toujours bloquée dans la mauvaise zone - leyla&lewis

2h. Ce soir, j'avais réussi à entraîner Leyla avec moi en boite de nuit. J'avais du batailler un peu, mais finalement, j'lui avais mon p'tit regard de chien battu pour la supplier et elle avait finalement craquer. Elle était pas très fêtarde Leyla, beaucoup moins que moi. Mais là, ces dernier temps, j'avais besoin de vider mon esprit. C'était toujours un peu le chantier dans ma tête. Je luttais pas mal pour garder l'esprit clair. Les journées au domaine viticole me permettait de ne pas trop penser à tout ça. Je n'avais pas encore renoué avec ma mère. Mais j'me sentais de plus en plus prête à revenir. Elle me manquait terriblement. Mais j'me sentais encore un peu trop honteuse pour revenir. J'avais quitté l'appartement de Kay aussi. Cette colocation avait été .. à notre image. S'il avait été celui dont j'avais eu besoin juste après ma séparation, ce n'était pas un moov' très malin d'me jeter dans les bras du jeune britannique. Mais j'commençais à être habituée aux prises de décisions irrationnelles. J'avais fini par trouver refuge chez Galahad. C'était plus paisible. Moins porté sur la défonce. Mais du coup, j'ressentais un peu le manque. D'où cette volonté féroce de faire la fête ce soir et d'me mettre accessoirement la tête à l'envers. Leyla, elle avait gardé un peu les yeux sur moi. D'la savoir près de moi, ça me rassurait aussi. J'voulais plus être seule. Pas après ce qu'il s'était passé l'autre soir, lorsque que Manwë m'avait secouru. Quand je prenais deux secondes pour faire le point sur ma vie, c'était tellement le bordel que j'préférais pas trop y penser. Alors avec Leyla, on avait profité de la nuit. J'avais bu, beaucoup beaucoup trop bu. L'argent que je touchais des vendanges étaient partis dans la consommation outrancière de tequila. J'me sentais vraiment très très saoule. Leyla, elle le voyait bien. Mon regard était absent. J'tanguais. J'me sentais très mal. L'ivresse, cette nuit là, elle était pas libératrice. Elle me flanquait un gros coup au moral. J'pensais à Archie, à notre séparation. C'était vraiment la tempête dans ma tête. J'étais absente depuis quelques dizaines de minutes. On dansait, avec Leyla, mais j'captais de moins en moins l'environnement qui m'entourait. Mon verre était vide. Je pensais déjà au suivant. J'porte mon regard vitreux sur celui de ma meilleure amie. "J'vais aller me reprendre un verre" que j'lui dis. Mais en fait, ma tête tourne dans tous les sens, j'sens que j'vais tomber, que j'vais peut-être vomir aussi. J'suis dans un sale état. "Ley', j'me sens pas bien." J'finis par l'avouer, l'idée d'prendre un nouveau verre, c'est pas malin. Alors j'm'éloigne de la piste de danse, en tanguant, j'me dirige vers les toilettes et j'me pose contre l'une des parois du mur. La lumière est blafarde, verdâtre, j'me précipite dans l'un des toilettes, prête à vomir, m'accroupissant lamentablement vers la cuvette. J'ai des hauts le coeur, j'ferme les yeux pour tenter de contrôler les spasmes désagréables qui s'agitent au fond de mon ventre. J'suis vraiment pas jolie à voir.

@Leyla Alvarez , @Lewis Lockwood

2h. Une heure où normalement, j'serais sagement assoupie dans mon lit. Normalement, mais pas ce soir. Non, ce soir j'avais cédé au regard de Maddie pour sortir en boîte. C'était la semaine, j'avais cours demain, mais j'allais pas la laisser seule non plus. Maddie, elle avait besoin de moi, d'une présence qui la comprenait et qui s'inquiétait pour elle. Ces dernières semaines avaient été rocambolesques pour elle et déjà que je ne pouvais pas l'héberger, je pouvais au moins l'aider à se changer les idées. J'avais donc dit oui à sa demande, mais pas à tous les verres qu'elle voulait boire. Fallait au moins qu'une de nous deux reste un minimum consciente. Mad, elle semblait prête à se mettre la tête à l'envers et même si je commençais à être pas mal cocktail, j'essayais de garder un oeil sur elle. On dansait depuis un bon moment, je trouvais que c'était un bon endroit où être parce qu'on était loin du bar et ça rendait la tâche de se prendre un autre verre un peu plus difficile. Peut-être que ça laisserait le temps à Maddie de redescendre un peu parce que j'voyais son regard et il était assez vide. Souvent, je la redirigeais en prenant ses bras parce qu'elle tanguait vers la gauche ou vers la droite et mine de rien, l'endroit il était plutôt bondé. J'voudrais pas que les gens autour aient une mauvaise impression et qu'ils pensent que Mad essayait d'se coller à eux non plus. Après un certain temps sans verre à la main, ma meilleure amie m'annonça qu'elle allait se chercher un autre verre. Je savais mieux que d'essayer de l'en empêcher. Maddie, personne l'empêchait jamais de quoi que ce soit. J'hochai la tête, prête à la suivre. Peut-être que je pourrais demander au barmaid de lui faire un truc virgin ou bien le renverser sans faire exprès. Je verrais sur le moment. Sauf qu'on eu pas le temps de faire bien du chemin, Mad elle m'annonça qu'elle ne se sentait pas très bien. « Baños? » demandai-je en la regardant. Elle s'éloigne en tanguant et j'me réponds à moi toute seule, les toilettes ce sera! Je lui attrape le bras pour la guider un peu mais elle semble peser une tonne. Tout son corps était mou, prêt à plonger vers le sol à tout instant. On était pas grande toutes les deux et c'était un challenge en soi de se déplacer jusqu'à la salle de bain. On y arrive finalement et Maddie, elle se précipite vers une cabine. Les toilettes sont dégueulasses, mais j'me concentre sur mon amie en lui tenant les cheveux. Je sors un élastique de ma poche et lui attache afin d'éviter qu'elle se vomisse dessus. « Mad, ça va? » lui demandai-je doucement. « Tu vas être malade tu crois? » réitérai-je. Plutôt intelligent cette question Leyla. Hé ho, j'étais cocktail moi aussi. J'entends un espèce de grognement de sa part et ça m'indique que oui. « Si j'vais te chercher un verre d'eau, tu promets de rester ici? » demandai-je ensuite. Parce que ouais, elle avait une petite tendance à disparaitre la belle Maddie. « Okay bouge pas. J'vais faire vite. » lui assurai-je en sortant et en retournant vers le bar.

