YOU FOUND ME ∆ emrys.

A première vue, on aurait un peu de mal à croire que le jeune homme a très peu dormi la nuit, et pourtant. Les derniers évènements l’ont plongé dans un doux rêve éveillé, parce qu’il était impossible pour lui de fermer l’œil, et il était toutefois sur un nuage. La journée avait démarré en trombe pour lui, un vrai marathon. Il avait l’impression de courir partout, de droite à gauche, nul temps de s’arrêter une seule seconde. Si rien n’était prêt, il ne s’accordait pas une minute de répit. Or à trois-quatre heures environ de recevoir Pandore, il était loin d’être paré à quoique ce soit. La pression planait au-dessus de sa tête, depuis la veille à vrai dire, mais il était au taquet et s’y donnait à deux cent pour cent pour rattraper tout son retard… et ça avait fini par payer. Il prenait les choses tellement à cœur qu’il en venait même à porter un tablier pour cuisiner. Et ben oui quand même ! Ce n’était pas rien ! Quand il se mettait aux fourneaux de temps en temps pour faire plaisir à sa colocataire, il ne se donnait pas autant de peine. Mais là, il devait absolument préserver sa tenue tout de même, et ne pas lui apparaître avec une énorme tache de café sur son t-shirt comme la dernière fois. Habillé d’une chemise - cintrée s’il vous plait - et d’un pantalon un peu plus simple, pour ne pas être trop mal à l’aise dans une tenue qui lui paraissait trop sérieuse à son gout. On toquait à la porte, et il se redressa d’un seul coup, les battements de son cœur se faisaient accelérés. Le temps imparti est écoulé et levant les mains au niveau de sa tête, ses yeux parcouraient rapidement le plan de travail tandis qu’il allait vers la porte à reculon, vérifiant rapidement que rien de restait sur le feu, que tout était plus ou moins en place au niveau de la table. Il allait ouvrir la porte lorsque ses yeux croisaient son tablier, qu’il s’empressa d’enlever pour ne pas casser le glamour de sa tenue quand même, l’effort était là. Il passa le vêtement derrière son dos puis tira sur la poignée pour faire face à la française… oh mon dieu… sublime, était sûrement le mot qui se rapprochait le plus de ce qui en était, quoiqu’un peu faible encore. Lui qui pensait que son cœur allait lacher avant, là c’était pire. Néanmoins, il essayait de garder sa tête en place pour pouvoir assurer et l’accueillir comme il se devait. « Hey… » c’est un bon début… mais encore ? « T’es ravissante… » plus encore… il afficha un petit sourire, timide ? Non surtout qu’en le lui disant, il savait très bien qu’il se livrait un peu sur ses sentiments. Il pouvait dire çà n’importe qu’elle personne qu’elle était ravissante, mais pas de cette même manière. Son bras repoussa la porte pour la laisser passer et entrer dans l’appartement. « Fais comme chez toi. » A noter qu’il avait fait l’effort de rétablir l’ordre dans son chez-lui.

Même plus le temps de faire machine arrière, et il se surprenait à être aussi nerveux pour un rencard. Vu de l’extérieur, ce ne devait pas être aussi compliqué, mais maintenant qu’il baignait en plein dedans, c’était tout autre chose. Fin prêt, il soufflait un bon coup avant d’ouvrir à Pandore « Euh.. coucou. » Un sourire quelque peu niais et amusé sur le visage, elle n’était pas aussi assurée que lui, et d’un côté, ca l’arrangeait. Au moins, elle serait plus indulgente que si ca avait été quelqu’un d’autre, non ? En fait, il n’en savait rien. Il se souvenait lui avoir dit de se faire belle, mais la surprise était quand même là. Parce que c’était quand même pour l’occasion non, qu’elle s’était habillée, il en était d’autant plus ravi. Okay, t’en fais peut-être un peu trop là ? Alors s’il se mettait à penser tout ce qu’il devait dire aussi, il n’allait plus s’en sortir le pauvre garçon ! Poussant la porte plus grande pour la laisser passer, sur le coup de la nervosité, il en oubliait presque de la saluer dignement. « T'as fais venir une femme de ménage entre hier matin et ce soir ? » Il referma la porte avec un sourire, amusé par sa remarque. Il s’y attendait un peu à celle-ci et puis il y avait de quoi. Les efforts pour ne pas dépeindre la bonne ambiance de la pièce étaient là, et même si elle le taquinait dessus, ben… il aurait été elle, il en aurait fait de même alors bon. Il s’était en effet tranformer en femme de ménage le temps d’un instant « Ca se voit tant que ça ? » fit-il ironiquement, la suivant du regard accrocher son manteau avant de revenir vers lui, un sac à la main. « Tiens, j'ai fait un tiramisu.. J'espère que tu aimes d'ailleurs, sinon ben... ben on va être embêtés. » Il sourit doucement au fur et à mesure de ses paroles. Elle semblait soucieuse et avait tout de même fait l’effort de mettre la main à la pâte pour un dessert. Un tiramisu en plus ! « C’est parfait. » il se pencha doucement, un peu hésitant en plongeant dans le bleu de son regard avant de lui déposer un rapide baiser sur ses lèvres. Ben alors Em’, que t’arrive-t-il ? Il sourit avant de s’en retourner dans la cuisine pour débarrasser la jeune femme et y déposer le dessert au frais, pourvu qu’il restait de la place dans le réfrigérateur. « Je vais déposer ça. Je te sers quelque chose à boire ? »

