Café noir et néon intérieur (Bastian&Abi)

Elle est encore plus pâle que tout à l'heure. En total panique. Elle comprend enfin qu'je plaisante pas. Elle s'rend surement compte qu'elle doit m'éviter... Je ricane.

- Et comment tu comptes t'y prendre porcelaine ?

Franchement ? J'suis bien plus musclé et j'suis plus grand. Elle va pas m'escalader. Faut pas... Ce s'rait bien trop dangereux pour tous les deux. Et c'qu'elle fait m'donne encore plus envie d'savoir c'qu'il y a dedans. J'la perturbe, j'l'énerve. J'l'agace. Je souris en plissant les yeux. Elle m'donne vraiment envie de tout lire.

- T'aimes pas entendre les mots qu't'as écrit ? Ma voix n'te plait pas ? Ou j'ai pas mis la bonne intonation p'être.

Carnet d'note hein ? Mon cul ! J'arrive à lire la suite et j'bug un peu. Non mais elle parle d'moi là ! Rempli d'noirceur, flammes de l'enfer... Alor qu'elle ose me dire qu'elle parle pas d'moi. J'la relâche quand elle s'décale et j'la regarde toucher son poignet.

- Mon égo est surdimensionnée porcelaine ; mais t'en connais d'autres des mecs emplis de noirceur ? Avec un regard acier glacial ?

Je ferme les yeux en soupirant un instant. C'que j'veux ? Ta bouche, ton corps, ton âme... J'veux t'gouter et te faire crier ! J'veux te donner une raison d'me fuir... Et d't'avoir... J'garde le livre en hauteur et de mon autre main j'viens tenir son menton pour la forcer à m'regarder.

- T'as rien à m'offrir. Ou p't'être bien qu'si. Un baiser... Non... T'as vraiment rien pour moi. Ça n'en vaut pas la peine. J'veux rien d'toi...

J'approche doucement le journal intime d'elle et hausse un sourcil. Va-t-elle le prendre ? Va-t-elle faire autre chose ? Parce que j'compte pas lui rendre tout de suite... J'ai bien envie d'ouvrir une autre page au hasard...

@Abigail Meers <3

Je tente de rassembler mes idées, je pourrais lui mettre un coup de pied bien placé, hurler au vol, tenter de monter sur une chaise, … Mais aucune des idées étaient la bonne. « À l’usure. » Je murmure. Oui c’était la bonne technique, à un moment Mister Black, perdrait patience et il devra bien me le rendre sinon son café allait être froid et … Et c’était comme ça et c’est tout. Je n’ai pourtant pas le courage de le dire à voix haute, je n’aime pas le conflit… Et c’est ce qu’il cherche.
Je devrais être plus maligne que ça, mais je tente de récupérer mon bien quand il se met à lire les mots qui sont écris. « Ses mots ne regardent personne. » Ils ne sont pas prêts, là perdu dans une dizaine de pages, pas du tout assemblés, c’était pas ça qui devrait être lu, si un jour… Si un jour ils étaient lu…

Il replonge dans cette lecture visiblement intéressante,… Pourtant j’étais innocente et .. Comme il disait.. Porcelaine.. Reculant quand il me touche. Non. Ça par contre c’était pas possible, la bulle éclate, et elle me manque déjà. La mienne… non le contact électrisant avec la sienne. Mais je n’ose même pas y penser. « T’es vraiment trop centré sur toi… » murmurais-je. Ok, le héros de mon livre était peut-être un peu inspiré… Beaucoup. Mais il n’avait pas son nom… Il n’avait pas vraiment dit le sien non plus. Mais je tentais de garder bonne figure, même si mes mots n’étaient que murmure.