J'avais pas tellement réussi à contrôler ma consommation ce soir là. A vrai dire, je ne suis pas sûre d'avoir eu envie de la contrôler. J'voulais profiter, faire la fête, oublier les problèmes dans lesquels j'étais plongé depuis quelques semaines. Leyla, j'avais du la convaincre mais je crois qu'elle avait un peu peur pour moi et elle préférait garder un oeil sur moi plutôt de me laisser sortir toute seule. J'étais toujours en mouvement, à la recherche de plus et j'pense que ça l'inquiétait un peu. C'était un peu égoïste de ma part de lui infliger ça, d'autant plus que là, à cet instant de la nuit, j'étais vraiment, vraiment déglinguée. Leyla, elle avait bu aussi mais bien moins que moi. Sur la piste de danse, j'sentais qu'elle me tenait les mains pour éviter que j'tangue ou que je tombe sur quelqu'un. Mais lorsque j'avais voulu aller prendre un autre verre, je m'étais senti vraiment mal. Comme d'la nausée au fond d'mon ventre, j'sentais bien que là, mon état, il était un peu misérable. J'lui dis que j'me sens mal, et aussitôt, elle m'accompagne jusqu'aux toilettes. Elle est obligée d'me garder un peu debout, pour me guider jusqu'à la cuvette. Je m'assoie, prête à vomir. J'sens Leyla qui attache mes cheveux. J'me laisse faire. Elle est au petit soin Leyla, elle est adorable mais j'suis pas en mesure d'la remercier. Les toilettes sont vraiment pas propres, mais j'y prête pas attention. J'tente de réfréner la nausée. Je hoche la tête à la question de ma meilleure amie. "Ouais, j'crois, j'en sais rien. J'ai peut être un peu trop bu .." Ah oui ? Vraiment? Quelle clairvoyance! Leyla, elle s'en va me chercher un verre d'eau. "J'bouge pas, c'est promis." Tandis qu'elle me laisse seule, une nana à côté de moi me remarque. Elle s'met à me parler. "Tu veux un p'tit remontant?" J'porte mes yeux sur elle. C'est une nana plus vieille que moi, elle a un style un peu particulier, avec ses cheveux bruns très courts, son short et ses tatouages un peu partout. "Mmh? Tu proposes quoi?" La fille elle s'approche de moi et elle sort un petit sachet de poudre blanche. "Ca, c'est le meilleur remède pour se sentir bien." J'suis pas certaine que ça soit le meilleur moov' à faire à ce moment là mais l'appel de la cocaïne est puissant. Et puis, un petit rail, ça vivifie. Ca remet d'aplomb. "Ok, vas y, ça peut pas être pire de toute façon." J'me relève péniblement et la nana me prépare un rail de cocaïne sur le rebord de l'évier. Leyla, elle va pas être contente. J'suis vraiment la pire amie de l'univers. En quelques secondes, j'ai sniffé la poudre blanche et l'effet est quasi instantané. J'me frotte le nez pour faire passer les picotements. Et Leyla, elle revient à ce moment là. J'lui adresse un sourire, mais un sourire vraiment bizarre, comme si mon esprit venait de décrocher totalement de mon corps. "J'ai trouvé mieux que d'l'eau." que j'lui dis, presque fière de moi. Sauf que là, j'me sens vraiment vaciller. J'recule de quelques pas, et j'm'affale contre le mur et j'tombe au sol. Comme assise contre le mur. Mes yeux se ferment, mais j'dors pas. J'me met simplement à rigoler. Bordel, j'suis vraiment flippante à ce moment là. Là, je réponds de plus rien. Le mélange de la tequila et de la cocaïne provoquaient un séisme dans mon corps. J'étais plus là.

