc. « L'ampleur des dégâts. » répétai-je à voix basse en fixant un point au sol. Bien franchement, j'avais du mal à me contenir. Comment c'était possible qu'en à peine cinq minutes en sa présence, j'avais ressentie AUTANT d'émotions hyper contradictoires? C'était pas normal tout ça. « T'aurais bien vu l'ampleur des dégâts comme tu l'dis si bien si t'avais daigné prendre de mes nouvelles. » lui lançai-je sèchement. J'lavais dit en retard parce que je ruminais dans ma tête. Il venait de me poser une question sur Elijah et moi j'lui sortais ça. J'décidai quand même de répondre à sa question. « Non il n'est pas là. Libre à toi de l'attendre si tu veux. » dis-je finalement. Je pris mes béquilles et me dirigeai vers ma chambre. Bon, c'était pas la sortie dramatique que j'aurais aimé, mais c'était compliqué avec une jambe en moins. Anyway, le cerveau à Kay, il fonctionnait au ralenti en ce moment alors c'était adapté. Je retournai doucement sur ma couette, bordel j'avais mal. En plus, j'me sentais comme un enfant de 5 ans qui boudait. Je laissai tomber bruyamment mes béquilles et remis ma tête sur l'oreiller en soupirant. J'entendis pas la porte d'entrée se refermer, mais je vis la tête de Kay dans mon cadre de porte peu de temps après. Je le regardai, encore avec son visage qui m'donnait juste envie de sourire. Sauf que je ne souriais pas, j'me contenais. Je levai les yeux au ciel en soupirant. « Tu m'as réveillé, ça m'rend grincheuse. » dis-je en ramenant mon regard sur lui. De toute façon, il était tellement à l'ouest, il devait rien capter Kay.

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Il était clair qu’il n’avait pas beaucoup de tact le Britannique. En règle générale, il aimait être en contrôle de la situation et de ses mots. L’alcool pouvait rentrer en compte, il savait toujours garder un minimum de conscience. Là, la barre était haute et ça pouvait devenir le festival de la connerie. Même en s’inquiétant pour Alexis, il ne saurait pas le montrer, étant beaucoup trop premier degré dans ses commentaires. L’attention portée sur son visage, c’était plus fort que lui, même si ça ne plaisait clairement pas à Alexis. “C’est le premier truc que j’ai vu quoi” Dit-il encore sans aucun filtre, presque du tac au tac. Avec ce niveau d’alcool, Kay devenait comme un enfant de quatre ans qui dit tout ce qui lui passe par la tête. Il ne retenait plus rien et c’est bien ça le problème. “Je peux commenter sur ta jambe aussi si tu veux” Il pouffait légèrement avant de bifurquer rapidement sur l’accident. C’était préférable avant d'aggraver encore un peu plus son cas. Le pire, c’est sûrement qu’il n’en avait même pas conscience. Il sortait des phrases qu’il aurait pu dire sobre pour l’emmerder, là, il n’y avait aucune moquerie dans sa voix, mais elles n’en étaient pas plus intelligentes. Le ton d’Alexis l’étonnait d’autant plus, puisqu’au fond, il ne pensait pas à mal. Elle lui reprochait de ne pas avoir pris de nouvelles et comme réponse, le brun ne trouva rien de mieux que de rire nerveusement. Il leva les yeux vers elle, amusé. “Ça aurait été vraiment bizarre.”Elle allait peut-être mal interpréter ce rire Alexis. Il n’avait pas assez de recul sur la situation pour s’en rendre compte. Il réagissait comme ça par confusion. Il aurait bien voulu prendre des nouvelles au fond, mais sa place n’était pas claire. Ce qu’il y avait entre eux n’était pas clair. Ils n’étaient pas assez amis pour qu’il s’inquiète, pas assez proche non plus, tout était trop flou pour qu’il se sente légitime. La conversation changea de cap quand Kay évoqua Elijah. Une façon pour lui de savoir où est son pote et surtout de savoir s’il est seul avec Alexis ou non. La réponse de la danseuse le laissa silencieux un moment. Il était pris soudainement d’un sentiment de culpabilité, sentant pour la première fois de la soirée qu’il avait fait quelque chose de mal. Alors qu’Alexis s’éloignait en béquille, une grimace s’afficha sur le visage du Britannique. Il se sentait con, debout au milieu de leur salon sans trop savoir quoi faire. Les options défilaient dans sa tête pendant quelques secondes avant qu’il ne referme la porte d’entrée. Étonnamment, c’est pour s'excuser qu’il se dirigeait vers la chambre d’Alexis. Il n'eut pas le temps de dire un mot qu’elle lui arrachait un petit rire. “C’est cute quand t’es grincheuse comme ça” Dit-il en calant de nouveau son épaule dans l’embrasure de la porte. Son seul moyen de rester un minimum droit puisqu’il avait déjà failli trébucher plusieurs fois dans le salon. “Je suis désolé…” Kay marque une courte pause, le temps de poser sa tête elle aussi contre l’encadrement de porte. Il fermait ses yeux quelques secondes, comme pour recharger les batteries. “J’avais juste besoin de te voir, c’est tout” Murmura-t-il finalement. Il ne s’attendait pas à sortir ça aussi frontalement le Britannique. Pas avec ce choix de mot en tout cas. Son ton était doux et sincère pour une fois. S’il n’était pas si saoul, il s’en voudrait sûrement d’avoir admis en avoir besoin au lieu de simplement dire en avoir eu envie. Il était clair de toute façon que depuis son arrivée, il ne contrôlait rien de son flot de paroles. Une chance, sûrement, que sa mémoire lui allait lui jouer des tours plusieurs heures plus tard.