Négociation. Pas au programme mais je tentais quand même , je ne pouvais pas le laisser jouer avec mon carnet comme ça. Sa main attrape mon menton. Je ferme les yeux. L’endroit où ses doigts sont posé contre ma peau, chauffe, brûle, c’est douloureux et tellement étrange. Mon souffle se coupe dans ma poitrine. Mais je finis par réouvrir les yeux quand il se met à parler. Rien à lui offrir… Baiser… Rien… Pas la peine… Ses mots sont des lames tranchantes, mes joues rougissent, mes yeux brillent. Je contracte sans m’en rendre compte mes mâchoires et serre les poings. « Alors rends le moi, il fait parti de ce qui est à moi. » Il me le tend en douceur. C’était si simple ? Je suis soulagée et je pose ma main sur le carnet mais…



@Bastian Kavinsky  <3

Je ricane. Ça s'pourrait bien qu'elle m'ait à l'usure. J'suis pas du genre patient et j'ai envie d'la fuir donc j'tiendrais pas bien longtemps comme ça. On sait tous c'que ça donne un Bastian qui perd patience... C'est un Bastian violent... Verbalement et physiquement. Et face à cette p'tite chose j'dois garder un minimum de contrôle... J'pourrais la casser si facilement. J'm'en tape hein d'lui faire du mal mais c'est ma distraction du matin... Faut pas casser ses jouets...

- S'ils r'gardent personne pourquoi les écrire ?

Pour l'coup, la réponse m'intéresse vraiment. J'écris d'temps en temps, juste pour sortir c'qui a d'pire en moi. Juste pour ne pas tuer quelqu'un... Mais elle, qu'est-c'qu'elle peut bien vouloir soulager ? Putain tu caches quoi ? J'tente donc de comprendre en lisant la suite. Mon contact semble ne pas lui plaire, bien ! Elle a un instinct d'survie quand même... J'ai eu peur pendant quelques secondes.

- Pourquoi j'le s'rais pas porcelaine ? On passe toujours avant les autres ! Retiens ça... Chacun est son centre du monde...

Faut être égoïste dans la vie, n'pensez qu'à soi. La vie est une chienne et faut en comprendre les... Règles ? Y en a pas... Elle a d'la chance cette gamine... J'suis d'bonne humeur. Et elle m'fait peur... Donc j'propose un p'tit échange avant d'revenir d'ssus. Mauvaise idée... Elle refuse d'me r'garder pendant qu'je parle.

- C'est pas poli d'pas regarder quelqu'un qui t'parle... Tes parents t'ont pas appris la politesse ?

J'vois ses yeux briller. J'y vais pas trop fort pourtant avec elle... J'me trouve plutôt gentil. Mais... C'est vrai qu'elle est faible, fragile... Je lui tend alors le carnet. Elle pose sa main lentement et j'décide au dernier moment d'le reprendre.  

- J'lirais un jour c'qui a écrit dedans... J'saurais si tu parles d'moi et si c'est l'cas... Hum... Tu verras... Mais une chose Porcelaine... Cache mieux tes émotions... Tu dégoulines de mièvrerie... Ça pourrait donner la gerbe à certaines personnes...

Je jette alors le journal par terre. Mais de façon assez délicate pour pas qu'les pages s'arrachent. Faut qu'elle comprenne... Faut qu'elle arrête... Qu'elle m'regarde plus, qu'elle pense pas à moi et surtout qu'elle sorte d'ma putain d'tête ! C'est quoi ? Une sorcière ?

@Abigail Meers <3

Haussement d’épaules. Je ne veux pas le fixer, ça ne le regarde pas. Je reste muette. Pour me libérer des bons souvenirs, des mots qui m’inspirent, des pensées qui me hantent, autant bonnes que mauvaises… « Pas pour toi. » Mes mots sortent encore seuls. Fichue Abi, tu vas devoir apprendre à te taire. Mais je ne sais pas pourquoi je ne peux pas devant lui. Il m’énerve, il fait sortir une rage que je ne connais pas, je ne veux pas…

Porcelaine. Encore. Un conseil. Je pose une fraction de seconde mon regard dans le sien. « Mais le monde n’est pas rempli que de soi. » On ne pouvait pas rester seul au monde, j’étais pourtant une solitaire pure et dure, mais c’était impossible, je le savais. Et surtout j’aurais tout donné pour mes proches, les gens que j’aime, Charlie, Collin, Elijah… Mais pas ceux dont il me parle quand il prend mon menton entre ses mains. Mes parents.
Mon regard se rempli de nostalgie et de colère. Ma mère était morte accident de voiture, trop occupée avec sa bouteille, il faut dire que mon père lui était trop souvent absent, avec sa secrétaire pour la voir sombrer, et les deux étaient maintenant et depuis longtemps au abonné absent depuis mes treize ans…
C’est une réponse que j’aurais dû laissé muette, mais je ne peux retenir. « Non. » Franc , direct, mon regard dans le sien, mais je finis par le détourner, cherchant une issue à cette histoire.