Maddie elle était pas de tout repos quand elle voulait sortir et qu'elle avait l'intention de bien en profiter. J'avais l'impression que mes deux yeux ne suffisaient pas à bien la surveiller. En même temps, c'était pas l'impression que je voulais lui donner : que je la surveillais. Je m'inquiétais seulement pour elle. Alors je la laissais faire, mais je restais près. Donc quand elle m'indiqua ne pas se sentir bien, c'était évident que j'allais la suivre et l'accompagner. Quelle genre d'amie j'serais si je disais ''ok cool'' et la regardais filer vers la salle de bain ? Surtout qu'on savait jamais sur quel genre de malade on pouvait tomber. Alors je l'accompagnais dans la salle de bain pas très propre de la boîte de nuit. Y'avait plusieurs cabines une à côté de l'autre, mais peu de filles présentes. De toute façon, ça entrait et partait sans même se préoccuper de nous, alors qu'il y ait du monde ou pas au moment où Maddie aurait besoin de vomir, ça changeait rien du tout. Je m'occupais d'elle comme j'aimerais qu'on s'occupe de moi en retour, avec soins, avec amour. Je l'aimais Maddie même si elle m'inquiétait pas mal ces temps-ci. « Oui, sûrement un peu trop bu. » confirmai-je. Je lui indiquai de rester là, de ne pas s'enfuir en courant vers l'appel de la tequila parce que j'comptais lui ramener un verre d'eau. Je choisis de lui faire confiance en la laissant là, de toute façon elle n'était pas en état d'aller nul part. Sauf que j'me rendais pas compte que j'aurais dû être plus claire avec mes indications. Je retournai au bar pour commander un verre d'eau, sauf que les breuvages gratuits, c'était rarement la priorité dans une boîte alors on me fit attendre un peu. On dut sentir mon impatience parce qu'après quelques minutes, on me servit le fameux verre d'eau et je repris la direction des toilettes. J'étais pas prête à voir ce que je m'apprêtais à voir.  Maddie, elle était plus affalé sur la cuvette des toilettes prête à vomir le surplus de tequila, non. Elle était près de l'évier et elle avait un sourire terrifiant, satisfait, tandis qu'une petite trainée de poudre blanche restait là où elle se trouvait y'a quelques secondes à peine. « Mad! » lâchai-je sous le coup de l'émotion, un peu choquée. J'étais pas fière d'elle là, j'me sentais un peu prise dans quelque chose de bien plus gros que moi. Je la vois se reculer, vaciller, le verre d'eau glisse de mes mains alors que j'me précipite pour essayer de l'attraper. « Maddie, merde! » m'écriai-je alors qu'elle me glissait des doigts. Mon temps de réaction était un peu trop lent. Elle se met à rigoler, mais ses yeux sont fermés. J'me mets à genoux par terre dans le sol un peu crade et j'essaie de la relever, mais elle est bien trop lourde, elle se tient plus du tout. « Maddie, est-ce que tu m'entends??? » lui demandai-je en commençant à paniquer alors qu'elle n'ouvre pas les yeux et dit plus rien. Je donne des petites tapes sur sa joue, mais toujours rien. « Dis moi quelque chose s'il te plait. » que j'lui demande, sentant la panique monter en moi. J'essaie encore de la relever, mais on trébuche ensemble pour la deuxième fois. Je sais pas qui appeler, je sais pas quoi faire. Je ne peux juste pas gérer ça seule. Je me sens mal d'être rendue là, mais j'essaie d'appeler Elijah. J'me dis forcément, il saura m'aider. Sauf qu'il répond pas. « Merde, merde.... Mad t'es toujours là? Tu m'entends toujours? » lui demandai-je en l'entendant grogner. Ça s'entendait dans ma voix que je paniquais, la drogue c'était un sujet sérieux. Je cherche qui je peux bien appeler alors que les larmes commencèrent à me gagner. Je décide d'appeler Lewis. C'est un ami de Maddie lui aussi et... Le mien. Je me sens mal de le déranger, mais je me sens à court d'option. « Hey Lewis, c'est Leyla.... Je suis désolée de te déranger mais... » Je m'arrête un instant et c'est plus fort que moi, je craque, j'éclate. « J'ai besoin d'aide... C'est Maddie, elle a consommé trop de trucs et elle s'est affalée dans les toilettes au Adam&Yves... J'sais pas quoi faire. » dis-je entre mes sanglots. Lewis étant qui il est ne me fait pas patienter plus longtemps et mentionne être sur le chemin.

La sonnerie de mon téléphone est allumée en permanence, sauf quand je suis en cours. Habitude que j’ai prise depuis que ma soeur s’est mise à m’appeler quand elle était en mauvaise posture. Je ne sais jamais quand sera sa prochaine frasque et je ne veux pas la laisser mal prise, j’aime mieux pouvoir veiller sur elle, c’est mieux qu’elle m’appelle moi, plutôt que de demander à n’importe qui, surtout si elle ne veut pas que Ram le sache. Elle peut m’appeler à tout heure du jour ou de la nuit. J’ai toujours eu un sommeil léger de toute façon. Ce n’est pas une surprise pour moi d’entendre le téléphone sonner en pleine nuit, alors à moitié endormi je répond, surpris de ne pas reconnaître la voix de ma soeur à l’autre bout du fil, je crains même qu’il soit arrivé quelque chose à ma soeur alors je me redresse dans mon lit, déjà un peu plus réveillé quand elle me dit que c’est Maddie. D’un sens, je suis rassuré, mais l’inquiétude embarque quand même et je lui fais comprendre que je suis en chemin. J’enfile un jogging que j’avais laissé traîner par terre et un t-shirt, je prends la clé, le portefeuille et le téléphone et je pars à toute vitesse. Depuis la soirée chez moi, je n’ai pas beaucoup reparler avec Leyla, mais n’empêche que je ne peux la laisser dans une situation aussi critique avec Maddie sur les bras, j’ai bien entendu la panique dans la voix de la jeune femme. Je roule le plus rapidement possible en direction du club et une fois là, je me stationne et entre dans le club rapidement. Elles doivent encore être à la salle de bain, j’entre et c’est là que je tombe sur les filles. “J’ai fait le plus vite que j’ai pu… ” Dis-je à Leyla avant d'apercevoir Maddie au sol. “Qu’est-ce qu’elle a pris ? Il faut tout me dire !” Je parle à la chilienne avant de me mettre à genou devant Maddie, il y a clairement un cas d’intoxication, la lumière ici est loin d’être idéale pour que je ne puisse l’examiner. “Maddie ? Tu m’entends ? Si tu m’entends serre ma main.” Je prends l’une de ses mains dans la mienne et lui tapote doucement la joue pour essayer d’avoir une réaction. “Est-ce que tu es capable de marcher ?” Il va falloir la sortir d’ici, je ne peux pas rester dans la salle de bain.

