(Tw 18+ )Even when I try to not see you, you're fucking there ! |Bastian

J’ai la tête qui tourne, l’impression que ma tête va exploser et lui il gueule dans la rue, j’ai pas envie que mes sentiments soient découverts par n’importe qui. J’voudrais pas qu’on entende ce genre de choses, j’ai déjà de quoi mal à l’assumer moi-même. Puis l’inévitable quand on parle de Bastian et moi, il me frappe, déversant sa colère sur moi, me frappant encore et encore, jusqu’à ce que je n’en puisse plus. J’en ai assez de tout, de ma vie, de mes problèmes… Je n’ai plus envie d’assumer le monde, pas envie de devoir faire face à tout ça, c’est pour ça que j’me suis mis dans cet état, pour ça que j’me tapais une autre nana avant qu’il arrive.

« C’est ce que je faisais avant que t’arrive… j’essayais de perdre la tête avec cette fille… »

Ma respiration prend un rythme un peu plus régulier, même si je sens mon coeur se tordre. Je ne peux pas arrêter de les voir comme ça, j’peux pas laisser filer Stacy non plus… J’veux pas finir comme Bastian, complètement détruit par ça.

« Stacy a toujours été là, j’peux pas arrêter… J’m’imagine pas une vie sans elle… J’veux pas non plus imaginer un autre mec avec elle… j’peux pas… »

Ce qui me surprend, c’est qu’il n’essaie pas de continuer de me frapper, qu’il ne tente pas de garder l’avantage sur moi alors que je reste là à ne pas bouger, même si je l’ai repoussé. C’est sur que c’est pas une fille comme celle que je baisais qui va me faire oublier Stacy ou même Emilia. Elle n’avait rien à voir avec aucune des deux blondes qui savent comment me faire du bien.

« Du haut de gamme ? » Je ris en me tenant le ventre, ayant encore mal après ses coups. J’ai les yeux qui brûlent aussi, j’ai mal de partout, mais ça n’enlève pas ce foutu pincement au cœur. Je pense qu’il ne partira jamais vraiment ce fucking pincement. Je ne peux pas oublier, je ne peux pas faire ce qu’il me dit, si je la perd c’est là que je vais perdre complètement la tête. J’aime mieux continuer de faire semblant que mes sentiments n’existent pas plutôt que de la perdre complètement ! Bastian qui me donne des conseils… c’est tellement étrange !

« C’est déjà trop tard tu l’as dit… J’ai tellement toujours voulu fuir ça… toujours ris de ceux qui ne jurent que par l’amour… Et si c’était différent pour moi ? Si c’est ce qu’il me faut pour devenir quelqu’un de mieux ? »

J’ai toujours été le petit con, le mec qui se foutait toujours de tout. « j’sais même pas pourquoi j’te parle de ça… tu dois me trouver encore plus pathétique… » Je cherche de nouveau une clope que je glisse entre mes lèvres avant de l’allumer. Mes yeux fixant le ciel, toujours couché par terre.

J’aimerais bien trouver la solution miracle pour arrêter de m’enfoncer, arrêter d’aimer les deux filles et continuer ma vie comme j’la vivais. J’t’ai heureux non ? Sans responsabilité, sans devoir faire attention à rien, j’ai même failli dire à Stacy que j’l’aimais l’autre jour. Je sens que je ne pourrais pas continuer comme ça longtemps, que je ne pourrais pas continuer d’ignorer mes sentiments. J’tourne ma tête vers Bast et je le regarde un instant, j’me souviens plus vraiment comment il était avant. Il m’a jamais vraiment aimé de toute façon, mais après la mort de Carla ça a empiré, je l’ai vu se détruire et j’espère juste que je ne finirais pas comme ça si jamais ils nous arrivent quelque chose… J’sais déjà que je vais en perdre une des deux, un dommage collatéral comme on dit, ça m’détruit déjà, j’me sens comme un lâche.

J’me reçois un nouveau coup de poing dans le ventre et je plis en deux, grimaçant légèrement. J’mallume une clope, j’ai besoin de fumer, l’alcool et la drogue me font cet effet de fumer encore plus. Je soupire longuement, mes yeux perdu dans le néant du ciel qui s’offre à nous.

“J’dis pas différent de tout le monde… Puis Stacy et moi c’est pas un peu comme une évidence ? On traîne ensemble depuis toujours… Stacy pourrait me rendre meilleur… Enfin, je crois… ”

Je laisse voler ma clope, avant de la reprendre entre ses doigts. Je pose mon bras sur mon front et j’aspire une nouvelle taffe. “C’est pas toutes les histoires qui se terminent mal… Ça aurait pas dû être comme ça pour toi… Tu méritais pas ça.” La fin de ma phrase est presque inaudible, jamais on parle de ça avec Bastian, mais je sais qu’il l’a vraiment aimé cette fille, plus que sa propre vie.