« Ça sent bon par ici dis donc... » elle murmurait comme si cela devait rester confidentiel, ce qui lui arracha un fin sourire. Plus un pour Emrys. Ben quoi ? Toutes les motivations étaient bonnes à prendre, surtout pour cette soirée à deux. « Hey, c’est pas n’importe qui qui s’est mis à la tâche ! » murmure-t-il également pour rester dans le même ton donné par la française. Se dirigeant vers la cuisine pour y déposer le dessert qu’avait préparé Pandore au frais, tout en lui demandant s’il lui servait quelque chose à boire, il n’avait pas vraiment remarqué qu’elle l’y suivait aussi. « Oui, sers-moi ce que tu as ! Tu as besoin d'aide pour quelque chose encore ? » alors qu’il se retourna vers elle après avoir refermé la porte du réfrigérateur en lui donnant un certain élan, elle se rapprochait de lui et dans un réflexe aussi stupide soit-il, il s’était mis à retenir son souffle quelques secondes, ressentant son pouls battre du bout des doigts, le regard admirant le visage et le sourire de la belle blonde. « Euh… » super, mais encore ? c’est pas le moment de flancher (a) Il fallait qu’il se fasse violence pour ne pas se faire avoir comme la nuit dernière où il s’embrouillait dans ses propres pensées, déconcentré par la présence même de la jeune femme. C’est fou ça… depuis quand était-il aussi nerveux ? Lui de nature si posé, et prenant tout au second degré. C’était une de ses facettes qui était oubliée en ce moment. La mâchoire serrée, il ne savait même plus s’il était en trains de sourire niaisement ou non aussi. Il ne pouvait pas manquer de voir que la distance s’était réduite entre eux, mais ne l’était pas non plus assez comme il l’aurait souhaité. Bon sang, si ça ne tenait qu’à lui, il l’aurait attraper Aussi pour se réanimer, il se força à détourner son regard vers les plats posé sur le comptoir. « Il ne reste pas grand-chose à faire.» Il s’approcha du (très) minibar pour y sortir deux bouteilles afin de préparer deux cocktails comme son patron les faisait si bien. « Et comme tu es l’invitée alors… » Après un rapide mélange d’alcool, de sirop, de jus fruité et de glaçons ; il revint vers la jeune femme, lui tendant un verre. « Considères-toi comme une princesse ce soir. » finit-il par commenter en souriant. Pourvu que les caprices ne seront pas nombreux et facilement réalisables.

