brother you’re such a jerk (pv Beck)

C’pas comme si je savais pas, c’pas comme si c’était une surprise pour moi, mais l’entendre dire de cette manière aussi froide surtout après ce rire. Ça fait mal, c’est comme de se recevoir un coup de couteau en plein coeur. Je ne fais que le regarder d’un regard noir, chargé de haine. En ce moment, je le hais plus qu’il n’est possible de le dire. J’ai envie de lui éclater la gueule, de lui rendre ses coups. Sauf que je sais trop de quoi Bastian est capable pour le faire, on pourrait me retrouver en pleine rue à moitié mort et lui n’aurait pas l’ombre d’un seul remord. Je n’ai pas sa technique ou la force de mon frère, même si je suis pas un faible non plus. Il n’a jamais été tendre, si je sais me défendre, c’est principalement par sa faute à lui, j’ai pas eu le choix d’apprendre à rendre les coups, à me battre aussi dans la cour d’école pour faire ma place, c’est ce que j’ai connu d’aussi loin que j’me rappelle. “D’après tout ce que tu me dis, ça semble être ton rêve le plus fou que j’crève, viens pas me dire que tu me fais une fleur. Ça a toujours été ton jeu préféré m’pourrir la vie. ” Ma grande gueule et moi, ça à toujours été mon truc, pousser encore plus loin le bouchon. Jamais capable d’arrêter. J’en profite pour m’éloigner de lui quand il me lâche, d’allumer une clope parce que c’est toujours ce qu’il y a de mieux à faire après avoir eu la gueule défoncée, Un moustique ? Je suis vraiment rien pour lui, pourquoi je continue de m’imposer ça, de devoir le supporter alors que j’suis rien à ses yeux. Rien du tout, il serait le premier à sauter de joie si je venais à disparaître. “Tu sais ce que tu as pas que moi j’ai ? J’ai trouvé une famille avec mes amis. Toi j’pense même pas que tu en ai vraiment un. Tu devrais réfléchir à ce que tu fais, parce que tu vas finir tout seul et y’auras personne pour v’nir te pleurer. ” Je crache à nouveau avant de partir vers le bout de la rue, fouillant pour trouver mes clés de bagnoles, y’a rien d’plus idiot à faire en ce moment, surtout dans l’état où j’suis, mais je peux pas rester là.

Je sais qu'j'ui fait mal, mais j'suis pas un tendre. J'ai plus d'coeur. J'lai perdu y a longtemps... Remplacé par un trou noir, un truc qui fait du mal à tous ceux qui m'approchent... Faut qu'il en prenne conscience, faut pas qu'il espère. Ça sert à rien, j'changerai pas sauf pour empirer... J'ne peux qu'aller plus loin dans ma noirceur. J'vois qu'il me déteste... C'est c'qu'il faut. Une façon d'le protéger. Par contre il s'trompe. J'veux qu'il dégage d'ma vie mais j'veux pas qu'il crève de mes mains en tout cas... Et … Ouais ok j'veux pas qu'il crève tout court.

- T'es l'un d'mes passe temps préférés c'est vrai... Par contre mec, te fais pas d'filme, quand j'te vois pas j'pense pas à toi et donc ta mort n'est pas mon rêve le plus fou... J'te fais une fleur en t'laissant pas sur l'carreau.

Il aime s'faire mal en m'disant des choses qui m'poussent à être encore plus mauvais... Il peut s'en prendre qu'à lui même... Hannn le pauvre p'tit pense me faire du mal en m'disant qu'il a une famille contrairement à moi. S'il savait...   

- T'es pathétique. J'veux pas d'famille, j'veux pas m'entourer d'boulet. J'suis seul et j'veux l'rester. Baise, drogue, alcool, baston, voici ma famille. Pleurer c'est pour les faibles. J'suis né seul, j'vis seul et j'crèverai seul et ça m'va. Je suis en paix avec moi-même.

J'ai accepté mon sort. C'que j'comprend pas, c'est qu'la mort ne m'veut pas. Ma vie est sur le fil du rasoir et pourtant... J'suis encore là. J'l'accepte et j'fais en sorte de faire du vide autour d'moi. Y a qu'mes envies qui comptent, moi et moi seul. Pour pas emporter les autres en enfer.

Quand j’le regarde, j’me demande ce qu’on a en commun. C’est comme si on était deux étrangers, il n’y a rien entre nous, sauf peut-être un gouffre qui nous séparent. Quand j’le regarde, je me demande pourquoi je voulais tant qu’il me remarque quand j’étais enfant, maintenant que j’vois ce qu’il est devenu, je pense que j’aime mieux être qui je suis. Je n’ai pas envie de lui ressembler, d’avoir toujours cette colère au fond de lui. Il m’en veut toujours autant, alors que je n’ai rien fait d’autre que de venir au monde après lui ! Il me l’a toujours fait comprendre que j’étais un indésirable pour lui. « Oh quelle chance j’ai ! » répondis-je sarcastiquement. La mouche va aller voler ailleurs pour éviter de se faire frapper de nouveau… Je devrais peut-être aller voir Emilia à l’hôpital, voir si je peux la prendre dans un coin… Quoi que je ne sais même pas dans quel état  ma gueule est ! Je lui lance une dernière pique, je ne peux pas croire qu’il se sente bien seul, qu’il pense qu’il n’a besoin de personne. Impossible qu’il soit vraiment heureux comme ça. « Mouais c’est ça crève seul, un jour tu te réveilleras et tu verras que c’est pas une vie ! » Bon, je sors finalement mes clés de mes poches, me reste plus qu’à aller à ma voiture et partir d’ici.