Tu m'serviras pour... J'sais pas encore... (pv Lily Nelson)

Pourquoi je l’autorise à s’asseoir avec moi et à me parler, je ne suis même pas certaine qu’il en ait véritablement l’envie. Une chose est certaine, je ne le comprends pas et je ne vais pas chercher à en savoir plus sur lui, j’espère juste que je ne suis pas en train de m’attirer des problèmes, il m’a l’air d’être un gars qui n’a pas froid aux yeux et qui pourrait probablement être très dangereux, j’espère ne jamais le croiser dans une ruelle. Je pense que je vais tout faire pour l’éviter après cette rencontre.

Je hoche la tête, on repassera pour les efforts, mais je n’irais pas le souligner pour ne pas le mettre de mauvaise humeur, je suis certaine qu’un rien le fait dérailler. Je caresse le chat noir qui est maintenant sur ses cuissses, les yeux relevé vers l’homme. Imitant du même coup ses propres gestes qu’il avait eu un peu plus tôt, curieuse de voir s’il apprécie qu’on entre dans sa bulle de la sorte. Puis un dernier câlin, je me redresse. “J’ai pas dit que je les attirait tous et Maurice est toujours un des chats les moins sociable que je connaisse. Je ne suis pas là pour leur faire changer de caractère, ils ont leurs charmes les grognons. ” Maurice crache sur presque tout le monde qui entre chez moi et il va se cacher, il ne sort que quand je suis seule et c’est là qu’il vient se rouler en boule sur mon ventre pour venir chercher quelques câlins. Je lui raconte donc ce que je fais, que je travaille en pédiatrie. J’hausse un sourcil quand il me demande si je suis médecin. Je ris en secouant la tête avant de répondre.

“Je suis beaucoup trop jeune pour être médecin. Je suis infirmière, ça prend un peu moins d’études pour l’être.”

À sa remarque, je prends quand même un temps pour réfléchir, je ne pense pas fuir les adultes en tant que tel et puis je ne travaille pas avec les enfants, je dois quand même faire face à tous les autres membres du personnel… Sauf que si j’ai choisi la pédiatrie il y a bien une raison, pour éviter de devoir faire face à Jules et ses nombreux rendez-vous médicaux, mais aussi parce que je sais que des enfants avec des maladies dégénératives, des maladies qui vont les suivre toutes leurs vies regorgent dans les centres hospitalier et c’est pour eux que je veux être là, pour leur donner un peu de bonheur… Mon visage s’assombrit légèrement. “Je ne fuis pas… J’évite simplement certaines situations… ” Il n’a pas besoin d’en savoir plus, mon coeur se serre comme chaque fois que je pense à Jules, je ne sais pas si un jour j’arriverais à l’oublier un peu ou si on finira par retrouver ce qu’on avait avant. “Tu as toujours travaillé dans les boîtes de nuit ?”

J'me tape qu'elle soit dans ma bulle. J'ai eu c'que j'voulais. J'ai l'chat, j'parle à une gonzesse et j'sais qu'les serveurs vont prév'nir ma belle poupée de porcelaine. J'souris à nouveau. Eh ouais, nous les grognons on a du charme. J'suis comme c'chat noir. J'tolère les câlins quand j'veux. J'utilise les g'noux des femmes à mon bon vouloir. J'crache et sors les griffes pour un rien.

- Faut pas les changer d'façon. Et c'est moi qui l'dit qu't'attires les matous grognons...

Et bim ! Elle rigole encore ! J'suis trop fort. Allez profitez du spectacle ! Et racontez tout à Abigail ensuite. C'est juste le pied ! J'pourrais presque bander rien qu'en imaginant sa réaction en découvrant qu'une gonzesse m'fait rire et sourire. Et qu'elle passe du bon temps avec moi en public.

- T'aurais pu être... Comment on dit déjà... Interne en médecine ? Genre une apprentie méd'cin. Donc t'es la nana qui pique les gamins et qui r'fait les pansements et distribuent des pilules magiques ?

Pourquoi les mioches ? Pourquoi choisir c'service ? C'est pas déprimant d's'occuper de miniatures qui chialent ? De miniatures qui sont dans de sales états ? Perso, j'm'en tape, ça m'fait rien mais elle, c'est une gonzesse sensible, ça s'voit. J'fronce les sourcils. Elle fuit pas elle évite ? Elle est au courant qu'c'est la même chose ?

- C'est pareil, juste formulé autrement... On va dire qu'j'ai fait qu'ça comme boulot ouais.

Pas la peine de savoir qu'en plus j'vend d'la drogue, qu'j'bosse aussi pour un gang... L'but c'est pas d'la faire fuir... Pas maint'nant en tout cas. Pour une meuf qui voulait pas d'moi à table, elle s'montre bien curieuse...  

