Café noir et néon intérieur (Bastian&Abi)

Un matin comme un autre, trop tôt pour venir ici, surtout quand j'ai passé la nuit à lire... Ce roman était vraiment captivant. Ok c'était la quatrième fois que je le lisais, mais c'était toujours avec la même intensité. Je n'arrivais pas à oublier le moment où mon corps se tends quand l'héroïne... "Abi tu rêves encore..." Mon collègue, je tente un sourire, un peu crispé, "Désolé... Tu disais?" Il soupire et montre le client qui vient d'entrer en filant dans la réserve... Et cette fois tout mon corps se tend, l'héroïne n'est pas responsable, mais cet homme si. Un peu hésitante, le regard qui dévie, sans le fixer trop longtemps, je m'approche du comptoir, de là où il attend. "Bienvenue au Goyangi ba... Que puis-je faire pour vous?" Un café noir... Cet homme prenait toujours son café noir. Mais c'était une formule de politesse obligatoire... Aussi noir que son allure, son regard parfois, et surtout ses vêtements...

@Bastian Kavinsky <3

J'ai passé la nuit à bosser. J'ai cassé quelques doigts... Et vendu de la came. Et surtout je me suis fait plusieurs shoot pour tenir. y a eu aussi cette gonzesse que j'ai baisé dans la ruelle... Une nuit comme les autres. Et comme bien des matins, direction le bar à chats. Un de ces endroits pas fait pour moi. Mais j'aime les chats, j'y peux rien. Par contre si quelqu'un me crame ici, je dirais que c'est pour baiser la serveuse que j'viens. C'est pas vrai mais j'm'en branle. Ce ne sera qu'un mensonge de plus de ma part.

Je vais m'installer au comptoir et tapote de deux doigts dessus. J'ai besoin de mon café et vite. Un chat débarque. Je le caresse en fixant la serveuse. Une putain de bombe mais bien trop coincée, bien trop timide... Je déteste ce genre de gonzesse. Surement une petite prude vierge qui se préserve pour le mariage. Une auréole brille au dessus de sa tête... Faudrait pas que je déteigne sur elle en restant trop longtemps proche d'elle.


- B'jour, un café noir s'il vous plait demoiselle...

Comme si elle ne savait pas ce que je bois... ça pète les couilles sérieux de devoir lui faire la causette. Je la fixe encore, de mon regard noir. Je ne peux pas m'empêcher d'observer. Elle est un ange, je suis un démon... Non... Il faut vraiment pas que je traine trop près. Mais cette poitrine et ce cul... Je pourrais la prendre immédiatement... Stop... Je fouille dans ma poche et avale le p'tit cachet de drogue.

@Abigail Meers <3

Il est toujours tôt quand il débarque, souvent le premier client, ce matin il n'y a qu'un vieil habitué près de la vitre qui vient pour le journal et le café chaud. Mais ... Cet homme en noir, est souvent le premier qu'on accueille et quand il vient un froid glisse dans la salle, moins glacial que celui qui vient de parcourir mon échine, j'ai beau dévier le regard, je l'ai croiser une demi seconde et déjà je me sens rougir. Hochement de tête. "Je vous laisse vous installer en salle, j'arrive tout de suite." Je parviens à articuler malgré le débit de paroles bien plus rapide. Nerveuse... Totalement. Mais je prends une tasse, fait couler son café, corsé, l'odeur chatouille mon nez, heureusement que j'ai déjeuner. Le café est pas ce que je préfère, encore moins aussi serré. Avec du lait encore mais là.

Je glisse une sous tasse, une serviette et un chocolat, comme à chaque client. Et me dirige vers lui. Mais un petit chat roux passe encore mes jambes, je n'ai pas le réflexe de me rattraper en l'évitant, et je trébuche. Le café chaud sur moi, le chat qui court d'un coup vers le comptoir pour se cacher et mes joues cramoisies d'être aussi maladroite.


