Tu peux me tromper une fois, mais pas deux - Alfie

Gin tonic à la main, Max bougeait au rythme des basses. C’était le troisième soir de suite que Max sortait et la fatigue commençait doucement à se faire sentir. Il fallait qu’elle change un peu son mode de vie, elle ne dormait presque plus, entre les soirées, les cours et le café. Mais elle ne pouvait louper ce set, un artiste de Sydney qui était venu mixer à Bowen pour le week-end. C’était une occasion improbable et Max avait sauté sur l’occasion. Elle sentait le son monter en elle, et Max souriait, heureuse de vivre ce moment. Elle finissait son verre, triste de finir la dernière goûte. Il lui fallait un autre verre, puis ça lui permettait de récupérer un peu son souffle après avoir bougé pendant plus d’une heure. Se faufilant dans la foule, l’anglaise arrivait à se frayer un chemin jusqu’au bar. Il y avait du monde, et même si elle savait se faire entendre, elle ne faisait pas le poids. Les barmans ne la voyaient qu’à peine. Elle soupirait avant de tourner la tête vers son voisin de droit. Alfie. Max fronçait les sourcils, il était bien trop présent dans sa vie ces derniers temps. « Tu me suis ? » Disait-elle. Ils s’étaient vaguement parlés sur BBT ces derniers jours. Elle avait retrouvé le côté drôle et attachant d’Alfie, mais elle se souvenait trop bien de l’amertume de la fin de leur relation pour l’accueillir gentiment.

A l'heure où il sort du boulot, la plupart des gens dorment. Heureusement les bars ne sont pas encore fermés même s'ils arrivent sur leur fin de soirée et l'animation des boîtes de nuit bat son plein. C'est souvent là-bas qu'il finit, les soirs où il bosse au cabaret delirium, souvent les soirs de grands shows où il y a besoin de bras supplémentaires pour faire le boulot, maquiller les gens et gérer un peu les costumes aussi parce qu'il sait faire un peu de couture. Alfie débarque à la boîte en plein milieu d'un set d'un dj un peu hype et du coup pour un soir de semaine, il y a pas mal de monde et lui le monde, il aime ça. Sans personne autour de lui, il dépérit, il a besoin d'être entouré, de parler à des gens et de partager les expériences avec d'autres. Clairement c'est pas lui qui va partir faire des randonnées tout seul en pleine nature. Au bout de 30 minutes il ferait un facetime avec quelqu'un et au bout d'une heure il ferait demi tour. Mais là, il est dans son élément, à avoir des gens sauter autour de lui et s'ambiancer sur de la musique. Et au moins dans ce genre d'endroits, son style plein de couleurs, son maquillage, ses paillettes, passent un peu moins inaperçu, même si ça ne le dérange pas qu'on le regarde de travers dans la rue. Il sait qu'il est fabuleux, il n'a pas besoin de l'approbation d'inconnus. Après s'être faufilé jusqu'au bar, il interpelle un barman qu'il connaît un peu en sortant son plus beau sourire pour être servi. Il commande un verre dont le contenu est laissé au choix de son préparateur et se retourne quand il entend une voix lui parler, c'est celle de Maxine. « T'as trouvé le air tag que j'ai mis dans tes affaires ? » Demande-t-il faussement choqué, ressortant son humour douteux à la moindre occasion. « Nan j'te rassure j'suis pas si creepy. Mais bon que veux-tu on aime tous les deux un peu trop se coucher à six heures du mat' alors j'crois que c'est le destin qu'on se croise en soirées. »