Mon carnet revient en face de moi, je m’en saisi mais pas assez rapidement, il le retire au dernier moment, je me tends pour tenter de le prendre dans la vitesse, mais ses mots me stoppent. Il ne devait jamais trouver ce carnet. Je ne le prendrais pas ici, je le brûlerais, je n’en savais rien, mais… Les mots de ce mec tatoué sont de plus en plus fort, je pâlis encore plus je ne savais pas que c’était possible… La salive à du mal à passer dans ma gorge, je regarde mon journal tomber au sol. Je ne comprends ce que ce type à , il était un héros dans mes écrits, pourquoi était-il si méchant ? Si cruel ? Et ma main qui ne demandait à trouver de nouveau cette chaleur, idiote !

Je me baisse pour prendre mon carnet, et pensant m’asseoir sur la chaise pour manger et finir ma boisson, je finis par prendre le plateau et partir derrière le comptoir, loin de lui, déposant le journal dans mon sac. Sans un regard pour lui, pensant à ses lignes noires, à sa voix, à ses mots dures… Je ne pouvais pas avoir des fantasmes avec un homme comme lui, pourquoi il avait ouvert la bouche aujourd’hui… « Ca va Abi ? » hochement de tête. « Oui.. Ma pause est finie. Je reprends la place tu peux y aller. » Il me jeta un regard inquiet mais fila en cuisine. Quand à moi, j'évite l'homme tatoué, pourtant je le sais, mes yeux ne cherchent que lui... Qu'est ce qui m'arrive .. ?



@Bastian Kavinsky <3

Encore un rire qui m'échappe. Bien sur qu'c'est pas pour moi c'qu'elle écrit. Mais maint'nant qu'elle a éveillé ma curiosité... J'vais tout lire... J'me suis trouvé un passe temps pour quand j'me fais trop chier... Et comme j'viens presque chaque matin ici... J'aurais tout l'temps du monde pour lire c'qui a dedans.

- Jolie p'tite poupée... Faut qu't'apprennes qu'dans la vie on est seul. On nait seul, on vit seul, on crève seul. Qu'tu sois entourée n'y change rien. Personne vient t'aider alors qu'tu connais les gens d'ici non ? Ça montre bien qu't'es seule. Et qu'les gens pensent qu'à soi. Ou qu'eux ont compris qui j'suis...

La noirceur qui viendra éteindre la lumière dans ses yeux. L'obscurité qui viendra hanter ses nuits. Celui qui l'a bris'ra un peu plus chaque jour si elle me fuit pas... J'vois déjà des émotions qu'elle a jamais eu en ma présence. D'la colère. Et... D'la tristesse... Mauvais mélange... C'est pas bon mais j'm'en tape. Elle r'ssentira jamais le centième de c'que j'ressens. Je hausse un sourcil. Non ? Non sa famille lui a pas appris la politesse ? Surprenant...

- Ils savaient qu'c'était peine perdue ? Ou ils avaient pas envie d's'occuper toi ? P't'être que t'en as pas ?

Oui j'suis un monstre. Oui j'cherche à faire mal. C'est pour son bien. Faut endurcir la poupée, faut qu'elle mette une carapace sur ses épaules. La porcelaine, ça s'abime vite. Surtout quand j'suis dans les parages. J'veux pas lui rendre son foutu carnet, j'veux l'lire. Mais j'fini par lui balancer par terre. J'mate son cul quand elle s'baisse pour l'ramasser et j'retourne m'assoir pour boire ma seconde tasse. Tiède... Eurk. J'l'observe bien. Carne dans l'sac, sous l'porte manteau. Humm cela va être un jeu d'enfant... J'la quitte plus du r'gard. Et j'vois bien qu'elle tente de m'regarder elle aussi. J'caresse le chat qui ronronne et fini par m'lver en j'tant des billets sur la table, pour les deux cafés. J'veux pas d'cadeau d'sa part. J'm'approche du comptoir et j'la regarde, le visage fermé, le regard sombre.