J'avais pris le truc de trop. Le petit rail de cocaïne qui me fait imploser de l'intérieur. C'était vraiment pas malin. Mais avec l'ivresse déjà bien présente dans mon esprit, je n'avais pas mesuré la gravité de mon geste. J'sais pas trop ce qui c'était passé après. J'me souviens de voir revenir Leyla, près de moi, un peu catastrophée de constater que j'me dépoudrais le nez. Et puis, j'avais vacillé. Sentant mon corps me lâcher. Leyla avait tenté de ralentir un peu ma chute. Mais j'me retrouvais, presque inerte, les yeux clos. Je l'entendais Leyla, elle m'appelait, elle tentait de voir si je réagissais à ses mots. Mais j'entendais sa voix de très très loin. Comme si elle se trouvait à l'autre bout d'un grand tunnel. J'm'étais mise à rire, mais c'était presque nerveux. Je contrôlais plus du tout ce que je renvoyais dans le monde réel. Mais j'avais pas peur. J'étais simplement anesthésiée. J'tentais vaguement de bouger un peu la tête. Mon rire nerveux était fini, et je gardais le silence. Remuant parfois le bout des doigts, des soupirs s'échappant de ma gorge. Mais niveau communication là, c'était pas l'idéal. Je me sentais sombrer, de plus en plus. Les mouvements autour de moi, ils étaient flous, comme un gros brouhaha sourd. Leyla, elle avait appelé de l'aide, j'me rendais pas compte à quel point j'la mettais dans la tourmente à ce moment là. C'était très probablement la soirée de trop. Je respirais toujours, mais tout devenait plus lent, plus lourd. J'sais pas combien de temps c'était écoulé avant que je sente vaguement quelqu'un prendre ma main. Ce contact, il eu pour effet d'me réveiller un peu. J'tournais la tête, ouvrant un peu les yeux. Mais j'étais bien incapable de voir quoi que ce soit. J'entendais juste des brides de mots, mon prénom étant répété à maintes reprises. J'étais clairement dans l'incapacité de répondre quoi que ce soit. Je ne savais pas qui tentait d'entrer en communication avec moi mais ce n'était autre que Lewis qui voulait savoir si je l'entendais. Je hochais alors un peu la tête, mon regard vitreux qui ne fixait rien de très précis. J'sens sa main se poser sur ma joue. Ca me réveille un peu plus. J'sais qu'il ne faut pas que je reste ici. Mais à côté de ça, je n'ai aucunement la force de me hisser sur mes jambes. La seule chose que j'peux lui donner là, à Lewis, c'est une très légère pression de ma main dans la sienne. Incapable de parler, incapable de me relever. J'étais dans un état vraiment critique.

Je ne saurais dire sur le moment si l'idée d'appeler Lewis était la meilleure. J'avais tenté Elijah, mais il devait dormir à cette heure là. J'avais besoin d'une personne de confiance, de responsable et qui voudrait autant m'aider moi que Maddie. Ça me semblait être Lewis. Je ne voulais pas appeler sa mère. Maddie, j'étais pas fière d'elle en ce moment, mais je voulais tout de même l'aider pas lui nuire. Hors de question d'appeler Archie ou quelconque mauvaise influence sur elle alors ouais, Lewis me semblait être le choix à faire. On ne s'était pas trop reparlé depuis la soirée chez lui. J'avais été prise avec les études et Elijah et j'imagine que lui aussi avait été pris avec les études. Mais j'étais contente de le voir arriver aussi rapidement. Soulagée surtout. J'étais au sol à côté de Maddie, j'lui tenais la main et j'essayais de lui parler, de la tenir consciente même si elle me semblait hyper loin. J'avais l'impression que c'était pas réel ce que j'étais en train de vivre. J'entends la porte s'ouvrir sur Lewis et je me sens immédiatement un peu mieux, même si j'ai l'air d'un mess assise par terre avec les larmes sur mes joues. « Lewis! » m'exclamai-je, soulagée de le voir. J'aurais pu lui sauter dans les bras, mais je le sentais distant, son regard s'était à peine posé sur moi. Il était en mode urgence. « De l'alcool surtout. On a bu, elle bien plus que moi... De la tequila. » commençai-je. Je savais pas combien de verres exactement. Beaucoup. « Et elle se sentait pas bien, on est venu ici, j'ai voulu aller lui chercher de l'eau et à mon retour, elle prenait de la cocaïne. » lui dis-je finalement avec un regard désespéré. Je me sentais coupable de l'avoir laissé seule. Ce serait pas arrivé sinon. « Je voulais juste lui amener de l'eau, je pensais pas qu'elle.... J'aurais dû resté avec elle. » déclarai-je à mon ami. J'essuyai mes larmes et tentai de me rendre utile. Maddie, elle parlait pas mais elle semblait faire quelques bruits. « Je pense qu'elle entend un peu, mais j'arrivais pas à la lever. » dis-je à Lewis alors qu'il lui posait des questions. Maddie, elle était pas en état de répondre. Je me mis sur mes talons, accroupie pour essayer d'avoir une bonne prise sur elle. Elle n'était pas grande ni lourde, du moins habituellement, mais son corps était tellement mou qu'elle semblait peser des tonnes, du moins pour moi. Lewis pris le côté droit, moi le côté gauche et je me relevai difficilement en relevant ma meilleure amie avec moi. Disons que la majorité du travail avait été fait par quelqu'un qui n'était pas moi. « Tu es ok? On sort? » demandai-je en penchant ma tête pour le regarder. Je me sentais un peu dans le mal moi aussi, j'étais loin d'être sobre. L'urgence de la situation m'avait ramené sur terre, mais mon corps subissait quand même les effets de l'alcool. Fallait que je me concentre. « Est-ce qu'on l'amène à l'hôpital? » lui demandai-je inquiète.