@"lilyann nelson "

J’attire les matous grognons… Je ne sais pas quoi penser de cette affirmation, je ne crois pas qu’il faut un talent spécial pour ça et puis, je ne parle pas qu’avec des grognons dans la vie. J’ai pas l’intention de changer qui que ce soit, je hausse donc les épaules en hochant la tête. « C’est possible, tu te considère comme un matou grognon aussi ? » que je demande avec un léger sourire sur les lèvres.

Puis je parle de mon métier, de ce que je fais et je mentionne que je suis beaucoup trop jeune pour être médecin, de toute façon je ne pense pas que j’aurais eu la patience pour faire d’aussi longues études. J’admire les gens qui, comme Emilia, ont le courage de le faire. Je sais par contre que les infirmières peuvent apporter du réconfort aux familles après un diagnostic difficile. « Je préfère laisser ce rôle à d’autre. C’est une vision un peu simpliste de mon travail, je m’assure surtout de leur bien être ! » Parfois c’est crève-cœur, ces enfants sont adorables et je dois bien faire attention de ne pas trop m’attacher à ces petits cocos.

« En vrai non, parce que je fais juste attention de ne pas me mettre dans une situation qui me mettrais mal à l’aise, mais si j’ai à faire face, je le fais ! » Je ne suis pas du genre à fuir une situation.. mais vivre à Bowen c’est déjà compliquer de ne pas croiser certaines personnes. C’est une petite ville ….

J'secoue la tête d'droite à gauche en souriant. J'suis l'pire des matous grognons... Pas conne c'te gonzesse. Elle sait parler et s'défendre...

- Si j'dis oui, j'aurais l'droit à des caresses pour m'faire ronronner ? Parc'que j'confirme, j'suis l'pire matou grognon qu't'ai rencontré...

J'mord, j'griffe, et j'hésite pas à éventrer les gens... J'suis l'pire chat d'gouttière...

Par contre ça m'pète les couilles d'l'entendre parler d'son job. Qu'est-ce que j'm'en branle... Mais j'dois donner l'change, j'dois faire genre... Pour l'coup j'comprend rien à son d'job. Elle fait quoi ? Elle chante des berceuses et tentent d'leur faire oublier c'qu'ils traversent ? Pathétique.

- J'évite les hosto donc j'sais pas trop c'qui s'y passe. T'es donc une s'conde maman pour eux ?

J'ai fait quelques allers retours à l'hosto mais j'restais jamais assez longtemps pour voir c'que font les gens. Rien à branler d'tout ça et j'supporte pas qu'on fasse semblant d'vouloir prendre soin d'moi. J'me r'tiens d'exploser d'rire quand elle m'dit qu'elle évite les situations où elle s'rait mal à l'aise. Elle est en plein d'dans. Mais c'est vrai qu'elle y fait face et plutôt pas mal. J'caresse l'chat encore et termine d'boire mon café.

- Pourtant ce s'rait l'moyen d'te dépasser. D'repousser tes limites...

C'est bien d'vivre dans l'danger... D'voir d'quoi on est réellement capable... D'plonger dans la noirceur.. S'laisser envahir par de sombres pensées et des émotions tellement puissantes...  

@"lilyann nelson "

 « C’est une bien drôle de manière de faire des avances si c’est ce que c’est ! » Je ne répond pas à sa question, ce n’est pas comme ça qu’on me gagne, j’ai besoin de plus que quelques phrases pour me faire flancher. Je ne suis pas une pauvre petite fille naïve qui a tellement besoin de plaire qu’elle dit oui à tout ce qui passe. J’ai besoin de plus pour m’offrir à quelqu’un. Mais sinon, l’image semble bonne, c’est vrai qu’il dégage l’impression d’un chat sauvage.

Je me demande pourquoi je lui explique ce que je fais, comme si ça changeait quelque chose à sa vie. Tout le monde sait ce que ça fait une infirmière, ça s’occupe du patient et puis voilà.  « Tu peux voir ça comme ça si tu veux, c’est quand même un peu simpliste comme explication… » Je prends une autre gorgée de mon breuvage qui s’achève. Dommage il était bien bon.

Est-ce qu’il s’improvise coach de vie ? Je ne vois pas comment croiser Jules plus souvent pourrait m’aider à affronter quoi que ce soit. Il me l’a dit bien clairement qu’il voulait mettre un terme à notre relation. Ça fait peut-être sept ans, mais je ne l’ai pas oublié, je n’ai pas oublié rien de notre histoire et de comment je me sentais lorsqu’il me tenait dans ses bras. Mon visage s’assombrit de nouveau, je ne veux pas penser à tout ça… il faut que j’avance et que je l’oublie.