@Bastian Kavinsky <3

Enfin je peux aller m'installer. Toujours la même place, le plus loin possible des gens, du comptoir. Bien dans l'ombre d'un coin de la pièce. Mon regard toujours posé sur la serveuse. Je n'arrive pas à détourner mon regard. Comme un papier de nuit qui vole près d'une lumière pour se brûler les ailes. Sauf que là, je sais que c'est la lumière qui volera en éclat... L'odeur du café fait du bien. Il va me tenir éveillé. Je la regarde faire. Encore ce chocolat... Je le laisse à chaque fois. Je suis pas sucre. Mais elle continue de le mettre, telle la pro qu'elle est. Un vieux matou est installé à mes côtés. Un vieux chat noir. Noir comme mon âme. Je le caresse quand je vois la gonzesse approcher.

Je soupire et me lève vers elle quand je vois la catastrophe. Je prends les serviettes et je lui tends en regardant son haut trempé. Putain elle a des belles formes...

- Tenez. Essuyez vous. Vous vous êtes pas brulée? Faut apprendre à r'gardez où vous marchez hein ma jolie.

Ton un peu sec quand je parle. Non mais en plus d'être coincée du cul elle sait pas marcher... Ou serait-ce déjà ma noirceur qui l'enveloppe lentement à force de venir? Pars petite chose... Fuis moi avant que je ne commette l'irréparable... Parce que putain... J'arrive pas à détourner le regard. Elle est le Saint Graal, la gonzesse qu'on veut posséder une fois... La décoincer puis fuir...

@Abigail Meers <3

Pourquoi ça m'arrive à moi hein? Bon il n'y a pas encore trop de clients, le seul regard braqué sur moi vient de cette voix qui résonne bien trop près de moi. Je lève mon regard et tombe dans le sien... Rouge de honte, de gêne. "Pardon... Je... Ça ne m'arrive pas d'habitude." Il le sait, il me voit d'habitude, j'apporte le café et je repars rapidement derrière cette barrière qu'est le comptoir. Mais la chute arrive à tout le monde, et là... Elle ne m'a pas loupé.
Mon chemisier bleu ciel est teinté de marron, chaud, ma peau doit être rouge en dessous. "C'est chaud ... Oui." Les dégâts se feraient sentir ses prochains jours, mais là je devais aller le retirer rapidement. "Merci..." Je m'essuie rapidement et reprends la tasse, et le reste pour vite aller lui refaire un café. "Je vous prépare votre commande tout de suite... Excusez moi encore." Je prendrais le temps de changer de chemise après, enfin surtout de tenter de la sauver, car je n'avais pas d'autre chemise sous la main... Mince quelle cruche ! Je n'ose plus regarder l'homme, mon regard vers le sol. Il allait me trouver bizarre c'était certain.

@Bastian Kavinsky <3

Non mais sérieusement elle pouvait pas faire gaffe? Pas envie de boire mon café sur son chemisier. J’veux bien goûter sa poitrine mals pas comme ça et pas sans avoir bu mon putain de cafe ! Et non je dois pas la toucher. Cette petite chose si fragile, si pure… rien que sa façon de rougir et d’être gênée me donne la gerbe. C’est pas pour moi ce genre de poupée. J’en veux plus.

- Mais là ça t’es arrivé.

Je lui donne les serviettes pour c’qu’elle nettoie et retourne vite me faire mon café. Elle fait pas ce genre de connerie habituellement. J’sais pas c’qui lui a pris. Sûrement que j’l’ai troublée. Je souris en coin quand elle dit que c’est chaud. Sans deconner. Non mais elle est conne ou quoi? Bien sûr qu’un café c’est chaud.

- Ramène deux tasses pour aller plus vite et fais gaffe aux matous cette fois ci.

J’mate sa poitrine puis reporte mon attention sur le matou noir qui réclame des câlins. J’sais pas pourquoi j’les aime bien. Sûrement parce qu’ils sont indépendants. Que plein de gens les déteste. Qu’ils portent malheur quand ils sont noirs. Ils sont comme moi. Infidèles aussi.

@Abigail Meers <3

Bien vu l'aveugle ! Malgré moi mon regard totalement direct et franc, en mode "t'es sérieux?" Se pose sur lui, c'était plus un regard que j'avais avec des gens que je connaissais, mais là ... Il était inconnu mais il déclenchait ce genre de chose. L'instant d'après je rougis, je suis mal à l'aise, impressionnée par le charisme de cet homme. Sa noirceur, enfin... Je ne pouvais pas parler d'une autre couleur vu qu'il était totalement vêtu de noir et de tatouages...