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En temps normal, l'attitude de Kay m'aurait probablement amusé. Ça aurait été l'occasion de le secouer un peu et de voir sa vitesse de réaction alors qu'il était totalement alcoolisé. J'en aurais profité, c'est certain. Sauf que là, j'étais pas d'humeur. J'avais pas été d'humeur depuis quelques jours parce que j'me sentais pas bien. Alors répondre à ses répliques ou bien prendre tout ça à la légère, j'avais un peu de mal. Surtout vu tout ce que cet accident impliquait. D'abord, j'avais eu vachement peur. Voilà, c'était dit. La grande Alexis inébranlable et invincible avait eu peur d'y rester. Puis, ma blessure impliquait que j'étais maintenant une sans emploi pour va savoir combien de temps. Des mois, ça c'était clair. J'étais rien sans la danse, j'savais pas ce que j'allais faire de ma peau. Finalement, l'accident impliquait que j'avais bien faillis enlever la vie à deux autres personnes et ça, c'était lourd à porter. J'avais pas vraiment envie de blaguer là-dessus disons. Alors ouais, si normalement, j'aurais mené Kay en bateau, là, c'est pas de ça que j'avais envie. Ses commentaires sur mon visage abîmé et ma jambe non plus, c'est pas de ça que j'avais envie alors je fus vite piqué au vif. '' J'vais m'en passer. '' mentionnai-je alors qu'il souhaitait maintenant commenter ma jambe. Il était con ou con? C'était la première fois que j'le voyais dans cet état. Le pire, c'est que je pense qu'il ne cherchait même pas à me provoquer, c'était juste... Ce qui ressortait. Et bien moi aussi, ça sortait tout seul lorsque j'lui mis au visage que j'étais en colère. En fait, j'lui reprochai de pas avoir pris de mes nouvelles. Ça faisait du bien de le dire, mais il me coupa dans mon élan avec son petit rire. Oh. '' C'est vrai que c'est vraiment bizarre d'envoyer un ''comment tu vas?'' par texto. Fucking weird. '' Je bouillais en dedans et à ce moment, j'crois que c'était mieux que je retourne dans ma chambre et qu'il soit plus dans mon champ de vision avec son sourire de con. J'lui proposai d'attendre Elijah s'il le souhaitait et moi, j'retournai à ma chambre de façon bien bruyante. Lui, il restait silencieux. Pas certaine qu'il quittait par contre. J'retournai à mon lit, mon safe space dans deux derniers jours pour respirer un peu. Oh my god, c'était pas normal de me laisser atteindre comme ça, fallait que j'me calme. En plus, ça servait tellement à rien. Dans cet état, c'était peu probable que Kay se souvienne de quoi que ce soit demain. Il ne mit pas trop de temps à réapparaitre dans le cadre de ma porte, petit air de chien battu au visage. Et hop, en moins de deux secondes ma colère était redescendu. Il continuait de me faire vivre des montagnes russes mais avec le strict minimum. Je trouvai important de justifier mon humeur, le blâmant un peu au passage. Sa réponse m'arracha un sourire. Finalement, il fit ce que Kay sobre n'aurait jamais fait. Il s'excusa. Mes côtes m'empêchèrent de me relever brusquement dans mon lit pour le regarder, mais je figeai un peu. '' Tu es quoi? '' demandai-je pour être bien certaine. À ce stade, j'étais même plus sûre il s'excusait de quoi. D'être là? De pas avoir pris de mes nouvelles? De m'avoir embrassé au studio de danse parce que clairement ça avait changé quelque chose? Nan, il remonterait pas jusque là. J'étais perdue dans mes pensées quand Kay avoua avoir eu besoin de me voir. Là, je relevai un peu la tête avec un léger sourire qui s'était dessiné sur mon visage. '' J'avais envie de te voir aussi. '' lui répondis-je. Moi, je surveillais mes mots quand même. Même si au final, j'savais pas pourquoi parce que comme j'avais dit, il s'en souviendrait probablement pas. Soyons honnêtes, j'avais eu tout autant besoin de le voir. Je tapai à côté de moi, lui faisant signe de venir s'asseoir sur mon lit. Il me donnait le tournis à se tenir en semblant d'équilibre comme ça debout. Il vint me rejoindre et j'me permis de réfléchir à voix haute, laissant un peu tomber ma garde cette fois, comme il n'aurait plus de souvenirs de ça. '' J'comprends que tu m'aies pas écrit. J'm'attendais à rien, j'aurais juste apprécié. '' commençai-je en soupirant. '' J'ai juste.. Eu vraiment peur. '' dis-je en fermant les yeux, comme si ça m'empêchait de faire face à tout ça. J'sais pas pourquoi je disais ça à Kay. Il allait sûrement me sortir un truc con, quelque chose qui m'le ferait regretter. Mais il s'était adoucit un instant et moi, j'avais eu besoin d'le dire à voix haute. Ça impliquait qu'un texto de sa part et j'me serais sentie mieux. Rassurée.