Je suis toujours disponible pour ma soeur, même que je pensais que c’était elle qui m’appelait à l’aide en pleine nuit. Je me trompais, c’était Leyla, la panique dans sa voix et les sanglots n’ont pas mis bien longtemps à me convaincre de lui venir en aide. Pas que je veux jouer les super-héros, mais je ne laisse pas les gens que j’apprécie dans la merde non plus. Je n’aimais pas la savoir dans cet état, surtout avec une Maddie qui n’allait pas bien. Je me suis donc levée en quatrième vitesse m’habillant rapidement pour mettre le moins de temps possible avant de rejoindre les filles. En arrivant, je me dirige rapidement vers la salle de bain, j’ai à peine jeter un regard à Leyla, parce que j’ai tout de suite vu l’état critique de Maddie, assise au sol le dos contre le mur. Elle ne semble plus être là, ni répondre à rien. J’écoute Leyla parler alors que je tombe en mode médecin, c’est une intoxication, clairement, je dois savoir ce qu’elle a consommer et si elle a pris autre chose que de l’alcool dans sa soirée. Je lève les yeux vers Leyla quand elle me nomme ce que Maddie à pris. De l’alcool d’accord, j’attend de voir si elle va dire autre chose. Je hoche la tête, de la cocaïne, je sens que Leyla est complètement paniquée, qu’elle se reproche ce que Maddie a fait alors qu’elle allait lui chercher de l’eau. “Non, tu n’aurais pas pu savoir, tu as bien fait d’aller lui chercher de l’eau, ce n’est pas de ta faute. Il faut simplement la sortir d’ici.” Maddie n’est pas dans le meilleurs des états, elle a mélangé et ça a mal réagi dans son corps. Je sens la légère pression de sa main dans la mienne, ce qui me fait croire qu’elle est encore consciente, même si elle n’est pas très forte actuellement. Leyla et moi on se place pour essayer de relever Maddie sur ses jambes, Maddie n’étant pas très grande et Leyla non plus, la position pour avancer ne fonctionnera pas vraiment. “Je vais la prendre et on sort, je ne pense pas qu’on réussisse à la faire marcher. ” Puis Leyla aussi semble avoir bu un coup, je pense que c’est mieux si elle me suit et que je n’en ai pas deux à ramasser. Je me penche pour prendre Maddie dans mes bras, comme une princesse, sauf que la princesse n’est pas dans un état souhaitable. “Non, en hôpital ils vont juste la laisser dans son coin. J’ai tout à la maison, il faut la faire vomir et qu’elle sorte le méchant.” Je la laisse passer devant moi pour qu’elle puisse faire le chemin pour moi et une fois hors du club je vais vers ma voiture. “Prends mes clés pour ouvrir la porte, assis toi avec elle en arrière et essaye de garder un oeil sur elle.” Elle m’ouvre la porte et j’installe Maddie sur la banquette et boucle la ceinture, avant d’aller prendre place derrière le volant.

Tout me semble loin. Les bruits, les mouvements, les voix de Leyla et Lewis. J'les entends, mais j'arrive pas à parler. J'en trouve pas la force. J'me sens nager entre deux mondes. La défonce est puissante et la cocaïne continu son chemin dans mon esprit. J'sens aussi mon coeur qui s'emballe un peu, mais ma respiration elle, ralentie. J'cherche pas à contrôler quoi que ce soit. J'suis partie beaucoup trop loin. J'arrive pas discerner ce qu'ils se disent. C'est comme si j'me trouvais sous l'eau et que j'percevais des brides de bruits. J'arrive à serrer ma main, un peu, dans celle de Lewis, ou celle de Leyla. J'en sais rien. J'ai même pas conscience qu'ils sont là, tous les deux pour moi. J'suis déconnectée. J'sens qu'on me soulève, j'arrive pas à accompagner les gestes. Mes jambes ne me portent pas. J'suis genre.. un poids mort. Pitoyable. J'sens vaguement qu'on me porte entièrement, sentant un contact sous mes genoux et autour de mon buste. J'me retrouve dans les bras de Lewis, qui me soulève facilement. Faut dire que j'ai beaucoup maigrit ces derniers temps. J'suis une espèce d'ombre. L'ombre de moi-même. J'sens vaguement l'air frais de la nuit m'envelopper. On est sorti de cet endroit oppressant. J'sens que ma respiration se fait un peu plus régulière. Mes yeux sont toujours mi-clos, je ne vois rien et je sens très peu. Finalement, Lewis m'installe à l'arrière de sa voiture. Leyla se met à côté de moi et ma tête que je ne porte plus, vient trouver appuie sur l'épaule de ma meilleure amie. J'sens sa main dans la mienne et j'la presse un peu, par moment. Comme pour lui dire que j'suis là. La notion du temps m'échappe complètement. Tout m'a échappé et j'me retrouve encore une fois à faire vivre des situations pas possible à mes proches. Faudrait que j'pense à me calmer. Cette épisode risque très certainement d'être un déclic, une fois sortie d'affaire.

Lewis il est en mode action. Il est arrivé tel un super-héros et il n'a pas perdu de temps avant de prendre les choses en main. J'étais soulagée parce que j'étais pas le genre de fille qui pouvait prendre le lead sur ce genre de truc. J'étais pas celle qui agissait bien sous la pression, qui trouvait un plan B quand le plan A foirait. J'étais pas cette personne rassurante sur qui on pouvait compter en cas de catastrophe ou d'accident. J'étais plutôt celle qui paniquait, qui figeait, qui bégayait plutôt que d'aligner des mots cohérents. J'étais celle qu'on devait rassurer plutôt et qu'on devait diriger. Même si je voulais être utile, même si je voulais très fort être that girl décrite en premier, je l'étais juste pas. Alors j'avais appelé de l'aide qui serait capable de le faire à ma place. Bien vite, j'écoutai les questions de Lewis et ses directions. J'voulais lui donner tout ce qu'il fallait pour qu'il arrive à bien aider Maddie, mais j'avoue qu'en repensant au chemin pris dans la soirée, je me sentais mal de l'avoir laissée toute seule. Lewis, il trouva même le temps et la force de me rassurer sur ça. Il avait probablement bien envie que je la ferme pour se concentrer sur l'important, mais j'imagine que la tequila me faisait un peu plus parler que nécessaire. J'arrivai tout de même à me recentrer sur l'important : Mad. « Oui okay, je te suis. » dis-je alors que Lewis mentionna qu'on devait sortir. Je fis mon gros possible pour aider Lewis à marcher avec Maddie, mais cette méthode ne semblait pas fonctionner. Lewis était très grand et Maddie et moi étions à l'opposé. Il la pris finalement dans sa bras tandis que je nous frayai un chemin jusqu'à l'extérieur. L'hôpital n'était pas une option, mais on irait chez lui. Je suis ses consignes à la lettre, prenant ses clés, ouvrant la porte. Je m'installe finalement à l'arrière avec Maddie et prend sa main dans la mienne. Je la sens presser la sienne à quelques reprises, mais très faiblement. « Ça va aller Maddie, on va s'occuper de toi. » lui chuchotai-je doucement en lui dégageant les cheveux du visage. « Tu vas être ok j'te lâcherai pas. » lui dis-je en déposant ma tête sur la sienne. Je fermai mes yeux doucement, laissant l'adrénaline redescendre et essayant de retrouver un rythme cardiaque normal. J'avais eu peur, mais je me sentais un peu plus en confiance maintenant avec Lewis. Après plusieurs minutes, on arriva enfin chez lui. Je repris machinalement ses clés de sa main en lui laissant la place pour prendre Maddie à nouveau. Juste avant qu'il ne la prenne dans ses bras, je lui tirai le coude pour qu'il se tourne vers moi. « Merci tellement d'être venu. » lui dis-je doucement en lui faisant un câlin. Je me retirai de ses bras pour me reculer un peu, puis je le suivis jusqu'à la porte de l'appartement avant de la débarrer pour y entrer.