Maxine n’était pas méchante, juste rancunière et têtue. Il était difficile pour elle de donner une deuxième chance, et dans ses plus lointains souvenirs, elle n’en avait jamais donné. C’était un peu le problème avec Max, elle mettait trop d’espoir dans les gens. Elle vivait tout intensément que ce soit en amour, en amitié ou même ses passions. Alors elle ne supportait pas les déceptions. Ça lui faisait toujours quelque chose dans son cœur et son égo. C’était comme si elle s’était trompée sur la personne et que son jugement n’était pas assez critique. Ce soir, elle n’avait pas besoin de penser à ça. La jeune femme s’amusait au son des basses. Tout la musique vibrait en elle, bougeant les hanches et les bras en symbiose avec les autres personnes autour d’elle. Max se laissait emporter par la frénésie générale. Elle aimait le monde et la foule. C’était son élément. Après plusieurs minutes à piétiner, elle commençait à avoir chaud, trop chaud. Il lui fallait à boire, quelque chose de frais mais qui brûlerait son œsophage à chaque gorgée. Elle se dirigeait vers le bar avant que son regard ne tombe sur une personne qui l’avait déçu. Alfie. Ces derniers jours il était partout. Après quelques échanges sur BBT, Max avait finit par ne plus continuer la conversation. Ils n’étaient de toute façon pas d’accord sur leur relation. Pour l’anglaise, elle avait été trompée, brisée par cette histoire avortée très rapidement. Pour Alfie, c’était normal, il l’avait aimé mais de façon qu’éphémère. Elle aurait aimé Max être au courant de son amour facile pour les personnes. Même pas un bonjour, Max commençait de suite les hostilités. « Non mais je te jure que je chercherais en rentrant dans toutes mes affaires. » Répondait-elle avant de se tourner vers le barman pour commander un gin tonic. Oui malheureusement pour elle, ils aimaient les mêmes choses. C’était une des raisons qui les avaient fait se rapprocher. Ils étaient des enfants de la nuit, toujours partants pour une soirée se finissant à 6 heures. Mais Max, elle se réveillait les matins pour étudier. Cette routine de vie n’était pas bonne pour sa santé, mais elle avait temps de changer Max avant d’y penser. Elle levait un sourcil.  « Je ne dirais pas le destin, juste des intérêts communs. » Elle récupérait son verre. Max n’était pas méchante, juste rancunière et Alfie pouvait vivre cette expérience. « Alors Alfie, t’as décidé de briser le coeur de qui ce soir ? » Demandait-elle avec un large hypocrite et ironique. Il savait bien qu’elle ne le laisserait pas tranquille sur ce sujet.

Il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir de ne pas le croire. Enfin, souvent Alfie a du mal à comprendre pourquoi certaines personnes ne lui font plus confiance, ne le croit plus lorsqu’il dit quelque chose, parce que de son côté, il n’a pas l’impression d’avoir fait quelque chose de mal. « Mais du coup, vu que y’a rien à trouver, tu t’arrêteras de chercher quand ? » demande-t-il, intrigué. Il a pas mal de défauts mais celui d’être un stalker creepy n’en est pas un. Et puis, pourquoi voudrait-il suivre Maxine ? Il sait où elle habite, à part si elle a bougé depuis qu’il est allé chez elle, ce qui est possible, il sait aussi où elle bosse et les endroits qu’elle aime fréquenter. Autant dire que s’il veut provoquer une fausse rencontre fortuite, il n’a pas besoin de la suivre, juste d’aller là où elle a le plus de chances d’être. « Peu importe, de toute façon tu n’échapperas pas toujours de me voir, à part si tu pars de Bowen. » Se rendant compte que sa phrase peut sonner bizarre, il ajoute « Juste pour dire qu’on aura toujours des intérêts en commun donc faut que tu te fasses à m’avoir dans le paysage, désolé. » Il hausse les épaules, un peu désolé pour elle que sa présence l’agace. Il aimerait bien qu’elle ne le déteste pas mais elle semble avoir des idées arrêtées sur pas mal de choses et Alfie en fait partie. Lui il l’aime bien Maxine, peut-être pas comme il l’a aimé à un moment, mais s’ils se sont séparés, sans que ça ne soit vraiment dit par ailleurs, c’est juste parce que comme d’habitude il est passé à autre chose, parce qu’il fonctionne comme ça. Pour Maxine son comportement signifie briser des coeurs et elle a raison, juste il ne l’admettra pas parce que ce n’est jamais son objectif. « J’t’ai dit, j’suis pas comme ça. Et puis, p’t’être que ce soir c’est à moi qu’on va briser le coeur, tu sais ça arrive aussi. » Parce que lui cherche de l’amour, du vrai, même si éphémère, mais dans les lieux qu’il fréquente, ce sont plus les coups d’un soir qui sont courants, pas un truc qui l’intéresse lui. Enfin, il a connu des histoires qui ont duré seulement une nuit mais rien qui ne ressemble à une partie de jambes en l’air et rien d’autre.

Sous ces airs insolents et détachés, Max avait une sensibilité particulière. Elle n’avait jamais manqué de rien, privilégiée depuis son plus jeune âge, Max avait peur d’avoir mal. Elle fuyait les peines de cœur, les sentiments inavoués, les ruptures amicales et tout ce qui va avec. C’était pour cette raison qu’elle en voulait à Alfie. Il était un des premiers à lui montrer ce qu’était la tristesse, et que ces peurs finalement finissaient par arriver. La rupture avait été brutale, et Max avait ressenti ça comme du rejet. Il blaguait sur un traceur, et évidemment Maxine n’avait jamais cherché. « J’en sais rien, quand tu me laisseras tranquille. » Répondait-elle amèrement. Elle se voyait, de l’extérieur, être cette peste. Alfie il revenait gentiment, mais non Max était sacrément têtue. S’ils étaient venus à se mettre ensemble, c’était parce qu’ils côtoyaient les mêmes lieux et les mêmes amis. Ils avaient des intérêts communs. Il avait raison Alfie, quoi qu’il arrive ils finiraient toujours par se recroiser. Peut-être que Max devrait mettre sa rancœur de côté, mais pour l’instant, quand elle le voyait elle ne ressentait que le rejet qu’elle avait subi de sa part. « Je le sais bien. Tu ne veux pas changer de passion et d’activité ? » Demandait-elle sur le ton de la plaisanterie. Evidemment qu’il n’allait pas arrêter d’être qui il était juste pour éviter la londonienne. Elle prit une gorgée de son gin, soupirant légèrement. De toute façon, ils se reverront et elle connaissait assez Alfie pour savoir qu’il viendrait à chaque fois au moins la saluer. Mais elle ne put s’empêcher de lancer une petite pique, il y avait plein de personnes qui pouvaient craquer pour Alfie, des victimes potentielles de son amour éphémère. Elle haussa un sourcil. « Ah bon ? Ces personnes qui t’ont brisé le cœur vont encore plus vite que toi ? » Elle ne comprenait pas forcément Maxine qu’on puisse aimer et ne plus aimer aussi rapidement.