Le plat principal dans le four, surprise du chef, il n’avait plus qu’à attendre tranquillement la clochette qui signalerait la fin de cuisson. « Bon, très bien alors. » Il hocha doucement la tête, satisfait de leur ‘accord’ tout en se mettant à la tâche de la réalisation d’un cocktail. Comme il le disait, elle était son invitée alors toutes les besognes lui revenaient de droit, ou un princesse comme il l’avait mentionné… sa princesse… Il lui tendit son verre et il aurait donné n’importe quoi pour savoir ce qu’il se passait dans la tête de la jeune femme. « Seulement si tu veux bien faire le rôle du prince charmant. » ouch, touché. Encore. Oui, oui, elle le lui avait dit d’une telle façon que ca ne pouvait pas passer pour quelque chose d’anodin. Inspiration, expiration. Ouh… comme il se sentait bien faible en ce moment, aussi fragile qu’un bambin. Vivant et pourtant vide à la fois, autant de sensations contradictoire qui l’envahissait et dont il ne pouvait pas échapper. Et pour ça, une seule solution : foncer tête baissée comme il le faisait souvent, on verra bien la suite. Parce qu’après tout ils voguaient tous les deux en un terrain inconnu, elle semblait être aussi paumée que lui. Avec du recul, il en aurait ri, mais pour le moment, il ne faisait pas le malin. Ses yeux la suivaient jusque dans le salon, pensif, et lorsqu’elle se retourna, il feignait de méditer sa proposition, bien que ce fût déjà tout clair dans sa tête. « Ca ne se refuse pas. » finit-il par dire avant de la rejoindre dans le salon. Elle porta son verre à ses lèvres, verdict ? « Bon, ça commence bien, parce que c'est très bon. » Soulagement… puis de nouveau la pression de vouloir bien faire jusqu’au bout., histoire que ça commence bien et que ça finisse bien aussi. « J’espère que tu vas aimer la suite alors. » D’habitude il aurait dit, ‘tu vas aimer la suite’ mais là, c’était juste impossible. Il but une gorgée avant de poser son verre sur la surface la plus proche avant d’attraper une télécommande, se tournant vers Pandore « Je sais que t’es du genre à aller en boite. » avec un petit sourire malicieux au coin des lèvres, il appuya sur un bouton vers la chaine Hi-Fi du salon pour lancer une musique un peu plus rock alternatif, enfin quelque chose que lui n’a encore jamais entendu dans un club, mais ca ferait l’affaire. Entraîné par la musique, il se mit à faire quelque pas sur place en rythme, ou plus en imitant la partie instrumentale avant de s’arrêter pour regarder la française. « Alors il va falloir me montrer. » fit-il un large sourire sur les lèvres.

La télécommande reste à proximité si jamais Pandore veut changer

Il voit bien que quelque chose la tracasse, mais peine à comprendre quoi. Faut dire que ce n’était pas tous les jours qu’il pouvait avoir l’occasion de se débuter une histoire. Il n’y pensait pas plus que ça en fait, mais là, c’était différent. Et il y songeait sérieusement, même s’il appréhendait. Son souci étant aussi le bon déroulement de cette soirée. « Ne t’en fais pas pour ça. » Ben si… un peu, quand même. Mais bon, pour mettre un peu une ambiance détente (surtout pour lui à vrai dire, il en avait besoin), un peu de musique était nécessaire. Le ridicule ne tue pas. Et si ça avait été le cas, il ne serait plus de ce monde depuis bien longtemps. Seulement comme il s’agissait de Pandore, il espérait tout de même que ça n’avait pas été un tue-l’amour que de prétendre danser. C’était plus… bouger sur de la musique. Ce n’est pas qu’il crut la voir se décomposée l’espace d’une demi-seconde, mais elle paraissait surprise et un peu moins amusée. Elle finit par prendre une grande gorgée pour se motiver, et il comprit que ce n’était peut-être pas l’une des choses les plus simples qu’il venait de lui demander, mais elle se jetait quand même à l’eau sous ses yeux admiratifs. Il sentit son cœur battre en rythme de chaque pas qu’elle faisait jusqu’à se retrouver devant lui. Il la découvrait plus frêle qu’elle n’avait pu laisser paraitre pendant tant de temps. Et comme hypnotisé par son regard, ses gestes, sa voix ; il était carrément ailleurs, spectateur. « Seulement si tu m’accompagnes. » il leva doucement le bras pour laisser Pandore passer en dessous, se faisant tourner sur elle-même, avant de la rattraper dans son élan en riant doucement. La tête légèrement penchée vers l’avant pour regarder Pandore dans les yeux, et son sourire enfantin à faire fondre. Tenant toujours une main de Pandore, il se servit de l’autre pour la tenir en bas de son dos, tout en se balançant en rythme, et en la faisant tourner sur elle de temps à autres. « On danse comme des dieux » fit-il en riant. Il ignorait s’il y avait une chorégraphie spécifique, mais il avait l’impression de retomber en enfance, à juste s’amuser sans complexe, sans se préoccuper du reste… ni même du repas et du plat qu’il avait laissé dans le four et qui … « Qu’est ce que… » il s’arrêta, les sens en éveil. Puis releva la tête et dans un bond, il fonça dans la cuisine. Une drôle d’odeur… Mauvais signe…