Le réveil avait été brutal, je ne m’attendais pas du tout à ce que Leyla m’appelle en panique en pleine nuit, mais je n’avais pas mis longtemps à me mettre en mode action. Nous n’avons pas le choix dans ce genre de situation, il faut avoir l’esprit clair et agir rapidement. Je ne pouvais pas laisser les deux jeunes femmes toutes seules pour se démerder alors que clairement l’une des deux n’était plus en état. Je me suis rendu aussi rapidement que possible au Adam et Yves pour y trouver une Maddie inconsciente, ou à la limite de la conscience et une Leyla en panique et en pleur. Leyla a vite fait de me dresser un portrait de la consommation que Maddie avait pu faire au cours de la soirée. Je tente de rassurer Leyla du mieux que je peux, mais l’état de Maddie nécessite que l’on sorte d’ici rapidement. Notre première tentative n’est pas fructueuse, malgré les efforts de Leyla, je ne pourrais pas tenir jusqu’à dehors dans cette position et Maddie est incapable de nous donner un coup de main, son corps ne répond juste pas. Je finis par la prendre dans mes bras pour que l’on puisse sortir d’ici au plus vite. À la voiture, je demande de l’aide à Leyla qui s’exécute rapidement, m’ouvrant la porte de la voiture pour que je puisse y déposer Maddie, elle s’installe derrière et je prend vite la direction de la maison. L’hôpital n’est pas la solution et je préfère garder un oeil sur Maddie et je crois que Leyla a besoin de soutien. Je ne sais pas trop comment va se dérouler la nuit, mais on ne sera pas trop de deux pour surveiller la demoiselle. Emilia n’est pas à la maison et je n’ai pas aperçu Violette, mais peut-être qu’elle est couchée. Arrivé à la maison, je sors de la voiture et laisse les clés à Leyla pour qu’elle puisse débarrer la porte d’entrée. Je m’apprête à sortir Maddie quand je sens qu’elle me tire par le coude. Je suis surpris un instant par le geste de la jeune femme, mais mes bras se resserre autour d’elle. “Y’a pas de quoi… ” Cette étreinte m’a fait du bien, en même temps c’était étrange, mais je n’ai pas le temps de m’arrêter à ça. Je reprends Maddie dans mes bras et nous rentrons dans mon appartement, j’hésite un instant entre l’amener à la salle de bain pour qu’on tente de la faire vomir pour qu’elle expulse le poison de son corps ou l’amener dans mon lit directement et prendre une bassine. “Leyla, je sais que ça va paraître dégoûtant, mais il faut qu’on la fasse vomir. Reste avec elle, je vais chercher ce qu’il faut ok ? ” Je dépose Maddie dans la salle de bain, près de la toilette, ensuite on la mènera dans ma chambre. Je vais dans la chambre d’Emilia pour prendre le kit d’urgence et je le ramène à la salle de bain pour trouver ce dont on aura besoin pour l’expulsion du méchant. “ Ley… si tu n’es pas à l’aise ici, je vais m’occuper d’elle, tu crois que tu peux aller préparer mon lit pour Maddie ? Il y a un piqué dans la lingerie juste à côté de ma chambre, mettre ça au moins sur le lit. Ma chambre est la deuxième sur la droite. ” Comme ça, si elle est malade de nouveau dans la chambre, je n’aurais pas à changer le lit au complet. Leyla ne devrait pas avoir de problème à trouver, ma chambre est ordonnée je ne supporte pas le bordel. Puis maintenant je donne un liquide à Maddie pour nettoyer son estomac. Je la soulève légèrement pour qu’elle puisse faire ce qu’elle a à faire maintenant.

Le temps était comme suspendu. J'avais plus conscience de grand chose, entendant vaguement les voix de Leyla et de Lewis qui me parvenaient de très très loin. J'me laissais faire, sentant qu'on me portait. De toute façon, je n'étais pas en état de faire quoi que ce soit. J'essayais juste de rester connecté un peu à la réalité, en donnant des p'tits signes de vie à mes amis. Lewis me porta jusqu'à la voiture et une fois installée aux côtés de Leyla, je sentais sa main dans la mienne. J'la pressais un peu, de temps en temps, je n'étais à ce stade capable de cet unique moyen de communication. J'tentais ainsi d'rassurer Leyla, pour qu'elle comprenne que j'étais encore un peu avec eux. Le trajet en voiture, j'suis incapable de dire combien de temps il avait duré. J'me laissais encore une fois faire, laissant clairement mon état critique entre les mains d'mes deux amis. J'allais leur devoir de sacrées excuses une fois que je serais sortie d'affaire. On arriva dans l'appartement de Lewis, et très vite j'me retrouvais aux toilettes, avec Lewis qui prenait les choses en main. J'pouvais pas tellement m'en rendre compte à cet instant, mais son comportement était héroïque, tellement responsable et mature. Bien à l'opposé de ce que moi j'leur montrais cette nuit là. J'suis avachie à côté de la cuvette, mes yeux sont toujours mi-clos et j'comprends toujours pas tellement ce qu'il m'arrive. Finalement, je sens Lewis près de moi qui me donne à boire un liquide pour m'aider à me faire vomir. J'le bois, sans broncher. J'me souviens pas tellement du goût. J'suis comme anesthésiée. Mes cheveux avaient été attachés un peu plus tôt dans la soirée par Leyla. J'essaye de respirer tranquillement et puis très vite, je sens un spasme dans mon estomac. Je vomis une première fois. J'sens que ça m'fait du bien, paradoxalement. Automatiquement, des larmes viennent border mes yeux. J'vomis une seconde fois, puis une troisième fois, presque à la suite. Son produit là, il est efficace, parce qu'il me permet d'expulser les nombreuses téquilas que mon organisme n'avaient pas encore assimilé. Mais la cocaïne continue toujours de faire effet dans mon corps. J'le sens, parce que mon rythme cardiaque est toujours très élevé. Mais j'sens que ça m'a fait du bien. J'ouvre alors un peu les yeux, toussant et essayant de comprendre un peu ce qui se passe. J'avais pas tellement conscience d'où j'étais. Mon regard s'pose sur Lewis, tout près de moi. J'reviens peu à peu à moi, même si tout est encore très trouble. J'suis encore très amorphe, peinant à maintenir moi même ma tête. "Lewis, qu'est ce que tu fais là?" que j'arrive à murmurer un peu. Dans mon corps, c'est la tempête. Prise entre mon coeur qui s'emballe et l'envie irrépressible de dormir. Ma tête se penche en arrière, venant se reposer contre le mur des toilettes. "J'suis où?" J'referme les yeux. Même si mon état est un peu mieux qu'avant, j'suis encore bien secouée. J'saurais pas dire de quoi j'ai envie à cet instant là. J'suis perdue. Et mal en point toujours.