Serviettes qui me servent plus à essuyer rapidement ma peau et ensuite le sol, que personne ne glisse après moi. Je relève la tête pour le regarder , regard interrogatif, fronçant un peu les sourcils.. "Deux?" Mais je repars rapidement pour préparer ce dont il a besoin. Le temps qu'ils coulent, je profite pour tenter au mieux d'éponger le liquide sentant trop fort sur ma chemise. Elle était fichue...

Sur un plateau, je dépose les deux tasses, serviettes et chocolat, et je reviens vers lui. La voix est libre, j'arrive sans encombre à sa table. "Désolé encore..." Je dépose le plateau. "Je vous offre le second..." Toujours en détournant le regard de ses iris, regardant ses encres qui parsemait sa peau...


@Bastian Kavinsky <3

Sa façon de me regarder me fait sourire un peu plus. Un sourire mauvais. Elle s’prend pour qui ? J’la quitte pas du regard. Toujours ce regard mauvais, ce regard sombre. J’m’en branle qu’elle le prenne mal. Elle n’a qu’à faire son job comme il faut. Elle m’fait perdre du temps cette blanche colombe. Son rouge aux joues m’donne des idées malsaines. Envie d’la faire rougir encore plus en lui f’sant des choses cochonnes. Mais… Encore une fois, j’dois m’contrôler. Trop vierge pour moi à coup sur. J’veux pas lui enl’ver ça. Quoi que… Fais chier, dégage de ma vue. Tu m’perturbes, ça m’agace. Je lève mes doigts en parlant.

- Un… Deux… Pour gagner du temps, enfin rattraper celui qu’j’ai perdu… J’ai b’soin de deux doses quoi. J’t’invite pas.

Qu’elle s’fasse pas d’film. C’est pas pour elle. J’suis juste épuisé. J’devrais dormir mais j’aurais tout l’temps de dormir quand j’srais mort. Le chat noir ronronne sous mes caresses. J’lève à peine les yeux quand elle revient. J’ui tend le chocolat.

- J’aime pas ça. R’prend le. Merci pour l’second. T’as un nom ? Ou j’peux t’appeler Porcelaine ?

J’retire ma veste, laissant dévoiler un tee-shirt noir bien évidemment et laissant apparaître pas mal de mes tatouages. J’me cale bien en m’étirant et j’la dévisage. Ça lui fait quoi d’être en face d’un mec comme moi ? Elle sent l’danger ?

@Abigail Meers <3

Défi de regard, lorsque son regard se plonge dans le mien, je réalise que c’est moi qui n’a pas le regard adapté… Enfin adapté à la situation oui, mais pas avec un homme que je ne connais pas. Je rougis et continue.
Deux? Je demande et il lève sa main, signe alors le 1 et le 2 . Ok il me prends pour une ignorante . Super Abi, bien joué. Et encore une fois une vague étrange me traverse. M’inviter ? Je n’avais pas penser à ça. T’es sûre? Shhhtt .. « Vous attendiez peut-être quelqu’un d’autre. » Moi non, je travaillais. Mais lui qui était toujours seul, ce matin aurait pu avoir de la compagnie, je ne lui laisse pas le temps de répondre que je retourne faire ses cafés.

De retour à ses côtés, je dépose le plateau, mais le chocolat me revient. Je l’attrape mais reste sous le choc un instant. Je n’entends pas réellement la fin. « Impossible. C’est… Pas possible tout le monde aime le chocolat. En plus il est aussi noir que vous. » Je me laisse emporter, pensée libérées à voix haute, alors qu’il retire sa veste , que mon regard se perds plus vite que mon flot de parole dans ses lignes noires elles aussi qui marquent sa peau.

Sentant ses yeux qui me scrutent, qui ne perdent visiblement pas une miette de la petite Abi décontenancée qui vient de laisser des paroles rapides et non professionnelles, je lui demande. « Je.. Porcelaine? Pourquoi? »


@Bastian Kavinsky <3

Comme si elle pouvait t’nir mon regard. Elle craqu’ra la première. Faut pas croire, j’suis bon à c’jeu. J’fais peur, j’intimide et c’est encore le cas avec cette petite nana. J’ui explique que j’veux deux cafés et j’lève les yeux au ciel.