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Comment creuser son propre trou et s’enfoncer un peu plus dedans ? Le guide en 3 étapes de Kay Armstrong: être saoul, être défoncé et simplement être con. Les mots sortaient tout seul, et même en pensant qu’il ne pouvait pas dire pire, il trouvait encore le moins à énerver Alexis un peu plus. Après son visage, c’est sa jambe qu’il proposait de commenter, comme si ça allait le mener à quelque chose. Au fond, c’était juste instinctif comme réponse, il s’était tellement attendu au pire, qu’en rire, c’était sa façon à lui de dédramatiser la chose. Juste, c’était fait sans aucune notion d’empathie pour ce que pouvait ressentir Alexis. Il aurait sûrement dû lui envoyer un message en étant sobre plutôt que de se pointer là comme une fleur. D’ailleurs, elle lui reprochait son absence de considération des dernières semaines. Il ne put s'empêcher de rire à nouveau quand elle ironisa la situation. “À toi, oui.”Cette petite intervention n’allait pas forcément aider son cas, mais c’était la vérité. À n’importe qui de son entourage, il aurait pris son téléphone en moins de deux s’inquiétant simplement de l’état de la personne, pas forcément de comment elle allait interpréter ce geste. Clairement, on était sur un problème de positionnement de la part de Kay et il ne s’en cachait pas. Il avait tout de même réussi à énerver Alexis avec ces histoires, mais plutôt que de rester tout penaud dans le salon, il se décida à la rejoindre. Il était venu pour la voir après tout, compliqué pour lui de rester à l’écart à présent. Elijah aurait été là, l’histoire aurait été différente, même bourré, il aurait gardé ses distances avec elle. Par habitude. Mais là, il se sentait plus enclin à venir s’excuser. Un grand pas pour lui qui n’aurait jamais dépassé cette limite en temps normal. Kay lâcha un petit rire quand elle tenta de lui faire répéter ses mots. “Tu ne m’auras pas comme ça !” Il avait beau être désolé de la déranger à une heure pas possible avec ses conneries, il n’allait pas non plus l’admettre deux fois. À la place, il préférait avouer avoir eu besoin de la voir. C’est ainsi qu’il justifiait finalement sa présence tardive. Il n’avait peut-être pas envoyé de message, mais ce besoin, de venir la voir et prendre des nouvelles était bien réel. Ça n’avait fait que grandir durant les dernières semaines, jusqu’au point de bascule qui s’était fait après un énième verre de rhum. À son tour, elle avoua avoir eu envie de le voir. Alors sur ces mots, il rouvrait ses yeux jusque-là fermés pour poser son regard sur elle. “T’as dû avoir suffisamment de visite pour ne pas avoir le temps de penser à moi” Dit-il en riant légèrement. Entre sa famille et surtout, tous les amis, il se permettait de douter de la véracité de cette information. Il se donna une petite impulsion pour se décoller de la porte quand elle lui fit signe de venir s'asseoir. Le Britannique manqua de peu de perdre l’équilibre. Conscient qu’elle lui rendait un bon service, il afficha un grand sourire de remerciement. “J’sais pas comment faire… C’est tout.” Il baissait le regard, comme un enfant qui s’est fait prendre la main dans le sac. Mine de rien, son euphorie alcoolisée se calmait légèrement. À cet instant, elle pourrait profiter pour lui demander n’importe quoi avec un ton calme. Il serait capable de tout sortir sans y penser. Son cerveau, endolori par l’alcool, n’était plus capable de lutter. Alors quelques secondes, plus tard, il relevait ses pupilles brumeuses sur elle, légèrement décontenancé par ses paroles. Les secondes s’étaient comme arrêtées alors que son corps cherchait une réponse correcte à cette phrase. Il leva finalement le bras pour essayer de déposer, aussi délicatement que possible, sa main sur la joue d’Alexis. “Mais ça va maintenant… Ça va aller, right ?”Il avait sûrement plus besoin de se rassurer qu'Alexis à ce stade. Il supposait que le plus dur était déjà passé. Sans avoir eu trop de nouvelles, difficile pour lui de se projeter finalement. Comme s’il comprenait après coup l’impact de son attitude, son regard changea l’espace d’un instant, retrouvant toute l’espièglerie qu’il avait encore en lui. “Est-ce que c’est encore trop tôt pour t'appeler Rocky ?” Il lâcha un nouveau rire, la conversation devant beaucoup trop calme pour lui. Il sentait ce besoin constant de trouver un équilibre entre ses deux façons d’être face à elle. Même si mentalement, ça commençait à lui peser de jouer sur les deux tableaux de la sorte.