Quand je parle d’être en couple, il n’y a que le nom de Stacy qui vient, comme si mon choix était déjà fait. Il n’a pas tort Bastian, j’ai choisi, je ne suis juste pas prêt à l’admettre, à le dire à voix haute. Je ne sais même pas comment je vais pouvoir en parler avec Emilia, comment faire pour lui annoncer un truc comme ça. “J’sais pas si tu m’aimes, mais j’ai choisi d’aimer ma meilleure amie, même si j’ressens de quoi pour toi ? “ C’est ridicule, je suis beaucoup trop défoncé de toute manière pour réfléchir convenablement. Je murmure plus pour moi que pour lui. “Elle n’en crèvera pas, j’la laisserais pas crever à cause de moi… ” Je veux pas croire que l’amour tue, je ne veux pas croire à ça parce que je suis déjà terrifié par la simple idée d’être amoureux. J’ai toujours fait n’importe quoi. Il a raison, j’risque de tout gâcher, j’sais même pas si j’ai c’qui faut pour la rendre heureuse.

N’empêche que mon frère ne méritait pas ce qui lui est arrivé et je l’ai dit tout haut et ça ne lui plaît pas. De toute façon, quoique je dise ça ne lui plaît jamais. Son rire n’a rien d’un rire joyeux, je sais pas quoi dire, je sais moi au fond que mon frère n’est pas si mauvais qu’il le prétend. Malgré tout ce qu’il me fait subir, je l’aime quand même, c’est mon frangin après tout. Je me redresse aussi, mais j’veux pas voir ce qu’il fait. Il y a des limites que je ne franchirais jamais et ce qu’il fait en ce moment c’est l’une d’elle. L’héroïne est un poison. “Parce que je sais qu’t’es pas aussi mauvais que tu veux le faire croire Bast, tu as eu plus d’une fois une occasion de me tuer et tu l’as jamais fais. T’as beau pas m’croire, tu sais qu’au fond j’ai raison, c’est ça qui t’fais mal et qui t’fais chier autant. Cette fille tu l’aimais et c’était pas de ta faute, tu l’aurais pas fait volontairement. ” Je me relève et jette ma clope au loin J’tiens un peu mieux sur mes jambes que plus tôt, même si c’est loin d’être solide.

Je comprends même pas comment j’en suis arrivé là, à me confier à mon frère sur le bord de la rue, le dos contre le trottoir et les yeux perdu dans le ciel. J’en suis rendu à lui raconter ma vie, mes amours et je sais que ce n'est pas le sujet à aborder avec lui, pourtant, il y a quelque chose qui me pousse à le faire. J’ai choisi, au fond, je savais depuis un moment que c’est elle, j’arrive juste pas à le dire clairement, sachant que je vais faire du mal à une autre.

« J’veux pas qu’elle crève, je veux pas crever… tu ne pouvais pas vouloir ça non plus… la vie c’est d’la merde, les sentiments c’est d’la merde. J’veux rien ressentir, j’en ai marre de me prendre la tête avec toutes ces conneries ! »

Je me relève, regardant ailleurs, j’ai pas envie de le voir sniffer cette merde qui finira par le tuer, en plus il faut qu’il me ramènes, en tout cas il m’a dit qu’il me ramènerais… Il m’a pété la gueule, il a sniffé c’est bon ? Ses paroles me rentrent dedans, plus qu’il ne le pense, je veux pas le laisser paraître lui montrer qu’il réussit.

« C’est bon j’ferme ma gueule ! C’est bon, crois ce que tu veux, je vais continuer de croire ce que je veux. Tu pourras pas me faire changer d’idée! C’est bon ! On arrête ! » Je titube encore légèrement, j’ai vraiment exagérer ce soit ! « On part maintenant ? »

 « Arrête ! Je sais qu’on va tous mourir ! Mais on n'est pas obligé de mourir maintenant ou même demain ! Arrête avec ça ! J’vaux mieux que ça ? Je vaux rien, okay je vaux rien ! »

Elles sont mieux que moi, elles valent plus que ce que je peux offrir de toute façon ! Je le sais et on a pas besoin de me convaincre du contraire, les oublier c’est un peu trop tard. J’peux pas, j’y arrive pas la preuve, ya rien de ce que je fais qui me les sors de la tête !

Quand il se met à gueuler, j’baisse la tête, j’aime pas entendre ça. Je sais qu’il ne voulait pas la tuer. Il est celui qui a appuyer sur le piston, qui lui a injecté, mais c’est elle qui le voulait aussi… non, il est temps qu’on parte et qu’on arrête de parler de tout ça, c’est pas bon sur le moral de personne et ça le fâche, il est pas dans un état pour ça.

« C’est bon ! On y va ! » Je le suis, c’est ce qu’il y a de mieux à faire !

Fin