« Je… Je ne crois pas que ça changerait grand chose… Je n’ai aucun contrôle là dessus ! » Je tourne mon regard vers lui, mordant nerveusement la lèvre. Je ne suis pas très à l’aise avec cette tournure de conversation. Je n’ai pas envie de me dévoiler davantage à mon interlocuteur. « Tu affrontes toutes tes peurs toi ? Vraiment toute ? »

Elle pense vraiment qu'j'ui fais des avances ? J'en fais jamais. J'suis pas c'genre d'mec. Putain comment elle peut croire qu'un type comme moi f'rait ça...

- Ça veut donc dire non. Quel dommage... Moi qui adore les gratouilles...

J'rigole à nouveau. J'veux rien d'tout ça. J'veux pas d'caresse, j'veux pas qu'on m'touche. J'tolère juste pendant la baise et encore... Juste qu'on m'touche. J'veux rien de doux, de tendre ou d'je n'sais quoi. Et puis on parle d'son job et j'vois bien qu'ça la fait chier que j'simplifie tout. Mais pourquoi aller par quatre chemins ? Pourquoi faire des détours ? Ça n'sert à rien.

Ouh... J'vois qu'son regard change... J'ui ai fait pensé à quelque chose de très peu plaisant... J'adore ça... Tellement jouissif d'voir la joie quitter les gens...

- Je n'sais pas d'quoi tu parles donc j'vais t'croire sur parole. Et j'affronte toutes mes peurs, vraiment toutes. Même si pour être franc, j'ai peur d'rien...

J'n'ai peur de rien. Pas même d'la mort. Au contraire, j'la cherche... J'pousse à mort mes limites pour m'sentir vivant. Mais... Y a bien un truc qu'j'affronte pas mais j'l'avouerai jamais et j'veux même pas y penser. J'veux même pas qu'cela traverse mon esprit.

@"lilyann nelson "

Bravo Sherlock… en fait, c’est ce que je pense, je n’irais pas le dire à voix haute. Des plans pour me le mettre à dos ou de mauvaise humeur une fois encore. Je n’ai pas l’intention de lui faire de gratouille ou de le laisser me toucher. Ce n’est pas avec moi qui pourra apaiser ses envies de quoi que ce soit. Il n’est pas le genre de personne que je fréquente en temps normal et ce n'est pas aujourd’hui que je vais changer cette habitude.

En fait, j’ai l’impression qu’on fait la conversation pour ne rien dire. Parler de mon travail et je ne sais pour qu’elle raison on en vient qu’à parler de peur et tout de suite je pense à Jules, le croiser me fait mal, comme j’ai eu peur qu’il ne finisse par mourir, sa maladie lui laissant peu de chance de s’en sortir et pourtant, il est encore là aujourd’hui, bien vivant et loin de moi. Je ne crois pas qu’il veuille encore de moi et je ne me sens pas la force d’affronter son regard. Je l’évite donc du mieux que je peux, même si je travaille dans le même département que ses meilleures amies… Je tente de détourner la conversation, n’ayant pas envie d’aborder mes peurs ou mes doutes avec lui.

« J’ai du mal à croire que tu n’ai aucune peur, il y a pour sur une chose qui te terrifie ! Tu n’es pas obligé de le dire, mais tout le monde a peur. Il faut bien souvent accepter de vivre avec ! » Je termine ma boisson et regarde l’heure sur mon téléphone. « J’ai des courses à faire, je vais devoir y aller ! » Je lui fais un petit sourire avant de déloger le chaton qui était venu prendre place sur moi.

J'adore comment ça s'passe. C'est tellement facile... Faire semblant qu'on passe un bon moment juste pour qu'les ragot aillent droit vers Abi... J'm'éclate comme un p'tit fou et j'me fais tellement chier en même temps... Elle veut pas en dire plus. Mais j'sais qu'elle y pense et ça m'suffit. Elle souffre grâce à moi en r'pensant à un truc qu'elle n'aime pas, un truc qui lui fait vraiment mal. J'prend tellement mon pied !

- Eh non, aucune peur. Y a rien qui m'terrifie. J'te l'dirais sinon.

Vivre avec... J'vis pas, j'survis moi... J'me r'tiens d'soupirer d'contentement quand elle m'dit qu'elle doit partir. Putain il était temps ! J'en peux plus d'faire semblant ! Et j'veux juste aller m'pieuter.

- Merci pour c'moment en ta compagnie et pour Cerbère ! Moi aussi j'dois y aller d'toute façon, c'est l'heure de dormir pour moi.

Dormir... J'sais qu'j'vais mettre des heures à m'endormir... Mais j'veux rentrer et vérifier à mon réveil si j'ai pas un message d'mon p'tit ange... J'ai tellement hâte d'savoir comment elle va réagir en apprenant qu'j'viens d'passer un super moment avec une autre femme.

@"lilyann nelson "