- J’suis pas du genre à payer un café à quelqu’un et encore moins à v’nir ici accompagné.

Comme si j’allais emmener quelqu’un dans cet endroit ? Un truc trop mignon pour un type comme moi. J’ai pas ma place dans cet endroit mais j’aime les matous et la serveuse m’intrigue, me perturbe, me fait fantasmer. Envie de la souiller, de voir comment elle réagirait si j’la baisais sur l’comptoir. Et puis après j’me dis qu’il faut pas. Trop parfaite, trop bien… Ce s’rait dommage. Pour chaque type comme moi il en faut une centaine comme elle pour équilibrer le monde. J’en ai déjà tué une, j’peux pas l’assombrir elle.

Elle revient et j’ui rend son chocolat. J’éclate de rire à c’qu’elle me dit. Ainsi donc elle est pas si aveugle. Elle a vu que j’étais sombre.

- J’aime pas l’sucre. J’suis la preuve vivante qu’tout l’monde aime pas ça. C’est pas grave hein. Il est loin d’être aussi noir qu’moi. Même le cent pour cent est pas assez noir. T’sais pas à qui t’as affaire.

J’fais craquer mon cou après avoir retiré ma veste et j’la laisse mater, en la matant aussi. Hum… Elle perd un peu d’son professionnel…

- Parce que t’es aussi fragile qu’d’la porcelaine, aussi blanche et pure. Un truc qu’on enferme sous verre pour pas la briser. L’genre de truc que j’évite à tout prix.

Je lui souris, encore ce sourire en coin avec le regard sombre qui la déshabille. Je bois une gorgée de café. Il est brûlant ; parfait comme j’aime.

@Abigail Meers <3

Je ne comprends pas. Je fronce les sourcils, pourquoi je me pose autant de questions sur lui… « Pourquoi? Beaucoup de gens aiment venir ici, c’est agréable avec les chats. » Bon ok, c’était pas la seule raison, le café était bon, et c’était plus calme qu’au starbucks. Mais je ne comprenais pas pourquoi il ne viendrait pas ici… Oh… Il irait ailleurs alors accompagné. Je pique un fard, naïve Abi, évidemment, là j’ai compris dans quoi mes pensées étaient en train de s’embourber…

Je pars rapidement refaire son café, tâcher de mieux essuyer ma chemise, mais rien n’y fait la tâche va s’agrandir encore, séchée surement et rester… Je grimace à cette idée avant de retrouver l’homme tatoué, à sa table, avec ces deux cafés. Le chocolat… Impossible, tout le monde aime.Et mes pensées le confirme, lui dise sans aucun filtre.. Son rire, je me replie au fond de moi, me demandant ce que j’avais pu dire de drôle, ce que j’avais encore pu faire de travers…
Il n’aime pas le sucre, … Mais plus ses mots avancent plus je le fixe, tombant dans son regard, puisant en lui pour trouver si c’est bien la vérité, s’il disait vrai, je passe un masque que je connais trop bien, l’autrice et sa curiosité sans fin, je me perd dans ses iris azurs secouant sans m’en rendre compte la tête. Murmures qui m’échappent. « Je peux pas le croire… » Il existe du chocolat, ou des manières de le manger pour tout les goûts, … Et il n’était pas si noir… Impossible… Non?

Je ne loupe pas ses gestes toujours dans ce silence, lorsqu’il m’appelle Porcelaine… C’est quoi ce surnom, je regarde ce corps qu’il dévoile, l’étudie plus que je ne le mate à vrai dire. J’étais trop différente. Trop bizarre.. lève les épaules. « Je sais, trop étrange pour qu’on traîne avec moi, j’avais pas besoin de vous pour le savoir.  Et si vous voulez m’éviter c’est pas le bon endroit, je travaille ici. » Je ne sais pourquoi ses mots m’ont piqués , m’ont fait un mal de chien, je reste juste quelques secondes de plus à le regarder avant d’entendre la clochette et retourner au comptoir. « Laisse Abi, c’est ta pause. »