- On s'revoit hélas demain. Sans chocolat... Et un conseil, prenez des fringues de rechange. Cette tâche fait vraiment dégueulasse et va pas attirer les clients.

Ça n'fait vraiment pas propre. J'ui fais un signe de tête et j'me casse en faisant claquer bien fort la porte. Direction la ruelle pour un shoot d'héro. J'dois m'détendre un peu... Et m'trouver un type à fracasser. J'vais aller boxer...

@Abigail Meers <3

Son rire raisonne, il empoigne mon coeur, mon cerveau est en alerte, comme si le mélange entre l’envie de l’entendre, et celle de partir loin de cet homme sombre était un doux mélange qui me plaisait… Mon coeur est un traitre.. Surnom qui change, je me pince les lèvres pourne pas rougir à ce petit nom. C’est idiot, ce type cherche juste des mots pour palier au manque de connaissance, s’il savait mon nom il le prononcerait. Non? « Chacun peut avoir sa propre opinion sur le sujet… » Je jette un oeil autour de moi, à part le client à sa table près de la fenêtre, personne… Mon collègue, mais il sert une femme qui elle va partir tout de suite, elle a à peine le temps de lâcher son téléphone. Leyla n’est pas là, Lewis non plus. Il est bien trop tôt encore… Mais je ne voulais pas lui laisser penser que j’avais besoin d’aide. J’étais pas en danger non? Il me poussait à bout, me faisait découvrir des comportements que je n’avais jamais eu encore, surtout avec un client, mais … J’étais pas en danger.

Mes parents. Ses mots sont pas faux. Mon père s’était jamais réellement occupés de nous. Ma mère… « Ils sont mort. » Ton tranchant. Fin de la discussion. Voilà, il était content il savait tout. Ou presque, car mon père était tout comme. Si la nostalgie est pour ma mère, mon père lui n’a que la colère. Ce type à raison, on était pas assez intéressants pour lui. J’étais trop bizarre, trop cruche pour croire qu’il resterait pour nous… Naïve. Même mon géniteur donnait raison à ce mec sombre. Mais je ne veux plus en entendre parler. Il m’assassine un peu plus avec ses mots. A gerber.. Super, une nouvelle expression à rajouter à mon tableau me concernant.

Je veux juste récupérer mon carnet et si sa langue acérée était sa condition , qu’il le fasse. Je prends mon petit livre cachant mes mots, et retourne rapidement derrière le comptoir. Je peux enfin respirer, l’adrénaline est encore trop présente pour tomber, mais mes jambes tremblent un peu trop, cachées, on ne peut pas le voir. Mais moi je le sais.

Il approche, et même si je nettoie, si je suis dos à lui, je le sais , il est là, avant même que ses mots s’échappent d’entre ses lèvres. A sa démarche, à cette attraction malsaine… Demain. Je ferme les yeux. Sans chocolat.. Ok, je retiendrais. Un conseil. Je me retourne doucement, pour au moins rester professionnelle et lui dire au revoir. Prenez… Il a oublié le tutoiement, on a remis la barrière qu’on avait retirer bien trop rapidement. Barrière que j’aurais jamais retirer avec lui. C’était pas moi qui attirer les clients, j’en avais rien à faire d’être tâchée. Surtout si c’était pour que lui il fuit, tant mieux. Je reste muette, statique, et il passe la porte. Un long soupire m’échappe.
Je range l’argent et mon collègue arrive. « Il est un peu grognon comme client, mais il a jamais fait un truc comme ça. » Et toi tu m’as laissé dans cette galère.. J’hausse les épaules et continue, la journée est bien trop longue, et mes pensées dérivent bien trop souvent vers des lignes noires qui me sont désormais plus si inconnues….




@Bastian Kavinsky <3