Alexis & Kay

C'est vrai que mis à part notre petit jeu, invisible aux yeux des autres, Kay et moi on avait rien en apparence vraiment qui nous liait. On avait plusieurs amis en commun, ouais. Mais à leurs yeux, on avait aucune raison de traîner ensemble. On se plaignait probablement sans cesse de l'un et de l'autre, mais c'était tout. Quand on était ensemble, on s'emmerdait, on s'envoyait des piques, on se lançait maintenant des défis, c'était nouveau. On ne prenait pas la peine d'apprendre à connaitre le fond de la pensée de l'autre, on ne se confiait pas nos soucis ou nos rêves, on était pas amis à proprement parlé. Alors, on était quoi? J'sentais qu'il y avait pas de mots pour l'expliquer, ce serait pas suffisant. C'était fou comment j'avais l'impression de le connaître et d'avoir aucune idée de qui il était en même temps. C'était comme on disait au studio de danse, je lui faisais confiance, mais en même temps pas du tout. J'saurais pas comment l'expliquer, c'était spécial ça c'est sûr. Alors j'comprenais sa réticence à demander des nouvelles au fond. J'sais pas si je l'aurais fait à sa place. Je pense que oui, mais ça c'était surtout parce que j'me laissais souvent conduire par mes émotions plutôt que la logique alors que Kay était à l'inverse. Moi, j'avais du mal à les contenir, à les enterrer. J'avais encore plus de mal depuis notre baiser. C'était dur de se battre constamment avec deux parties de soi. Même dans mon lit d'hôpital, ça me travaillait. Il avait pas tort Kay, j'avais eu pas mal de visites. Mon père était resté la plupart du temps. J'aurais pas dû avoir autant de temps pour penser à lui, et pourtant. J'aurais aimé en fait qu'il ait raison. '' Mmh mmh. '' me contentai-je de dire. J'allais pas lui avouer en plus, j'étais pas rendu là. Il s'était excusé et il faut croire que ça m'avait suffit pour lui indiquer de venir sur mon lit. Ça l'aiderait à ne plus avoir à se tenir et ça m'aiderait à ne plus le regarder se balancer à droite et à gauche. En sentant sa présence près de moi, instantanément, j'me sentais mieux. Comme si c'était tout ce dont j'avais besoin. Ça me rendait vulnérable et donc, j'repris le sujet plus calmement cette fois. J'aurais apprécié un texto. Voilà, c'était dit. Sa réponse me rendit un peu confuse. J'le regardais sans trop savoir quoi dire. ''Tu sais pas faire quoi? T'aurais su comment avec n'importe qui, pourquoi pas avec moi? '' demandai-je en fronçant des sourcils. Ouais j'étirais ma chance avec cette question, la chance d'avoir une autre réponse honnête. Dans ma tête, c'était tellement simple. J'comprenais qu'on ne voulait pas s'expliquer aux autres, mais entre nous, j'voyais pas le problème et la complication d'un sms. Kay, il me semblait être dans un mood vulnérable alors ouais, je tentai d'obtenir réponse à mes questions. J'enchainai ensuite, me dévoilant un p'tit peu plus que prévu, regrettant presque immédiatement. Sauf que sa main sur ma joue m'apaisa un peu. Son simple contact me faisait frissonner de tout mon être et j'ressentais à quel point ça m'avait manqué. J'hochai doucement la tête. Si Elijah m'avait posé la question, j'me serais pas gênée pour fondre en larmes et lui dire que non, ça n'irait pas. Parce que c'était comme ça que je me sentais. Mal, très mal. Sauf que Kay, il n'était pas équipé pour dealer avec ça. Il n'allait pas dealer avec ça en fait et moi, j'avais pas envie qu'il parte. Pas maintenant, pas jamais. Alors je mentis. C'était plus simple. '' Ouais, ça va. '' répondis-je en mettant ma main sur la sienne. Un léger silence s'installa et je vis le regard de Kay changer. C'était un regard familier ça. Comme de fait, il me sorti un truc qui m'aurait probablent mise en colère tout à l'heure. Là, je laissai un petit rire s'échapper d'entre mes lèvres avant de lever les yeux au ciel. '' Qu'est-ce que t'es con. '' lui sortis-je en retirant sa main de ma joue. J'avais envie de son contact, mais j'avais aussi un peu envie de lui foutre une baffe. Toujours très logique mes sentiments vis à vis ce mec. '' Quand j'serai en état, Rocky elle compte bien te faire payer tous ces p'tits commentaires '' lui dis-je en plissant un peu les yeux.

Alexis & Kay

Ne sachant pas forcément comment placer leur relation, Kay doutait qu’Alexis ait vraiment eu le temps de penser à lui pendant ces deux semaines de convalescence. Entre les visites et le repos, ça lui paraissait logique de ne pas penser au petit con qui l’emmerde constamment. Il ne se voilait pas la face sur son comportement et honnêtement, elle avait plus important à penser. C’est peut-être pour ça qu’il était aussi réticent à l’idée de s’ouvrir complètement à elle. Une peur enfouie de passer pour l’idiot du village. Il ne pouvait s’en prendre qu’à lui sur ce coup-là. Que ce soit l’image qu’il aimait donner de lui ou bien l’image qu’il avait de lui-même, les deux avaient des avantages et des inconvénients. Il allait devoir faire avec. Malgré tout, elle n’avait pas tort Alexis, il aurait très bien su le faire avec les autres. Rien de compliqué en vrai. Il suffisait d’ouvrir son portable pour taper quelques mots et c’était réglé. Simple comme bonjour. Même sans connaître la personne, c’est ce qui semblait être la moindre des choses pour beaucoup de monde. Il grimaça légèrement, pas certain de savoir comment répondre à sa question. Il aurait dû feindre l'indifférence. Sobre, c’est sûrement ce qu’il aurait fait d’ailleurs. Il lui aurait rétorqué s’en foutre pour se protéger. Parce qu’au fond, avec elle, il se soucie de tout et ça lui fait peur tout ça. “J’sais pas… C’est parce que c’est toi quoi” Il n’avait pas d’autres explications à lui donner. Elle pouvait tenter de lui tirer les vers du nez, c’était l’heure pour le faire. Ce n’est pas pour autant que tout ce qu’il allait raconter aurait une logique. Son esprit, déjà bien trop confus quand il s’agit d’elle en règle générale, ne pouvait pas fonctionner décemment une fois qu’on y ajoute de l’alcool. La seule chose dont il est sûr, c’est qu’il serait incapable de se comporter avec elle comme il le fait avec les autres. Elle est spéciale, Alexis. Il n’avait pas envie de se pencher trop sur le sujet, mais au moins, il en avait conscience à présent. Il se laissait d’ailleurs dérouter par l’inquiétude, tandis qu’elle lui avouait avoir eu peur. La raison première de sa visite reprenait alors place dans son esprit. Il avait besoin de la savoir sur la bonne voie, celle de la guérison. Il n’était clairement pas prêt mentalement à faire face à autre chose à vrai dire. Une façon très égoïste de gérer la situation. Tout comme il n’avait pas été capable de lui envoyer un simple message, il n'aurait probablement pas été capable de rester de marbre si elle ne lui avait pas répondu positivement. Il lui répondait donc avec un sourire qui se voulait rassurant, sans trop savoir quoi faire d’autres. La main d’Alexis sur la sienne lui réchauffait le cœur. Elle arrivait en l’espace de quelques secondes à le transporter dans une certaine quiétude. Suffisamment, pour qu’il recharge les batteries et repart à l’attaque derrière. Le rire qui s’échappait d’Alexis étira chez lui un large sourire. L’ambiance détendue lui faisait du bien au Britannique. C’était comme s’ils avaient trouvé un semblant d’équilibre. Il fit une petite moue quand elle enleva sa main, sachant que c'était assez mérité quand même. De toute façon, il n’avait pas le temps de se concentrer sur la perte de ce contact physique qu’elle lui décrochait un nouveau rire. Bien franc cette fois.“Mais je n’attends que ça !” Dit-il sans s’arrêter de ricaner. Ces petites taquineries, c’était son péché mignon au fond. Il la savait capable de lui faire regretter ses paroles amèrement, mais plutôt que de le redouter, ça l’amusait Kay. “Tu m’as manqué” Ces derniers mots étaient sortis tout seuls, dans un murmure. Un parole spontanée, venu droit du cœur, sans qu’il ne s’en rende vraiment compte lui-même. Son esprit était déjà ailleurs, n’ayant visiblement pas plus de deux secondes d’attention. Il avait attrapé avec ses deux mains celle d’Alexis pour jouer avec ses doigts.

