Confidences pour confidences (Balthasar)

En entrant dans le bar, le brunet ne penserait jamais rencontré une jeune femme et encore moins nouer un lien avec elle, c'était purement amical, bon lui qui n'aimait pas avoir d'amis, trouvant cela bien trop inutile il était servi, puisque la jeune femme qu'il venait de rencontrer serait qui sait et peut-être une amie ! Il l'écouta lui parlait des attirances sexuelles et il haussa tout simplement des épaules, un peu confus dans ses pensées. Oui elle avait raison, mais il n'arrivait pas à comprendre ceux qui pouvaient être homos alors que la nature était faite pour que les femmes et les hommes tombent amoureux, cependant le brunet allait de source sûre changer ses positions mais il lui faudrait du temps, beaucoup de temps. Le compliment qu'il lui fit par la suite était des plus sincères, ce n'était pas un remerciement mais pour lui c'était tout comme, jamais il ne complimentait les gens, il se complimentait seul, il n'avait besoin de personne pour le faire d'ailleurs, et il n'aimait pas non plus s'avouer vaincu en complimentant les autres, mais c'était sortit tout naturellement qu'il ne s'en était même pas rendu compte. « Ouais t'as raison, je sais pas c'qui m'prend d'un coup.. » Il poussa un soupir un peu pensif, il ne comprenait pas, en ce moment tout allait mal chez lui, habituellement il ne le montrait pas, se contentait de boire un verre dans un bar, coucher avec une fille et puis c'était tout, jamais il ne s'ouvrait à quelqu'un encore moins à une femme qui aurait pu être une conquête de plus dans son lit. Balthasar lâcha un petit rire, elle était vraiment mignonne parfois et il trouvait que le fait qu'elle lui resserve un verre, sûrement en guise de remerciement, était tout à fait attendrissant. Il lâcha un petit sourire, suivi d'un clin d'oeil, trinqua avec elle et au lieu de boire la moitié du verre comme la jeune femme, il le but entièrement. Par contre la question que lui posait Emily il n'aimait pas trop, dire qu'il se sentait mieux, et dire ses ressentis ce n'était pas vraiment pour lui, alors il fit son coup de "je réponds à ta question par une autre" en lui demandant avec curiosité « Et toi ? Parle moi de toi ! »

Une fois de plus, le jeune homme lui répondit en posant une autre question. Elle esquissa un petit sourire, trouvant cette manie plutôt amusante. Elle joua nerveusement avec son verre, se pinça les lèvres, remit ses cheveux en place... Toutes ces petites choses qu'elle faisait lorsqu'elle était mal à l'aise. Parler d'elle la gênait un peu. Écouter les autres ne lui posait aucun problème et elle adorait cela, mais lorsque l'attention se tournait vers elle, elle ne savait jamais quoi dire. « Moi ? Eh bien... Ma vie n'est pas très extravagante », dit-elle en fixant son verre. Faux. Même si son existence n'était pas aussi exaltante que celle de Balthasar (il était tueur à gages, tout de même !), la vie d'Emily était assez atypique. Son père croupissait en prison, sa mère était probablement morte d'une cirrhose - enfin, elle ne pouvait pas le savoir puisqu'elle ne l'avait pas vue depuis plusieurs années - et plus important encore, elle était mariée malgré son jeune âge. Elle soupira doucement, s'autorisant enfin à affronter le regard de son interlocuteur. Il s'était confié à elle, pourquoi ne ferait-elle pas la même chose ? « J'ai vingt ans, je n'ai plus aucun contact avec mes parents, je suis serveuse dans ce café parce que je n'ai pas été foutue de terminer mes études et je suis mariée depuis deux. Je crois que je ne vais pas tarder à divorcer, d'ailleurs. » C'était un assez bon résumé de sa vie. Plutôt déprimant, certes, mais réel. Elle avala le restant de son verre d'une seule traite, comme si l'alcool pouvait l'aider à oublier ce qu'elle venait de dire. Elle redoutait la réaction de Balthasar. Il allait sans doute la prendre en pitié, se moquer d'elle ou quitter le bar sur le champ. « Rien de très passionnant, comme tu peux le voir », conclut-elle finalement. Elle hésita à se servir un autre verre. Elle avait déjà bu bien plus que d'habitude et elle n'avait pas envie de finir ivre morte. Cela dit, si elle devait continuer à parler de sa misérable vie, elle aurait bien besoin d'un remontant.