La soirée devait être amusante, un moyen d'évacuer la pression, de penser à autre chose qu'à Archie et à tout ce qui se passait dans la vie de Maddie. J'aurais dû savoir que de consommer de l'alcool n'aiderait en rien à la situation. Maddie, elle était du genre impulsive, elle avait peu de limite avec ce genre de choses et j'aurais dû voir qu'elle n'allait pas bien et qu'une soirée en boîte n'était pas ce dont elle avait besoin. Et pourtant, j'avais pas su dire non. Je m'étais laissée convaincre pour faire plaisir, pour ne pas la laisser seule. J'avais un peu l'impression que même si j'avais dit non, elle serait allée sans moi et ça, ça aurait été encore bien pire. Elle n'aurait pas eu personne pour l'accompagner aux toilettes, lui ramener un verre d'eau et s'assurer qu'aucun mec ne glisse quelque chose dans ses consommations. Par contre, j'avais pas pu l'empêcher d'enfiler les cocktails et les shots de tequila, tout comme je n'avais pas pu l'empêcher de prendre ce rail de cocaïne. Je m'en voulais même si Lewis mentionnait que c'était pas ma faute. Maddie elle était sur un chemin certain ce soir, et peu importe ce que j'aurais pu faire, ça aurait mal fini, tout simplement. D'ailleurs, j'avais eu beaucoup de chance que Lewis me réponde immédiatement. Il avait vraiment sauvé la peau de Mad ce soir - et la mienne par la même occasion. Il l'avait sorti de la boîte par lui-même et en plus, il nous avait ramené chez lui en voiture. Tout le long du trajet, je tentai de rassurer Maddie. J'savais même pas si elle m'entendait, si elle ressentait quoi que ce soit, mais je voulais être là pour elle et faire en sort que ce soit un peu moins éprouvant. Ça me permettait aussi de ne pas partir en spirale dans ma tête sur tout ce qui aurait pu se passer de plus. J'étais très très reconnaissant envers Lewis et je trouvais important de lui faire savoir avant qu'on entre chez lui. Je m'installai dans la salle de bain avec Maddie, au moins celle-ci était propre contrairement au bar. « Oh. Ok je bouge pas. » demandai-je un peu inquiète quant à la méthode qu'on allait devoir utiliser. Je tentai de garder Maddie assise droite afin qu'elle ne se défonce pas la tête sur le carrelage, mais Lewis mit vraiment peu de temps à revenir. Je lançai un regard à Lewis alors qu'il me proposait plutôt d'aller préparer le lit pour accueillir mon amie. Je tournai la tête vers Mad, un peu inquiète et fini par accepter. « Ok je vais faire ça. Si t'as besoin, tu me le dit, hein? » demandai-je. J'étais pas fan du vomi, j'aurais été en mesure de rester, je pense, mais vu mon état alcoolisé... Ma tâche était plus simple. J'allais donc faire ce que Lewis m'avait demandé, je préparais le lit. J'entendais Maddie vomir au loin, puis plus rien. Je tendis l'oreille et entendis finalement sa voix. Je me précipitai rapidement dans la salle de bain pour la voir de mes propres yeux. « Oh bordel Maddie! » m'exclamai-je. Je m'agenouillai devant elle, penchant entre être rassurée et être un peu en colère de la situation. Finalement, mes yeux se remplirent de larmes. « Tu m'as fait tellement peur. » lui dis-je en la prenant doucement dans mes bras. Elle était encore mal en point, fallait que j'sois délicate. « As-tu besoin de quelque chose? De l'eau? Dormir? » enchainai-je probablement bien trop rapidement. « Elle peut dormir ici, hein Lewis? » demandai-je en tournant la tête vers son sauveur. Je venais quand même de préparer le lit pour elle, mais dans la montée d'émotions, j'avais oublié ce détail là.