Alexis & Kay

Notre dynamique habituelle, elle était cool, me plaisait. Elle m'épuisait aussi, par contre. Aujourd'hui, j'avais pas l'énergie d'aller dans cette direction. En fait, j'avais l'impression qu'on pourrait plus jamais aller que dans cette direction-là. On avait chacun découvert un côté plus doux chez l'autre et mine de rien, ce côté de Kay m'avait tout autant attiré, captivé. Ça faisait surtout en sorte que je ressentais les mêmes choses qu'avant, mais d'une amplitude plus grande. Je m'étais un peu fait prendre à mon propre jeu avec lui. J'essayais de garder fière allure, mais ce n'était pas pour rien que mon humeur changeante était encore plus visible. Ses commentaires me piquaient encore plus qu'à l'habitude tandis que ses moments de douceur me charmaient davantage. J'étais comme prise au piège dans ce tango que j'semblais danser toute seule. Parce que ouais j'étais pas certaine que Kay il était torturée comme je l'étais. J'avais un peu l'impression qu'il laissait s'échapper des petites bribes de ce qu'il pensait parfois juste pour me garder en orbite autour de lui. Pour s'assurer de me nourrir un peu quoi. C'est ce que j'aimais bien me dire. Ça m'empêchait de tomber jusqu'au bout, ça me gardait lucide. Parce que ça fonctionnait, mais si j'en étais consciente ça me rendait un peu moins conne, non? J'arrivais à bien me convaincre, puis après il disait des trucs du genre. ''Parce que c'est toi''. Et là, il faisait plus de sens et j'remettais tout en question ce film dans ma tête. Bordel fallait que j'arrête de penser moi, c'était compliqué, ça me faisait mal au crâne. J'le regardai un peu exaspérée. '' Ah ouais, c'est logique quoi. '' lui répondis-je en décidant de lâcher l'affaire. Kay il était p'tête en état vulnérable, mais il était aussi en état où ses phrases n'avaient plus trop de sens. J'aurais pas un truc sensé ce soir. Il réussi tout de même à s'inquiéter de mon état, enfin je pense. Il voulait être certain que ça allait. Je pense que son inquiétude était sincère, mais je savais quelle réponse il voulait entendre. Il voulait entendre que tout était bon, il était comme ça. Savoir que ça n'allait pas, il n'aurait pas su quoi faire avec ça. Kay, il était beaucoup de choses pour moi. Sa présence m'appaisait, chaque contact avec lui me faisait sentir bien. Il provoquait toujours une vague d'émotions en moi, quand il était pas là, j'ressentais cet espèce de manque, c'était presque vital. Mais il n'était pas quelqu'un à qui je pouvais confier ce qu'il se passait dans ma tête ou comment j'me sentais. Il le serait peut-être un jour, mais pour l'instant, il l'était pas. Alors je répondis à sa question par la positive avec un sourire rassurant et je sentis physiquement son soulagement. De toute façon, si y'a bien un truc qui ne changeait pas, c'était comment lui me faisait sentir et c'était ça l'important quand j'étais en sa présence. Je mis ma main sur la sienne, j'avais envie de sentir la chaleur et la douceur de sa peau et juste ça, ce tout petit contact physique ramena une ambiance plus légère dans la pièce. J'en arrivais à oublier les derniers jours et à rire à ses conneries. Son rire se joignit au mien alors que je retirai sa main de mon visage. '' Ouais j'espère que t'es patient quand même. '' lui répondis-je en roulant des yeux. J'avais plusieurs semaines de réhabilitation devant moi. J'avais encore un petit sourire sur mon visage, fixant un point dans le vide, profitant d'un petit moment de silence qui s'était installé après avoir rit quand Kay murmura que je lui avais manqué. Je levai les yeux vers lui, surprise. Dans la plus grande innocence, comme s'il n'avait jamais dit ces mots, il prit ma main pour jouer avec mes doigts. Je tirai un peu sur l'une de ses mains pour qu'il s'allonge à côté de moi. Je l'enviais un peu de pouvoir oublier ce moment demain. Malheureusement pour moi, il resterait bien gravé dans ma mémoire et ça ne ferait que compliqué comment je me sentais. Pas compliqué en fait, plutôt accentué. Ça rendrait les choses bientôt impossibles à nier pour moi. Kay, il aurait encore ce luxe là, pouvoir feindre l'innocence. Sa tête se posa à côté de la mienne sur l'oreiller. Je me tournai légèrement, pour lui faire face le plus possible sans que cela me fasse trop mal. Je grimaçai un peu avant de bien me positionner. J'regardais son visage, ses yeux, sa bouche, le moindre de ses traits. Il était beau. '' Tu m'as manqué aussi. '' lui soufflai-je en le regardant. J'avais aucune excuse pour me dévoiler autant. Il ne s'en souviendra pas, c'est ce que j'me répétais sans cesse.