Je remercie mon collègue et me prépare un chaï latte, prends un muffin et mon carnet dans mon sac, je m’installe à une table, inconsciemment en face de celle de l’homme… En face de celui qui venait de me faire perdre mes moyens, passé de la gêne à l’incompréhension, la lassitude…. Je n’avais pas compris pourquoi je cherchais à en savoir plus sur lui, mais quand les mots commencèrent à se coucher sur le papier, j’avais saisi… **Il entra, et ce vent froid envahit la pièce, elle savait sans même se tourner qu’il était là… Celui qui était remplit de noirceur, qui danserait avec les flammes de l’enfer, s’asseyant sur le trône du diable, si seulement le bleu… Acier glacial de ses yeux ne reflétait cette lueur attractive dans le regard, ce je ne sais quoi qu’elle allait devoir découvrir… **


@Bastian Kavinsky

Elle est conne ou elle le fait exprès ? Pourquoi un type comme moi n'veut pas ram'ner quelqu'un ici ? Parce que c'est trop culcul la praline, parce que c'est trop mielleux, trop... Dégoulinant de bonne humeur et de douceur. J'viens ici que pour deux choses. Les matous et cette gonzesse qui m'perturbe. Elle est trop multicolore et trop bizarre. J'arrive pas à la comprendre. J'voudrais la posséder, la pervertir, mais ce s'rait du gâchis, elle mérite pas ça. J'comprends même pas pourquoi elle m'parle.

- Ma belle, j'suis pas l'genre à aimer l'agréable. Tu m'as bien vu ? Si j'viens ici c'est juste pour les matous et l'café qui'est pas dégueu.

Et pour toi poupée, mais ça j'me le garde pour moi. T'as pas b'soin d'savoir qu'j'pense parfois à toi. Parce que ouais, j'pense à elle, et à c'que j'pourrais lui faire de pire. Quand elle revient, j'peux pas me r'tenir d'rire. Noir comme moi. Bébé, rien n'est plus noir qu'moi. Encore c'concours de regard, elle va perdre. Même si j'sais que rien qu'en la r'gardant comme ça, j'vais glisser en elle quelque chose de mauvais... J'soupire et bois une gorgée, toujours en la fixant.

- Qu'tu l'crois ou pas j'm'en branle ma belle. J'aime pas c'est tout, cherche pas plus loin. J'suis pas petite douceur sauf au pieu, j'aime pas l'sucre j'préfère l'amertume. Pas compliqué à comprendre j'crois.

J'vois son regard sur mes tattoos, j'en ai des tas. Et encore elle a pas vu c'que j'ai dans l'dos. J'me d'mande bien comment elle réagirait en l'voyant, ou celui sur l'torse. J'en ai du bout des doigts, en passant par mon crâne, même sur mes jambes. J'les compte plus. J'fronce les sourcils. Trop étrange ? Elle le sait ? C'est vrai qu'elle est étrange.

- Ouais t'es étrange et trop innocente. J'viens pas pour toi porcelaine, j'tai dit j'viens pour les matous et l'café, qu'tu sois là change pas ma vie. J'sais pas éviter c'qui est mauvais pour moi... C'que j'pourrais briser facilement.

Son collègue vient mettre fin à son supplices. J'reporte mon attention sur ma première tasse qu'je termine. Puis j'la vois s'installer en face de moi. J'la regarde faire. J'pose mon coude sur la table et pose mon menton dans ma main. Je hausse un sourcil. Elle écrit quoi dans son carnet ? Son journal intime ? J'me lève lentement et m'approche puis tire le carnet vers moi. J'ai pas pu m'en empêcher. Faut qu'je sache, p'être qu'elle parle d'moi. Ce que j'veux j'l'obtiens, donc je lirais c'qu'elle vient d'écrire.

- C'est ton journal intime ? Tu parles de tes clients Porcelaine ?

Voyons voyons...

@Abigail Meers <3

Bien vu ? Oui, il fallait être aveugle pour loupé ce type. Mais des chats, il pouvait en avoir chez lui non? Et du café pas dégueux, y'en avait partout. Enfin... Ailleurs, loin d'ici et de moi, éloigner la personne qui pour le moment me troublait, qui tout les matins arrivaient à chambouler mes idées... Et les écrire sur papier était tellement libérateur. Mais la fin de journée était toujours bien trop loin...