Quand Leyla m’a appelée, je ne savais pas à quoi m’attendre, à quel point Maddie pouvait être dans un sale état. La jeune femme n’est pas encore consciente de la chance qu’elle a d’avoir une amie comme Leyla qui a tout de suite pris les choses en mains. Combien aurait simplement paniqué sans aller chercher de l’aide, en essayant de s’en sortir seule ? Je fais ce que je peux pour aider les deux jeunes femmes à sortir de cet endroit, déjà, c’est un grand pas, Maddie sera mieux dans un environnement calme et elle a la chance que je puisse m’occuper directement d’elle, elle ne se retrouveras pas dans un endroit où on va la laisser dégriser dans son coin sans prendre la peine de la rassurer. Nous partons aussi rapidement que possible et une fois à la maison, je laisse Maddie dans la salle de bain avec Leyla. “Merci ! ” Puis je me dépêche à aller trouver la trousse que ma colo garde dans sa chambre, on a à peu près tout pour gérer une situation d’urgence et je sais que je pourrais soulager la demoiselle avec ce que j’ai là-dedans. Je reviens et offre à Leyla de m’aider autrement qu’en regardant son amie vomir. “T’en fais pas, ça devrait bien aller, merci ! ” Je lui fais un petit sourire et lui serre rapidement la main pour la rassurer. Ensuite je m’occupe de l’autre demoiselle qui semble encore dans un état second. À peine consciente de ce qui se passait autour d’elle, je l’aide à prendre le liquide et je n’ai pas longtemps à attendre avant qu’elle n'ait un haut le coeur. Je l’aide pour qu’elle évacue dans la toilette, la tenant pour qu’elle ne retombe pas et caressant son dos doucement. Je tire la chasse alors qu’elle reprend doucement conscience et je lui fais un sourire que je veux rassurant. “Je suis venu vous chercher Leyla et toi, tu es chez moi.” Leyla arrive et serre Maddie dans ses bras, j’en profite pour me lever et mouiller une débarbouillette pour nettoyer le visage de la malade. La pauvre Leyla semble vouloir tout faire en même temps pour soulager son amie, je me pose à genoux à côté des jeunes femmes et j’éponge doucement le visage de Maddie. “Laisse lui un peu le temps Leyla, elle va dormir ici, je ne la laisserais pas partir et toi non plus. ” Je passe une main sur le front de Maddie pour évaluer son état, je crois qu’elle va s’en sortir, elle est juste encore sous l’effet des stupéfiants. “Tu es capable de te lever Maddie ? Ou tu veux que je te porte jusqu’à mon lit ? ” Je crois que c’est mieux qu’elle s’étende un peu, je vais laisser une poubelle avec un sac dedans d’un coup qu’elle ai besoin de vider son estomac de nouveau. Puis de l’eau pour qu’elle puisse s’hydrater, je veux garder un oeil sur elle pour les prochaines heures.

J'avais rien contrôler cette soirée là. J'm'étais laissée envahir par mes démons et en plus de me mettre dans un sale état, je causais beaucoup de soucis à Leyla. J'm'en rendais pas spécialement compte mais mon comportement, il était égoïste. C'était pas joli c'que j'faisais là. Mais le self-control, c'était pas tellement ma spécialité. Ce rail de cocaïne que j'avais pris en trop, il m'était pas fatal mais ça m'avait bien amoché. Leyla avait eu le bon réflexe de faire venir Lewis. On était plus toutes seules et j'pouvais pas tellement le ressentir mais lui, il gérait les choses avec un sang froid incroyable. On s'était retrouvé chez lui, moi j'étais toujours assez inconsciente, mais les soins qu'il m'avait apporté ça m'avait fait revenir à la réalité. J'me sentais encore bien secouée par tout ça. La voix de Lewis était rassurante et posée. J'étais chez lui. "Merci". Parler, ça me demandait pas mal d'effort. J'avais horriblement mal à la tête. Dire merci, c'était la moindre des choses mais c'était pas suffisant non plus. Alors que j'avais prononcé quelques mots, j'voyais Leyla arriver tout près de moi. Elle semblait elle aussi secouée par tout ce qu'elle avait vécu. L'entendre, entendre sa voix, pouvoir la regarder, ça me faisait du bien. J'prenais conscience que j'étais entre de bonnes mains. J'posais ma tête contre l'épaule de Leyla quand elle me prit dans ses bras. J'me sentais assez soulagée, mais honteuse aussi. J'faisais d'la peine à voir. Leyla, elle parlait, je l'entendais, mais elle parlait beaucoup trop vite pour moi. Alors j'arrivais pas à répondre qu'elle disait encore autre chose. "J'suis désolée pour tout ça." J'savais pas spécifiquement ce dont j'avais besoin là tout de suite. Dormir très probablement, histoire de laisser mon corps digérer tout ce que j'avais pris. J'me sentais faible. Lewis prit la parole, on dormirait ici, chez lui. De toute façon, j'aurais bien été incapable d'aller ailleurs. Me lever pour marcher jusqu'à la chambre me semblait être insurmontable et pourtant, j'refusais d'être le zombie que j'avais été jusque là. "Dormir, c'est bien dormir.." que je répondais à Leyla, fermant un peu les yeux, épuisée de tout ça. Lewis me demanda si j'avais besoin d'aide. Je secouais lentement la tête. "Tu en a déjà fait beaucoup Lewis, j'vais essayer d'me débrouiller." Je souris très légèrement, avant de sentir les larmes border mes yeux. Leyla aussi avec les yeux tous brillants, j'l'avais regardé et j'sentais bien toute l'inquiétude que j'lui avais causé. J'arrivais pas à réfréner mes larmes qui coulaient le long de mes joues, en silence. J'avais pas de sanglots. J'tentais péniblement d'retrouver mes appuies, me levant en même temps que Leyla et Lewis qui étaient là, au cas où. J'perdais un peu l'équilibre, l'arrière de mon épaule vint de poser contre le torse de Lewis tandis que j'tendais la main vers Leyla pour trouver un autre appuie. Marcher, c'était possible, mais il me fallait d'la stabilité. Les quelques pas jusqu'à la chambre me parurent une éternité. Je commençais aussi furieusement à grelotter. J'étais frigorifiée. Péniblement, je m'allongeais sur le lit. J'étais pas très à l'aise avec mon jean et ma veste, je commençais alors à essayer d'me déshabiller. J'avais l'impression d'être une veille personne sans aucune mobilité. "Tu veux bien m'aider Ley'?" J'étais honteuse de lui demander ça, mais j'pouvais pas le faire seule. Finalement, j'me retrouvais sous la couverture, mes dents claquaient l'une contre l'autre. "J'ai froid." que je disais simplement, regardant mes deux amis, comme si c'était eux qui allaient trouver la solution miracle. J'étais incapable de faire quoi que ce soit, hormis pleurer et grelotter. "J'ferais plus jamais ça, c'est promis" Ma voix s'était un peu étouffée dans ma gorge. Ils étaient là pour moi, et j'voulais plus jamais leur faire revivre ça.