Alexis & Kay

Ce n'est pas dans son ADN à Kay de s’ouvrir complètement. Il le faisait avec certaines personnes, mais jamais complètement. Même ses frères n’avaient jamais totalement le fond de sa pensée. Jouer avec les autres, s’amuser à être le plus malin de la pièce, c’était sa façon de faire. Il n’avait jamais essayé d’expliquer pourquoi, c’était juste plus fort que lui. Pas étonnant donc qu’il soit comme ça avec Alexis. À vouloir toujours mettre de la distance entre eux malgré l’attirance indéniable qu’il ressentait pour elle. Il combattait encore intérieurement pour ne pas la laisser s’immiscer de trop en lui. Pour ne pas ressentir ce manque quand il ne la voit pas pendant plusieurs jours. Pour ne pas se laisser glisser sur une pente trop addictive. Bizarrement, c’est en allant à la confrontation avec lui dès le début, qu’elle l’avait empêché de jouer un personnage. Il avait toujours réussi à être lui-même en sa présence, jouant certes avec les mots, mais tout en gardant un certain naturel. Cet après-midi au studio de danse n’en avait été que le summum. Avec n’importe quelle autre fille, il aurait endossé un rôle, il aurait joué un temps avant de se lasser. Plus il pensait à Alexis, moins cette possibilité de se lasser lui effleurait l’esprit. Il ne serait pas présent chez elle si ça avait été le cas. Avec le peu de mot cohérent qu’il était capable d'enchaîner, ça ne devait pas être clair pour elle. Honnêtement, ça ne l’était pas pour lui non plus. C’était peut-être mieux ainsi pour le moment. Il n’avait qu’à se laisser guider par l’alcool sans se poser de question. Cela lui permettait aussi d’être plus doux, plus attentif à elle, plus inquiet aussi. Il arrivait avec une aisance certaine à passer comme celui-ci, où le contact physique était instauré, avec toute sa préoccupation portée sur elle, à un moment plus léger. Un dosage qui était encore à perfectionner, mais pour ce soir, ça semblait être efficace puisqu’ils semblaient capables d’en rire tous les deux. Kay aimait énerver Alexis, ce fait n’est plus à prouver, le plaisir que ça provoque chez lui est indéniable. Pourtant, il aimait tout autant la faire rire. Comme une douce mélodie qui berçait son âme, ce rire avait le don de l’apaiser et de le faire craquer encore un peu plus.“J’ai tout le temps du monde, mais t’as intérêt d’être à la hauteur du coup” Il soulevait un sourcil, faussement dubitatif. Dans son amusement, il en oubliait presque qu’il pouvait réfléchir à voix haute. C’est sûrement ce qui se passa ensuite. Sa phrase, murmurée comme réflexion à lui-même, il l’aurait gardé pour lui dans des circonstances normales. C’était sorti si naturellement qu’il ne prenait même pas conscience d’avoir formulé ces mots à voix haute. Il jouait déjà avec les doigts d’Alexis, comme si de rien n’était. Elle le sortit de sa rêverie en l’incitant à s’allonger lui aussi. Sans protester, il s’allongea sur le côté pour pouvoir la regarder. Un sourire tendre se profilait sur ses lèvres tandis qu’il observait encore un peu plus tous les détails de son visage. Cette position n’allait pas l’aider à rester éveillé, mais il ne pourrait plus se résoudre à bouger, surtout pas après les mots qu’elle lui soufflait. Kay semblait se rendre finalement compte de ses mots précédents, mais la mine surprise qu’il affichait ne dura pas longtemps, laissant vite place à un sourire. “Je ne veux plus partir” Souffla-t-il à son tour, de moins en moins motivé à rentrer chez lui après ça. Il ne voulait plus qu’une chose à cet instant : passer la nuit à ses côtés. Une de ses mains glissait contre le bras d’Alexis pour garder le contact alors qu’il positionnait l’autre sous sa tête pour trouver une position confortable. Il rapprochait doucement sa tête de celle d’Alexis désirant réduire chaque centimètre le séparant d’elle. Une fois en place, il fermait les yeux doucement. “Qu’est-ce que t’es en train de me faire Silveira ?”C’était une question rhétorique, dites dans un nouveau murmure. Il n’attendait pas nécessairement de réponse, une partie de lui étant déjà capable de le faire. C’était plus une plainte alors qu’il se sentait chavirer.