Malgré le fait qu'il n'est pas répondu à la question de la jeune femme, Balthasar avait tout à fait la réponse et elle était positive, car oui parler à une parfaite inconnue lui avait fait du bien, l'avait soulagé et il ne le dirait sûrement jamais mais il remerciait la jolie serveuse de l'avoir écoutée. Le brunet eut un petit rire suite à la remarque d'Emily concernant sa vie qui n'avait pas l'air extravagante, il faut dire la vie de Balthasar était bien folle et déjantée et peu de personnes arrivaient à vraiment savoir qui il était et le pourquoi du comment il adoptait ses attitudes, mais maintenant elle le savait, et il comptait bien faire en sorte que ce petit secret reste entre eux, sinon il serait bel et bien obligé d'employer les grands moyens. Le MacCoghlan l'écouta alors, lui raconter sa vie, ce n'était pas du tout son genre de rassurer les gens, donner des conseils sur leur future façon d'agir, cependant il l'avait écouté et c'était déjà quelque chose d’extraordinaire pour un gars comme lui ! Pendant que la brunette lui avait raconté son récit, il s'était permis d'allumer une cigarette, il fumait tout le temps, même trop souvent, tout ses "proches" lui disaient d'arrêter mais ce n'était pas pour autant qu'il allait le faire. Et tout en recrachant sa fumée il lui dit « T'sais moi non plus je ne parle plus à mes parents, c'est ceux qui te donnent la vie et puis après c'tout. Tu crois quoi hein ? T'as refait ta vie, tu t'es mariée très jeune ok.. Et tu vas divorcer aussi mais ça fait parti de la vie, sérieux j'aime pas vivre avec un quotidien qui pu le bouc donc s'il faut divorcer, divorces c'est mieux pour tout le monde. » Il prit une latte puis soupira un peu, il avait toujours eu aucun talent pour venir en aide aux autres, il avait toujours était le genre de mec à dire des choses péjoratives pour rassurer. Cependant il s'en rendait compte « S'cuse moi mais j'suis pas très bon comme psy.. » Il lâcha un petit rire, c'était bizarre mais avec elle il était bien et posé. « Des fois on sait donner des conseils mais pas pour nous même. » Il lui fit un petit clin d'oeil, le brunet était devenu donc gentil ? Personne ne savait ce qu'il se passait dans sa tête, même lui avait des doutes la dessus.

Emily écouta les "conseils" de Balthasar avec un petit sourire aux lèvres. Il n'était pas très doué pour jouer les psychologues mais elle ne pouvait pas lui en vouloir. D'ailleurs, elle s'en voulait un peu de l'ennuyer avec ses problèmes existentiels. « Ouais, c'est bien ça le problème... Je trouve toujours quoi dire quand les gens me confient ce qui ne va pas dans leur vie, mais pour la mienne, je suis incapable de prendre les bonnes décisions. » Elle soupira doucement, se sentant un peu désarmée. Le jeune homme avait parlé de divorce comme si c'était une chose normale et naturelle. Mais Emily ne le voyait pas comme cela. Divorcer à vingt ans ne faisait pas partie de ses plans de vie. Divorcer tout court ne faisait pas partie de ses plans, d'ailleurs. Le divorce ne serait ni plus ni moins qu'un échec de plus et elle n'était pas sûre de pouvoir le supporter. Surtout qu'elle était toujours éperdument amoureuse de son mari, aussi désagréable soit-il par moment. « Je n'ai aucune envie de divorcer. Je sais que ce serait probablement la meilleure solution, mais je ne peux pas me résoudre à baisser les bras aussi facilement. On se marie pour le meilleur et pour le pire, après tout. Je ne veux pas mettre un terme à mon mariage en me disant que je n'ai pas fait tout mon possible pour essayer d'arranger les choses », admit-elle, pensive. Elle garda le silence pendant quelques secondes avant de reporter son attention sur Balthasar. « Tu es un mec, tu vas peut-être pouvoir m'aider. Qu'est-ce qu'une fille doit faire quand son mari ne s'intéresse plus vraiment à elle et qu'il préfère passer son temps à traîner dans les bars avec ses potes plutôt qu'avec elle, à ton avis ? » Elle n'était pas certaine que poser cette question à cet homme qu'elle connaissait à peine l'aiderait à y voir plus clair mais après tout, il pourrait peut-être lui donner de précieux conseils. C'était un garçon, il pouvait peut-être cerner Casey, savoir ce à quoi il pensait, ce qu'il attendait d'elle et ce qu'elle devait faire pour que tout redevienne comme avant entre eux. Elle était prête à tout pour sauver son mariage, même s'il lui arrivait de douter que cela soit possible

(HJ : Désolée pour le retard )