Il devait tellement être ailleurs, distrait par leur petite danse de débutant. Complètement dans son petit monde seul avec Pandore, que tout le reste n’existait presque plus. Si seulement on avait pu lui éviter une amorce de désagréable odeur de brûlé, et l’alarme dans sa boite crânienne appeler à la rescousse… Ni une, ni deux, il était déjà dans la cuisine, ouvrant la porte du four et balayant l’odeur de sa main comme pour y voir plus clair. Un torchon à la main, il jeta un coup d’œil au semblant de gratin qu’il avait tenté de préparer, constatant l’évidence qu’une bonne moitié avait noircie un peu trop pour être mangée, à son humble avis.Qu’est-ce que tu croyais mon gars ? Que tout serait pandys parfait ? Ben oui quoi ! Il était adepte du ‘je réussi tout du premier coup’ mais bon, il avait beau avoir une veine démesurée, ça ne marchait pas à chaque fois. « Pas trop cramé j'espère.. ? » Il aurait préféré lui cacher le désastre mas elle l’avait déjà rejoint pour qu’il ait le temps de penser à un plan B. Ces dernières journées, ils les avaient tellement passées à stresser, qu’il en avait oublier d’emmettre l’hypothèse de rater le repas. Déçu… oui quand même. Il lâcha un rire mi-nerveux, mi-moqueur ; vraiment, il fallait mieux en rire qu’en pleurer. « Un peu si.. » fit-il en tournant et retournant le plat dans tout es sens, comme si le problème n’était pas évident à remarquer. Toutes les pensées négatives auraient pu l’accabler de tous les torts, commis ou non pendant un long moment, mais non. En un contact, tout était parti. Il tournait automatiquement la tête vers Pandore. « Au pire c'est pas grave hein. Cette soirée était parfaite avant même qu'elle ne commence de toute façon. » Ses lèvres s’étiraient doucement sur son visage, dévoilant un sourire reconnaissant, tandis qu’il plongeait dans le bleus de ses yeux. Faut dire qu’en réalité, il n’avait pas très faim depuis quelques jours, étant donné qu’en ce moment même on pouvait dire qu’il se nourrissait exclusivement d’amour et d’eau fraiche… du moins c’était presque ça oui. Mais qu’il tenait quand même à nourrir son invitée. Et puis comme elle le disait si bien : « Au pire, il nous restera le dessert. » Il passa son bras a dessus de la tête de la jeune femme pour l’attraper doucement par l’épaule, hochant lentement la tête tout en parcourant des yeux son doux visage, avant de s’arrêter brièvement sur ses lèvres. Oui, ou alors il pouvait aussi se nourrir de ses lèvres « Heureusement que t’es là alors, parce que là, je pense qu’on est parti pour manger que… cette partie du plat » fit-il en dessinant un cercle autour de la partie mangeable.

Sa bonne humeur lui pansait tous ces maux en un laps de seconde, baigné lui aussi dans une légèreté contagieuse qui ne pouvait que lui faire du bien. Lui expliquant que le repas du soir se résumerait qu’à une moitié du plat qu’ils se partageraient, elle se mit à rire ce qui le conforta un peu. Il se mit lui-même à la suivre en chœur. Même si la soirée ne s’était pas tout à fait déroulé de cette façon dans sa tête, il ne voulait pas se risquer à ce qu’elle tombe à l’eau complètement. Il était déçu oui, mais il n’avait pas le temps de s’apitoyer sur son sort, ce n’était pas son genre. Et puis, Pandore ne lui en tenait pas vraiment rigueur apparemment. . « Mais ça ira très bien, de toute façon j'ai pas beaucoup faim. » Coïncidence, chance, ou bien elle mourrait de faim mais n’osait pas le lui dire. Il sourit doucement tout de même, la regardant se poster face à lui, contre le plan de travail. « Ben ouais, heureusement que je suis là, parce que de toute façon, si j'étais pas là, t'aurais jamais préparé ce plat donc y aurait aucune raison à ce que ça soit "heureusement" que je sois là puisque... Bon ok, j'me suis embrouillée, mais t'as compris quoi ! » Comment se retenir de rire ? Emrys n’avait pas pu à ce moment-là, amusé par le raisonnement de la jeune femme, qu’il résumait bien en un « Heureusement que tu es là .. » Le contact chaud de ses mains sur son visage le fait légèrement tressaillir, à moins qu’il ne rêvait, il ne savait pas trop… Captivé par les yeux de la française, qui se rapprochaient peu à peu jusqu’à liées leurs lèvres et d’y déposer un rapide, mais tendre baiser, lui volant un battement de cœur. Il se mordit les lèvres pour se faire force à revenir à la réalité ou il risquait de se perdre. « Bon, on passe à table alors? »« On passe à table. » répétât-il en hochant la tête. Attrapant d’une main le plat et tenant l’autre à hauteur devant Pandore, il se tenait droit, avec une certaine allure, jouant au mieux le personnage « Si vous voulez bien me suivre. » Dans le rôle de l’hôte, prince, Peter Pan,… il prenait tout ce qu’il y avait. La conduisant jusque la table, quand bien même il n’y avait que quelques pas à faire. Il y déposa le plat sur la table avant de tirer une chaise, indiquant chaleureusement Pandore à s’installer.