Qu’elle lui en veuille, ça n’empêcherait pas de dormir Alfie. Il continuera d’être sympa avec Maxine, à l’apprécier, à venir lui parler de temps en temps, à part si elle l’évite, là il ira pas l’embêter pour rien. Même s’il vit tout beaucoup trop légèrement, il n’est pas forceur, il ne va pas aller vers des gens qui n’ont pas envie de lui parler. Il y a suffisamment de gens à Bowen pour ne pas s’obstiner avec ceux qui préfèrent l’éviter, qui le détestent. « J’peux te laisser tranquille si tu veux. » répond-il en haussant les épaules. Laisser en plan les gens c’est même sa spécialité. Pour être à peu près sûr de pas se retrouver tout seul au milieu d’une soirée, mieux vaut le suivre à la trace et ne pas le lâcher d’une semelle. Cependant, même s’il laisse la jeune femme tranquille, ils seront amenés à se croiser, aimant fréquenter les mêmes endroits, faire la fête. S’il changeait ce qu’il aimait, comme elle le lui suggère en riant, au moins ils ne se verraient plus, mais abandonner la fête, c’est une chose inconcevable pour Alfie qui ne se voit pas vivre le jour comme la majorité des gens. « Tu veux dire me lever le matin, aller bosser et vivre la vie triste des gens normaux ? Non merci, j’préfère remplir les boîtes de nuit de mes paillettes. » Au moins là il n’a pas l’impression de faire tâche et de déranger avec ses tenues pleines de couleurs et son maquillage tout aussi coloré et brillant. Il n’a pas besoin de l’approbation des autres, mais ça fait rarement plaisir d’entendre les gens chuchoter, des choses pas très sympas, sur son passage ou se moquer ouvertement de sa manière de s’habiller et de se maquiller. Il passe au dessus globalement, mais il préfère être dans une environnement où il recevra davantage d’éloges que de remarques désobligeantes. Son verre réceptionné, il en boit une gorgée avant d’expliquer à Maxine qu’il ne fait pas que briser des cœurs, le sien aussi est brisé parfois. Elle se moque de lui mais il s’en fiche. « On n’est pas sur le même plan c’est tout, t’sais les coups d’un soir sans sentiments, c’est pas mon truc, mais y’a des gens qui aiment mais ils préviennent pas tous avant, donc ouais, on me brise le cœur aussi. Quand j’aime c’est pas pour de faux. »

Max c’était une petite peste rancunière. Elle n’aimait pas être triste et encore moins à cause d’une personne. Sauf qu’elle savait qu’elle ne contrôlerait pas toujours tout, que des drames arriveront. Max ne sera jamais prête pour affronter les épisodes de la vie. Alfie faisait les frais d’être une des premières personnes à avoir briser une petite partie de cette naïveté. Mais, au fond, elle savait que c’était quelqu’un de bien. « De toute façon, on finira toujours pas se recroiser. » Donc qu’il la laisse tranquille ce soir ou un autre soir ça ne changera rien. De toute façon, Alfie aimait peut-être plus le monde de la nuit que Max, parce qu’au fond elle savait qu’un jour, elle préférerait le jour. Alors qu’Alfie, lui il était dans son univers, joyeux et à sa place. Il brillait de mille feux sous les spots des boîtes de nuit. Il était presque une super star, avec ses paillettes, il enflammait souvent le dancefloor. Il avait cette capacité à se faire des amis en un instant de seconde. Il était solaire. « Les gens tristes ont besoin de tes paillettes en journée. » Répondait-elle naturellement. Parfois, Max s’en voulait d’être aussi butée. Elle ne referait peut-être jamais confiance en Alfie pour une relation amoureuse, mais elle n’était pas non plus prête à ne plus l’avoir dans sa vie. Il ensoleillait beaucoup de choses autour de lui, et il devait être un chouette ami. Puis, lui aussi avait dû avoir le cœur brisé, mais si elle avait plutôt l’impression que c’était lui qui brisait des rêves. « A quel moment tu décides de ne plus aimer ? » Elle ne le comprenait pas Alfie, Max avait dû mal à aimer. Pour Alfie, elle avait eu des sentiments, des vrais, mais était-ce de l’amour ? Max elle aimait ses parents et son frère, ça elle le savait, mais les sentiments amoureux étaient bien plus complexes que ça.