Je reviens vers lui, deux cafés, découvrant qu'il n'aime pas le chocolat... Impossible. Tout comme je n'arrive pas à croire qu'une personne soit si sombre, il pouvait s'en donner l'air, mais dans tous les romans, même le plus méchant des méchants avait toujours une raison, un drame, un choc qui le troublait son âme et le faisait tomber dans les tréfonds des flammes de l'Enfer. Mes pensées ont dépassées mes lèvres sans que je m'en rende réellement compte. Et là il parle de lit... Je sens le rouge me monter aux joues et je sais que je dois m'éloigner de lui pour que mes pensées restent miennes. Et en même temps... Il aime l'amertume ok. Mais certains chocolats l'étaient, j'étais un brin borné et je savais pas mal de chose sur ce délice tiré du cacao.
Sauf que je reste muette, secoue la tête de gauche à droite. Non. Pas compliqué, les mots étaient clairs, mais pour ce qui était du fond... C'était une conclusion hâtive et j'aurais aimé lui prouver le contraire. Ca va pas Abi, éloigne tout de suite cette idée !

Regard sur les encres qui ornent son corps, je me perds entre les lignes, les courbes parfaites sur sa peau si pâle. Je ne m'attends pas par contre au tranchant de ses mots. Mon regard remonte dans le sien. Porcelaine... Comment pouvait-il savoir, hein? J'étais juste quelqu'un de bizarre pour lui, rien de plus... Encore un qui me pensait tombé d'ailleurs, d'une autre planète. Ses mots confirment. Je suis étrange et il le sait, il l'a vu, il l'affirme. Je fronce légèrement les sourcils, une vague de douleur dans mes iris et surtout de la peine. Tu ne sais rien de moi, mon regard lui crie pourtant je m'éloigne de lui, je ne veux pas continuer cette joute alors que la douleur est encore trop vive.

Au comptoir on annonce ma pause. Super ! Un chaï latte et un muffin, mon carnet, c'est tout ce que j'ai besoin. Les mots s'allongent sur le papier blanc, bientôt une page de noircis par ses lettres qui s'enchaînent les unes aux autres, se dessine, révélant les images qui traversent mon esprit. **Elle n'arriverait pas à se défaire de cette i...** Je me tourne vivement et lève les yeux sur le géant en noir derrière moi. "Ca ne te regarde pas. Rends moi mon carnet, tout de suite, s'il te plaît." Je pousse la chaise rapidement débout et tends la main. Comme s'il allait te le rendre sans condition. "Rend. Le. Moi." Mon sang bouillonne, personne n'a le droit de lire ce carnet, pas même ma famille. Je ne veux pas que cet inconnu, qui me trouve étrange, bizarre, me voit encore plus comme une fille complètement à côté de la plaque. Mon regard dans le sien, cette fois je ne détourne pas, je veux mon carnet. Je tente de lui retirer des mains, bougeant ma main vers la sienne, me rapprochant tout en gardant une distance, le contact physique ... Ce n'était jamais simple... Je me sens trop près de lui alors qu'un chat pourrait encore passer entre nous, deux même. Mais il n'a pas le droit de le lire. C'est privé.


@Bastian Kavinsky  <3

J'aime les chats mais j'en veux pas chez moi. C'est trop d'trucs à gérer. Faut tout prévoir... J'pourrais pas m'barrer plusieurs jours sans l'confier à quelqu'un. Mais j'ai personne à qui l'filer. Et puis j'veux pas changer les litières et ramasser les poils. J'pense même qu'il s'rait du genre à m'réveiller ou venir m'faire chier pendant qu'j'baise avec quelqu'un. Alors non, pas d'chat même si j'suis bien avec eux. C'est mieux qu'j'vienne ici. Et puis ça ternirait ma réputation. J'dois rappeler qu'j'suis un sale type ? Pas l'genre à avoir un chat à la maison... Non, vraiment pas.