Alexis & Kay

Lors d'une soirée alcoolisé, Kay il m'avait déjà dit qu'il était préférable que j'le vois pas passer sa limite. J'avoue que j'savais pas c'était quoi sa limite, mais si c'était comme ce soir... C'était une version de lui que j'aimais bien. Enfin, là maintenant, pas celle de tout à l'heure dans le salon. Il était plus doux, plus calme, plus honnête. Il avait la capacité attentionnelle d'une mouche, mais ça c'était qu'un détail. De toute façon, j'sais pas ce que j'essayais de dire, ça servait à rien de me voiler la face. Toutes les versions de Kay me faisaient autant d'effet. Même quand il me faisait chier et me poussait à bout. C'est bien pour ça que j'étais jamais loin pour en redemander. Et il était toujours tout près pour satisfaire ce besoin. Sauf ces dernières semaines. En même temps, j'étais pas certaine qu'il aurait su me donner ce que j'avais besoin. Là, il savait se montrer un peu plus attentif parce qu'il était sous l'influence de plein de trucs, mais sobre et dans la même réalité, je pense qu'il m'aurait causé bien plus de soucis que de bien. Alors au final, c'était peut-être mieux qu'on se retrouve comme ça, ce soir. En plus, on arrivait à bien se doser je trouve. Il arrivait à me faire rire et c'était presque un miracle ces jours-ci. Il m'indiqua qu'il avait tout le temps du monde et juste de savoir ça, ça me faisait plaisir. J'interprétais peut-être ses paroles, mais j'le voyais comme un ''j'suis pas près de bouger'' . « Tu sais bien que j'suis toujours à la hauteur. » lui dis-je avec un sourire. Un petit silence s'installa entre nous, silence brisé par les pensées de Kay à voix haute. C'était peut-être encore son attitude sans filtre qui perçait, mais dans les deux cas, j'pouvais pas dire que ça ne me plaisait pas de savoir ça. Il était désormais tout pardonné, la seule chose à laquelle je pensais c'était de l'avoir près de moi. J'étais en état vulnérable moi et c'était absolument impossible de résister à quoi que ce soit ce soir. Ça m'arrangeait finalement de pouvoir me laisser aller en sachant qu'il ne me remettrait pas toutes mes paroles au visage la prochaine fois qu'on allait se croiser. Ça me permettait de faire des trucs comme l'inciter à s'allonger près de moi et lui partager qu'il m'avait manqué aussi. Son sourire me faisait craquer et je ne pouvais pas m'empêcher de sourire moi aussi. « Ça tombe bien, moi non plus. » dis-je doucement, simplement. Je le regardais, incapable de détacher mon regard de lui. Ses yeux se fermèrent, mais moi j'étais encore éveillée et j'entendis parfaitement ce qu'il me murmura. Son visage était proche, nos nez se touchaient presque. Je levai doucement mon bras pour passer ma main dans ses cheveux, l'admirant presque en même temps. « J'fais rien que tu ne me fais pas en retour. » lui soufflai-je en retour, plus pour moi-même que pour lui. Il était pas mal hs rendu là. Ce qu'il me faisait ressentir, Kay, ça me faisait presque mal tellement c'était intense. J'avais été tellement dans le déni que de le voir là devant moi, j'arrivais pas à rien refouler, ça envahissait mon esprit, prenait presque contrôle de mon corps. C'était à la fois incroyable et insupportable. J'étais pas certaine d'aimer me sentir aussi vulnérable, aussi proche de mes émotions. J'étais pas certaine d'aimer ressentir autant en fait. Ça me faisait presque paniquer. Je déposai un baiser sur son front et fermai les yeux à mon tour. Demain matin, ça serait probablement autre chose.

Alexis & Kay

Passer de l’énervement aux rires, de l’agacement à la douceur, c’était presque devenu leur marque de fabrique à tous les deux. Toujours dans le contraste, rien de linéaire. Aussi épuisante, pouvait-elle être, cette dynamique était l’essence même de cette addiction naissante. Des montagnes russes émotionnelles qui pouvaient faire autant de bien que de mal. Ça paraissait presque logique pour Kay, c’est aussi l’effet que lui faisait certaines drogues. Un gros rush de bonheur suivit d’une descente compliquée. C’est comme si tout son être était prédisposé à vivre ça, encore et encore, et ce, même s’il savait pertinemment que ce ne serait jamais bon pour lui. Alexis, contrairement à la cocaïne, elle ne lui provoquera jamais d’overdose. C’était déjà un peu plus sain de ce côté-là. Ce qu’il redoutait avec elle, c’est que son cœur soit un peu trop impliqué dans l’équation. Qu’elle réussisse à le piétiner, provoquant alors un bad-trip beaucoup plus long et douloureux que tout ce qu’il avait pu expérimenter jusque-là. Et même en connaissant les risques, il y avait toujours ce goût de reviens-y. Il se sentait tomber, petit à petit, mais il n’était pas prêt à y mettre un terme. La preuve, il était en train d’avouer à demi-mot qu’il n’allait pas bouger de si tôt. Il aurait tout le temps du monde, pour elle. Cette douceur, qui s’était installée après les rires, le poussait à dire des choses qu’il n’aurait jamais osé prononcer en étant sobre. Il n’aurait jamais osé les penser non plus. Enfouissant tout ça bien profond pour pouvoir tout nier. L’heure, l’alcool et la tendresse de ce moment le rendaient moins avare sur la sincérité. Alors une fois allongé près d’elle, rien d’autre ne comptait à ses yeux. Il n’existait plus d’autres endroits au monde où il aurait préféré être. Un nouveau sourire s’esquissa sur son regard quand elle lui répondit la même chose. À croire qu’il n’était plus capable de faire autre chose que sourire en la regardant. Il se laissait tomber peu à peu dans les bras de Morphée, sans lutter, enveloppé dans un nuage de douceur. La main d’Alexis dans ses cheveux faisant office de berceuse ultime. “Hum, hum” Il avait entendu ses derniers mots, sans être capable d’y répondre. Il n’aurait pas eu grand-chose à répondre de toute façon. Ce n’était plus le moment pour ça. Il était déjà bien trop parti dans un sommeil qui ne serait pas si réparateur que ça.