Il n’a pas vraiment envie d’éviter son ex Alfie, de toute façon vu le nombre d’ex qu’il a, tous les éviter serait mission impossible. Surtout qu’il en a rencontré la plupart dans des lieux qu’il fréquente régulièrement. Ça lui est d’ailleurs arrivé plusieurs fois de se faire engueuler par un ou une ex qui a plutôt mal pris la rupture. Mais il ne leur en veut pas pour autant, il respecte le ressenti des gens même si son comportement peut donner l’impression qu’il s’en fiche complètement de leurs sentiments, à finir des relations sans vraiment le dire. « Oui et comme ça si jamais tu as besoin de décompresser un peu tu sais que tu peux venir m’engueuler. » répond-il avec un sourire même s’il n’a pas envie de devenir son punching-ball, il est sympa mais faut pas abuser non plus. Lui est plutôt du genre à distribuer les compliments que les insultes, le jeune homme a pour ambition que les gens s’aiment autant que lui s’aime et à confiance en sa personne. Il peut peut-être passer pour une personne imbue de lui-même, mais c’est surtout parce qu’il n’a pas toujours eu cette confiance alors à présent il en profite et tente de donner de l’amour aux autres pour qu’ils se rendent compte de leur valeur. « Et je leur donne avec plaisir ! Mais les gens du jour sont bien plus du genre à juger que ceux de la nuit. » Parce qu’avec ses tenues il fait un peu tâche dans l’océan de gens habiller pour aller travailler de manière un peu plus traditionnelle. Alors que lorsqu’il sort le soir, les tenues plus extravagantes passent beaucoup mieux, les gens sont bien plus ouverts, de son avis, en boîte, qu’à la queue d’un café en journée, il en a déjà fait l’expérience. Mais ce n’est pas pour autant qu’il va arrêter de montrer qui il est. Alfie tente ensuite de faire comprendre à Maxine qu’il ne fait pas que briser des cœur, le sien aussi est brisé des fois, même si elle a du mal à y croire. Sa vision de l’amour est bien différente de celle de beaucoup de personnes, il n’est pas étonné qu’elle ne le comprenne pas mais il semblerait qu’elle cherche tout de même à comprendre. « Je décide pas, c’est...comme ça, je sais pas comment dire. Je ressens tous ces trucs quand on aime et juste...ça change de personne à un moment, j’ai jamais cherché à comprendre. » Il se laisse complètement guider par son instinct, son ressenti, ses émotions, il ne cherche pas du tout à rationaliser.

Max avait dû mal à gérer ses émotions et ses frustrations. Sa rupture avec Alfie avait été dur parce que ça lui bouffait sa confiance à Max. C’était peut-être simple et limpide pour lui, mais Max ça lui avait blessé son égo. Finalement, toute la confiance qu’elle avait gagné grâce à Alfie s’était évaporée d’un seul coup. Puis, elle avait des excès de colère, et Alfie lui proposait de se faire engueuler. Elle souriait Max, un peu surprise. « Je ne vais pas passer ma vie à t’engueuler non plus. » Max lui en voulait déjà un peu moins. Finalement, elle pouvait comprendre Alfie, l’amour était éphémère, mais lui il avait une facilité à vite changer. C’était presque beau d’être capable d’aimer autant, alors que Max, elle mettait du temps, beaucoup de temps. Alfie il était ce genre de personne très solaire, qui apportait la joie et la lumière dans les endroits où il allait. Mais il avait son vécu traumatisant. « Les gens du jour sont tristes mais aussi aigris. » Répondait-elle, mais surtout parce que le jour il y avait moins d’alcool, moins d’euphorie. C’étai un autre monde la nuit, dans lequel Max se retrouvait. Mais elle aimait aussi le jour, le soleil, les saisons qui changeaient et la frénésie du jour. Finalement, Max semblait presque gentille, plutôt curieuse de comprendre son ex. Et c’était intéressant, même éclairant. Il ne le choisissait pas, juste il vivait. « Merci pour tes explications. » Disait-elle tout simplement avant de soupirer. Son verre arrivait et Max bu une gorgée de Gin, son poison préféré. « J’ai l’estomac dans les talons, ça te dirait d’aller manger un bout ? » Oui il était tard, mais à côté il y avait une pizzeria ouverte toute la nuit.