J'tente de faire comprendre à Porcelaine qu'j'suis un sale type, lui montrer qu'le chocolat c'est pas pour moi. Elle m'agace à remettre en doute c'que j'dis. Pour qui elle s'prend sérieux ? Voilà ! Elle semble comprendre... Et pendant que ton esprit intègre qu'j'suis mauvais mate ces dessins que j'ai mis sur mon corps. Profite de la vue p'tite porcelaine. Mais prie pour ne jamais les voir en entier... Cela voudrait dire que je t'ai fait mienne... Que je t'aurais souillée et abandonnée à ton triste sort. Que vois-je dans son regard ? De la peine ? J'commence déjà à lui faire du mal... J'connais que trop bien c'sentiment... J'ai visé juste... On a d'jà dû lui dire qu'elle était étrange. Pauvre petite chose... Tellement sensible, tellement fragile... Vaut mieux me fuir... Et c'est c'quelle fait. Sauf qu'en parfaite p'tite idiote elle s'installe devant moi et ouvre son journal intime... Ce journal qu'j'ai déjà vu plusieurs fois... J'veux savoir c'qu'il y a d'dans. J'me lève donc et j'vai me servir moi même. J'le soulève sans qu'elle ait le temps de m'le prendre des mains.

- S'il te plait... Et s'il me plait pas hein ? Que va faire Porcelaine ?

J'ai pris une voix niaise pour répéter ses mots. J'commence à lire. Une histoire ? Raaa elle tire dessus...

- Il entra, et ce vent froid envahit la pièce... Qui est entré ? C'est quoi ?

J'la regarde dans les yeux. J'lis plus. J'lâche le livre, juste une main et je la pose sur son poignet. J'veux pas qu'elle me touche. Elle doit pas... Parce que ce contact... Putain que sa peau est douce... Trop pour un être comme moi.

- Dis moi c'que c'est et j'te l'rend sans lire. De qui tu parles ? C'est ton journal intime ? Encore plus naïve que j'le pensais...

Elle tient un journal, y a plus de doute là-d'sus. Et j'suis presque sur que c'est d'moi dont elle parle. J'ai vu où elle le range... Foi de Bastian, j'le lirais... Je saurais tout... Elle m'intrigue un peu plus... Putain fais chier !! Je rage, je bouille... Pars ! Dégage de ma vue ! J'suis déjà entrain d'te faire du mal...

@Abigail Meers <3

Je ne veux pas qu’il lise ce carnet. C’est à moi. Mes pensées, mes idées, ces mots qui étaient venus chatouiller mon esprit et que je devais coucher sur papier. Non ! Il n’avait pas le droit de franchir ce point qui était sans retour. Je me sens fébrile, je dois être aussi pâle d’un cachet d’aspirine, je sens la rage en moi, et pourtant je ne fuis pas, je ne quitte pas son regard. « Je vais le récupérer, c'est à moi. » Quoi que je devrais faire. Parce que la moindre des choses étaient de demander. Pas de voler comme ça. Parce que ses choses n’appartenaient qu’à moi. Le plus profond de mon âme est dans le fond de ce petit calepin, des choses que personne ne sait, que personne n’a jamais lu… Ça me tord le bide rien que de savoir qu’il pourrait tout savoir, qu’un inconnu pourrait tout lire…

Il pose son regard sur mes lignes, je tente de récupérer mon bien. Trop Petite, sur la pointe des pieds pour ne pas le toucher, pour garder cette distance, mais je n’ai pas le choix que de m’approcher de lui, j’aime pas le contact avec les gens et nos bulles qui se rencontrent… C’est désagréable, comme de l’électricité, une tension… « Tais toi ! S'il te plait.. Arrête !» Je regarde autour de moi, voir si quelqu’un avait pu l’entendre avant de le fixer de nouveau.

« Personne, je ne parle de personne et c'est rien, un carnet de note. Redonnes le moi ! » Il retourne à sa lecture, cette fois silencieuse, mais petit à petit je gagne du terrain… Enfin c’est ce que je pense, car au final il m’attrape le poignet… Ses doigts sont froids, son regard glacial toujours dans le mien. Je recule et me calme d’un coup, évitant son regard, posant mes doigts chaud sur la zone qui est entré en contact avec lui. « C’est pas un journal. Et je ne parle pas de toi… Ton ego doit être énorme pour penser ça alors qu’on ne se connait pas. » Naïve, non.. Enfin si mais pas là, j’étais plutôt créative… Enfin c’est ce que j’aurais dis. J’évite son regard. « Tu veux quoi en échange. Donne le moi, c’est personnel.. »


@Bastian Kavinsky <3