Le réveil fut brutal pour le Britannique. Tout son corps était en train de le rejeter. Étant venu à Bowen dans l’idée de se calmer sur ses consommations, il y a bien longtemps qu’il n’avait pas abusé de la sorte. Son crâne lui faisait déjà regretter toute sa soirée. Alors qu’il n’avait pas encore ouvert un œil, il sentait son crâne tambouriner, comme si un marteau-piqueur avait été installé contre son front. Les yeux bien fermés, il grogna légèrement, apportant ses mains sur son visage. Frotter ses yeux et ses tempes semblait être la première solution au problème. “Fuckin’ hell”. Grommela-t-il de frustration. Il frotta un peu plus son visage avant de se décider à ouvrir ses paupières. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre qu’il n'était pas seul dans ce lit. À ce stade, le Britannique était complètement perdu, incapable de faire le point avec son cerveau pour assembler le puzzle que représentait la veille. “Oh, shit” Murmura-t-il longuement en comprenant qu’il n’était pas chez lui, mais dans le lit d’Alexis. Les maux de tête n’allaient certainement pas se résoudre avec toutes les questions qui lui passaient dans le crâne à ce moment-là. C’est en croissant le regard d’Alexis, qu’il affiche une nouvelle grimace de douleur. “Hum… Désolé si je t’ai réveillée”. Sans avoir conscience qu’il n’était pas seul, il se rendait compte à présent qu’il avait peut-être un peu râlé fort, précédemment.

Alexis & Kay

Cette soirée ou plutôt cette nuit improvisée avec Kay m'avait prise au dépourvu. Il s'était pointé à l'improviste et même si j'étais plutôt motivée à rester en colère contre lui, le vent avait vite tourné. C'était comme ça avec lui, j'étais incapable de m'en tenir qu'à une seule émotion. Incapable de rester stable et linéaire. J'me sentais toujours comme si j'avais un trouble de l'humeur tellement ça se bousculait rapidement dans ma tête. Il avait cette capacité à venir me chercher avec chacun de ses mots, que ce soit de façon négative ou positive. Je savais qu'il était dans un sale état, ça le rendait vulnérable. J'en avais peut-être profité un peu, mais en même temps à quel point c'était normal qu'il doive être comme ça pour que j'aie accès à certaines informations? Pour que j'aie une bribe seulement de comment il se sentait? En même temps, j'pouvais bien parler, j'étais pas plus forward que lui. J'avais juste profité du fait qu'il oublierait tout le lendemain, mais sinon en général, il était probablement aussi clueless que je l'étais face à cette genre de relation qu'on avait. Enfin, moi j'me trouvais quand même un peu moins contradictoire que lui, mais c'était peut-être juste parce que j'étais biaisée.

Je m'étais endormie plus rapidement que je le pensais, me sentant en sécurité près de Kay. J'sais pas pourquoi d'ailleurs parce qu'il dormait si profondément, il n'aurait jamais pu m'aider pour quoi que ce soit si j'avais eu besoin. Mais c'était comme ça, sa présence était rassurante. Il arrivait toujours à me transporter dans une sorte de bulle que je souhaitais jamais quitter. Le réveil fut plutôt abrupt par contre. Si y'avait une bulle au moment de s'endormir, elle éclata plutôt rapidement lorsqu'il se mit à râler à voix haute. Ça me tira de mon sommeil bien paisible alors que je fronçais déjà des sourcils, sans même avoir ouvert l'oeil. Il jurait et clairement, il se demandait ce qu'il foutait ici. J'essayais de ne pas mal le prendre, me concentrant plutôt sur ses beaux mots dits quelques heures plus tôt. Beaux mots qu'il devait forcément penser pour me les avoir dit, non? On inventait pas tout un tas de trucs pour faire plaisir quand on était sous l'effet de l'alcool, il me semble. J'remettais tout en question là, ma tête était repartie pour une autre balade de montagnes russes. C'est à ce moment que je décidai d'ouvrir les yeux, tentant de me changer les idées en voyant la tête de Kay. '' J'ai connu des réveils plus délicats, mais ça va. '' dis-je avec la voix endormie. Je me poussai un peu avec mes poignets pour me relever à moitié, grimaçant au passage. ''En forme?'' demandai-je, connaissant clairement la réponse. Sa tête parlait toute seule. Pas en forme, pas moyen de se souvenir de toutes les conneries qu'il a pu me dire hier. Je pointai la petite table qui se trouvait à côté de lui. '' Tu peux me passer mes cachets s'teplait? '' demandai-je en tendant la main. J'avais oublié de prendre ma dose à cause de l'interruption Armstrong et là, j'souffrais comme c'était pas possible. '' Et pense même pas à me les voler. '' ajoutai-je dans un léger rire. '' Tu peux prendre le verre d'eau par contre.'' Il pourrait pas dire que je prenais pas soin de lui quand même. ''T'es surpris d'être là? '' demandai-je finalement. J'voulais pick his brain un peu, voir il en était où. Ça m'aiderait à me situer, à savoir comment me comporter. Au fond, depuis hier, j'étais en mode adaption selon la personnalité qu'il choisissait de me montrer.