Balthasar était un dieu vivant, et il n'avait pas eu de vocation pour devenir psychologue bien au contraire, lorsqu'il tentait de donner des conseils il ne parlait pas en tant que personne gentille mais plutôt en vrai homme franc disant ce qu'il pense, ne pensant pas aux conséquences et encore moins au fait qu'il pouvait blesser la demoiselle. Il écouta d'ailleurs cette dernière, dire ses ressentis, il ne prit même pas la peine de répondre, se contentant de hausser les épaules l'air plus blasé qu'autre chose. Cependant les paroles de la brunette firent rigoler Balthasar, c'était un rire à la limite de la moquerie bien qu'il la trouvait assez mignonne et touchante dans ce qu'elle disait. « Tu sais que t'es drôle toi ? Déjà il faut être complètement malade pour se marier si jeune, bien que je ne sache pas ton âge mais à mon avis t'es loin de devenir une mamie ! Il t'es passé quoi par la tête ? ça fait deux ans en plus, quand tu te maries c'est finis la belle vie, t'es contraint d'être fidèle et la fidélité c'est impossible à tenir ! Après tu l'aimes ton mari ou pas ? Si oui reste avec lui et fais tout pour le garder et si non pas divorce et emmerdes le diction que seul un imbécile aurait pu inventer ! » Bon voilà ce que MacCoghlan pouvait devenir en parlant avec ses tripes, et disant ce qu'il pouvait penser, cela pourrait vexer la jeune femme et voir en lui quelqu'un de méchant mais il s'en fichait un peu beaucoup ! Balthasar écouta alors l'interrogation de la belle, il lui fit un petit sourire et lui répondit gentiment « Oui j'suis un mec, j'ai bien un zizi entre mes jambes je te le montrerais un jour s'tu veux. » commença t-il avec humour pour reprendre ensuite « Moi en tant que mec je perçois la femme comme le sexe, donc toi en tant que femme tu pourrais pendant genre une semaine faire comme lui, sortir avec tes copines, revenir tard le soir et ainsi de suite et s'il ne s'intéresse toujours pas à toi, mets une tenue sexy fais lui l'amour comme jamais et puis l'affaire est dans le sac ou plutôt dans la culotte ! »

Le discours de Balthasar l'amusait autant qu'il la faisait réfléchir. Il semblait avoir un avis bien tranché sur le mariage - et sur la fidélité, apparemment - et même si elle n'était pas d'accord avec tout ce qu'il disait, elle devait reconnaître qu'il n'avait pas forcément tort sur toute la ligne... Se marier si jeune n'avait pas été une bonne chose, elle était forcée de le reconnaître. « J'ai vingt ans », dit-elle lorsqu'il déclara qu'elle n'avait pas l'air d'être proche du troisième âge. Elle laissa continuer, esquissant un sourire lorsqu'il évoqua le fait qu'il était humainement impossible d'être fidèle à la même personne toute sa vie. « La fidélité est tout à fait possible, mon cher », déclara-t-elle sans perdre son sourire. « Je n'ai jamais trompé mon mari. Et je crois que je serai incapable de le faire... Ce serait au-dessus de mes forces. » Elle avait des principes et elle s'y tenait, quoi qu'il arrive. Son mari et elle s'étaient jurés amour et fidélité jusqu'à ce que la mort les sépare et même s'ils traversaient une période de crise, elle comptait bien honorer sa promesse. Balthasar continua, lui donnant un conseil avisé : rester si elle était amoureuse, divorcer si elle ne l'était pas. C'est là qu'elle décida de lui demander de l'aide. Elle aimait Casey. Sincèrement. Et elle voulait tout faire pour arranger les choses. Sauf qu'elle ne savait absolument pas comment s'y prendre... Elle avait l'impression de faire tous les efforts possibles et imaginables mais au final, peut-être qu'elle se plantait royalement. Elle était sûre qu'il pourrait lui donner la marche à suivre. « Oui j'suis un mec, j'ai bien un zizi entre mes jambes je te le montrerais un jour s'tu veux. » Emily haussa un sourcil, souriant un peu. Elle n'était pas du tout gênée ou offusquée par ce qu'il venait de dire. Elle trouvait même cela plutôt marrant. « J'apprécie la proposition mais je crains devoir la refuser », dit-elle sur le ton de la rigolade avant d'écouter son avis avec grande attention. Décidément, Balthasar avait une piètre opinion de la gente féminine... Mais il changerait sûrement d'avis quand il tomberait sur la bonne personne. Elle préféra cependant ne pas relever. Il avait du temps à baisser sa garde, elle ne voulait pas risquer qu'il se braque à nouveau. Lorsqu'il eut terminé de lui faire part de son avis, la jeune serveuse soupira d'un air désespéré. « Je crois que c'est perdu d'avance... Je ne suis pas vraiment douée pour être sexy. Et puis, même si je me baladais complètement nue autour de lui, je suis sûre qu’il ne le remarquerait pas. », plaisanta-t-elle même si elle était persuadée que c'était vrai. Quoi qu'elle fasse, son mari ne semblait pas vouloir changer son comportement. « Mais ton idée est géniale. Je vais sortir avec mes copines sans me soucier de lui. Peut-être que ça, ça le fera réagir ! » Après tout, pourquoi pas ? C'était donnant-donnant : il sortait tous les soirs sans penser à la prévenir, pourquoi ne ferait-elle pas la même chose ? Il prendrait peut-être conscience que son attitude n'était pas très correcte. « Tu vois, toi aussi tu donnes de bons conseils », dit-elle finalement, un sourire aux lèvres.